Henri le Moine de Bâle à la bataille de Crécy

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HENRI LE MOINE DE BÂLE
À LA BATAILLE DE CRÉCY.

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Quand Philippe VI, après avoir quitté Abbeville, fut averti par ses éclaireurs que l’armée anglaise était arrêtée près de Crécy, il commanda « à ung moult vaillant chevalier et usé en armes et à iiii aultres qu’ilz se voulsissent avanchier et aler aprez les Anglès, et considerassent leur convenant et leur maniere[1] ». Ce vaillant chevalier, au retour de sa reconnaissance, conseilla au roi de ne pas engager la bataille le jour même, son armée étant trop dispersée et fatiguée, mais de remettre l’action au lendemain. Jean le Bel, qui rapporte ce fait, nous donne en même temps le nom de ce chevalier ; il s’appelait « Le Moyne de Basle ».

Froissart[2], racontant le même épisode de cette bataille, mais avec beaucoup plus de détails, l’appelle « Le Monne de Basèle », tant dans sa première rédaction que dans les manuscrits d’Amiens et de Rome[3]. Cependant, plusieurs manuscrits offrent quelques variantes et le nomment : « Le Moyne de Baselée, Le Moynne de Baseles, Le Moynne de Baselle, Le Moyne de Basele[4], Le Moine de la Basèle[5]. » Quel est le chevalier ainsi désigné dans ces deux chroniqueurs et dans quelques chroniqueurs allemands dont nous parlerons un peu plus loin ?

Un des premiers, croyons-nous, qui s’occupa de cette question, Sinner, dans son Catalogus codicum mss. bibliothecæ Bernensis[6] émet l’opinion qu’il appartenait à l’illustre maison des Münch (Le Moine), de Bâle, en Suisse. Cette opinion sembla prévaloir pendant longtemps, malgré quelques divergences d’auteurs secondaires qui persistèrent à l’appeler, conformément à l’orthographe de quelques manuscrits, Le Moine de Bascle ou de Bastle[7].

Cependant, les différentes leçons d’un certain nombre de manuscrits de Froissart, présentant ce nom sous les formes Basèle, Baselle, Baselée, éveillèrent des doutes chez le baron Kervyn de Lettenhove, le premier qui nous ait donné une édition bien complète de Froissart, et dans une note de cette édition[8], il essaya de démontrer que ce chevalier était Alard de Bazeilles mentionné dans le manuscrit latin de la Bibliothèque nationale 10163, fol. 67 vo, comme ayant, en 1307, rendu hommage à Henri, comte de Luxembourg, en s’engageant à le servir contre tous, hormis l’évêque de Liège. Il explique ainsi le surnom de Le Moine qui lui aurait été donné : « Les seigneurs de Bazeilles (Ardennes, arr. et cant. de Sedan) portaient pour cimier un moine ou un ermite tenant un chapelet, et ce cimier passa depuis aux sires de Failly qui ont la même origine. De là le surnom de Moine qu’on rencontre chez les sires de Failly et qui fut sans doute porté aussi par les sires de Bazeilles. Alard de Bazeilles ne mourut pas à la bataille de Crécy et put la raconter à Jean le Bel ou à Froissart, car, en 1357, il siégea encore parmi les pairs de la cour plénière de Bouillon. » (Notes communiquées par M. Jeantin.)

Dans cette note, rien ne prouve que les sires de Bazeilles aient jamais porté le surnom de Moine, M. Kervyn de Lettenhove n’émet à ce sujet qu’une opinion dubitative.

M. Luce, dans son édition de Froissart[9], est plus affirmatif bien qu’il s’appuie sur la seule autorité de Kervyn. « Il est aujourd’hui démontré, dit-il, que l’habile et courageux chevalier, dont les sages conseils, si on les eut suivis, auraient sauvé l’armée française à Crécy était originaire de l’ancien comté de Luxembourg. » Il reprend ensuite les arguments du précédent éditeur de Froissart pour démontrer qu’il était de Bazeilles, près de Sedan, et que les seigneurs de Bazeilles devaient leur surnom à leur cimier portant un moine.

