Hermine Gilquin/V

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E. Fasquelle (p. 29-30).
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V


On trouva pendu, au grenier où il couchait d’habitude, un des bons ouvriers de la ferme. C’était un garçon de vingt ans. Auprès de lui il y avait un papier avec ces deux lignes au crayon : « Je m’en vais parce que Mlle Hermine est trop haute pour moi et qu’elle ne m’aimera jamais. » Hermine sut tous les détails de cette mort, et on lui montra l’écrit. Elle le prit, et machinalement, très affligée de cette mort à cause d’elle, mais dont elle n’était pas la cause, elle mit l’humble et funèbre billet dans un petit coffret où il y avait des images, des lettres de parents, d’amies de pensions, et des petits carnets où elle écrivait parfois des choses qu’elle ne disait pas, et qui étaient les confidences qu’elle se faisait à elle-même.