Aller au contenu

Guide du skieur/Chapitre I

La bibliothèque libre.
Commandant Bernard
(p. 1-36).

CHAPITRE I

LE SKI ET SES ACCESSOIRES.
ENTRETIEN ET RÉPARATIONS


Quel est le meilleur modèle de ski ? Le choix du modèle dépend, avant tout, du terrain et du mode d’emploi. On choisira des skis de modèles différents, suivant qu’on voudra skier exclusivement ou non dans une région de plaine ou de montagne, pratiquer ou non le saut, et que les skis seront destinés à des skieurs militaires ou à des touristes. Ce qui est bon pour l’un le sera moins pour l’autre.

Types de skis.

Les skis se ramènent cependant à deux types principaux, dont la forme, les dimensions, le bois et le système d’attache varient plus ou moins et
Fig. 1. Ski de Télémark.

déterminent des subdivisions de types, conformes à leur mode d’emploi et à leur champ d’action.

Ces deux types sont : le ski de plaine ou ski finnois et le ski de montagne ou ski de Télémark, ainsi appelés des régions où ils ont été créés.

Le ski de plaine est plus allongé, plus large et plus mince que le ski de montagne. Le premier atteint jusqu’à 3 mètres de long et 8 cm. 5 de large au milieu (d’après Paulcke) et peut être confectionné avec des bois légers et peu résistants. Les deux types affectent sensiblement la même forme.

Le ski de montagne (fig. 1) est le seul, avec ses variantes, qui convienne à la plupart des régions françaises, où le ski sera d’un emploi fréquent, c’est-à-dire aux régions alpines, vosgiennes, jurassiennes, pyrénéennes et au Plateau Central. Il se présente sous la forme d’une planche longue, étroite, à surface inférieure légèrement concave, qui se relève vers l’avant en pointe ogivale. Il porte près de son milieu un système d’attache composé d’une double bride, l’une verticale, appelée étrier antérieur, l’autre horizontale, étrier postérieur. Une plaquette, dite de dessous de pied, isole le ski de la chaussure.

Les dimensions du ski (longueur, largeur, épaisseur) sont variables, suivant la taille du skieur.

La longueur, qui, en Norvège, atteint jusqu’à 2 m. 50, se rapproche sensiblement de la taille du skieur tenant le bras levé ; mais, dans les montagnes, aux pentes très fortes comme les Alpes et pour des skieurs peu souples, il vaut mieux qu’elle lui soit un peu inférieure[1], en vue de l’exécution fréquente des demi-tours, qui est d’autant plus difficile que la pente est plus accentuée et le ski plus long. Les skieurs très exercés préfèrent, même en montagne, les skis étroits et longs.

La largeur est en fonction de la longueur et varie, au milieu de 6 à 8 centimètres (pour le ski moyen elle est de 7 cm. 5 et de 6 cm. 5 pour le ski de course), au talon de 7 à 9 centimètres et à la partie la plus large de la pointe dite spatule de 8 centimètres à près de 10 centimètres.

L’épaisseur, variable suivant la longueur du ski et aussi le poids du skieur, est comprise, au milieu, entre 2 cm. 5 et 3 centimètres ; au talon et à la base de la spatule, entre 6 millimètres et 1 centimètre. Le ski non chargé doit reposer sur le sol horizontal par le talon et la base de la spatule, le milieu entre ces deux parties formant la voûte avec une flèche moyenne de 2 cm. 5.

Sous le poids du skieur, le sommet de la voûte doit rester un peu au-dessus de l’horizontale, pour que le ski ait tout le ressort désirable.

La pointe du ski se relève de 14 à 20 centimètres au-dessus de l’horizontale pour une base de 35 à 50 centimètres, c’est-à-dire suivant le rapport à [2]. Plus la courbure est accentuée, et plus la vitesse est réduite, le ski refoulant alors la neige suivant une grande surface au lieu de la fendre.

Le ski est bien équilibré, lorsque étant suspendu à hauteur du logement de l’étrier antérieur, il subit une prépondérance de poids vers l’avant, qui l’incline d’un angle égal à 30 ou 45°. Le logement de l’étrier se trouve ainsi placé à quelques centimètres en arrière du milieu du ski. Pour un ski de 2 m. 20 il est à environ 98 centimètres du talon, c’est-à-dire à 12 centimètres en arrière du milieu de la longueur totale.

Le ski est creusé environ sur les 3/4 de la longueur, à partir du talon, suivant la ligne médiane et longitudinale de la surface de glissement, d’une rainure large de 1 centimètre à 12 millimètres, et profonde de 4 à 5 millimètres, qui moule, pendant la marche, comme un rail de neige, et facilite le maintien du


Fig. 2. ................................Fig. 3. .............................Fig. 4.
......Profil Hagen.......................Profil Roll n° 1....................Profil Roll n° 2.


parallélisme des skis. (La rainure est supprimée dans certains modèles de skis, et il est des auteurs qui en contestent l’utilité.)

