Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CONDÉ (Louis Ier DE BOURBON, prince DE), chef de la maison de Condé

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Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 4p. 867).

CONDÉ (Louis Ier de Bourbon, prince de), chef de la maison de Condé, né en 1530, mort en 1569. Il était le cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, et l’oncle paternel de Henri IV. Le prince de Condé entra jeune dans les armées et y commença la fortune de sa maison pendant les guerres du règne de Henri II. À l’avènement de François II, il se jeta dans le calvinisme, dont l’esprit austère contrastait avec la licence de ses mœurs, dans l’espoir d’attacher sa fortune aux chances du triomphe de ce parti. Il y était entraîné aussi par esprit de rivalité contre les Guises, dont l’influence toujours croissante lui semblait injurieuse pour les princes du sang. Bien qu’il eût solennellement nié toute participation dans la conjuration d’Amboise, il fut attiré à Orléans, sous le prétexte des états généraux, et livré à une commission qui le condamna à mort (1560). La mort du roi, en intéressant Catherine de Médicis à ménager un instant les calvinistes, sauva le prince, qu’ils reconnaissaient pour leur chef. Après le massacre de Vassy (1562), Condé se mit à la tête des protestants, commença la guerre civile par la prise d’Orléans et livra le Havre aux Anglais, pour obtenir des secours d’Élisabeth. À la bataille de Dreux, il fut blessé et fait prisonnier, puis rendu à la liberté par le traité d’Amboise (1563), reprit les armes en 1567, tenta de surprendre la reine mère et le roi à Meaux, livra au connétable de Montmorency la bataille de Saint-Denis (1567), restée indécise, fit de nouveau la paix avec la cour lors du traité de 1568, et fut rejeté dans la guerre civile par une tentative avortée d’arrestation. Blessé à la bataille de Jarnac et fait prisonnier, il fut lâchement assassiné par Montesquiou, capitaine des gardes du duc d’Anjou, qui lui cassa la tête d’un coup de pistolet, pendant qu’on le pansait, au pied d’un arbre. Ce prince était aussi spirituel que brave, mais d’un caractère violent. Il était d’ailleurs de chétive apparence et bossu. Les branches de Condé, de Conti et de Soissons sont issues de lui.