Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/commune s. f.

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Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 3p. 739).

COMMUNE s. f. (ko-mu-ne — rad. commun). Division territoriale administrée par un maire assisté d’un conseil municipal : La commune, c’est l’État en petit. (Lamenn.) L’instituteur est une autorité dans la commune. (Guizot.) La commune est la base de l’organisation sociale. (Bautain). La plupart des communes de France végétaient dans un état à peine croyable d’ignorance, d’égoïsme. (L. Blanc.) Il n’y a de communes endettées que celles qui ont de gros revenus. (Cormen.) || Citoyens vivant sur une de ces divisions territoriales : Cette commune va encore à la messe le jour de Pâques. Que plusieurs communes, incapables d’élever une salle pour les malheureux, la construisent à frais communs. (Billault.) || Ensemble des citoyens représentés par la municipalité : Cette commune s’est imposée extraordinairement. Cette commune a un procès à soutenir. || S’est dit particulièrement de la municipalité de Paris organisée en 1789.

— Par ext. Hôtel de ville, maison commune, édifice où le conseil municipal tient ses séances et où se dressent généralement les actes de l’état civil : Aller faire une déclaration à la commune.

— A signifié Biens communaux : Droit de pâturage sur les communes.

— Hist. Peuple et bourgeoisie, par opposition à la noblesse : L’Église avait tout à craindre des grands et rien des communes. (Chateaub.) Quand la commune et la province ont-elles été maîtresses de leurs droits ? (Ed. Laboulaye.)

La commune s’allait séparer du sénat.
La Fontaine.

|| Association des bourgeois d’une même ville ou d’un même bourg, jouissant du droit de se gouverner elle-même : La Révolution a consommé l’affranchissement des communes. (Royer-Collard.) Beauvais et Noyon passent pour les plus anciennes communes de France. (Aug. Thierry.) Le clergé s’est opposé tant qu’il a pu à l’établissement des communes. (Proudh.) C’est au sein de la commune que nos pères ont commencé l’acte héroïque de l’affranchissement. (Proudh.) Partout c’est le commerce qui, réfugié dans les villes, a conquis ou acheté les libertés des communes. (Guizot.) La commune est l’école de la liberté. (Ed. Laboulaye.) Au moyen âge, la commune était une petite république qui avait ses lois, ses magistrats, sa milice et ses privilèges. (Chéruet.) || Milices communales ou levées fournies par les communes.

— Bourse. Opération usitée dans les négociations à terme, et qui consiste à se faire une moyenne de prix d’achats ou de ventes, afin de bonifier une opération mauvaise. Par exemple, étant supposés un achat à terme de 3, 000 fr. de rentes à 70 fr., et une baisse à 63 fr., il y a perte. Pour compenser cette perte, on achète à terme une égale quantité de rentes à 68 fr. : le prix moyen des achats se trouve ainsi de 69 fr. Si la rente remonte à 69 fr., il n’y aura ni gain ni perte ; il y aura bénéfice si elle remonte au-dessus ; mais, si elle reste au-dessous, on sera toujours en perte. Cette opération très-simple est en même temps très-dangereuse ; elle est contraire au grand principe de la spéculation, qui consiste à savoir liquider ses pertes.

Antonymes. Arrondissement, canton, département.