Histoire de Belgique/Tome 6/Livre 1/Chapitre 1/1

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Maurice Lamertin (6p. 14-23).
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I

Depuis Philippe-Auguste, les rois de France n’avaient cessé de tendre avec autant d’énergie que de patience à la domination de la Belgique. À travers les siècles elle était restée l’objectif principal de leur politique extérieure. Elle leur était également indispensable, soit qu’ils songeassent à la défense de leur royaume, dont elle constitue vers le nord le prolongement naturel, soit qu’ils eussent en vue d’imposer leur hégémonie à l’Europe en menaçant à la fois, par elle, l’Angleterre et l’Allemagne. Mais à toutes les époques aussi, l’Europe s’était acharnée à leur en disputer la possession. C’est à coup de guerres européennes que la monarchie avait lentement progressé dans les Pays-Bas, et l’annexion d’Arras, de Lille, de Douai, de Valenciennes avait été le résultat de luttes formidables et de congrès internationaux. Après avoir un instant touché au but, Louis XIV avait dû céder à la coalition de ses adversaires. Le traité d’Utrecht lui avait imposé enfin une limite que le traité de la Barrière avait aussitôt transformée en un rempart contre la France. L’œuvre séculaire de la monarchie restait inachevée : ni la côte de Flandre, ni la ligne de la Meuse n’étaient tombées en son pouvoir.

Il était réservé à la Révolution de continuer la tradition de l’Ancien Régime et d’accomplir en ceci la mission de la royauté. Sa grandiose et fougueuse expansion sur le monde devait tout d’abord la précipiter sur la Belgique. Dans la voie que Philippe-Auguste avait ouverte par la victoire de Bouvines (1214), elle débuta par celle de Jemappes.

La déclaration de guerre lancée par Louis XVI à l’Autriche, le 20 avril 1792, sous la pression de l’opinion publique et de la force des circonstances, allait donc rouvrir l’ère des guerres européennes en rouvrant la question de la Belgique. Il importait peu que, dans un élan d’idéalisme humanitaire, l’Assemblée nationale eût solennellement déclaré qu’elle ne voulait pas de conquêtes et n’ambitionnait que d’affranchir les peuples du joug des tyrans. On ne déchaîne point la guerre sans s’y asservir. La lutte entreprise au nom des droits de l’homme devait fatalement aboutir aux dures réalités de l’annexion.

Cette lutte, la Belgique l’attendait, ou pour mieux dire, elle l’espérait. La restauration autrichienne l’avait laissée en proie à un mécontentement et à un malaise incurables[1]. Tous les partis étaient également exaspérés. À peine réinstallés à Bruxelles, les gouverneurs, Marie-Christine et Albert de Saxe Teschen, s’étaient rendu compte des périls qui les entouraient. Sauf quelques fonctionnaires, personne ne s’était rallié à un régime qui ne se maintenait que par l’occupation militaire. Il ne servait à rien de prodiguer les bonnes paroles et les promesses. Les avances faites aux Vonckistes n’arrivaient qu’à aigrir davantage le clergé et le parti des États : elles ne ramenaient au gouvernement aucun démocrate. Si forte qu’elle fût, l’hostilité que les factions nourrissaient l’une contre l’autre, ne les empêchait point de s’associer en un même sentiment de résistance au gouvernement. L’indépendance dont on avait joui un instant durant la révolution brabançonne demeurait dans les vœux de tous, et tous l’espéraient de la France. Par haine de l’Autriche, les conservateurs applaudissaient à la Révolution et attendaient avec impatience le moment où ses armées les délivreraient du joug et leur apporteraient la liberté. Les Joséphistes même étaient furieux de ce qu’on ne leur eût pas « sacrifié tout le reste des habitants »[2].

Le pays, au surplus, regorgeait d’agents et d’émissaires français. Une habile propagande soutenait les espoirs des démocrates et leur gagnait de nouvelles recrues. Le peuple commençait à s’agiter et à s’enthousiasmer des réformes édictées par l’Assemblée législative. En 1791, Marie-Christine écrit à l’empereur que les idées subversives se répandent, que, dans le Luxembourg, des paysans protestent contre la dîme, qu’une fermentation dangereuse se propage et qu’elle s’attend à une insurrection[3]. Bruxelles vit dans la fièvre. La jactance des émigrés royalistes dont la ville regorge surexcite encore l’opinion en faveur du « système français ». La fameuse Théroigne de Méricourt, qui y passe au mois de décembre 1791, s’y vante tapageusement d’avoir vu l’empereur à Vienne et déclare qu’il applaudit « à ses principes et sentiments »[4].

