Histoire de Belgique/Tome 6/Livre 1/Chapitre 1/3

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Maurice Lamertin (6p. 34-43).
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III

Il s’ouvre par une répudiation solennelle de la conquête. La République ne convoite point les territoires étrangers. Ce sont ses ennemis qui en l’attaquant l’ont forcée à sortir de ses frontières et à se défendre sur leur sol. Son devoir est maintenant d’affranchir les pays qu’elle occupe. Pour cela, il est indispensable de les soumettre à une « tutelle temporaire », d’y établir « une puissance provisoire qui ordonne les mouvements désorganisateurs, qui démolisse avec méthode toutes les parties de l’ancienne constitution sociale ». Ainsi naîtra une communauté d’intérêts, une solidarité qui unira naturellement la France aux nations libérées et les fera pencher vers elle. Des commissaires seront chargés des moyens d’exécution. Ils auront à préparer les voies à la souveraineté du peuple en supprimant toutes les autorités anciennes, tous les impôts, tous les vestiges de la tyrannie et de la superstition : féodalité, noblesse, droits seigneuriaux, corvées, dîmes, banalités, etc. Ils devront, pour hâter le progrès des lumières, encourager les sociétés patriotiques et prendre part à leurs travaux. Là même où des administrations nouvelles ont été constituées, elles seront abolies, car elles ont été formées dans le désordre et sous l’influence des privilégiés. Tout ayant disparu, des assemblées primaires ou communales seront convoquées pour organiser une administration et une justice provisoires. Le droit de vote sera reconnu à ceux-là qui seuls prêteront serment à la liberté et à l’égalité et jureront de renoncer aux privilèges. Les administrations provisoires établies, les commissaires « fraterniseront » avec elles. Ils les initieront à leurs devoirs dont le premier sera de liquider les biens du prince et de ses fauteurs ainsi que ceux des établissements publics et des corps et communautés ecclésiastiques et laïques. Ils leur enseigneront à s’intéresser avant tout à la « partie indigente et laborieuse du peuple ». Ils auront, au surplus, à prendre de concert avec les généraux les mesures nécessaires au recrutement des troupes, aux travaux de fortification, aux rapports entre les soldats et les habitants. Enfin, une de leurs attributions les plus essentielles sera de faire circuler les assignats et de veiller à leur échange au pair contre espèces. La liberté est à ces conditions. Qui les refuse sera considéré par la République comme un ennemi[1].

Dégagé de ses déclarations humanitaires, le décret se révèle au premier coup d’œil comme un formidable instrument d’oppression. La souveraineté qu’il reconnaît au peuple n’a plus rien de commun avec la souveraineté nationale, puisque non seulement elle est subordonnée aux commissaires de la Convention, mais encore qu’elle dépend chez les citoyens d’un acte de foi révolutionnaire. Le despotisme éclairé de Joseph II était bien moins dur et bien moins humiliant que celui de la République. Car s’il prétendait moderniser les institutions, du moins s’abstenait-il de violenter les consciences, de bouleverser la constitution sociale et de sacrifier la Belgique aux intérêts de l’Autriche. Ici, tout est foulé aux pieds à la fois. Il ne suffit pas d’imposer au pays le joug d’une minorité jacobine dont l’immense majorité de la nation a horreur, il faut encore que sa richesse serve à raffermir le cours des assignats et que son numéraire s’écoule en France. L’exploitation économique va de pair avec la servitude. Au surplus, le régime qu’institue le décret va plonger le pays déjà si désordonné dans une anarchie intolérable. À peine commence-t-il à se transformer que d’un seul coup l’armature non seulement de ses nouvelles institutions, mais de ses institutions anciennes est jetée par terre. Comment la nation pourra-t-elle vivre en l’absence de tout service public, et est-il rien de plus cruel et de plus insensé que de la livrer à cette « puissance désorganisatrice » qui va disposer d’elle ? Enfin, entre l’autorité militaire et l’autorité des commissaires de la Convention, doit nécessairement éclater un conflit insoluble.

Dumouriez ne peut tolérer une mesure prise en dépit de ses objurgations et qui, aux yeux des Belges, le met en contradiction avec lui-même[2]. Ne leur a-t-il pas promis de les laisser libres de choisir leur gouvernement et se résignera-t-il à passer auprès d’eux pour un imposteur ? Voudra-t-il surtout consentir à la ruine du plan que son ambitieuse imagination a échafaudé en spéculant sur leur indépendance ? Afin de détourner le coup qui le menace, il tente un suprême effort pour constituer la République belge.

