Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BOURGOGNE (CANAL DE)

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 3p. 1131).

BOURGOGNE (canal de), grande voie de navigation qui fait communiquer la Méditerranée et la Manche par la Saône et le Rhône d’un côté, l’Yonne et la Seine de l’autre. Il commence à La Roche, à 10 kilom. E. de Joigny, dans le département de l’Yonne, suit la vallée de l’Armançon depuis l’embouchure de cette rivière jusqu’à sa source, traverse la ligne de faîte à Pouilly par des tranchées et un souterrain de 3,333 mètres, suit la vallée de l’Ouche, et va rejoindre la Saône au-dessus de Saint-Jean-de-Losne, après un parcours de 242 kilom. dans les départements de l’Yonne et de la Côte-d’Or. Il passe à Brinon, Saint-Florentin, Tonnerre, Ancy-le-Franc, Buffon, Montbard, Pouilly, Vandenesse, Plombières et Dijon. Il est alimenté par des prises d’eau naturelles et par des réservoirs, dont les principaux sont ceux de Grosbois et de Panthiers ; les pentes des deux versants de la Seine et du Rhône sont rachetées par 191 écluses ; le tirant d’eau est de 1 m. 60 ; la charge maxima de 150 tonnes. L’ouverture du chemin de fer de Paris à Lyon a beaucoup fait baisser le mouvement de la navigation sur le canal de Bourgogne ; cependant ce mouvement, qui a été, en 1861, de 158,000 tonnes, est en progrès sur les années précédentes. Ce canal avait été projeté sous le règne de Henri IV. En 1666, le célèbre Riquet fut chargé d’étudier de nouveau ce projet, qui fut dans la suite plusieurs fois repris et abandonné. En 1775, on commença l’exécution des travaux, qui furent suspendus en 1793 par la Révolution, repris par l’empire en 1808, et abandonnés encore en 1814. La Restauration, par une loi du 14 août 1822, voulut mettre la dernière main à cette œuvre, qui ne fut réellement et complètement exécutée que de 1832 à 1834, et qui coûta 54,403,314 fr.