Aller au contenu

Histoire de France - Cours élémentaire/03

La bibliothèque libre.



CHAPITRE TROIS
LES ROIS CAROLINGIENS


Les descendants de Clovis furent presque tous de mauvais rois.

En l’année 752, les Francs choisirent leurs rois dans une autre famille.

Cette famille s’appelle la famille carolingienne, c’est-à-dire la famille de Charles, un nom que les Francs prononçaient Karl.

Le roi le plus célèbre de la famille carolingienne fut Charlemagne. Il fit beaucoup de conquêtes et fut nommé empereur à Rome en l’an 800.


— 1. Charlemagne et ses fermiers. — L’empereur Charlemagne était un homme très simple, qui n’aimait pas les grandes cérémonies et ne faisait pas d’embarras.

Il s’habillait ordinairement d’une blouse serrée par une ceinture et de souliers lacés par des bandelettes qui entouraient les jambes.

L’image le représente ainsi vêtu.

Les hommes auxquels il parle sont des fermiers, qui font valoir ses propriétés. Il les a fait venir comme tous les ans à la fête de Noël, pour qu’ils lui rendent leurs comptes, et il leur donne des ordres.

CHARLEMAGNE CAUSE AVEC SES FERMIERS.


Il leur dit : « Je ne veux pas que vous maltraitiez les paysans qui travaillent sur mes terres ; mais je ne veux pas non plus que ces paysans perdent leur temps, les jours de marché, à boire et à bavarder.

« Je veux qu’il y ait dans chaque ferme au moins cent poules, trente oies, des canards, des pigeons.

« Vous ferez préparer proprement le lard, le jambon, les fromages, le beurre et la bière.

« Faites attention aux vendanges. Je ne veux pas qu’on écrase le raisin avec les pieds.

« Surveillez bien mes forêts. Ne laissez pas couper mes arbres. Ayez soin de mon gibier. Ne le laissez pas tuer par les braconniers. »

Ainsi Charlemagne parlait comme un bon propriétaire. Il se nourrissait du produit de ses terres, que ses fermiers lui envoyaient. Il buvait le vin de ses vignes. C’est pour cela qu’il défendait aux vendangeurs d’écraser le raisin avec leurs pieds, qui n’étaient pas toujours propres. Il recommandait d’empêcher les braconniers de tuer son gibier parce qu’il était grand chasseur et parce qu’il aimait à manger du gibier.

CHARLEMAGNE CAUSE AVEC LES ÉVÊQUES ET LES SEIGNEURS.


— 2. Charlemagne cause avec les évêques et les seigneurs. — Mais Charlemagne s’habillait en empereur dans les grandes circonstances.

Il s’asseyait sur un trône, comme vous le voyez sur l’image.

Il portait sur la tête une couronne. Cette couronne était en or. Sa tunique était brodée d’or. Son manteau était attaché à son épaule par une agrafe d’or. Sa main s’appuyait sur une épée dont le pommeau était en or et en pierres précieuses. Ses souliers étaient ornés de pierres précieuses.

À la droite de l’empereur, s’asseyaient les évêques, et à sa gauche, les chefs de son armée.

Charlemagne réunissait ainsi tous les ans des évêques et des chefs francs. Il causait avec eux de tout ce qui se passait dans son empire. Il voulait savoir si les peuples étaient sages et tranquilles.

Un évêque est debout et en train de parler. Il répond à des questions de l’empereur. L’empereur l’écoute avec beaucoup d’attention.

Quand l’empereur Charlemagne avait entendu les évêques et les chefs, il décidait ce qu’il fallait faire pour corriger tout ce qui était mal dans l’empire.

Ses ordres étaient portés dans tous les pays et tout le monde obéissait ; car l’empereur Charlemagne était puissant et sage.


— 3. Charlemagne cause avec un instituteur et des élèves. — Vous voyez ici Charlemagne dans une école. Cette école était dans sa maison. Il allait souvent voir comment les élèves travaillaient.

L’instituteur de cette école était un prêtre, car dans ce temps-là les prêtres seuls étaient instruits et capables de donner des leçons.

Le jour de la visite qui est représentée sur l’image, les élèves riches avaient de mauvaises notes, parce qu’ils avaient mal fait leurs devoirs et mal su leurs leçons. Les enfants pauvres, au contraire, avaient été bien notés, parce qu’ils avaient bien travaillé.

Alors Charlemagne a fait mettre d’un côté les enfants pauvres et, de l’autre, les enfants riches.

CHARLEMAGNE GRONDE LES MAUVAIS ÉLÈVES.


Il a fait de grands compliments aux enfants pauvres. Il leur a dit que, s’ils continuaient à bien travailler, il leur donnerait de bonnes places quand ils seraient grands.

Vous voyez qu’il a l’air fâché en regardant les enfants riches.

Il dit : « Ah ! vous croyez que, parce que vous êtes riches, vous n’avez pas besoin de travailler ? Vous vous trompez. Si vous ne travaillez pas mieux, jamais de ma vie, je ne vous donnerai rien. »


— 4. La belle mort de Roland, neveu de Charlemagne. — De vaillants guerriers combattirent sous les ordres de Charlemagne. Le plus célèbre fut Roland, qui était neveu de l’empereur.

LA MORT DE ROLAND À RONCEVAUX.