Dès le 14 décembre, il déclare que le « peuple français ne veut traiter avec le peuple belge que de souverain à souverain ». Il ordonne de procéder sans retard à des élections. Des assemblées primaires, une par deux cents maisons, désigneront au suffrage universel les électeurs chargés de nommer les membres d’une Convention nationale qui se réunira à Alost[3]. Les généraux sont chargés de distribuer partout des convocations et la date des élections est fixée au 10 janvier. Mais cette suprême tentative se heurte, une fois de plus, à l’obstination conservatrice des « statistes ». À Bruxelles, le 29 décembre, ils se rassemblent spontanément et protestent de ne reconnaître d’autre juge suprême que le Conseil de Brabant et d’autres représentants du peuple que les trois États.

Le décret du 15 décembre devait entrer en vigueur le 1er  janvier 1793. À peine fut-il connu que de toutes parts s’élevèrent des protestations. Sauf à Liège, à Mons et à Charleroi, où l’administration était dominée par les avancés, ce fut un tollé général. La nation n’était pas plus disposée à se laisser « enjoindre » la liberté par la République, qu’elle ne l’avait été à se laisser enjoindre le progrès par Joseph II. On invoquait contre le décret cette même souveraineté du peuple qu’il prétendait instaurer à sa façon. On s’indignait de se voir mis « en tutelle » et traité en pays conquis. Car il était visible, et personne sur ce point ne se faisait d’illusion, que l’on allait tomber en un état d’annexion à peine déguisé et tellement insupportable que, pour en finir, il n’y aurait d’autre moyen que de demander l’annexion pure et simple.

La Convention était assiégée de plaintes et de remontrances. Les représentants de Namur la suppliaient de retirer ce « décret terrible qui porte une atteinte mortelle à notre souveraineté, à notre liberté, à notre égalité »[4]. « Législateurs, lui faisaient dire ceux de Bruxelles, les Belges ne sont pas ingrats, mais jaloux du droit de souveraineté dont la République française leur a reconquis l’exercice, ils ne seront jamais assez lâches pour se donner volontairement un maître », et ils qualifiaient le décret « d’attentat contre la souveraineté belgique »[5]. « Nos mœurs, écrivaient ceux de Louvain, nos usages, nos habitudes, nos penchants, notre caractère national et notre sol même, tout, en un mot, présente des différences trop marquées entre ces provinces et les nombreux départements de la France pour qu’une seule et même législation puisse nous conduire au bonheur par l’absorption dans l’immense république française »[6]. Dans plusieurs villes, les autorités refusaient de proclamer le décret. À Bruges, un général le faisait publier, faute de mieux, devant les troupes et quelques petits garçons[7]. À Gand, la municipalité provisoire suppliait Dumouriez d’intervenir. Celle de Malines engageait le Hainaut à soutenir ses protestations[8]. Devant le péril commun, les partis cherchaient à se rapprocher. On s’apercevait trop tard de la faute que l’on avait commise en n’installant pas la représentation nationale vainement préconisée par Dumouriez et qui eût pu élever la voix au nom de tout le pays[9].

Cependant les commissaires de la Convention se mettaient à l’œuvre. Danton et Delacroix étaient désignés pour diriger les opérations à Namur et à Liège, Camus et Treilhard, dans le Hainaut et la Flandre, Gossuin et Merlin, dans le Brabant. Sous eux, trente autres commissaires, appelés commissaires nationaux, devaient exécuter les ordres et seconder l’action de ces « dictateurs ambulants »[10]. C’étaient des « têtes exaltées », des jacobins aveuglés par l’idéologie révolutionnaire, convaincus qu’il leur suffirait de s’adresser au peuple pour le conquérir et le dresser d’un seul élan contre les privilégiés et la superstition.

