Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Commune de Paris (LA), journal révolutionnaire publié par Sobrier du 9 mars au 8 juin 1848

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Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 3p. 749).

Commune de Paris (LA), journal révolutionnaire publié par Sobrier du 9 mars au 8 juin 1848 (87 numéros in-fol.). Suivant M. Hatin (Bibliographie de la presse périodique), la collection s’est vendue 72 fr. en 1854.

Sobrier, une des sommités de l’ancien parti républicain militant, tête exaltée, mais lutteur énergique et dévoué, avait quelque fortune, et il avait fait de nombreux sacrifices sous le gouvernement de Louis-Philippe, soit pour soutenir les publications de son parti, soit pour soulager des familles de patriotes prisonniers, etc. En février, il fut un moment délégué à la préfecture de police avec Caussidière, s’installa ensuite rue de Rivoli, dans les bureaux de l’ancienne liste civile, et commença la publication de son journal, qui se présentait comme le moniteur des clubs, des corporations ouvrières, etc., et qui eut un succès retentissant. Cette feuille fut une des originalités de la révolution de Février ; ses bureaux étaient gardés comme une barricade par une trentaine de montagnards volontaires, semblables à ceux de la préfecture de police, et les rédacteurs eux-mêmes étaient vêtus de la blouse traditionnelle, avec deux pistolets dans une ceinture rouge. La Commune de Paris suivait à peu près la ligne de la Réforme et de Caussidière ; ce n’était pas un organe socialiste proprement dit, car la science économique manquait à ses rédacteurs ; mais toutes les audaces révolutionnaires trouvaient un appui dans ses colonnes. Après la journée du 15 mai, les bureaux furent dévastés par la garde nationale, et le malheureux Sobrier entra en prison pour n’en sortir que plusieurs années plus tard, mourant et la tête égarée. En 1849, un des anciens rédacteurs de cette feuille, Cahaigne, publia plusieurs numéros d’une nouvelle Commune de Paris, qui ne put se soutenir.