Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/TURREAU DE GARAMBOUVILLE (Louis-Marie, baron), général français

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Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 2p. 608-609).

TURREAU DE GARAMBOUVILLE (Louis-Marie, baron), général français, né à Évreux en 1750, mort eu 1816. Il était, avant la Révolution, officier surnuméraire attaché à un régiment de cavalerie. Élu maire de sa ville natale en 1789, il marcha aux frontières, au mois d’août 1792, comme commandant du bataillon de l’Eure, qui fut incorporé dans l’armée de la Moselle. Après avoir fait avec honneur la campagne de Trêves et d’Arlon, il fut nommé adjudant général de la garde (colonel) et appelé à l’armée des côtes de La Rochelle. Arrivé en Vendée le 14 juillet 1793, il se distingua dans les journées des 15 et 17 et eut son cheval blessé de trois coups de feu, en voulant rallier les troupes républicaines dans la malheureuse déroute du lendemain. Le comité de Salut public lui donna le grade de général de division, avec le commandement en chef de l’armée de l’Ouest (28 novembre 1793). Turreau s’empara de Noirmoutier, battit les bandes de Charette et défit La Rochejaquelein à Montevrault. Après le 9 thermidor, on vint l’arrêter au milieu de son armée et de ses rapides progrès : le crime du général républicain était d’avoir désapprouvé cette journée. Les thermidoriens le tinrent sous les verrous jusqu’après la session conventionnelle. Mis en liberté par le Directoire en décembre 1795, il passa à l’armée de Mayence, fit avec gloire la campagne d’Helvétie sous Masséna (1799), combattit en Allemagne en 1800, commanda l’armée de réserve, contribua au gain de la bataille de Marengo et reçut ensuite le gouvernement militaire du Piémont. Lorsque, en 1804, Bonaparte se fit empereur, Turreau fut du nombre des généraux opposants ; envoyé alors aux États-Unis comme ambassadeur, il ne revint de cette sorte d’exil qu’en 1810, pour être employé à l’armée d’Allemagne. Il prit une part active à la campagne de 1813, défendit la rive gauche de la Seine en juin 1815 et quitta le service à la deuxième Restauration. Turreau était un soldat brave et modeste, taillé à l’antique comme les Marceau et les Kléber. À la mort de Babeuf, il se chargea de l’éducation de l’un de ses enfants. On a de lui : Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée (1815 et 1824, in-8o) ; Aperçu de la situation politique des Étais-Unis (1815, in-8o).