Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Rivarol (Claude-François, dit vicomte de), agent politique, frère d’Antoine

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Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 4p. 1238).

RIVAROL (Claude-François, dit vicomte de), agent politique, frère d’Antoine, né à Bagnols en 1762, mort à Brie-Comte-Robert en 1848. Il entra au service dans la maison militaire du roi et devint capitaine en 1788. Â l’époque de la Révolution, il montra beaucoup de zèle pour la défense des privilèges de l’aristocratie et de la royauté et organisa une association qui fut obligée de se dissoudre après la prise de la Bastille. Après avoir coopéré à la rédaction des Actes des apôtres, du Journal de la ville et de la cour, et publié plusieurs brochures de circonstance, Claude Rivarol émigra, se rendit à Coblentz et fut chargé par les chefs de l’émigration d’une mission auprès de Pitt, à Londres. Passant par Bruxelles, en 1791, il eut avec un grand seigneur étranger, partisan de la Révolution française, un duel qui fit beaucoup de bruit. À l’issue de la campagne des princes, il revint en France chargé d’une mission de Monsieur pour Marie-Antoinette, assista à la journée du 10 août, émigra de nouveau et continua de servir les Bourbons. Dans un de ses voyages à Paris, il fut arrêté et subit une détention de vingt-deux mois. Rendu à la liberté, il alla trouver à Blankembourg le prétendant, qui le fit colonel et chevalier de Saint-Louis (1797). Lors du 18 brumaire, il se trouvait à Paris. Il fut de nouveau jeté en prison, où il fut tenu pendant deux ans et ensuite exilé dans le Midi.

La Restauration le fit maréchal de camp honoraire (1816), puis prévôt, quand une cour prévôtale fut établie dans le département du Gard. Il faisait des vers royalistes et composait des ouvrages qu’on ne lisait guère. Il mourut tout à fait oublié. On a de lui : les Chartreux, poésie, et autres poésies fugitives (Paris, 1784, in-8o) ; Isman ou le Fatalisme, roman (1785, in-8oj ; Œuvres littéraires (1799, 4 vol. in-12)  ; Guillaume le Conquérant, tragédie, suivie du Véridique, comédie (1827, in-8o); Essai sur les causes de la Révolution française (1827, in-8o). Il est probablement l’éditeur des Pensées inédites (1836, in-8o) de son frère aîné, dont il possédait tous les manuscrits.