Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Atlas, roi de mauritanie

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 866).

ATLAS, roi de Mauritanie, fils de Jupiter et de Clytnène, ou, suivant d’autres, de Japet, père des Hyades et des Pléiades, appelées de son nom Attantiiies. Ayant refusé l’hospitalité à Persée, celui-ci fit briller à ses-yeux la tète de Méduse, et le métamorphosa en montagne. D’autres traditions prétendent qu’ayant pris parti pour les Titans dans leur entreprise contre Jupiter, .le maître des dieux le condamna à soutenir le ciel sur ses épaules.

Suivant d’autres fables, Hercule s’étant rendu aunrèi d’Atlas pour dérober les pommes d’or du jardin des Hespêrides, se chargea de soutenir le ciel tandis qu’Atlas irait les

cueillir. Mais ce dernier, à son retour, ne vou- I 1 lut plus reprendre son. fardeau. Hercule le |

| stant, puis il prit les pommes et abandonna

— Littér. On compare volontiers à Atlas l’homme chargé de s<t|

d’un grand nombre d’à

I est, en littérature, l’objet ’de fréquentes allusions :

■ Diderot est le génie du paradoxe, c’est l’héroïsme de l’audace et de la passion. Il porte le xvitie siècle sur ses épaules, comme le vieil Atlas portait le monde. On ne songe pas à lui élever une statue ; mais n’a-t-il pas un temple, un temple immortel, quoique déjà ruiné, l’Encyclopédie, d’où la Révolution est sortie tout armée ? • %

ARSÈNE HOUSSAYE.

« Mon cher ami, mon cher maître, Newton est le plus grand homme qui ait jamais été, mais le plus grand de façon que les géants de l’antiquité sont auprès de lui des enfants qui jouent à la fossette. Cependant, ne nous décourageons point ; cueillons quelques (leurs dans ce monde, qu’il a mesuré, qu’il a pesé, qu’il a seul connu. Jouons sous les bras de cet Atlas qui porte le ciel ; faisons des drames, des odes, des guenilles. Aimez-moi, consolezmoi d’être si petit. » Voltaire.

« Frédéric II a dit, dans l’orgueil de ses succès : • Le monde ne repose pas plus sûreb ment sur les épaules à’Atlas que la monarchie prussienne sur son armée, » Les champs d’Iéna ont prouvé ce que devient un pays dont l’armée est le seul moyen de salut. • Bignon.

VAtlas de Le Sage prétend que, depuis 1806, la Valachie et la Moldavie appartiennent à la Rus

principautés

Libre à cet Atlas dé po pareille énormité sur ses épaules. Quant à croire que ces deux depuis 1396, de vivre sultan, et font partie . de l’empire ottoman. »

HlPPOLYTE CaSTILLE.

" « Tel homme d’État croit être ira nouvel Atlas ; l’homme tombe et le monde se soutient. i> Boistb.

■ A entendre mon ancien confrère, les destins de l’Europe reposaient désormais sur lui ; il suppléait ici-bas la Providence. Il revenait sans cesse sur ce qu’il a^ait fait et sur ce qu’il lui restait à faire. Il avait pris les Tuile* ries, U avait envahi la chambre des députés. Point de barricade où il n’eût apporté son pavé ; point de coups de fusil dont il n’eût au moins fourni l’amorce. Si la monarchie s’était dissoute comme la neige en avril, on le devait à ses.travaux ; si la république s’établissait ssns obstacles, c’est qu’il en avait prouvé didactiquement et’philosophiquement la prééminence sur toutes les autres formes de civilisation. Jamais Atlas ne porta sur ses épaules un monde plus vaste et plus lourd, i Louis Rkybaud.