Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ormond (jacques butler, duc d’) 1665

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1487-1488).

ORMOND (Jacques Butler, duc d’), général anglais, petit-fils du précédent, né à Bublin en 1665, mort eu 1745. Lorsque le prince d’Orange vint détrôner son beau’-père Jacques II, le duc d’Ormond se prononça en sa faveur, gagna ainsi les bonnes grâces du nouveau souverain et s’empara, après la bataille de la Boyne (1690), de Dublin et de Kilkcnny. Ayant suivi plus tard Guillaume III en Flandre, il fut fait prisonnier à Nerwinde (1693) et recouvra peu après la liberté. Sous le règne de la reine Anne, il continua à jouir de la plus grande faveur, reçut un commandement dans l’armée envoyée pour assiéger Cadix, contribua puissamment au désastre de la flotte franco-espagnole dans le port de Vigo, k la capture de dix vaisseaux de guerre et de onze galions (1702), et reçut, l’année suivante, outre des remercîments publics du Parlement, le titre de vice-roi d’Irlande. Avant voulu s’opposer aux mesures violentes prises par le parlement irlandais contre les catholiques, il s’attira la haine de ce corps politique et fut relevé de ses fonctions par le ministère whig. Mats, après la retraite de Marlborough, il fut de nouveau nommé vice-roi (1709) et, trois ans plus tard, il remplaça Marlborough comme commandant de l’année anglaise dans les Pays-Bas. Mais par suite des négociations de paix entamées entre la France et l’Angleterre, il reçut l’ordre de ne point engager les hostilités et dut se borner à aller occuper Dunkerque, que Louis XIV consentit à remettre aux Anglais. De retour à Londres, il devint un des conseillers les plus influents de la reine Anne. Après la mort de cette princesse, l’électeur de Hanovre, proclamé roi sous le nom de George Ier, obligea le duc d’Ormond de se démettre de ses fonctions de capitaine général (1714), mais il fut néanmoins nommé gouverneur du Somerset et conseiller privé. H se vit peu après frappé de proscription par le parlement d’Irlande et accusé, devant la Chambre des pairs d’Angleterre, d’avoir, en 1712, trahi les intérêts de son pays en faveur de la France. Bien qu’il n’eût alors fait autre chose que de suivre les instructions de la reine Anne, voyant qu’il ne pourrait conjurer l’orage, il alla chercher un refuge en France, et ses biens furent confisqués. Le duc d’Ormond entra alors en relation avec le prétendant, qu’il suivit k Rome. En 1718, le cardinal Alberoni, ayant résolu de détrôner George Ier en fomentant la guerre civile dans ses États, appela à Madrid le prétendant et d’Ormond, qu’il mit à la tête d’une flotte de dix vaisseaux de ligne inontôs par 6, 000 hommes. Mais cette flotte fut dispersée par la tempête et d’Ormond, renonçant k se mêler désormais de politique, alla se fixer à Avignon, où il mourut. On a publié, sous le titre de Mémoires de la vie de mylord duc d’Ormond (La Haye, 1737, 2 vol. in-12), un ouvrage apocryphe, rempli d’anecdotes scandaleuses.