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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Langue primitive conservée (LA), par Le Brigant

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 1p. 160).

Langue primitive conservée (la), par Le Brigant (1787, in-4o). L’auteur de cet ouvrage est un de ces celtomanes qui font dériver du bas breton toutes les langues de l’Europe. Son système est outré, comme la plupart des systèmes ; mais, au milieu de ses exagérations, il y a d’utiles et sérieuses recherches. « Pour appuyer son opinion par des exemples, dit de Noual-Lahoussaye, Le Brigant extrait plusieurs passages de la Genèse, notamment celui-ci, modèle du sublime : « Dieu dit : Que la lumière se fasse, et la lumière se fit. » Il présente successivement cette phrase dans les langues hébraïque, chaldéenne, syriaque, arabe, persane, grecque, latine, française, et la compare à la même phrase traduite en celtique. Il prétend établir, dans des chapitres séparés, les rapports existant entre la langue celtique et le chinois, le sanscrit, le galibi ou langue des Caraïbes et l’idiome de l’île de Taïti. » Les travaux de Le Brigant ont donné un grand essor à la linguistique ; Gébelin et Latour-d’Auvergne furent ses élèves. Certes, les drôleries linguistiques de Le Brigant nous font rire aujourd’hui ; mais, à tout prendre, c’était un véritable érudit, et quand un homme de son espèce suit une voie qui doit l’éloigner du véritable but, il ne manque pas de faire en son chemin des découvertes utiles pour la science ; c’est ce qui est arrivé à l’auteur de la Langue primitive conservée.