À cela s’ajoute l’agitation entretenue de Lille, de Douai et de Paris par les réfugiés belges et liégeois qui ont fui le pays lors de la rentrée des troupes autrichiennes. Anciens soldats et officiers de l’armée brabançonne et de l’armée liégeoise, hommes politiques ou simples intrigants, ils s’efforcent de hâter le moment où les événements leur permettront de rentrer en vainqueurs dans la patrie. Entre eux, d’ailleurs, aucune entente. Vonck malade et désorienté par les progrès trop rapides des idées françaises, ne parvient pas à retenir sous son influence les partisans qui sont venus le rejoindre à Lille. Effrayé de leur hardiesse, il n’ose les suivre pour rester leur chef ; abandonné et aigri, il mourra tristement en exil le 1er décembre 1792. Van der Mersch, aussi dérouté que lui et débilité par une vieillesse prématurée, renonce à jouer un rôle qui l’effraye et finit par regagner, pourvu d’un sauf-conduit autrichien, sa propriété de Dadizeele, où il s’éteint peu de mois après (14 septembre 1792).

À Douai, un jeune écervelé, le comte de Béthune-Charost, prétendant descendre des comtes de Flandre, cherche, en s’adressant à la fois aux « statistes » et aux « démocrates », à risquer un coup de force contre Bruxelles[5]. En rapport avec des professeurs de l’université de Louvain et des membres des États de Brabant, il dilapide sa fortune à mettre sur pied un corps de « confédérés ». Il excite les troupes autrichiennes à la désertion et va jusqu’à faire rédiger en latin des brochures destinées à débaucher les soldats hongrois. Rien ne pouvait évidemment sortir de cette équipée. Elle prit fin lorsque le gouvernement français eut décidé, au mois de décembre 1791, à la demande de celui de Bruxelles, de ne plus tolérer de rassemblements armés dans les places fortes de la frontière.

En revanche, les réfugiés que Paris attire de plus en plus nombreux, déployent une énergie qui s’alimente et s’excite de celle de la grande ville. Les démocrates belges y rencontrent les démocrates liégeois et de la communauté de leurs rancunes, de leurs aspirations et de leurs principes, naît, dès le 20 janvier 1792, le « Comité révolutionnaire des Belges et Liégeois unis ». Plus rien chez eux de la modération de Vonck. Dans la capitale enfiévrée, ces exilés se laissent entraîner par l’idéalisme passionné des Jacobins et des Montagnards. À leur exemple, ils veulent « régénérer » leur patrie et, sentant la guerre inévitable, ils s’y préparent. Une légion liégeoise se forme à Givet, trois légions belges, à Lille, qui entreront en campagne avec les armées françaises. La victoire obtenue, une constitution nouvelle sera donnée au pays. Puisqu’on aura la force, rien ne sera plus simple que d’y organiser l’ordre nouveau sur les ruines du passé. De celui-ci, rien ne subsistera plus. La constitution dont le « manifeste des Belges et Liégeois unis » promulgue les principes, est un des symptômes les plus caractéristiques de cette foi naïve dans les lumières de la raison abstraite et dans la vertu du peuple qui, en ces premiers temps d’enthousiasme révolutionnaire, s’est imposée avec l’ascendant irrésistible d’une révélation[6].

Basée sur les droits de l’homme, la république belge de l’avenir sera réellement une démocratie. Le pouvoir législatif y appartiendra à une assemblée élue au suffrage direct et universel par tous les citoyens majeurs ; l’exécutif, à un sénat de quinze membres doué du droit de véto, mais dont les décisions seront soumises au referendum. Il est impossible de réaliser plus complètement la souveraineté du peuple. Avec un zèle de néophytes, les Belges et Liégeois unis ne se contentent pas de la constitution française de 1791. Évidemment influencés par les partisans de la démocratie égalitaire et républicaine qui commencent à s’affirmer dans les clubs parisiens, ils vont du premier coup à l’extrême et, dès le mois d’avril 1792, témoignent d’un radicalisme politique où la Convention elle-même n’atteindra pas.

