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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Commune générale des Arts, constituée en 1793 par la Convention

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Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 3p. 749).

Commune générale des Arts, constituée en 1793 par la Convention, qui avait supprimé toutes les Académies. On y admit indistinctement tous les artistes, et ce fut à son nom que s’ouvrit, le 10 août 1793, l’exposition de l’an II. « Il semblera peut-être étrange à d’austères républicains, dit le livret, de nous occuper des arts, quand l’Europe coalisée assiége le territoire de la Liberté. Les artistes ne craignent pas le reproche d’insouciance sur les intérêts de la patrie. Ils sont libres par excellence… » Cependant la Commune des Arts s’était vue, dès le début, accusée de préjugés académiques, et les patriotes l’avaient bientôt abandonnée. Les peintres et les sculpteurs les plus ardents s’étaient bientôt réunis et avaient formé une Société populaire et républicaine des Arts, qui tint ses séances au Louvre, de pluviôse à prairial an II (février-juin 1793) ; celle-ci compta parmi ses membres beaucoup de noms connus et d’artistes distingués, entre autres les sculpteurs Chaudet, Cartelier et Bosio, les peintres Gérard et Isabey ; elle s’occupa de l’interprétation des décrets relatifs aux arts, de pétitions au comité de l’instruction publique, de lectures historiques, comme aliment au cœur et à l’esprit des artistes, des écoles publiques de modèles, du moulage des antiques, de la restauration des tableaux, de l’organisation des fêtes. Des discussions s’établirent dans son sein sur les moyens de faire révolution dans les arts. La question du costume national y fut traitée, et l’on y dénonça les estampes indécentes. Les jacobins n’étaient pas disposés à avoir sur ce sujet la manche aussi large que le clergé de l’ancien régime.