Si le profil plat rend le ski plus léger, les profils norvégiens arrondis, dits du capitaine Roll, lui donnent plus de résistance et sont par conséquent les meilleurs pour les régions de montagne aux pistes semées d’obstacles où les chocs sont violents (fig. 2, 3, 4).

Le bois léger et souple pour le ski de plaine, sera surtout souple et résistant pour le ski de montagne et très résistant pour le ski consacré exclusivement au saut.

Le bois de frêne, qui réunit ces deux dernières qualités, est le plus communément employé.

On fabrique aussi des skis avec deux sortes de bois superposés, le bois léger, tel que sapin ou mélèze pour la partie supérieure ; le bois dur ou résistant, comme le hêtre, le chêne, le noyer ou l’hickory, pour la surface de glissement. Le pin cimbro, quoique très cassant, peut aussi rendre des services dans nos montagnes, de même que le sapin et le mélèze, qui, étant très abondants dans les Alpes, permettront au paysan d’avoir des skis à bon marché, quitte à les renouveler un peu plus souvent.

Le poids d’un ski pourvu d’un système d’attache est de 1 kgr. 200 à 2 kgr. 500 environ, suivant les dimensions, la qualité du bois et le mode d’attache.

Conditions d’un bon système d’attache.

La bonne qualité d’un ski est liée non seulement à sa forme et à la matière première, mais encore et beaucoup à son système d’attache, qui se compose de deux éléments principaux : une bride de bout de pied ou étrier antérieur, et une bride de talon ou étrier postérieur.

Les systèmes d’attache sont légion. Il nous suffira d’énumérer les systèmes principaux, en indiquant d’abord les conditions auxquelles doit satisfaire un bon système.

Tous les modes d’attache sont défectueux ou imparfaits qui ne réalisent pas les conditions principales suivantes :

Empêcher toute déviation latérale de la chaussure, de sorte que le pied soit toujours maître de la direction du ski.

Laisser le plus de liberté possible au pied dans ses mouvements, suivant l’axe longitudinal du ski, et permettre au skieur de prendre la position à genou.

Pouvoir se chausser et se déchausser rapidement et facilement, même avec des doigts engourdis par le froid.

Assurer une tension des courroies constante qui ne saurait exister d’une manière parfaite sans une fermeture à serrage progressivement réglable, et sans la coïncidence des axes de pivotement du pied et de l’étrier postérieur. Le serrage progressif corrige les variations de tension des courroies dues aux différences de température.

Être simple, robuste et facile à réparer.

Être ajustable à toutes les chaussures.

Les systèmes d’attache les plus connus rentrent dans l’une ou l’autre des catégories de la classification suivante.

I. — Système d’attache avec étrier postérieur en jonc
et étrier antérieur en cuir.
(Fig. 5 et 6.)

Tandis que les systèmes primitifs ne comportent qu’un jonc disposé en fer à cheval dont les branches passent à forcement dans les oreilles ad hoc de la bride en cuir de bout de pied, les systèmes plus perfectionnés sont ajustables dans une certaine mesure


Fig. 5. — Attache en jonc et cuir.


au moyen de boucles, et de vis de pression qui fixent les extrémités du jonc.


Fig. 6. — Attache en jonc et cuir, avec ajustage à boucle (Manuel de ski de Paulcke).


II. — Systèmes d’attache à mâchoires métalliques.

a. Avec mâchoires métalliques d’étrier antérieur en tôle d’acier malléable Huitfeldt, vissées latéralement ou traversant le ski, et courroie d’étrier postérieur sans boucle ou à boucle (fig. 7 et 8).


Fig. 7. — Premier système d’attache Huilfeldt (norvégien) (catalogue Hagen).

Fig. 7bis. — Premier système d’attache Huitfeldt avec addition d’un anneau latéral (expérimenté à l’École de ski de Briançon).

Fig. 8. — Deuxième système d’attache Huitfeldt.

b. Avec étrier antérieur métallique vissé sur le ski et courroie


Fig. 9. — Première attache de Beauclair (Manuel de ski de Paulcke).


d’étrier postérieur à boucle (dit 1er système de Beauclair) (fig. 9).


Fig. 9bis. — Attache de Beauclair à mâchoires réglables.

c. Avec étrier antérieur métallique double ou à coulisses ajustable à 3 largeurs (ou 2e système de Beauclair) (fig. 9 et 9bis). xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

iii. — Systèmes d’attache à semelle mobile.

a. Avec semelle en courroie de transmission ou système Balata (fig. 10).


Fig. 10. — Système d’attache Balata.

b. Avec semelle en aluminium modèle Ellefsen (fig. 10bis).

c. Avec semelle métallique pivotant sur son extrémité antérieure, modèle Lilienfeld[3].


Fig. 10bis. — Attache Ellefsen.


iv. — Systèmes d’attache à levier ou fermeture instantanée et automatique.

a. Modèle Weber et Sessely-s.-Steel à levier pivotant dans un plan vertical, autour de la mâchoire extérieure de l’étrier métallique (fig. 11).