Si fort qu’elle fasse abstraction de l’histoire et des réalités, leur ardeur novatrice pourtant n’en porte pas moins, et d’une façon frappante, un caractère national. Car cette république dont ils rêvent, ce n’est pas seulement une république indépendante de la France, mais une république qui comprendra en une même nation les Pays-Bas autrichiens et le pays de Liège. En même temps qu’ils anéantissent au nom des droits de l’homme les institutions séculaires de leur patrie, ils abolissent les suzerainetés particulières qui s’imposent à elle. Et ce faisant, ils suivent, sans qu’ils s’en doutent, la direction de l’histoire. Cette séparation artificielle que la politique a maintenue si longtemps, au mépris de leurs intérêts et de leurs traditions, entre les populations de la Belgique et du pays de Liège, ils la suppriment. Des deux peuples si bizarrement enchevêtrés l’un dans l’autre et qui ne peuvent se passer l’un de l’autre, ils ne font plus qu’un seul peuple. La Belgique qu’ils se croient appelés à fonder sur la démocratie, c’est déjà la Belgique moderne, telle qu’elle sortira de la révolution de 1830.

Le Comité des Belges et Liégeois unis ne pouvait avoir d’ailleurs et n’eut en effet que l’importance d’un groupe d’agitateurs et de recruteurs militaires. Son ardeur servait trop bien la politique française pour qu’elle ne lui permît pas de s’abandonner à ses illusions. Soigneusement tenu à l’écart des desseins du gouvernement, il collabora sans le savoir à préparer un avenir bien différent de celui qu’il espérait.

Les opérations militaires sur la frontière belge avaient immédiatement suivi la déclaration de guerre à François II[7]. Les Autrichiens étaient prêts à recevoir le choc. Si leur armée des Pays-Bas ne comptait que 30,000 hommes, c’étaient des troupes d’élite commandées par des chefs excellents : Bender, Clerfayt et Beaulieu. Les Français avaient la supériorité du nombre, mais on savait qu’ils étaient travaillés par l’indiscipline, qu’ils se méfiaient de leurs officiers et que les volontaires étaient incapables de tenir en rase campagne contre de vieux régiments. Les premières rencontres ne justifièrent que trop bien ces prévisions. Le 29 avril 1792, Dillon marchant de Lille sur Tournai, voyait ses soldats pris de panique s’enfuir éperduement, pendant qu’une même débandade dispersait ceux de Biron autour de Quiévrain. La Fayette qui de Givet avait avancé ses avant-postes jusque Bouvignes, devait rétrograder par suite de ce double échec de ses camarades. Dans la nuit, les Bruxellois, réveillés par le bourdon de Sainte-Gudule, apprenaient ces nouvelles. Le lendemain ils voyaient avec étonnement passer par les rues les canons conquis sur l’ennemi et défiler un lamentable cortège de prisonniers.

Luckner, substitué à Rochambeau comme généralissime des forces françaises, n’améliora pas la situation. Au mois de juin, son avant-garde entrait à Menin, puis à Courtrai. Mais dès le 29, elle était obligée de se réfugier sous le canon de Valenciennes.

L’intérêt de la lutte venait d’ailleurs de se déplacer du Nord dans l’Argonne. Le 14 juillet, la Prusse avait déclaré la guerre à la France et, le 19 août, le duc de Brunswick franchissait la frontière. Pour appuyer son mouvement, Clerfayt lui amenait 12,000 hommes de l’armée des Pays-Bas. La défaite de la France paraissait certaine. L’insurrection de la commune de Paris, la suspension du roi, la fermeture des couvents, le bannissement des prêtres insermentés, le massacre des prisonniers, la défection de La Fayette semblaient annoncer l’agonie de la Révolution. L’échec des Prussiens à Valmy (20 septembre) puis leur retraite renversèrent d’un seul coup la situation. Le duc de Saxe-Teschen, qui venait de mettre le siège devant Lille (29 septembre), s’empressa de décamper au bruit que Dumouriez, le vainqueur des invincibles Prussiens, se hâtait vers le Nord.

Dumouriez était décidé à fonder décidément son prestige par une campagne courte et glorieuse. Ambitieux et intrigant, il rêvait de dominer la France en s’acquérant par la conquête de la Belgique un ascendant militaire irrésistible. Il allait se montrer aux Belges en libérateur et il comptait sur une insurrection de leur part. Il les connaissait depuis longtemps, ayant jadis, durant la révolution brabançonne, été chargé de missions politiques parmi eux. S’il entendait les conquérir, il n’entendait pas les annexer. Son plan était de les constituer en en une république dont il eût été l’arbitre, sur laquelle il eût pu compter dans les projets qu’il méditait contre la Convention, et qui lui eût servi au besoin à se ménager un rapprochement avec l’Autriche. Durant son ministère (mars-juin 1792), il avait expédié quantité de militaires à Bruxelles. Il était en rapport avec des hommes de tous les partis, se donnant comme étranger à leurs querelles et n’ambitionnant que l’affranchissement du pays.