Leur arrivée eut pour premier résultat de surexciter les « Sociétés des amis de la liberté et de l’égalité », qui, désormais, se croient tout permis. Celle de Bruxelles leur donne l’exemple, se conformant elle-même, sous la direction du commissaire Alexandre Courtois, et aux applaudissements des Français qui y dominent, à l’exemple de Paris. On dirait qu’elle s’acharne à exaspérer par ses outrances l’opinion publique. On y propose de fraterniser avec les jacobins, ces « mécaniciens de la Révolution », de substituer aux anciens noms des rues, vestiges honteux de la superstition, ceux de Marathon, de Salamine, de Voltaire, du Divorce, etc., et de transformer le Parc en Cours de la Liberté. D’autres motions s’attaquent aux moines, « peste de l’humanité », demandent la vente de leurs biens, réclament la destruction des archives de la Chambre héraldique, s’en prennent à l’archevêque de Malines, tapi dans son « épiscopière ». Le 3 janvier 1793, une fête solennelle est organisée. Au son du « Ça ira », les clubistes, portant le buste de van der Mersch, coiffé du bonnet phrygien, se dirigent processionnellement vers Sainte-Gudule. Ils y font bénir leurs drapeaux dont l’étoffe rouge porte l’inscription fulgurante : « Tremblez tyrans et vous esclaves… ». Puis, après avoir entendu le citoyen Charles de Mons célébrer dans la « chaire dite de vérité » le décret du 15 décembre et le Dieu de la liberté « qui est le vrai Dieu », leur bande va renverser la statue de Charles de Lorraine, brûle des mannequins représentant van der Noot et van Eupen, après avoir livré aux flammes le texte de la Constitution brabançonne, et achève la journée en abattant les figures des rois, ducs et « autres despotes » parsemées dans le Parc qu’elles souillent de leur présence[11]. Mais ces manifestations n’ont d’autre résultat que de provoquer la désertion dans la société. Le commissaire Publicola Chaussard a beau affirmer « qu’un club est le refuge des opprimés et le temple de la justice »[12], la plupart des membres, épouvantés par les violences où on les entraîne, abandonnent bientôt presque exclusivement la place aux Français.

Les commissaires s’aperçoivent avec dépit du fiasco de leur éloquence. « Le Belge, dit l’un d’eux, ne connaît que l’hostie et l’argent ; le premier mobile l’emporte encore sur le second. Voilà sa donnée réduite à sa plus simple expression »[13]. Ils constatent que l’attachement de la population à ses vieilles coutumes la retient sous l’influence des autorités traditionnelles. Ils ne peuvent se dissimuler que le mécontentement est général et les plus nerveux vont jusqu’à redouter des « vêpres siciliennes ». Pourtant, ils s’épuisent en vains efforts pour se rallier les masses. « Les pauvres et les malheureuses victimes de l’aristocratie, proclame Chaussard, sont les favoris de la Révolution ». Et pour les amadouer, il conseille de restituer les objets déposés aux monts-de-piété. Il recommande encore de « louvoyer avec le fanatisme », de montrer que la France, respectueuse de la vraie religion du Christ, ne combat que les prêtres orgueilleux, mais protège les pauvres curés. Au reste, si les Belges s’obstinent dans leur doctrine « clérico-sacerdotale » et prétendent, à l’abri de leur indépendance, conserver leur « constitution nationicide », il ne faudra pas hésiter à les contraindre au bonheur que refuse leur ignorance. Leur opinion ne compte pas. « Le vœu d’un peuple enfant ou imbécile serait nul parce qu’il stipulerait contre lui-même ». Et le commissaire Chépy ne craint pas d’affirmer que « le droit de conquête devenu pour la première fois utile au monde et juste, doit faire l’éducation politique du peuple belge »[14].

Si dans les villes l’agitation d’une poignée de jacobins fait quelque figure, dans les campagnes la propagande révolutionnaire se brise contre une inertie complète. En Flandre, l’obstacle de la langue lui oppose une difficulté de plus. Chaussard s’indigne de n’avoir pu se faire comprendre du bourgmestre de Meerhout qu’en lui parlant latin. Il n’est pas éloigné de croire que la diversité des idiomes a été soigneusement entretenue par le « despotisme » pour rendre le pays plus réfractaire à la diffusion des lumières[15]. Manifestement, ni la brochure dans laquelle l’avocat Verloy s’efforce de démontrer en flamand que les droits de l’homme sont compatibles avec la religion, la liberté et la propriété[16], ni le « Klokke Roeland », sorte de Père-Duchêne publié par un imprimeur de Gand, ne parviennent à troubler le conservatisme des masses rurales.

La circulation des assignats augmente encore le mécontentement. Partout elle se heurte à une résistance obstinée. Les jacobins eux-mêmes protestent contre l’obligation de les recevoir au pair. Personne n’en croit les commissaires quand ils affirment que « ce sont des arpents qui circulent » et que « le papier-terre est lié au système de la liberté »[17].