Le Sessely-s.-Steel comporte 4 plaquettes de largeur différente,


Fig. 11. — Système d’attache Weber (fermé) ou Sessely-s.-Steel (pour ouvrir, faire tourner le levier dans le sens de la flèche).


qui se vissent sur le ski et auxquelles sont adaptées des mâchoires pouvant s’ouvrir ou se fermer dans une certaine mesure.

b. Modèle Sigurd, à levier garni de crans pivotant dans un plan vertical,


Fig. 11bis. — Système d’attache Sigurd (norvégien).



Fig. 11ter. — Système d’attache Houm (fermé)
(extrait du journal le Ski).



Fig. 12. — Système d’attache Ellefsen représenté fermé.
La flèche indique le sens dans lequel s’ouvre le levier.


en avant de la chaussure (fig. 11bis).

c. Modèle Houm, analogue au Sigurd, mais sans crans (fig. 11ter)

d. Modèle Ellefsen à levier (fig. 12) se rabattant sur la courroie d’étrier postérieur.


V. — Systèmes d’attache à levier en fil de fer avec fermeture automatique ou non automatique du capitaine Bernard et du capitaine Rivas.


VI. — Système d’attache avec réglage progressif et fermeture automatique du capitaine Bernard.

(Voir à l’Appendice, où les systèmes V et VI nous ont paru devoir être reportés en raison de l’intérêt qu’ils présentent pour la fabrication familiale des skis. Ils n’ont pas été brevetés ainsi que les étriers ajustables représentés ci-dessous. Chacun peut donc les utiliser.)

Observation générale. — Les mâchoires de tous les étriers métalliques font un angle peu prononcé dont le sommet est dirigé vers l’avant. Cet angle est destiné à empêcher le glissement du bout antérieur de la chaussure, qui doit être solidement encastrée dans l’étrier pour la bonne direction du ski.


Étriers ajustables.

Les étriers ajustables, surtout ceux qui s’adaptent à toutes les largeurs de chaussures, sont recommandables principalement pour les skieurs militaires qui peuvent être dans l’obligation d’utiliser des skis quelconques. Ils seront aussi utiles dans les familles ou dans les hôtels de tourisme hivernal, car ils réalisent le ski omnibus.

I, à plusieurs largeurs. Modèle de Beauclair à 3 largeurs, ajustable au moyen de 2 vis et de trous pratiqués à la base des étriers (Voir fig. 9bis).

II, à toutes largeurs.

a. Modèle du capitaine Rivas (fig. 13). — Cet étrier se compose


Fig. 13. — Étrier ajustable à coulisse Rivas.


de deux mâchoires en tôle d’acier dont les bases fendues d’une rainure, suivant leur axe longitudinal, et rayées de stries, l’une sur sa surface supérieure, l’autre sur sa surface inférieure, peuvent coulisser l’une sur l’autre dans un logement pratiqué sur le ski. Une plaquette métallique, vissée sur le ski, recouvre le logement de l’étrier. Les mâchoires, une fois mises à la largeur voulue, sont fixées au moyen d’une vis, qui les traverse, ainsi que la plaquette de recouvrement et pénètre dans un écrou. L’écrou, sollicité par la vis, s’applique énergiquement contre le dessous de la plaquette inférieure et maintient les deux plaquettes en serrant


Fig. 14. — Étrier ajustable Bernard.

les surfaces striées l’une contre l’autre[4].


Fig. 14bis.

b. Modèle du capitaine Bernard (fig. 14, 14bis, 14ter). — Cet étrier est formé par deux mâchoires en tôle d’acier A et B dont les bases s’encastrent l’une dans l’autre dans un logement fait à leur demande. Deux vis a et b, dont la tête prend appui contre la surface extérieure des mâchoires, et qui se vissent dans les écrous fixes c et d, assurent l’ajustage de l’étrier en largeur. Les écrous c et d sont placés dans un logement rectangulaire pratiqué à la partie supérieure du ski et dans la plaquette de recouvrement P.


Fig. 14ter. — Étrier ajustable Bernard.


Les vis doivent être fortement graissées pour être garanties de la rouille. Leur remplacement est d’ailleurs facile.

Les figures sont assez claires pour l’intelligence du fonctionnement des divers systèmes, sans qu’il soit

nécessaire « rajouter des explications plus détaillées. Nous nous bornerons à faire ressortir leurs avantages et leurs inconvénients principaux.

Avantages et inconvénients des divers systèmes d’attache.

Les systèmes d’attache avec étrier en jonc ou cuir ne réalisent guère que la 5e des conditions formulées plus haut et sont de plus en plus abandonnés ; les systèmes Huitfeldt et de Beauclair réunissent les 1re, 2e et 3e. Le succès de ceux-ci est moindre depuis l’invention des systèmes à levier[5].

