Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BEAUHARNAIS (François, marquis DE)

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 2p. 435).

BEAUHARNAIS (François, marquis de), né à la Rochelle en 1756, mort en 1846, fut nommé député de la noblesse aux états généraux, et s’y signala par l’ardeur de ses sentiments royalistes. Il émigra en 92, servit dans l’armée de Condé, écrivit à la Convention une défense de Louis XVI, et demanda vainement aux puissances étrangères de le transporter en Vendée avec 500 gentilshommes, pour y combattre la République. Lorsque Bonaparte arriva au pouvoir, François de Beauharnais lui écrivit pour le sommer de rendre le trône aux Bourbons. Le général, qui avait épousé la veuve de son frère, se contenta, pour toute réponse, de marier la fille de François, alors émigré, avec M. de La Valette, qu’il appela à la direction générale des postes. Plus tard, François de Beauharnais reconnut Napoléon et fut nommé à diverses ambassades. Mais ayant refusé, en Espagne, de seconder les vues de l’empereur, celui-ci irrité donna l’ordre de l’exiler en Pologne. Le copiste, par inadvertance, écrivit en Sologne, et François de Beauharnais se rendit dans son château de la Ferté-Beauharnais. Napoléon, ayant appris cette erreur dans un moment où il était bien disposé, se contenta d’en rire, et ne voulut pas qu’on la rectifiât. Mais l’exilé ne put venir à Paris qu’après la Restauration. Il y mourut aveugle, sans que la cour se fût souvenue de ses anciens services.