Histoire de Jules César/Note de l’éditeur

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Plon (Tome 2p. v-vii).

NOTE DE L’ÉDITEUR.




Il n’est peut-être pas sans intérêt, en publiant le second volume de l’Histoire de Jules César écrite par l’empereur Napoléon III, de rappeler les noms des souverains et des princes qui se sont occupés du même sujet.

Le roi de France Charles VIII montra un goût tout particulier pour les Commentaires de César, et le célèbre moine Robert Gaguin lui présenta, en 1480, la traduction qu’il avait faite en français des huit livres de la Guerre des Gaules. Cela est rappelé dans l’édition imprimée en 1500 de la translation du savant religieux. Cette édition, grand in-4°, est d’Antoine Verard. (Voyez J. Ch. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 4e édit. t. I, p. 518, et Biographie universelle, article Charles VIII.)

Charles-Quint, qui professait une vive admiration pour César, laissa un exemplaire des Commentaires tout chargé de notes marginales écrites de sa main. C’est à son instigation que le vice-roi de Sicile Ferdinand Gonzagues envoya en France une mission scientifique pour étudier sur les lieux les campagnes de César. Les quarante plans qui furent levés par les membres de cette mission, et entre lesquels se trouve celui d’Alise, ont été publiés en 1575 dans l’édition de Jacques Strada.

Le sultan Soliman II, contemporain de Charles-Quint, qu’il avait pris pour modèle, fit rechercher dans toute l’Europe le plus d’exemplaires des Commentaires de César qu’il fût possible de trouver. Il en ordonna la collation et en fit faire, pour ses lectures quotidiennes, une traduction en langue turque.

Le roi de France Henri IV a traduit les deux premiers livres des Commentaires de César. Le manuscrit de cette traduction fut déposé à la bibliothèque du Roi, et M. Des Noyers l’en tira pour le remettre à Louis XIII, qui, à son tour, traduisit les deux derniers livres des Commentaires. L’une et l’autre traduction ont été réunies et imprimées au Louvre en 1630.

Louis XIV a traduit le livre premier des Commentaires ; sa traduction fut imprimée à Paris en 1651, in-folio, avec figures. Cet ouvrage n’a point été réédité depuis ; il est aujourd’hui fort rare. On peut consulter à ce sujet la Méthode d’étudier l’histoire, de l’abbé Lenglet-Dufresnoy, t. II, p. 481 ; et J. Ch. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 4e édit. t. I, p. 519.

Le grand Condé, qui avait étudié avec soin les campagnes de César, encouragea la traduction des Commentaires entreprise par Nicolas Perrot d’Ablancourt : c’était la plus estimée et la plus répandue au siècle dernier.

Christine, reine de Suède, avait composé des Réflexions sur la vie et les actions de César, ainsi que nous l’apprend J. Arckenholz dans son ouvrage intitulé : Mémoires concernant Christine, reine de Suède, Amsterdam, 1751-1760, t. IV, no 6, p. 4.

Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, surnommé Égalité, avait beaucoup lu les Commentaires ; il fit dresser une carte des campagnes de César dans la Gaule.

Enfin l’empereur Napoléon Ier, à Sainte-Hélène, dicta un Précis des guerres de César au comte Marchand, qui l’a fait paraître à Paris en 1836, in-8o.