Les étriers métalliques, vissés à la surface supérieure du ski genre Beauclair, sont d’une solidité moindre que ceux d’Huitfeldt, parce que les vis prennent peu à peu du jeu sous l’effort de traction verticale exercé par le pied. L’étrier Huitfeldt, étant malléable dans une certaine mesure, se prête à un ajustage relatif à la chaussure ; les mâchoires peuvent en effet s’ouvrir plus ou moins à coups de marteau ou d’un corps dur.

Les systèmes à semelle mobile Balata ou autres analogues ont le grave inconvénient de faciliter l’accumulation de la neige sur le ski, ce qui finit par limiter beaucoup les mouvements du pied[6]. Le système Lilienfeld est, en outre, très lourd et fait pivoter le pied sur sa pointe alors que, normalement, le pivot devrait être à l’articulation de la base des doigts de pied[7].

Les systèmes à levier et fermeture instantanée et automatique, ainsi que ceux à verrou et à clef de sûreté décrits à l’Appendice, sont à des degrés divers les plus avantageux et ont conquis ou conquerront peu à peu la faveur du public. Les fabricants de skis ont compris que si, à la rigueur, des skieurs dressés, dès l’enfance, comme le sont tous les Norvégiens et Lapons, pouvaient obtenir un excellent rendement de skis munis de systèmes d’attache même rudimentaires, il n’en était plus de même des touristes et soldats qui s’exercent au ski à un âge déjà avancé, où les articulations ne jouissent plus d’une grande souplesse, et où il est nécessaire d’éviter les difficultés pour espérer de bons résultats dans le minimum de temps. Or il n’est pas niable que, grâce à un système d’attache à levier, les skieurs pourront chausser et déchausser rapidement leurs skis, opération souvent nécessaire dans la région alpine, où il faut quitter les skis pour franchir une barre rocheuse, une bande de terrain couverte de glace ou de neige verglacée, ou même une zone dépourvue de neige comme il s’en trouve sur les crêtes et croupes balayées par le vent, ou sur certaines pentes raides bien exposées au soleil. Dénouer ou déboucler des courroies, presque toujours durcies par le froid, est chose fort pénible et parfois impossible avec des doigts engourdis.

Les attaches à levier réglables sont particulièrement recommandables dans la région alpine, où, par suite de différences considérables de température dans une même journée, les courroies subissent, à moins d’être très épaisses et par conséquent lourdes et coûteuses, une tension ou une distension supérieure parfois à 1 centimètre. Or il n’est pas possible de corriger parfaitement ces différences de tension avec des courroies à boucle dont les trous sont espacés d’environ 1 centimètre. Nous avons souvent regretté dans nos premières excursions et surtout dans nos grandes marches de ne pas posséder de fixation réglable, et l’expérience, trop souvent renouvelée, d’un jeu trop grand des courroies en région alpine, nous a déterminé à la recherche d’une fixation de ce genre. On objectera peut-être, aux systèmes réglables avis, que la vis peut se rouiller ou se dégrader. Il est facile de répondre à cette objection qu’une vis cassée ou rouillée se remplace sans peine et qu’un skieur ne se surchargera pas beaucoup en en emportant une de rechange. Des systèmes d’attache à vis ont été utilisés par nos skieurs militaires pendant deux campagnes, sans que la vis fut hors d’usage. — Dans le Weber et le Sessely-s.-Steel, le levier pivote autour d’un axe situé au-dessus de l’axe de pivotement de la chaussure. Il en résulte que la courroie est de plus en plus distendue à mesure que le pied se relève, et que celui-ci sort parfois de l’étrier pendant la marche et, à fortiori, en cas de chute en avant. Il est vrai aussi que le dégagement du pied de l’étrier peut être un avantage, en ce sens que le skieur a moins à craindre, en tombant, les luxations du genou, les entorses et les fractures dues à une position en porte-à-faux.

Le Houm et le Sigurd, établis d’après le même principe, avec un levier agissant verticalement en avant du pied, et dont l’axe de pivotement de la courroie coïncide avec l’axe virtuel de la chaussure, évitent l’inconvénient de la distension de la courroie d’étrier postérieur, et tendent également celle-ci des deux côtés.

Le Sigurd, qui a sur le Houm l’avantage d’être muni de plusieurs crans ou positions de fermeture, a, par contre, l’inconvénient d’être un peu plus lourd et peut-être plus dangereux en cas de chute, à cause du relief du levier.

L’Ellefsen à levier est simple et aussi peu encombrant que possible ; mais la course du levier est un peu faible (2 cm. 5 environ), de sorte que le levier une fois ouvert, le pied ne se dégage pas toujours avec beaucoup de facilité. Ce système satisfait cependant beaucoup de skieurs.

Les systèmes Rivas et Bernard[8] sont peu coûteux, d’une fabrication aisée et à la portée de tous, grâce à l’emploi du fil de fer galvanisé, de vis avec écrou, et de la tôle d’acier, qu’on trouve dans toute quincaillerie ou serrurerie.