Mais ce « système », on dirait que les commissaires et leurs agents s’acharnent à le discréditer en soulevant contre lui le sentiment religieux. Leur impiété apparaît d’autant plus odieuse qu’elle n’est bien souvent que le prétexte de leurs rapines. Dans quantité de villes, à Bruges, à Hal, à Nivelles, à Alost, à Tournai, à Grammont, ils enlèvent les argenteries « inutiles » des églises. À Bruxelles, du 6 au 11 mars, la basilique de Sainte-Gudule est pillée à fond, tandis que des soldats et des ivrognes s’y livrent à des mascarades sacrilèges et foulent aux pieds les hosties consacrées[18]. Il est évident que le décret du 15 décembre n’a que trop bien réussi à désorganiser le pays. En fait, il l’a livré à l’exploitation la plus brutale et soumis au bon plaisir des dictateurs de la Convention et des rares jacobins qu’ils soutiennent. On ne cherche même pas à appliquer ses stipulations. Ici, on destitue les autorités provisoires, ailleurs, on les laisse en place. Plus aucun service ne fonctionne. Les clubs terrorisent les administrateurs, usurpent leurs fonctions.

Une telle situation devait conduire à une catastrophe. Déjà, sur plusieurs points du territoire, on signalait des émeutes. À Ostende, les habitants quittaient la cocarde tricolore et criaient « Vive l’Empereur ». Dans les villages, dans les petites villes sans garnison, la population prenait une attitude menaçante. Il fallait couper court à cette agitation et se hâter de faire demander par la Belgique sa réunion à la France. Dès le 3 février, une assemblée de commissaires avait déclaré qu’il était temps d’y procéder. Si aveugles qu’ils fussent, ils ne pouvaient se dissimuler que l’opinion exaspérée se prononcerait presque unanimement contre elle. Aussi étaient-ils bien décidés à lui appliquer des « moyens de tactique révolutionnaire », c’est-à-dire à employer la force pour obtenir l’adhésion du pays au « système de la liberté ».

Le 9 février, le peuple était convoqué en assemblées primaires chargées d’émettre un vœu « sur la forme du gouvernement ». On eut soin de ne pas les réunir le même jour : il fallait que les troupes qui « devaient contenir les malintentionnés » eussent le temps de se déplacer de ville en ville et de permettre, par leur présence, à la minorité jacobine de faire la loi à la majorité. Les opérations débutèrent à Mons le 11 février[19]. Pour capter les voix du peuple, l’administration municipale où dominait le parti avancé, avait promis du travail aux ouvriers sans ouvrage. Dès le matin la population s’était portée à l’église Sainte-Waudru. Le général Ferrand ouvrit l’assemblée par un discours saluant à l’avance la « réunion de deux peuples libres ». Il avait à peine fini que les jacobins munis de poignards et coiffés du bonnet rouge éclataient en acclamations, se précipitaient sur les opposants désarmés et les rejetaient au dehors, où les soldats massés devant les portes les accueillirent à coups de fusil. Ainsi préparé, le vote n’était pas douteux : la réunion du peuple souverain de Mons à la République Française fut décidée à l’unanimité. Des scènes analogues se passèrent successivement dans les autres villes. À Gand le 22, à Bruxelles le 25, le vœu du peuple fut exprimé par les mêmes moyens et avec la même spontanéité. Les « activistes » des clubs et les officiers français dirigèrent partout le mouvement. Nulle part il n’y eut ni listes électorales, ni débats contradictoires. Sous la protection des bayonnettes, les coryphées de la réunion eurent la naïveté ou l’ironie d’insister sur la liberté des votes. « Ma patrie, disait à Gand le commissaire Courtois, ne mendie pas votre incorporation, mais elle vous ouvre son sein. Elle veut votre bonheur, mais elle vous laisse libres dans votre choix. Vous êtes peuple et souverain ; fixez votre destinée »[20]. Comment eût-il été possible de résister à des paroles appuyées par des moyens si efficaces de persuasion ? Il y eut des tentatives de résistance dans quelques petites villes, comme à Enghien ou à Grammont. À Namur, il fallut menacer les opposants de les noter comme « traîtres à la patrie ». Partout ailleurs, on s’abandonna. Bruges vota la réunion le 26 février, puis les autres villes et quantité de villages adressèrent leurs vœux à la Convention. Celle-ci, au fur et à mesure, les déclarait « parties intégrantes du territoire de la République ». L’une après l’autre, les communes belges franchissaient le pas. Le Hainaut fut même englobé en entier et d’un seul coup le 5 mars, sous le nom de département de Jemappes.

