Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARIE-LOUISE-JOSÉPHINE, reine d’Étrurie

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1200).

MARIE-LOUISE-JOSÉPHINE, reine d’Étrurie, née à Madrid en 1782, morte à Lucques en 1824. Fille de Charles IV d’Espagne et de Marie-Louise, elle épousa, à treize ans, l’infant don Louis de Bourbon, fils aîné du duc de Parme, mais continua à demeurer à la cour d’Espagne jusqu’au moment où son mari devint roi d’Étrurie (1801). Deux ans plus tard, le roi Louis, atteint d’une maladie cérébrale, laissait Marie-Louise-Joséphine veuve avec deux enfants, Charles-Louis, qui devint roi sous le nom de Louis II, et une fille. Devenue régente, la reine d’Étrurie se livra avec passion à son goût pour les plaisirs et fit de sa cour une des plus brillantes de l’Europe. Tout à coup, en 1807, elle apprit qu’en vertu d’un décret de Napoléon elle avait cessé de régner. Elle dut quitter alors Florence, retourner en Espagne, vit l’année suivante son père et son frère détrônés celui qui l’avait elle-même renversée du trône, et suivit son père dans son exil en France. Après la chute de l’Empire, Marie-Louise-Joséphine réclama vainement ses anciens États, qui furent donnés à l’archiduchesse Marie-Louise. Toutefois elle obtint comme dédommagement le duché de Lucques (1817), qu’elle administra jusqu’à sa mort. Cette princesse a composé en italien des mémoires dans lesquels elles raconte les vexations de tout genre dont elle fut l’objet pendant le règne de Napoléon. Lemierre d’Argy les a traduits en français sous le titre de Mémoires de la reine d’Étrurie, écrits par elle-même (Paris, 1814, in-8o).