Le système à levier Bernard (voir à l’Appendice), avec vis pivotant en avant du pied, possède (comme le Houm et le Sigurd) sur ceux à rabattement latéral l’avantage de supprimer toute saillie de la courroie sur la chaussure et, par conséquent, toute chance d’accrochage (rare d’ailleurs) pendant la marche sur les pentes, où affleurent parfois des branches d’arbustes ou des broussailles. Il est en outre peu cher.

Après cette brève étude sur les systèmes d’attache, nous concluons : connaissant les avantages et inconvénients de chaque système, chaque skieur choisira celui qui convient le mieux à ses goûts et aux conditions dans lesquelles il doit pratiquer le ski. Toutefois le meilleur système d’attache pour le skieur alpin sera un système à levier à réglage progressif. Quelle que soit la région d’emploi du ski, l’étrier sera ajustable ou non, suivant que le ski doit servir à plusieurs ou à un seul skieur.

Plaquettes de dessous de pied.

Le ski porte, avons-nous dit, sur sa surface supérieure, une plaquette de dessous de pied. Celle-ci, longue de 30 à 35 centimètres, recouvre le ski sur toute sa largeur. Elle est confectionnée en général en peau de phoque, dont les poils sont tournés vers l’avant, en caoutchouc, en écorce de bouleau ou en linoléum. Les plaquettes en celluloïd ont été presque abandonnées, malgré l’avantage qu’elles présentent d’éviter l’agglomération de la neige sur leur surface très lisse, parce que cet avantage était compensé par l’inconvénient assez grave de leur fendillement sous l’action du froid et qu’en outre elles sont trop glissantes. Le linoléum, dont le capitaine Rivas a préconisé l’utilisation, résiste, paraît-il, assez bien à l’action du froid, est suffisamment lisse et d’un prix réduit. Il se dégrade, toutefois, bien plus vite que le caoutchouc ou la peau de phoque. L’écorce de bouleau est trop tendre et s’use en peu de temps. Certains skieurs prétendent que la plaquette est inutile et qu’il suffit de passer du goudron bouillant sur la surface d’appui de la chaussure.

Ski pliant ou démontable.

Des skis pliants ou démontables ont déjà été inventés. Leur unique avantage réside dans une plus grande facilité de transport lorsqu’il faut quitter les skis, surtout dans les passages difficiles, où le skieur a besoin de toute la liberté de ses mouvements. Cet avantage n’est pas sans valeur pour des touristes, et principalement pour des militaires opérant dans les Alpes.

Le ski pliant ou démontable, soit en 2, soit en 3 pièces, ne sera pratique que s’il conserve toutes les qualités du ski d’une seule pièce et ne comporte pas de mécanisme compliqué.

Le capitaine Rivas a inventé des skis démontables en 3 pièces, dont nous ne connaissons pas encore la valeur pratique. Le ski pliant Anghileri, très lourd, mal équilibré, pourvu d’un système d’attache défectueux, et de plus très cher, n’a eu, croyons-nous, aucun succès.


Accessoires du ski.

Frein de ski.

Le frein de ski a pour objet d’arrêter le recul à la montée sur une pente un peu forte et une neige très glissante.

Un tel frein est-il nécessaire ?

Certains skieurs mettent parfois de l’amour-propre à ne pas en user et prétendent que la surcharge de poids et la dépense ne valent pas le bénéfice qu’on en retire. Il n’est pourtant pas discutable que, sans frein et sur une neige peu collante, un skieur de force
Fig. 15. — Garniture de peau démontable.

Fig. 16. — Frein ajustable Bernard (1er modèle).

moyenne a beaucoup de peine à gravir des pentes de 8 à 10 p. 100. Les inconvénients de poids et de dépense seront évités avec un frein ajustable et de prix modéré. Dans les régions septentrionales de l’Europe, on utilise depuis longtemps des freins de peau de phoque recouvrant la surface de glissement du ski sur toute sa longueur (fig. 15). Les poils de la peau de phoque dirigés vers l’arrière se rebroussent en cas de recul et font frein.

Nous proposons un frein de dimensions réduites, avec lequel nous avons pu nous élever sur des pentes supérieures à 20 p. 100. Ce frein est formé d’une bande en peau de phoque, longue de 0 m. 80 à 1 m, large de 5 à 6 centimètres pour une largeur de ski de 7 à 8 centimètres, de manière à laisser les arêtes du ski nues. Il s’ajuste au ski au moyen d’un anneau, qui embrasse la pointe, d’une bride à hauteur de la hase de la spatule et de 2 courroies bouclées sur le ski, la courroie postérieure étant attachée suivant la longueur du frein, soit en avant, soit en arrière de la plaquette de dessous de pied[9]. La peau du phoque est cousue sur une sangle.

Ce frein coûte environ 6 francs (la paire) quand on le fait monter soi-même. Lorsque le frein est inutile, le skieur le porte enroulé autour du corps en guise de ceinture, ou roulé dans le sac.

Le frein en peau de phoque, cloué à demeure au ski, ralentit trop la vitesse aux descentes ou en terrain plat, sur neige collante ; il est trop vite usé.

