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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CATHERINE MANSDOTTER, reine de Suède

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Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 2p. 588).

CATHERINE MANSDOTTER, reine de Suède, née en 1549, morte en 1612.Elle était fille d’un caporal de la garde et d’une fruitière. Un jour qu’il passait sur la place du marché où elle tenait la boutique de sa mère, le roi Erik XIV fut frappé de sa beauté et en devint éperdûment amoureux. Il la fit venir au château et l’attacha à la cour de la princesse Élisabeth, sa sœur. Sa passion pour elle augmenta de jour en jour ; il la prit pour maîtresse, et quand elle lui eut donné un premier enfant, il l’épousa et la fit couronner. À cette occasion, tous les membres de la famille de Catherine, qui n’étaient que de simples paysans, furent anoblis. Lors de la cérémonie du couronnement, le conseiller Nils Gyllenstjerna, qui tenait la couronne royale, s’évanouit et la laissa tomber. Cet incident fut regardé comme un mauvais présage. Trois mois après, Erik fut violemment détrôné par ses frères, et jeté en prison. Catherine, à laquelle il ne fut point permis de partager sa captivité, réussit cependant à se rapprocher de lui et vécut dans un état voisin de la misère. À la mort d’Erik, on lui concéda un fief en Finlande, où elle se retira, et consacra le reste de sa vie à des œuvres de piété et de bienfaisance. Des quatre enfants qu’elle avait eus du roi, trois la précédèrent au tombeau. Sa fille Sigrid, mariée en secondes noces à Nils Nilsson Natt och Dag, maréchal et maître de la cour de la reine Christine, alla s’établir auprès d’elle et ne la quitta qu’après lui avoir fermé les yeux. Catherine Mansdotter était, sauf la naissance, digne sous tous les rapporta de sa haute position: sa beauté, ses grâces, l’excellence de son cœur, son dévouement envers son mari, son empressement à faire le bien, lui concilièrent le respect et l’estime même de ses ennemis.