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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/abeille s. f. (supplément 2)

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Administration du grand dictionnaire universel (17, part. 1p. 12).

** ABEILLE s. f. — Encycl. Apic. Accouplement. Les renseignements les plus précis ont été fournis, il y a quelques années, par les observateurs américains, qui ont mis hors de doute les circonstances de l’accouplement. Langstroth a vu un groupe

de mâles ou faux bourdons suivant une reine, et Carrey a été témoin de l’acte copulateur : le mâle vole vers la femelle et la saisit rapidement entre ses pattes ; la copulation dure peu de temps. Au moment de la séparation, on entend une petite explosion distincte, puis le mâle tombe sur le sol, où il ne tarde pas à périr, tandis que la femelle fécondée retourne à la ruche, emportant avec elle le pénis du mâle, adhérant a son abdomen et dont les ouvrières la débarrassent. L’explosion est produite par le

trop-plein des ampoules aériennes de 1 abdomen du mâle ; au moment où elles éclatent, l’air comprimé détermine l’expulsion du pénis. L’accouplement ne dure que quelques minutes, le temps pour le mâle de faire pénétrer dans le vagin le spermatophore ; il a toujours lieu en l’air, parfois à une petite distance du sol. • L’expulsion des parties génitales du mâle restées dans le vagin et l’introduction des spermatozoïdes dans la sperroatbèque a lieu à l’aide de muscles particuliers, dont l’action est encore fort obscure. « (Girard.)

Arrénotoque (femelle). La reine ou femelle fécondée peut pondre, à sa volonté, des œufs de femelles, d’ouvrières ou de mâles, selon qu’elle retient ou laisse sortir sur eux les spermatozoïdes contenus dans la spermatbèque. Les reines à ailes atrophiées, qui n’ont pu sortir de la ruche, ni, par conséquent, être fécondées, ne produisent jamaisque des œufs mâles et sont dites arrénotoques ou vulgairement reines bourdonneuses. Ce sont, suivant Girard, tantôt des reines vierges produisant


des œufs par parthénogenèse, ou de vieilles reines épuisées, ou enfin d’autres qui ont été blessées à l’abdomen. Le même auteur ajoute que le phénomène de l’arrénotokie est dû à la disparition des filaments séminaux de la spermatbèque ou à la paralysie des muscles du col de celle-ci, ou encore à l’atrophie de la sperrnathèque (Berlepsch), ou au manque de spermatozoïdes dans celle-ci (Leuckart). • Chez les reines arrénotoques la vésicule copulative est toujours vide. > (M.)-L’arrénotokie peut être produite artificiellement par la compression traumatique du dernier segment abdominal. • (Donhof.) Dans l’arrénotokie des ouvrières fertiles, la sperrnathèque reste aussi rudimentaire que chez les neutres ordinaires ; dans les croisements des deux races (abeille italienne et abeille ordinaire), les mères italiennes donnent toujours des mâles italiens purs. «On voit donc, dit Girard, que le père ne fournit jamais rien, dans ces croisements, à la progéniture mâle ; elle reste véritablement sans père, provenant de la femelle seule. » D’autre part, Pérez dit que « l’influence fécondante du père se produit aussi sur les œufs devant donner des mâles •, Siebold a observé que les œufs des mâles ne présentent jamais de spermatozoïdes près des micropyles, alors qu’on en trouve autour de ceux des œufs femelles. En règle générale, il semble établi que les ouvrières fertiles sont toujours arrénotoques.

Parthénogenèse. La reproduction sans fécondation par des femelles vierges a lieu souvent chez les abeilles ; mais, à l’inverse de ce qui se produit chez les autres insectes présentant ce phénomène, les abeilles femelles ou ouvrières parthénogénésiques ne produisent que des mâles. On pense généralement que toutes les ouvrières ou neutres, qui pondent des œufs féconds, le font sans fécondation préalable ; « les ouvrières fertiles sont toujours bourdonneuses ■ (Girard), c’est-à-dire ne produisent que des mâles. En nourrissant des neutres ordinaires avec du miel et de l’albumen, Dœnhof a vu les tubes ovariques se développer comme chez les neutres fertiles sans que, cependant, les germes soient arrivés à maturité, ce qui confirme que le développement des organes génitaux féconds

est produit par une nourriture plus substantielle des larves.

Empoisonnement. Les miellats des arbousiers et des eucalyptus enivrent les abeilles et les font souvent mourir dans des convulsions (Laboulbène et Girard) ; on a observé les mêmes phénomènes produits par les fleurs de sarrasin ; ces accidents paraissent ne se produire que pendant les fortes chaleurs. Feuillebois a observé l’effet toxique des fleurs de l’eucalyptus redgum sur les abeilles et les guêpes, en Kabylie.

Maladies. Parmi les plus répandues il faut citer &dysenterie, due surtout au renouvellement imparfait de l’air dans les ruches pendant les températures humides, mais se présentant aussi à la suite d’un hivernage prolongé, et pouvant être causée par un miel composé principalement de mellose incristallisable. • Les abeilles nourries principalement au sucre incristallisable sont plus exposées à la dysenterie. » (Girard.) Les remèdes sont une bonne aération et un rationnement judicieux du miel pendant l’hivernage, ou son remplacement par du sirop de saccharose de bonne qualité. La loque est une maladie plus redoutable et on n’en connaît pas les moyens curatifs ; cette affection, qui amène la pourriture du couvain (ou larves), est éminemment contagieuse ; aussi doit-on détruire toute ruche qui en est atteinte ; les abeilles d’ailleurs quittent généralement avec leur reine les ruches infectées : on a employé contre la loque de l’acide salicylique dissous dans de l’alcool à 80. (Hiiberl.)

Parasites. En dehors des nombreux ennemis qui vivent dans les ruches aux dépens du miel ou de la cire, ou qui dévorent les larves (teignes des ruches, clairons, etc.), ou encore de ceux qui vivent en parasites sur les abeilles mêmes (poux d’abeilles, braulaesca), il faut citer les larves de coléoptères hèlètromères vésicants, les meloi, voisins des cantharides. Ces petites larves ou triongulins, blotties au milieu des rieurs, se cramponnent après les abeilles qui viennent butiner et s’insinuent entre les anneaux de l’abdomen ou les articulations de la tête ou du corselet, et irritent les abeilles au point de les faire mourir dans de violentes convulsions. V. cxntharidibns, dans ce volume.

— Astron. Petite constellation de l’hémisphère austral, à peu de distance du pôle. Elle s’étend du 62» au 78" parallèle en déclinaison et de 12 heures sidérales & 14 heures en ascension droite, se trouvant ainsi placée au S. du Centaure et de la Croix, entre le Caméléon et Apous ou l’Oiseau de Paradis. Elle figure pour la première fois dans l’atlas de Bayer (1603). Elle ne renferme pa3 d’étoile très brillante ; elle en compte deux de troisième grandeur et trois de quatrième. Elle ne s’élève pas au-dessus de l’horizon de Paris.