Frein de fortune.

À défaut de freins en peau de phoque, le skieur utilisera des freins de


Fig. 16bis. — Frein ajustable Bernard (2e modèle).


fortune confectionnés avec des cordelettes enroulées en hélice simple


Fig. 16ter — Frein de fortune en cordelette.


ou double autour du ski.


Fig. 17. — Crampons pour skis (système Sohm).

Le docteur Paulcke recommande l’emploi des crampons Sohm pour la marche sur la neige congelée (fig. 17). Ces crampons sont fixés à l’aide d’une vis à tête plate avec ailettes. Ils sont à 45 centimètres l’un de l’autre en avant et en arrière du pied. « La forme en lame de couteau des mâchoires, dit Paulcke, permet «le faire avancer les skis sans les lever. » Ces crampons, tout en étant très utiles, ne sont pas indispensables. Car, si la neige n’est pas très dure, la croûte peut être enfoncée d’un coup sec du ski, et si elle est très dure, le skieur a la ressource de marcher sans skis.

Le bâton.

Un bon bâton est l’auxiliaire obligé du skieur pour une marche, surtout sur une piste variée. Les Lapons emploient 2 bâtons avec lesquels ils se poussent alternativement et parcourent en terrain plat de 8 à 10 kilomètres à l’heure. En montagne, il est préférable de n’avoir qu’un bâton, ou deux bâtons, construits de manière à se raccorder rapidement et à n’en former qu’un en cas de besoin, c’est-à-dire aux descentes rapides[10]. On se contente généralement d’un bâton simple en bambou, frêne ou châtaignier. Le bambou a l’avantage d’être léger, mais, sous le climat alpin très sec, il éclate presque toujours et se fend sur toute sa longueur ; il doit être consolidé, dès sa réception, au moyen de bagues en fil de fer, en fil poissé ou en cuir.

Le bâton en frêne ou en châtaignier est un peu lourd, mais, en revanche,


Fig. 18. — Bâton modèle Capitaine Bernard.


il casse rarement. C’est celui dont nous conseillons l’emploi. Notre modèle (fig. 18) a une longueur égale à la taille du skieur, jusqu’à hauteur de l’épaule, et peut même la dépasser, un diamètre moyen de 2 cm. 5 à 3 cm. 5, porte une dragonne, un bout ferré en forme de pointe pyramidale, ou encore d’arêtes triangulaires se coupant à angle droit, une raquette mobile et des bagues en cuir de 0 m. 30 en 0 m. 30 sur sa moitié supérieure pour empêcher le glissement[11]. Grâce à sa mobilité, la raquette se place, même sur les pentes, parallèlement à la surface de la neige, ce qui est indispensable pour qu’elle donne un point d’appui solide, pendant la marche.

Quand il s’agit de faire frein à la descente, et que le bâton est très incliné, la raquette présente encore sa plus grande surface à la direction de marche et produit en conséquence le maximum de résistance.

La raquette a son cadre formé de 2 cercles concentriques en gros fil de fer galvanisé (5 à 6 millimètres) le cercle intérieur ayant un diamètre un peu supérieur à celui du bâton, et le cercle extérieur un diamètre de 15 à 20 centimètres. Celui-ci est tordu en 4 ou 5 points en boucles verticales affectant la forme suivante ou encore la forme en S . Une lanière (de préférence en peau de porc parcheminée) ou même une cordelette[12] passant sur la branche intérieure des boucles est disposée en treillage entre les 2 cercles.

La disposition précédente des boucles du cercle extérieur a pour objet de protéger la lanière contre le frottement de la neige, aux points où celui-ci se fait le plus sentir.

On voit en effet que, sur terrain plat ou à la montée, la neige est d’abord coupée par la branche inférieure des boucles, ou sur une forte descente par la branche supérieure. Comme la raquette s’use surtout aux descentes, on pourra alléger un peu le cercle extérieur en ne recourbant celui-ci que suivant des anneaux verticaux, et attachant la lanière à la partie inférieure des anneaux .

On peut remplacer la raquette en corde ou en courroie par une bande de treillis en fil de fer mince galvanisé, à carrés de 8 à 10 millimètres de côté. Dans ce cas, les anneaux ou boucles du cercle extérieur peuvent être supprimés, l’usure du fil de fer étant négligeable.

Les raquettes avec cercle extérieur en jonc ont été et sont encore employées à cause de leur légèreté, mais leur usure est assez rapide.