Dans la nouvelle édition de Jean le Bel que nous venons de publier pour la Société de l’histoire de France, en collaboration avec M. Déprez, nous suivîmes, sans penser à la contrôler, l’opinion émise par des érudits aussi compétents que MM. Kervyn de Lettenhove et Luce, et, bien que Jean le Bel nomme ce chevalier « Le Moyne de Basle[10] », nous attribuâmes néanmoins à Alard de Bazeilles le rôle qu’il remplit en cette circonstance[11]. Nous aurions peut-être été exposé à répéter encore cette erreur dans la suite, si un obligeant érudit ne nous avait mis en garde. M. le comte de Pange, qui se livre d’une manière toute particulière à l’étude de la Lorraine et des familles de ce pays, eut la complaisance de nous signaler plusieurs documents et divers travaux, prouvant, croyons-nous, d’une manière décisive que le chevalier appelé par Jean le Bel « Le Moyne de Basle » et par Froissart « Le Monne de Basle ou de Basèle[12] » appartient bien à la célèbre famille des Münch ou Moine de la ville de Bâle en Suisse[13]. Pour le démontrer, nous allons d’abord faire ressortir la contradiction existant entre l’assertion de M. Kervyn de Lettenhove, qu’Alard de Bazeilles vivait encore en 1357, et le récit de Froissart, affirmant que le chevalier appelé Le Moine de Basle ou de Basèle fut tué à la bataille de Crécy, puis nous invoquerons le témoignage très positif de plusieurs chroniques allemandes et de documents qui nous permettront de bien mettre en relief la personne d’Henri le Moine de Bâle.

Nous avons vu que le chevalier identifié par M. Kervyn de Lettenhove avec Le Moine de Basle, soit Alard de Bazeilles, ne mourut pas, selon lui, à la bataille de Crécy, et qu’en 1357 il siégea encore parmi les pairs de la cour plénière de Bouillon. Or, cette assertion est en complète contradiction avec Froissart, d’abord, et ensuite avec tous les chroniqueurs qui parlent de ce chevalier.

Dans sa première rédaction, Froissart, racontant comment la bataille de Crècy s’engagea, montre Jean l’Aveugle qui s’adresse à ses compagnons et leur demande de le mener si avant dans la mêlée qu’il « puisse ferir un cop d’espée[14] ». « Là, » continue le chroniqueur, « estoit li Monnes de Basèle à son frain, qui envis l’euist laissiet ; et ossi eussent pluiseur bon chevalier de le conté de Lussembourc, qui estoient tout dalés lui : si ques, pour yaus acquitter, et que il ne le perdesissent en le presse, il s’alloièrent par les frains de leurs chevaus tous ensamble ; et misent le roy leur signeur tout devant, pour mieulz acomplir son desirier. Et ensi s’en alèrent il sus leurs ennemis. » Il les montre ensuite combattant les Anglais, et dit à la fin de son récit : « Ne onques nulz ne s’en parti, et furent trouvé à l’endemain, sus le place, autour dou roy leur signeur, et leurs chevaus tous alloiiés ensamble. »

Dans le manuscrit de Rome, Froissart est encore plus explicite. Il fournit les mêmes détails ou à peu près que dans sa première rédaction, et donne en plus les noms de deux écuyers échappés au carnage et qui lui rapportèrent l’épisode du roi de Bohème : « Mais li vaillans homs fu là ocis, et tout chil qui avoecques le gentil roi estoient, reservé deus equiers, Lambeqins dou Pé et Pières d’Auvilers. La manière conment il se sauvèrent, je ne le sçai pas, mais par euls fu sceu l’ordenance dou roi et des gens, et conment il entrèrent dedens la bataille et asamblèrent à lors ennemis[15]. »

Le témoignage de Froissart est donc formel ; ce n’est pas d’Alard de Bazeilles qu’il tint le récit de la bataille de Crécy, et le chevalier appelé Le Monne de Basèle y fut tué. De plus, si nous lisons bien le texte de Froissart, nous ne voyons nulle part qu’il soit originaire du duché de Luxembourg ; nous dirons plus : qu’il le désigne toujours en dehors des chevaliers de ce pays comme pour montrer sa nationalité différente. Ainsi, dans sa première rédaction[16] : « Là estoit li Monnes de Basèle à son frain, qui envis l’euist laissiet ; et ossi eussent pluiseur bon chevalier de le conté de Lussembourc, qui estoient tout dalès lui ». Dans le manuscrit d’Amiens, il le distingue encore plus des chevaliers de Bohême et de Luxembourg[17] : « Li bons roys de Behaingne, qui tant fu larges et courtois, preux et vaillans, quant il entendi que on se combatoit, apella le Monne de Basèle, qui estoit dalléz lui et de ses chevaliers et les bons chevaliers de son pays de Behayngne et de Luxembourch, qui durement l’amoient, et leur pria et enjoindi especialment que il le volsissent mener si avant qu’il pewist ferir un cop d’espée. » On n’est donc pas autorisé, par le récit de Froissart, à lui donner la nationalité luxembourgeoise.

Si maintenant nous consultons les chroniqueurs allemands et suisses, qui pouvaient être bien renseignés sur leurs compatriotes, nous y trouvons la confirmation de ce que nous avons avancé. Mathias de Neuembourg dit dans sa Chronique[18], en parlant des principaux personnages tués à la bataille de Crécy : Et ceciderunt inter alios : Johannes rex Bohemie cecus, Rudolfus dux Lothoringie, comes Flandrie, comes de Blas[19] nepos Franci, S. comes de Salmis, dominus de Rodebach, item [Henricus[20]] Monachi de Basilia, Heinricus de Klingenberg milites, Heinricus de Ratzenhusen et alii plures electi[21].

