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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/canut s. m. Nom donné à Lyon aux ouvriers en soie

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Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 1p. 295).

CANUT s. m. (ka-nu. — Ce mot vient probablement de cannelle, outil familier aux canuts ; à moins qu’il ne vienne de caneter, qui exprime assez bien le balancement continuel qu exige le travail du canut. On l’a fait venir aussi de Canutium, grande ville manufacturière des Romains ; mais cette origine antique paraît être fondée sur un innocent désir d’illustration). Pop. Nom donné à Lyon aux ouvriers en soie : Les canuts, qui décorent de leurs tentures magnifiques nos palais et nos temples, manquent souvent de sabots. (A. Blanqui.) Les ferrandiniers sont, vis-à-vis des canuts, dans la même situation que les marchandeurs, sur les chantiers parisiens, vis-à-vis des compagnons. (Richard.) Les ouvriers en soierie, qui forment la majeure partie de la classe ouvrière, et qu’on nomme canuts, travaillent beaucoup, gagnent peu et se nourrissent mal. (V. Hugo.)

— Rem. L’orthographe canut est trop universellement adoptée pour que nous ayons pu

la repousser ; toutefois, nous devons faire remarquer que le féminin Canuse est employé à Lyon, qu’il est même três-usité comme adjectif pour désigner la langue canuse, ce qui suppose évidemment un masculin canus. Pour l’encyclopédie, voy. canus.