Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BONAPARTE (Laetitia)

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 3p. 954).

BONAPARTE (Laetitia), née à Milan le 1er décembre 1804, du second mariage de Lucien Bonaparte avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, femme divorcée de l’agent de change Jouberthon. Elle suivit à Pesaro et à Rome son père, qui se consolait dans le commerce des lettres et l’éducation de ses enfants, de sa rupture avec Napoléon Ier. Elle l’accompagna encore dans sa principauté de Canino et à sa villa Russinella, où elle demeura avec lui jusqu’à l’époque de son mariage. Avant les Cent-Jours, Lucien, qui s’était rapproché de son frère malheureux, lui avait envoyé sa fille pour le servir à l’Île d’Elbe, avec la princesse Pauline Borghèse. Il accorda sa main à Thomas Wyse, membre du parlement d’Irlande ; mais cette union ne fut pas heureuse, car les deux époux ne tardèrent pas à se séparer. Thomas Wyse, nommé ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne en Grèce, mourut à Athènes le 15 avril 1862. De cette union est issue une fille, Marie, qui manifeste de grandes prétentions à la réputation littéraire, et qui jouirait à ce titre d’une certaine célébrité si l’intention pouvait être prise pour le fait. Veuve de M. de Solms, elle a épousé en secondes noces, le 5 février 1863, à Turin, M. Urbano Rattazzi, ancien ministre de Victor-Emmanuel, roi d’Italie. On a d’elle quelques ouvrages, qui affectent le ton du pamphlet politique ; malheureusement, cette louable ambition n’est justifiée ni par les idées ni par le style.