Au moment de franchir la frontière, il se fait précéder par des manifestes. Il donne pour instructions à ses généraux de laisser les populations libres de se prononcer à leur guise et de ne point influencer les opinions d’un peuple « qui veut se donner une constitution parce qu’il en a le droit »[8]. Il ne se présente que comme l’ennemi du « tyran autrichien ». Les commissaires de la Convention qui suivent son armée s’arrêtent à Valenciennes pour bien montrer que la France n’entend pas s’imposer à la Belgique. « Nous entrerons incessamment sur votre territoire, proclame-t-il le 28 octobre, pour vous aider à planter l’arbre de la liberté, sans nous mêler en rien de la constitution que vous voudrez vous donner. Pourvu que vous établissiez la souveraineté du peuple et que vous renonciez à vivre sous les despotes, nous sommes vos frères »[9]. Comment pourrait-on douter d’ailleurs de ses intentions, quand on voit marcher dans son armée les régiments belges et liégeois, et le Liégeois Philippe Devaux faire partie de son état-major ?

L’armée autrichienne attendait à Jemappes, sous le commandement de Bender, le choc des républicains. La position avait été soigneusement fortifiée et les avantages du terrain compensaient l’infériorité numérique de ses défenseurs. Il ne paraissait pas douteux que les solides régiments impériaux repousseraient sans peine l’attaque des carmagnoles. On savait maintenant que Valmy n’avait été qu’une simple canonnade et que la dysenterie avait joué le rôle principal dans la retraite de Brunswick. Il serait beau de voir l’Autriche battre les révolutionnaires devant lesquels la Prusse avait cédé. Marie-Christine attendait la nouvelle d’une victoire, et les émigrés royalistes de Bruxelles s’apprêtaient à reprendre enfin, dans quelques jours, le chemin de Paris.

En marche depuis le 27 octobre, à la tête de 60,000 hommes, Dumouriez, après avoir refoulé les avant-postes ennemis, parut le 6 novembre devant les hauteurs de Jemappes. La bataille dura toute la journée avec autant d’acharnement dans la défensive que de fougue dans l’assaut. L’élan des Français eut enfin raison de l’obstination autrichienne. L’attaque en masse, qui devait plus tard devenir une tactique, révéla pour la première fois sa puissance durant ce choc entre deux armées dont le duel était celui du passé et de l’avenir. À la fin du jour, la position était emportée au chant de la Marseillaise. Bender battait en retraite en bon ordre et sans être inquiété. Mais l’inattendu de sa défaite la rendait plus éclatante. Jemappes affirmait la force de la République comme Bouvines avait affirmé jadis celle de la royauté. Elle inaugurait triomphalement son expansion sur le monde en lui donnant la Belgique.

Il ne fallait pas songer, en effet, à la lui disputer. Depuis la démolition par Joseph II des places de la Barrière, Luxembourg seul pouvait encore arrêter l’ennemi. La retraite s’imposait et Bender n’hésita pas à l’ordonner. Dès le 7 novembre, Bruxelles était évacué par le gouvernement, et la foule lamentable des émigrés fuyait en désordre vers l’Allemagne ou vers la Hollande, au milieu des huées et des injures.

Car, dans un sursaut d’enthousiasme, la Belgique acclamait les vainqueurs. La Révolution française vengeait la Révolution brabançonne et rapportait l’indépendance à la nation. Les manifestes de Dumouriez ne l’attestaient-ils pas solennellement, et la Convention nationale ne promettait-elle pas son appui à tous les peuples qui voudraient s’affranchir ? La République récemment proclamée en France (21 septembre) ne pouvait offusquer les Belges : ne l’avaient-ils pas proclamée eux-mêmes dès 1790 en se soulevant contre Joseph II ? Le sentiment monarchique avait sombré chez eux avec l’attachement à la dynastie. Pour l’État libre qu’ils s’attendaient à constituer, il n’existait d’autre forme possible que la forme républicaine.