Un chroniqueur bernois, Conrad Justinger, dans sa Berner chronik vom Anfange der Stadt Bern bis in das Jahr 1421, affirme aussi que ce chevalier était de Bâle et appartenait à la chevaleresque famille des Münch, ou Moine. Voici, au reste, le passage qui le concerne[22]. Le roi de Bohême, demandant une personne pour le conduire, dit : « Wer ist es, der uns führen sol ? Da sprach sein Diener : Es ist ein Münch (aus dem ritterlichen Geschlechte der Münche) von Basel[23] ». Un dialogue s’engage ensuite entre le chevalier et le roi, qui lui rappelle sa fuite à la bataille de Laupen et s’informe de la tournure que prend l’action. À la fin, le chroniqueur ajoute : Und musst ihn der Ritter in den Stritt fürhen. Da wurden si beid erschlagen[24].

Enfin, Jean de Winterthur dit aussi, d’une façon très positive, que ce chevalier était originaire de Bâle et appartenait à la famille des Moine de cette ville : « Cecidit rex Boëmie… quem ad instanciam suam mangnam robustus et maganimis civis Basiliensis, ex genere suo congnomento appellatus Monachus, duxit ad belli certamina. Qui anbo a prelii tumultu extincti sunt[25]. »

Les chroniques ne sont pas non plus seules à nous fournir des renseignements sur ce personnage. M. A. Münch, dans un article qu’il lui consacre dans l’Anzeiger für Schweizerische Geschichte[26], intitulé : Der « Monne de Basèle » in der Schlacht bei Crécy, und die Beziehungen der Münch von Landskron zum Hause Lothringen, et dans lequel il rejette déjà l’hypothèse de MM. Kervyn de Lettenhove et Luce, cite deux actes du 23 août et du 1er septembre 1345, par lesquels Henri, dit le Moine « de Baille ou de Baile » et son frère Brokart, chevaliers, se déclarent vassaux de Raoul duc de Lorraine, en retour d’un don qu’il leur fait de mil petits florins de Florence. En dehors de ces deux pièces, il en indique une autre du 26 février 1322, par laquelle le duc Léopold d’Autriche lui donne 40 marcs d’argent en récompense de services rendus à la guerre, et encore une du 6 mai 1323, par laquelle il lui donne 20 marcs, pour le même motif[27]. Tous ces actes justifient donc bien l’épithète d’« usé en armes » que lui donnent Jean le Bel et Froissart.

Il existe enfin, aux archives de Vienne (Autriche), un grand nombre de pièces auxquelles sont appendus les sceaux de différents membres de cette illustre famille des Münch de Bâle. Sur tous ces sceaux des xiiie, xive, et xve siècles figure un moine, les mains jointes, et à la robe duquel est suspendu un énorme capuchon ; sur ceux de ces sceaux où se trouve un casque, le moine est placé sur le cimier. M. le comte de Pange a bien voulu nous communiquer quatre planches, sur lesquelles M. A. Münch a fait photographier 73 sceaux, qui tous donnent le moine avec le capuchon, soit seul, soit au cimier d’un casque ; et parmi ces sceaux il s’en trouve un du héros de Crécy, appendu à un acte du 8 juillet 1330, que nous reproduisons ici[28]. Si nous rapprochons de ces tableaux l’indication fournie par de Raadt[29] pour les sceaux des seigneurs de Bazeilles, nous ne trouvons aucun moine dans ces armoiries, mais un lion couronné, et le cimier porte une tête et col de lion couronné[30].

Enfin, ce qui peut achever de convaincre, c’est le témoignage donné par Mathias de Neuembourg[31] des relations amicales qui existaient entre la famille des Münch de Bâle et la maison de Bohême. Ils furent, avec l’évêque de Bâle, les chauds partisans de Charles, fils de Jean l’Aveugle, lors de son élection à l’empire d’Allemagne en 1346 : Basilienses enim, licet racione episcopi sut et progeniei Monachorum inibi prevalencium Karolo favencium, ipsum receptare crederentur, videntes tamen tantam aliarum civitatum concordiam, se adhesuros principi firmius aliis decreverunt.

Nous pensons qu’en face d’un ensemble de témoignages aussi probants il ne saurait plus y avoir de doute. Les objections tirées des différentes formes données au nom de Le Moine de Bâle, telles que Basele, Bascle, Bastle, ne peuvent avoir grande valeur. Nous avons démontré que Basèle, Baselle est la forme germanique de Bâle. Bascle et Bastle sont de simples erreurs de transcription du mot Basele. Tous les érudits qui ont quelque peu la pratique des manuscrits de la fin du xive et du xve siècle savent avec quelle facilité on peut confondre les e, les c et les t. Aussi, tout en regrettant de voir la France perdre ce héros que Froissart mit si bien en relief, nous sommes heureux de constater encore que le sang suisse et le sang français furent maintes fois glorieusement mêlés sur les champs de bataille.