La raquette est fixée au bâton par une ligature, qui embrasse le cercle intérieur, et est faite soit avec les bouts libres de la lanière ou de la cordelette

Fig. 19. — Bâton modèle Rivas. Ce bâton est une modification d’un modèle que nous avons conseillé en 1904, dans un rapport officiel et qui était basé sur l’emploi d’un anneau extérieur de raquette en gros fil de fer. Le capitaine Rivas a perfectionné notre idée en repliant le fil de fer de manière à former des anneaux intérieurs. Il a en outre adopté un bout ferré rectangulaire ou en lame au lieu de la pointe. Cette forme de bout ferré réalise, entre autres avantages, d’après son auteur, celui d’être moins dangereuse que la pointe, lorsque le skieur tombe maladroitement et vient à s’enferrer. Nous ne croyons pas à ce dernier avantage. Nous sommes convaincu que le skieur des chasseurs alpins de Barcelonnette, qui s’enferra sur son bâton, qu’il tenait fort mal, ainsi que le constate le rapport du Dr Legrand, se fût tout aussi bien tué en tombant sur un bout ferré rectangulaire, que sur une pique. Il aurait eu la gorge sectionnée ou largement ouverte, au lieu de l’avoir transpercée.


soigneusement noués dans une petite gorge circulaire, ou cloués ou vissés, soit avec une lanière spéciale. La ligature doit laisser un certain jeu au cercle intérieur, sinon la raquette n’aurait pas la mobilité voulue.

Les disques en bois ou en fer qui font corps avec le bâton constituent des raquettes défectueuses, à cause de leur lourdeur et de leur défaut de mobilité. Ils ne sont cependant pas sans valeur en raison de leur rusticité.

Le skieur, qui tentera des courses de haut sommet ou l’exposant à traverser des régions de glaces ou de rochers, emportera dans son sac un piolet ou un
Fig. 20. — Piolet démontable.

Fig. 21. — Bretelle de transport d’après le Manuel de ski de Paulcke.


demi-piolet (côté panne) ajustable au bâton. Dans le modèle que nous proposons, le gros bout du bâton reçoit la douille du piolet sur une hauteur de 6 à 8 centimètres. Une ou deux vis de fixation à ailettes traversent le bâton et la douille (fig. 20).


Bretelles de transport.

Il n’est pour ainsi dire pas de course en région montagneuse où les skis ne doivent être quittés de temps en temps. Dans ce cas, le skieur les porte soit accouplés sur l’une ou l’autre épaule, soit suspendus par une courroie en bandoulière (fig. 21).

Entretien et réparation des skis.

Un bon skieur a soin de ses skis, comme un fantassin de son fusil ou un cavalier de son cheval.

Les skis sont toujours places dans un local frais.

Avant une course, on donne du glissant à la surface inférieure des skis en les cirant avec de la cire à parquet, ou mieux encore avec de la cire jaune de bonne qualité ou de la paraffine. La cire est au préalable légèrement chauffée. Le ski en étant enduit, on le frotte avec une pièce de drap ou un bouchon. La paraffine fondue est étendue avec un pinceau plat et mise à sécher à l’extérieur.

Les ingrédients précédents s’emploient sur les skis secs.

En cours de route, sur des skis humides, on utilise le fart, produit norvégien, ou un composé de paraffine et d’un peu de matière colorante verte. À défaut de fart, le bon savon blanc produit à peu près le même effet, mais son action se fait sentir moins longtemps.

Lorsque la neige s’agglomère ou se colle en glaçons sur les skis, on la fait tomber en frappant les skis du bout du bâton. Si ce moyen ne réussit pas, on l’enlève en grattant les skis avec le dos d’une lame de couteau.

On peut aussi faire fondre les glaçons en les saupoudrant de sel. Cette opération n’est guère pratique que pendant un long arrêt, ou au gîte.

Après une course, les skis sont bien nettoyés, séchés et cirés, les courroies et parties métalliques graissées (graisse Paulin, nourriture Miroude, graisse alpine, graisse d’armes, ou même du saindoux pur), puis ils sont assemblés, les surfaces de glissement l’une contre l’autre, à l’aide de courroies ou de ficelles


Fig. 22. — Skis à la forme.
  fourche de maintien des pointes AB


qui les enveloppent près du talon et de la base de la spatule. Un billot de bois d’épaisseur convenable est introduit entre les skis vers leur point de courbure maximum. Une planchette de 30 à 40 centimètres de long (fig. 22), entaillée en fourche à ses extrémités, embrasse la pointe des skis et est maintenue dans sa position par une ficelle attachée à l’un des étriers, ou à la base des spatules. Billot et planchette ont pour objet de conserver aux skis leur double courbure. La planchette peut être remplacée par deux cordelettes de tension, qui sont fixées aux étriers métalliques et tirent sur les pointes. À la fin de la saison d’hiver, les skis sont plongés dans l’huile de lin bouillante, pure ou mélangée de 1/3 de pétrole, dont ils doivent être bien imprégnés, avant d’être assemblés et placés dans le local frais, où ils resteront jusqu’à l’hiver suivant[13].


Réparations.

Un bon skieur casse rarement ses skis. Les ruptures ne se produisent guère qu’à la partie la plus mince, c’est-à-dire à la base de la spatule, qui subit


Fig. 23. — Réparation de fortune.


les chocs les plus violents aux changements de pente, dans les sauts ou les chutes.