Ce fut donc au milieu des effusions de tous les partis, momentanément réconciliés dans la joie générale, que Dumouriez fit son entrée à Mons le lendemain de la bataille. Le cri de « Vivent les sauveurs des Belges » saluait le défilé des troupes. L’aigle impériale était abattue et remplacée par le bonnet de la liberté. Les discours du vainqueur provoquaient autant d’allégresse que de confiance. « Nous venons, déclarait-il aux magistrats qui lui apportaient les clefs de la place, nous venons comme frères et amis pour vous engager à fermer vos portes à vos anciens oppresseurs et à défendre la liberté que nous vous avons conquise[10]. »

Les mêmes scènes se renouvelèrent quelques jours plus tard à Bruxelles, où les Français entraient le 14 novembre au bruit des salves de l’artillerie et des cloches sonnant à pleine volée. Puis ce fut au tour de toutes les villes d’y assister à mesure que les libérateurs les occupaient. L’armée autrichienne réduite à 18,000 hommes se retirait lentement, livrant de loin en loin de petits combats d’arrière-garde. Par Louvain et Tirlemont les Français la suivirent jusqu’à Liège, où ils furent reçus avec transport le 28 novembre, puis jusqu’à la Roer, où ils s’arrêtèrent. La citadelle d’Anvers résista quatre jours avant d’ouvrir ses portes à Miranda (28 novembre)[11]. Celle de Namur se rendit à Valence le 2 décembre. Le drapeau autrichien ne flottait plus que sur la forteresse de Luxembourg. Et comme pour mieux marquer encore l’affranchissement de la Belgique, le 16 novembre était solennellement proclamée l’ouverture de l’Escaut. La libération économique semblait descendre de Jemappes avec la libération politique.

  1. Histoire de Belgique, t. V, 2e édit., p. 537 et suiv.
  2. H. Schlitter, Briefe der Erzherzögin Marie-Christine an Leopold II., p. 157 (Vienne, 1896).
  3. Ibid., p. 159. Cf p. 165, 177, 181.
  4. Ibid, p. 211.
  5. Il s’occupait déjà des troubles de la Belgique en 1790. Voy. E. Hubert, Correspondance des Ministres de France accrédités à Bruxelles de 1780 à 1790, t. II, p. 311 et suiv. (Bruxelles 1924). Sur lui, cf. A. Borgnet, Histoire des Belges à la fin du XVIIIe siècle, t. I, p. 327 (Bruxelles, 1861) ; H. R. von Zeissberg, Zwei Jahre belgischer Geschichte, t. I, p. 207 (Vienne, 1891) ; Schlitter, Briefe der Marie-Christine, p. 213, 266, 270, 274, 334 ; A. Chuquet, Jemappes et la conquête de la Belgique, p. 53 (Paris, 1890) ; H. Boulanger, L’Affaire des Belges et Liégeois unis. Revue du Nord 1910, p. 235 et suiv. L’arrêt par lequel le Conseil de Brabant le décréta de prise de corps le 27 mars 1792 (imprimé à Gand « bij L. Lemaire, op den Kalanderberg ») fournit sur lui des détails intéressants. Son rôle est d’ailleurs encore très mal connu et pourrait faire la matière d’une étude qui serait au moins curieuse.
  6. Le manifeste a paru à Paris « l’an IV de la liberté française ». En réalité il date d’avril 1792.
  7. Je me borne à renvoyer le lecteur à l’excellent ouvrage d’A. Chuquet, Jemappes et la conquête de la Belgique (Paris, 1890), auquel on pourra ajouter les études plus spécialement militaires de C. de La Jonquière, La bataille de Jemappes (Paris, 1902), et de de Sérignan, La première invasion de la Belgique (Paris, 1903). Le livre d’E. Cruyplants, Dumouriez dans les ci-devant Pays-Bas autrichiens (Bruxelles, 1912), donne des détails intéressants sur la participation des volontaires belges et liégeois aux opérations. Du côté autrichien, voy. H. R. von Zeissberg, Zwei Jahre belgischer Geschichte, 1791-1792.
  8. A. Sorel, L’Europe et la Révolution française, t. III, p. 160.
  9. Cruyplants, op. cit,. t. I, p 313.
  10. A. Chuquet, Jemappes, p. 101.
  11. C. Parra-Pérez, Miranda et la Révolution française, p. 49 et suiv. (Paris, 1925). Voir ibid. des détails intéressants sur l’ouverture de l’Escaut par une flottille militaire.