Un jour, l’empereur revenait d’Espagne, où il était allé faire la guerre. Il avait traversé la montagne des Pyrénées. Roland, qui commandait l’arrière-garde, était encore dans la montagne, à l’endroit qu’on nomme Roncevaux. Le chemin était étroit. Des deux côtés s’élevaient des rochers, qui semblaient deux hautes murailles.

Tout à coup, de grosses pierres tombent du haut des rochers sur les guerriers francs. En même temps, tombe une pluie de flèches. C’étaient les ennemis qui faisaient rouler ces pierres et qui lançaient ces flèches. D’autres ennemis accourent dans le chemin. Les guerriers francs sont entourés de tous les côtés. Ils tombent l’un après l’autre, morts.

Seul, Roland vivait encore, mais il était blessé, évanoui.

Un ennemi s’approcha de lui et voulut prendre son épée. Elle était célèbre dans le monde entier, à cause de la bravoure de Roland. On lui avait donné un nom : on l’appelait Durandal.

Roland sentit qu’on touchait à Durandal. Il se réveilla, se redressa, et, d’un coup, tua son ennemi.

Mais vous le voyez retombé sur le sol ; son sang coulait ; il n’avait plus de forces. Il sentait venir la mort. Alors Roland pensa dans son cœur à Charlemagne, son empereur, et à la douce France, sa patrie. Ses yeux se fermèrent. Il tenait serrée contre sa poitrine son épée Durandal.


Les descendants de Charlemagne se partagèrent son empire et se battirent les uns contre les autres. Les Normands en profitèrent pour envahir le royaume.


— 5. Les hardis Normands. — Normands, cela voulait dire hommes du Nord. Ils habitaient dans les pays qu’on appelle la Suède, la Norvège et le Danemark.

Chaque année, au printemps, ils se réunissaient par bandes au bord de la mer. Chaque bande choisissait un chef qu’on nommait le roi de mer.

Ils montaient sur leurs barques et naviguaient vers les côtes de France.

Il ne fait pas bon de naviguer sur ces mers du Nord. Le vent souffle avec fureur. Il soulève des vagues énormes.

Regardez cette barque normande en haut d’une vague et d’autres barques au loin.

Mais les Normands n’avaient peur ni du vent ni des vagues. Au milieu des tempêtes, ils chantaient.

BARQUES NORMANDES DANS LA TEMPÊTE.


Ils arrivaient sur les côtes de France, ils entraient dans les fleuves. Ils regardaient sur la rive droite, ils regardaient sur la rive gauche.

Quand ils apercevaient un village, ou bien un monastère, ou bien une ferme, ils attachaient leurs barques au bord du fleuve et descendaient à terre. Ils avaient vite fait de tuer les gens. Puis ils prenaient l’argent et tout ce qu’il leur plaisait d’emporter, retournaient à leurs barques, et les remplissaient de ce qu’ils avaient volé.


— 6. Une ruse du Normand Hastings. — Il était plus difficile aux Normands d’entrer dans les villes, parce qu’elles étaient entourées de murailles.

Un jour, un roi de mer, appelé Hastings, arrive auprès d’une ville. Les murailles étaient hautes et les portes étaient solides et bien fermées. Hastings vit bien qu’il ne pourrait jamais la prendre. Alors il eut une idée. Il envoya dire à l’évêque qu’il était mort, et qu’avant de mourir il avait demandé à être enterré dans l’église.

L’évêque crut à ce mensonge et donna l’ordre de laisser entrer le cercueil avec le cortège qui l’accompagnait.

Hastings se mit tout vivant dans le cercueil. Des Normands le portaient ; d’autres suivaient. Ils faisaient semblant d’être désolés d’avoir perdu leur chef.

Ils entrèrent dans la ville et ils allèrent à l’église. L’évêque se mit à bénir le cercueil. Mais, tout à coup, le cercueil s’ouvre. Hastings en sort tenant une hache dans sa main. Les Normands se mettent à frapper de tous les côtés. Puis ils courent dans les rues, pillent les maisons et tuent les gens.

Les Normands firent beaucoup de mal dans le royaume de France.




RÉSUMÉ

1. En 752, les Francs choisirent leurs rois dans la famille carolingienne. Le plus grand roi de cette famille fut Charlemagne. Il fut fait empereur en l’an 800.

2. Charlemagne, avant de donner des ordres, demandait conseil à des gens sages ; aussi il gouverna très bien.

3. Charlemagne aimait les écoliers travailleurs ; il mit une école dans sa maison ; il allait la voir souvent.

4. Charlemagne fit beaucoup de guerres. C’est dans une guerre en Espagne que son neveu Roland fut tué après avoir bravement combattu à Roncevaux.

5. Après la mort de Charlemagne les Normands vinrent en France sur des barques. Ils pillèrent beaucoup de pays et tuèrent beaucoup de gens.

6. Le Normand Hastings prit une ville par ruse.


QUESTIONNAIRE

Que veut dire le mot carolingien ?

En quelle année Charlemagne devint-il empereur ?

Regardez l’image page 16, et dites comment Charlemagne était ordinairement habillé.

Regardez l’image page 17 et dites comment Charlemagne s’habillait dans les cérémonies.

Racontez la visite de Charlemagne à l’école. Que dit-il aux enfants riches ?

Racontez comment Roland fut attaqué dans la montagne. Racontez comment Roland mourut.

D’où venaient les Normands ? Que venaient-ils faire en France ?

Racontez comment fit Hastings pour prendre une ville.

UNE BARQUE NORMANDE.