Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BEUGNOT (Jacques-Claude), homme politique

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 2p. 656-657).

BEUGNOT (Jacques-Claude), homme politique, né à Bar-sur-Aube en 1761, mort en 1835. Député constitutionnel à l’Assemblée législative, il fut emprisonné pendant la Terreur, et devint après le 18 brumaire préfet, puis successivement conseiller d’État, ministre des finances du grand-duché de Berg, comte de l’Empire, etc. Rallié à la Restauration, il reçut la direction de la police, rendit des ordonnances pour le rétablissement de la célébration forcée du dimanche et des processions publiques, fut appelé ensuite au ministère de la marine, puis à la direction des postes, au ministère d’État, au conseil privé, à la Chambre des députés, etc. C’était d’ailleurs un homme d’État médiocre, d’une conscience facile, et qui riait le premier de la multitude de fonctions diverses dont il avait été revêtu. Il avait un esprit étincelant et railleur, fécond en saillies et en mots heureux. On connaît celui qu’il imagina pour le comte d’Artois : Rien n’est changé en France, il n’y a qu’un Français de plus (V. changer). Il a laissé des Mémoires dont quelques fragments seulement ont été publiés (Journal des Débats, 14 octobre et 6 novembre 1838). On y apprend, entre autres particularités piquantes, qu’il avait entretenu des relations très-intimes avec la fameuse comtesse de La Motte-Valois, et qu’au moment où cette aventurière fut arrêtée, il avait passé la nuit avec elle à brûler les papiers qui concernaient l’intrigue du collier.