Ce n’est guère que dans le pays de Liège que le vote répondit plus ou moins à la volonté populaire. Le marquisat de Franchimont s’y était même signalé en émettant dès le 23 décembre 1792 un vœu de réunion à la France. Le radicalisme de cette petite contrée, peuplée de paysans à idées égalitaires et où l’industrie verviétoise avait multiplié le nombre des ouvriers salariés, s’était déjà manifesté en 1789 dans les délibérations du « Congrès de Poleur ». Il devait nécessairement la porter maintenant vers la France. Le 25 février, la Convention nationale liégeoise votait à son tour sa réunion à la République. Encore ce vote n’était-il que conditionnel et dépendrait-il de la faculté pour les Liégeois de ne point accepter les assignats pour le remboursement des dettes. Les commissaires étaient indignés de cette restriction. D’après eux, elle était le fait du « parti prussien »[21]. Il fallait empêcher qu’elle ne s’ébruitât, car elle encouragerait certainement les Belges à l’imiter. N’avait-elle pas pour but de favoriser les riches, alors que la révolution a été faite « pour le bonheur de la classe indigente ».

  1. Voir le texte du décret, voté sur la proposition de Cambon, et la discussion à laquelle il donna lieu, dans le Moniteur, Nos 352 et 353, des 17 et 18 décembre 1792.
  2. Pour ses démarches contre le décret, voy. A. Chuquet, La trahison de Dumouriez, p. 2 et suiv. (Paris, 1891).
  3. Il avait voulu d’abord désigner Bruxelles, mais il avait dû y renoncer à la suite des protestations des Gantois qui proposèrent, faute de leur ville, Alost ou Termonde. Voy. sur cet épisode caractéristique du particularisme provincial le journal gantois contemporain Vader Roeland, n° 8.
  4. Procès verbaux des séances des représentants provisoires du peuple souverain du pays de Namur, N° du 30 décembre 1792.
  5. Procès verbaux… de Bruxelles, N° du 24 décembre 1792.
  6. Adresse des représentants provisoires du peuple libre de la ville de Louvain à la Convention nationale de France (1793). Sur l’ensemble des protestations, cf. Ad. Borgnet, loc. cit., t. II, p. 108 et suiv.
  7. R. Coppieters, Journal, publié par P. Verhaegen, p. 240 (Bruges, 1907).
  8. L. Devillers, op. cit., t. III, p. 290.
  9. Le 14 janvier 1793, les représentants provisoires de la Westflandre exhortent ceux du Hainaut à les seconder en vue de hâter la réunion de la « Convention nationale belge ». Ils déclarent qu’elle est le seul moyen de « sauver la patrie ». Ibid., p. 289, 293.
  10. Voy. leurs instructions dans Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut Public, t. I, p. 331 et suiv.
  11. Voy. le Journal de la société, à partir du 31 décembre 1792.
  12. Publicola Chaussard, Mémoires historiques et politiques sur la révolution de la Belgique et du pays de Liège en 1793, p. 134 (Paris, 1793).
  13. A. Sorel, op. cit., t. III, p. 474.
  14. J’emprunte ces citations aux Mémoires de Chaussard, p. 81, 83, 124, 125, 132.
  15. « Je remarquerai en passant qu’une des barrières qui sépare le plus les peuples et les connaissances, est cette diversité de langage entretenue avec soin par le despotisme qui ne vit que de notre isolement ». Mémoires, p. 365.
  16. Zijn geloof, vrijheid en eigendommen in gevaar ? Cette brochure fut imprimée par ordre des représentants provisoires de Bruxelles.
  17. Chaussard, Mémoires, p. 111.
  18. L. Galesloot, Chronique des événements les plus remarquables arrivés à Bruxelles de 1780 à 1827, t. I, p. 115 et suiv. (Bruxelles, 1870).
  19. Je suis les récits de A.-P. Raoux, Mémoire sur le projet de réunion de la Belgique à la France, p. 9 (Paris, 1795), de A.-J. Paridaens, Journal historique, publ. par A. Wins, t. II, p. 174 (Mons, 1905), de P.-P. Harmignies et de N.-J. Descamps, Mémoires sur la ville de Mons, publ. par J. De Le Court et Ch. Rousselle, p. 56 et 198 (Mons, 1882), tous témoins oculaires. Ajouter Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut Public, t. II, p. 114.
  20. Ce discours fut publié en français et en flamand.
  21. Aulard, Recueil, t. II, p. 206.