En cas de rupture en ce point, et si la section est bien nette, on assemble les deux parties brisées, après les avoir débarrassées des esquilles. L’assemblage se fait avec des plaquettes en fer battu, zinc ou tôle d’acier de grandeur voulue et des vis à bois (fig. 23).

Les ruptures au milieu sont plus difficilement réparables. On se contentera le plus souvent, dans ce cas, d’adapter un système d’attache de fortune, de préférence à la partie antérieure. Cette attache suffira en général pour achever une course.

La maison Staub de Zurich vend une pointe métallique d’une adaptation facile. Un groupe assez important de skieurs emportera l’une de ces pointes. Le skieur prudent, qui fait de longues courses, est toujours porteur d’une petite trousse de réparations (couteau avec alêne, grande et petite lame, vrille, et tourne-vis, 3 ou 4 petites vis, 2 plaquettes en zinc, fer battu ou tôle d’acier de 8 à 10 centimètres de long et d’une largeur égale à celle des skis vers la base de la spatule, 2 éclisses en bandes de fer doux en forme d’équerre de 8 à 10 centimètres de long et 2 centimètres de large, percées d’avance de trous, pour le passage des vis ou des clous, de la ficelle).

Un groupe de skieurs complète son outillage avec une pince universelle aussi légère que possible. Au gîte, les réparations sont faites avec tout le soin désirable. Les deux surfaces taillées en biseau et bien lisses sont rapportées l’une contre l’autre, collées avec de la colle forte et, quand la colle est sèche, consolidées avec des vis à bois.

On donne encore plus de solidité à la réparation en collant et vissant une planchette sur les deux parties assemblées.



  1. C’est l’opinion exprimée par H. Durban-Hansen dans « Quelques notes sur le ski en France et l’usage du bâton ». Il dit : « En supposant que la longueur moyenne du ski norvégien soit 2 m. 28, le ski français devra être d’une longueur de 2 m. 20 ». (Voir la Montagne d’octobre 1908.)
  2. Hauteur et base mesurées sur un très grand nombre de skis norvégiens d’une maison de fabrication renommée, ces skis allant de 189 à 230 centimètres. Pour le ski de 2 m. 20 la hauteur est de 17 centimètres et la base de 45 centimètres.
  3. Ce système, longuement décrit dans le Manuel de ski de Paulcke, a de tels défauts que nous n’avons pas jugé devoir en donner la figure. Voir à l’appendice pour les systèmes Müller, Austria et Bilgeri.
  4. Nous croyons avoir été le premier à présenter un système d’étriers ajustables à toutes largeurs de chaussure. Ce système, composé d’étriers, coulissant l’un sur l’autre, fut expérimenté à l’École de ski en 1905. En présentant, en 1906, un système à coulisse différant du nôtre par le mode d’immobilisation des étriers, le capitaine Rivas a pleinement adhéré à l’idée que nous avons développée dans notre rapport au Ministre de 1905, idée de la très grande utilité des étriers ajustables pour des skieurs militaires, et des civils (membres d’une même famille, etc.).
  5. La courroie Huitfeldt gagne cependant beaucoup en rapidité d’ajustage par la simple adjonction d’un anneau en fer dans lequel on la fait passer de chaque côté de la chaussure. La courroie glissant sur l’anneau peut être serrée et desserrée rapidement. C’est ainsi que nous l’utilisions à l’École de ski en 1903-04 (fig. 7bis).
  6. Cependant le système Ellefsen à semelle d’aluminium a donné, dit-on, d’excellents résultats.
  7. À notre avis, ce système est à rejeter absolument.
  8. Voir à l’Appendice.
  9. Ce frein ajustable peut aussi se placer soit vers l’arrière, soit sous le milieu du ski (fig. 16). On remplace dans ce dernier cas l’anneau de tête par une bride de fixation semblable à celle de la partie postérieure du frein. C’est le modèle que nous avons employé en 1904 et qui a été reproduit par M. le capitaine Rivas dans son Petit manuel du skieur. Après expérience, nous avons préféré celui qui est décrit ci-dessus, parce que, outre l’avantage d’une adaptation plus facile, il a celui d’agir plus rapidement, et de donner son maximum de rendement presque instantanément, avantage essentiel (pour un frein de dimension réduite) qui n’existe pas avec le frein médian. En effet l’action de celui-ci n’est complète que lorsque le ski a déjà fléchi par l’effet du recul. Le frein placé du côté du talon du ski agirait aussi bien que celui fixé entre la spatule et le milieu, mais sa mise en place est moins commode pour la plupart des skieurs.
  10. H. Durban-Hansen préconise vivement l’emploi de 2 bâtons, à condition qu’ils puissent se transformer rapidement en bâton simple, en cas de besoin.
  11. Ce modèle n’est pas breveté. Expérimenté à l’École normale de ski, il a été jugé très bon.
  12. La lanière vaut mieux que la cordelette, qui est trop hygrométrique.
  13. M. Giraud, membre du Comité de tourisme hivernal, recommande aussi l’emploi du carbonyle (extrait de goudron).