Histoire de France - Cours élémentaire/16

La bibliothèque libre.



LIVRE SIX
LA RÉVOLUTION


CHAPITRE SEIZE
LE COMMENCEMENT DE LA RÉVOLUTION


Le mauvais roi Louis Quinze ne fit aucune attention aux plaintes contre les injustices.

Il disait que cela lui était égal, et que les injustices dureraient bien autant que lui, et qu’après arriverait ce qui pourrait.

Ce qui arriva au temps du malheureux roi Louis Seize, ce fut une révolution, c’est-à-dire que tout fut changé en France tout d’un coup.


— 1. La faiblesse du roi Louis Seize. — Louis Seize avait un bon cœur. Il aurait voulu voir tout le monde heureux dans son royaume.

Mais il était bien jeune, il n’avait que vingt ans. Puis il n’était pas très intelligent.

LOUIS SEIZE FORGEANT.

Son plus grand plaisir était de chasser. Il chassait plusieurs heures tous les jours.

Il s’amusait aussi à forger le fer. Vous le voyez travailler dans une salle arrangée en atelier.

Il avait besoin de se donner de l’exercice parce qu’il était gros et parce qu’il mangeait trop. Le pire, c’est qu’il n’avait pas de volonté. Il ne savait se décider à rien. Il était toujours de l’avis de la dernière personne qui lui parlait.

Il n’était pas fait pour être roi. Ce fut un grand malheur pour lui de devenir roi de France.


— 2. Louis Seize obligé de convoquer une assemblée de députés. — Louis Seize se trouva dans un grand embarras parce qu’il avait des dettes à cause des grandes dépenses, et pas d’argent pour les payer. Il fit nommer des députés pour leur demander l’argent dont il avait besoin. Les députés se réunirent à Versailles le 5 mai 1789.

À gauche de l’image, vous voyez un des députés qui ont été élus par les évêques et par les prêtres, et qu’on appelait les députés du clergé ; ils portaient un beau costume, une robe et un manteau orné.

Au milieu est un des députés qui ont été élus par les nobles et qu’on appelait députés de la noblesse. Leur habit, leur manteau et leur culotte étaient de soie noire et leur gilet d’étoffe dorée. Les boutons de leur gilet étaient en or. Ils portaient un chapeau orné de plumes.


À droite un des députés nommés par les Français qui n’étaient ni prêtres ni nobles et qu’on appelait les députés du tiers état. Ils étaient habillés de simple drap noir, n’avaient ni boutons d’or à l’habit ni plumes sur leurs chapeaux.

Vous voyez qu’à côté d’un député du clergé et d’un député de la noblesse, un député du tiers état avait presque l’air d’un pauvre homme.

Pourtant les députés du tiers état pensaient qu’ils valaient autant, et même plus que ceux du clergé et de la noblesse. En effet, il y avait en France vingt-cinq millions de gens du tiers état, et seulement quatre ou cinq cent mille prêtres et nobles.


— 3. La prise de la Bastille. — Les députés du tiers état voulaient supprimer toutes les injustices. Ils voulaient aussi que le roi n’eût plus le droit de faire tout ce qui lui plaisait.

LES PARISIENS ENTRENT DANS LA BASTILLE (14 JUILLET 1789).


Pour faire peur aux députés le roi réunit des troupes à Versailles. Alors les Parisiens se révoltèrent. Le 14 juillet 1789, ils attaquèrent le château de la Bastille. L’image vous montre la foule, au moment où elle entre par la porte qui vient d’être brisée.

Elle avait combattu plusieurs heures ; quelques centaines de personnes avaient été tuées.

Je vous ai dit que le roi faisait mettre des hommes en prison, quand cela lui plaisait. C’était à la Bastille que ces hommes étaient emprisonnés.

À cause de cela, la Bastille était détestée par les Parisiens. Dans toute la ville, on chanta et on dansa, quand on apprit qu’elle avait été prise.

En souvenir de cet événement, le 14 juillet est le jour de notre fête nationale.


— 4. Les Parisiens vont chercher le roi à Versailles. — C’étaient là des choses bien extraordinaires. Dans toute la France, on en parlait. On était très inquiet. Le commerce n’allait plus. À Paris, le pain était si cher que les pauvres ne pouvaient plus en acheter.

LE ROI EST AMENÉ DE VERSAILLES À PARIS.


Ils crurent que, si le roi venait habiter Paris, le pain deviendrait moins cher. Ils décidèrent d’aller chercher la famille royale à Versailles.

Ils partirent plusieurs milliers, armés de fusils et de lances. Dans cette foule, il y avait surtout des femmes. Elles criaient plus haut que les autres : « Du pain ! Du pain ! »

On eut grand peur à Versailles quand on les vit arriver. Le roi n’osa pas résister à cette foule ; il monta en voiture avec la reine Marie-Antoinette et ses deux enfants, un garçon et une fille.

Vous voyez la voiture au moment où elle va entrer dans Paris. Regardez cet homme du peuple, qui a le fusil sur l’épaule, et la main levée. Il montre le roi en criant : « Le voilà ! nous le ramenons ! »

Dans la voiture, la reine est assise entre les enfants. Le roi, en face d’eux, baisse la tête.

Louis Seize et sa famille furent conduits au château des Tuileries.

À partir de ce moment-là, le roi est comme prisonnier dans Paris.



RÉSUMÉ

1. Louis Seize avait un bon cœur, mais il ne savait pas gouverner. Il était faible de caractère.

2. Il fut obligé de convoquer une assemblée de députés qui se réunit à Paris le 5 mai 1789.

3. Louis Seize ne voulait pas faire ce que l’assemblée demandait. Les Parisiens se révoltèrent et prirent la Bastille, le 14 juillet 1789.

4. Les Parisiens allèrent chercher Louis Seize à Versailles et le ramenèrent à Paris pour le mieux surveiller.


QUESTIONNAIRE

Quel était le grand défaut de Louis Seize ?

Pourquoi fut-il obligé de faire nommer une assemblée de députés ? En quelle année ?

Regardez l’image de la page 130. Comment étaient habillés les députés de la noblesse et ceux du tiers état ?

Dites ce que voulaient les députés du Tiers État.

Quand la Bastille fut-elle prise ?

Pourquoi le 14 jullet est-il le jour de la fête nationale.

Pourquoi une troupe de Parisiens est-elle allée chercher le roi à Versailles ?

Racontez le voyage du roi de Versailles à Paris.

COCHE DU TEMPS DE LOUIS SEIZE.