Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/SAINT-SIMON (Henri-Jean-Victor DE ROUVROY, marquis, depuis duc DE), général français

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Administration du grand dictionnaire universel (14, part. 1p. 84).

SAINT-SIMON (Henri-Jean-Victor de Rouvroy, marquis, depuis duc de), général français, né près de Blanzac (Charente) en 1782, mort en 1865. En 1800, il s’engagea dans les hussards, devint, l’année suivante, sous-lieutenant de carabiniers, puis fut aide de camp de Ney et gagna en Espagne le grade de chef d’escadrons. Le roi Joseph Bonaparte le garda en Espagne en 1809 et le nomma colonel d’un régiment de la garde. Il se distingua dans divers combats eu Catalogne, notamment à celui de Vic, où il fut grièvement blessé (1813). L’année suivante, il s’empressa de faire acte d’adhésion au gouvernement des Bourbons, suivit Louis XVIII à Gand pendant les Cent-Jours et reçut dans cette ville le grade de maréchal de camp. À ce titre, il commanda ensuite divers départements et fut nommé pair de France en 1819, époque où il devint en outre grand d’Espagne et duc par suite de la mort de son grand-oncle, Claude-Anne de Saint-Simon. Quelque temps après, Louis XVIII l’envoya comme ministre plénipotentiaire en Portugal, d’où il passa en Danemark en 1820. Rappelé en France en 1831, il fut nommé, le 6 septembre 1834, gouverneur général des possessions françaises dans les Indes. À son retour, il reçut le grade de lieutenant général (1841), fut ensuite inspecteur général de cavalerie et commanda, de 1844 à 1848, la 17e division militaire. Mis à la retraite par le Gouvernement provisoire en 1848, il fut réintégré dans le cadre d’activité après le coup d’État du 2 décembre 1851, fit acte d’adhésion au nouvel état de choses, reçut un siège au Sénat le 25 janvier 1852 et fut promu grand-croix de la Légion d’honneur en 1855. Le duc de Saint-Simon, à qui Louis XVIII avait donné les manuscrits authentiques des célèbres Mémoires du duc Louis de Saint-Simon, revendiqua sur cette œuvre des droits de propriété qui lui furent reconnus par la cour d’appel de Paris. Il vendit alors ses droits à la maison Hachette, qui a donné, en 1857, une édition complète de ces Mémoires.