Histoire chronologique de la Nouvelle France ou Canada/00b

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Texte établi par Eugène Réveillaud Voir et modifier les données sur WikidataG. Fischbacher (p. vii-ix).

NOTICE BIOGRAPHIQUE
SUR
SIXTE LE TAC
AUTEUR DE CETTE « HISTOIRE CHRONOLOGIQUE »



C ’est, avons-nous dit plus haut, l’écriture du manuscrit de cette histoire confrontée avec d’autres documents écrits ou signés de la main du P. Sixte Le Tac, qui nous a permis de retrouver le nom de l’auteur de cet ouvrage. Les derniers doutes que nous aurions pu garder devaient tomber devant cette note de M. Benjamin Sulte, le sympathique auteur de l’Histoire des Canadiens français publiée naguère à Montréal, à qui nous avions communiqué un fac-similé d’une page de l’écriture du manuscrit et qui a bien voulu nous répondre en ces termes :

« L’écriture du Fr. Le Tac, aux registres des Trois-Rivières, ressemble beaucoup à celle du fac-similé que vous m’avez envoyé. L’un des prêtres qui ont comparé ces écritures m’assure qu’il ne doute pas le moindrement de l’identité. »

Si l’indication du recensement de 1681 est exacte. Sixte Le Tac, qui avait alors 32 ans, dut naître en 1649. Il devait être d’origine normande ou bretonne ; du moins ce nom de Le Tac est encore porté par mainte famille de Normandie ou de Bretagne. D’après le Répertoire du Clergé canadien publié par l’abbé Cyprien Tanguay, Sixte Le Tac, Récollet, vint au Canada le 9 juillet 1676. Il desservit Charlesbourg, dans la banlieue de Québec, en 1677. En 1678, le 6 février, il faisait deux baptêmes à la rivière Cressé, qui dépend aujourd’hui du comté de Nicolet, près des Trois-Rivières. Du reste, à partir du commencement de cette année 1678 jusqu’à la date du 13 mai 1683, nous le trouvons chargé de la mission des Trois-Rivières et tenant le registre de tous les baptêmes ou mariages qui se célèbrent tant dans cette ville que dans les postes environnants de la Rivière-du-Loup, de la Rivière-Saint-Michel-de-Bécancour, de la Rivière-Saint-François-du-Lac, de Portneuf, du Cap de la Madeleine, etc.

Au recensement de 1681, il est compté parmi les Récollets avec le titre de « missionnaire », ce qui indique qu’il était alors absent du couvent de Notre-Dame-des-Anges.

En 1684, dans une pièce qu’on trouvera à l’Appendice et qui porte, entre autres signatures de religieux Récollets, celle de Fr. Sixte Le Tac, il est qualifié de « directeur du tiers ordre et maître des novices ». Il résidait donc à ce moment au couvent de Notre-Dame-des-Anges, proche de Québec.

En 1689, il est, en compagnie du P. Joseph Denys, Récollet, envoyé à Plaisance (Terre-Neuve) pour y fonder une mission de son ordre et y remplir les fonctions de cure. Il y séjourne un moment, fait faire par Pastour de Costebelle, lieutenant-commandant du fort de Plaisance, agissant comme syndic des Récollets (qui, comme ordre mendiant, n’avaient, en théorie, le droit de rien posséder), l’acquisition d’un établissement sis à la Grand’Grave ou Grève ; puis, se plaignant de difficultés que lui suscite M. Parât, gouverneur de Terre-Neuve à Plaisance, il s’embarque, en septembre 1689, pour venir en France, apportant sans doute avec lui le manuscrit de son histoire, dont une partie du moins a été rédigée à Plaisance. Dès lors nous perdons sa trace. Il dut cependant retourner au Canada dans le courant de l’année 1690 ou de l’année 1691. L’abbé Tanguay, dans son Répertoire, fixe la date de sa mort au 6 juillet 1699.

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