Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Notre-Dame de Paris (ÉGLISE CATHÉDRALE)

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 3p. 1113-1118).

Notre-Dame de Paris (ÉGLISE CATHÉDRALE). L’obscurité la plus profonde enveloppe les premières origines de l’église cathédrale de Paris ; on sait qu’au temps de l’occupation romaine, et dès le règne de Tibère, des autels dédié3 aux divinités païennes de ta Gaule et de Rome s’élevaient à la pointe orientale de l’Ile de la Cité ; mais, malgré lès recherches, les plus minutieuses, on n’a pu déterminer le moment précis où une église chrétienne s’éleva sur les débris du temple de Jupiter et de Cernunnos, le dieu cornu des Parisiens.

Quelques auteurs ont avancé que la première église de Paris fut fondée vers 250, par saint Denis. Pour réduire cette opinion a sa juste valeur, il suffit de rappeler que, pendant que saint Denis évangelisait les Parisiens, les édits contre les chrétiens subsistaient encore dans toute leur rigueur, et que les officiers de l’empereur n’eussent pas laissé édifier, sous leurs yeux, une église par les sectateurs du culte proscrit.

Des documents certains établissent que, sous l’épiscopat de saint Marcel, vers 375, une église s’élevait dans la Cité de Paris, sur le bord de la Seine, h la pointe orientale de l’Ile. Telle fut la première cathédrale de Paris, qui était placée sous le vocable de saint Étienne, martyr. Il parait hors de doute que, dès la fin du vie siècle, cette cathédrale se composait de deux édifices, très-voisins l’un de l’autre, mais parfaitement distincts ; l’un, du titre de saint Étienne et le plus important, situé vers la partie méridionale de l’église actuelle ; l’autre, du titre de sainte Marie,1 placé un peu plus à l’orient et vers le nord. Childebert Ier, l’un des fils de Clovis, fit reconstruire sur de plus grandes proportions l’église dédiée à la Vierge, l’ancienne église épiscopale étant trop petite pour contenir un clergé nombreux et le peuple. Childebert déploya dans la construction de la nouvelle église la lourde magnificence de l’architecture de son temps. L église de Saiiite-Mnrie faisait l’admiration des contemporains ; ses voûtes étaient soutenues par des colonnes de marbre ; le-poète Forlunat, évêque de Poitiers, nous apprend que ce fut la première église qui reçut les rayons du soleil a travers des fenêtres de verre. Des découvertes fuites en 1847, lors des fouilles entreprises sur la place du Parvis, ont fuit retrouver une partie de lu mosaïque en petits cubes de marbre

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précieux et t-jus les livres de la bibliothèque furent jetés à la Seine. Il ne reste aucun vestige du vieux palais des évêques de Paris.

On peut consulter sur Notre-Dame de Paris : Description de l’église métropolitaine de Paris, par Charpentier (Paris, 17G7, in-fol.) ; Curiosités de l’église de Paris, avec l’explication des tableaux gui ont été donnés par le corps des orféores (Paris, 1753) ; Description historique de la basilique métropolitaine de Paris, par M. Gilbert (Paris, 182 !, in-18, fig.) ; Notre-Dame de Paris, par Celtibère (Paris, 1853, in-fol.), recueil contenant 80 pi. et une notice archéologique ; Description de NotreDame, cathédrale de Paris, par MM. de Guilhermy et Viollet-le-Duc (Paris, 1856, in-8°, lig.) ; Tombes éparses dans ta cathédrale de Paris, dessinées par C. Boucher de Villers et gravées par Denis (1746, in-fol.) ; f/isloria ecclesise parisiensis, auctore Ger. Dubois (Paris, 1690 et 1710, 2 voi. in-fol.) ; les Eijlises et monastères de Paris, par H.-L. Bordier (Paris, 1856, pet, iii-8°), pièces en prose et en vers des ixe, xm<s et xivo siècles, publ. d’après les manuscrits, avec notes et préliminaires.