Jules Viard.
  1. Chronique de Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. II, p. 101.
  2. Éd. Luce, t. III, p. 171.
  3. Ibid., p. 410, 411, 412, 414, 420, 421.
  4. Ibid., p. 412.
  5. Ibid., p. 421.
  6. T. II, 1770, p. 238 à 241.
  7. Voy., par exemple, Joachim Ambert, Mémoire sur l’expédition anglaise de 1346 et sur la bataille de Crécy. Paris, 1845, p. 95 et 114. (Extrait du Spectateur militaire.) Le P. Daniel, dans son Histoire de France, t. IV, 2e partie, p. 156, l’avait déjà nommé « de Bascle dit le Moine ».
  8. T. V, p. 475.
  9. T. IV, p. liv.
  10. T. II, p. 101.
  11. M. Louis Léger, dans son ouvrage : le Monde slave, études politiques et littéraires (Paris, Hachette, 1902, in-12), deuxième série, p. 12, a répété aussi l’assertion de MM. Kervyn de Lettenhove et Luce.
  12. Nous ferons remarquer ici que Basèle ou Baselle n’est que la forme germanique de Basle. Aujourd’hui encore, en allemand, Bâle s’appelle Basel, d’où il s’ensuit que, sous ces deux formes, Froissart n’a désigné qu’une seule ville.
  13. M. de Pange, dans son ouvrage intitulé : le Patriotisme français en Lorraine antérieurement à Jeanne d’Arc (Paris, Champion, 1889, in-8o), p. 65 et 66, en note, a déjà conclu en faveur de Henri Le Moine de Bâle.
  14. Froissart, éd. Luce, t. III, p. 178.
  15. Ibid., p. 421.
  16. Ibid., p. 178.
  17. Éd. Luce, t. III, p. 420.
  18. Éd. Bœhmer, dans Fontes rerum germanicarum, t. IV, p. 235.
  19. Blois.
  20. Bœhmer dit en note que ce nom est donné par un seul manuscrit ; dans l’autre il y a un espace vide.
  21. Trouillat, qui, dans ses Monuments de l’histoire de l’ancien évêché de Bâle, t. III, p. 838, rapporte ce passage de cette chronique, en l’attribuant à Albert de Strasbourg, donne quelques variantes : « Diu autem in certamine remanserant Alemanni, ita quod multa millia hominum sunt occisa. Ceciderunt inter alios Johannes rex Bohemiæ, qui cœcus fuerat et se ad conflictum per Henricum Monachi de Basilea et H. de Clingenberg milites, fecit adduci, Rudolfus dux Lotaringiæ, comes Flandriæ, comes de Bless nepos Franci, comes de Salmis dictus de Rotbach, H. de Ratsamhusen, Henricus Monachi de Basilea, H. de Clingenberg et alii plures elecli. »
  22. D’après les Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le grand duché de Luxembourg, 1865 p. 90 et 91.
  23. « Qui nous conduira ? Son serviteur répondit : c’est un Moine (de la chevaleresque famille des Moine) de Bâle. »
  24. « Et le chevalier le conduisit dans la bataille, et tous deux y furent tués. »
  25. Archiv für Schweizerische Geschichte, t. XI, p. 238.
  26. 1891, p. 211-214.
  27. Nous le voyons encore figurer avec son frère Burckard (ou Brokart) dans une sentence arbitrale rendue le 11 juin 1346 par l’archidiacre de Salsgau, à propos d’un différend entre l’abbaye de Bellelay et les Münch de Landscron. En vertu de cette sentence, l’abbaye dut payer une redevance annuelle de 191 livres de fromage aux dits Münch pour des pâturages et des forêts qu’elle tenait d’eux en emphythéose. (Trouillat, Monuments de l’histoire de l’ancien évêché de Bâle, t. III, p. 581, no  354.)
  28. Cf. Lichnowsky, Geschichte des Hauses Habsburg, t. III, no  817.
  29. Sceaux armoriés des Pays-Ras et des pays avoisinants. (De Raadt, Recueil historique et héraldique. Bruxelles, 1898, t. I, p. 205.)
  30. Jacquemin de Bazeilles, châtelain de Bouillon, jadis prisonnier à Basweiler, sous le sire d’Oupeye ; i[ndemnilé] t[otale] : 594 mout[ons]. 1374, un lion cour[onné]. C[imier] : une tête et col de lion cour[onné]. L[égende] : S. Jaquemin de Bazele.
  31. Bœhmer, Fontes rerum germanicarum, t. IV, p. 241.