Histoire de l’abbaye des Écharlis/4

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Edmond Régnier
Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne (p. 38-54).

la guerre de cent ans — la commende

Lorsque le roi Jean le Bon, en mai 1356, confirme[1] les privilèges de Philippe le Bel et charge le bailli de Sens et tous les officiers de justice de veiller à ce que l’abbaye en jouisse paisiblement, il ne se doute pas que la protection royale sera bientôt inefficace, La même année, il est vaincu à Poitiers et emmené captif en Angleterre, Peu après, les Anglais[2] envahissent le Gâtinais. À leur approche, les religieux s’enfuient à Villeneuve, dans « la Maison-Rouge », cachant ou emportant les objets précieux. À peine sont-ils partis que les ennemis détruisent en partie l’abbaye et ne laissent de la magnifique église que les murs[3].

Consternés par un pareil désastre, les moines demandent encore, avec une confiance beaucoup trop grande, la protection du roi. Ils obtiennent de Jean le Bon, quand, de retour de captivité, il vient à Villeneuve, de nouvelles lettres de sauvegarde[4] dont voici la traduction : « Si le monarque doit ses faveurs et ses grâces à tous ses sujets, il doit les accorder avec une bienveillance et une libéralité particulière à ceux qui célèbrent assidûment le service divin, afin qu’ils soient toujours nos avocats auprès de Dieu. Nos aimés les religieux, abbé et moines de l’Église des Écharlis, diocèse de Sens, ordre de Cîteaux, sont de fondation royale. À ce titre, chef et membres sont sous la garde spéciale de la couronne de France et le bailli de Sens a été spécialement chargé par nos prédécesseurs et par nous, de veiller à leur sécurité. Or, comme le comté de Joigny, où les religieux ont des propriétés, dépend du bailliage de Troyes, ces propriétés se trouvent ainsi de ce dernier ressort et les baillis de Troyes, tant actuel qu’anciens, ont voulu forcer les religieux de plaider devant eux pour les différends concernant ces terres… Mais nous avons égard à la supplique des religieux. Suivant les traces de nos prédécesseurs, persuadé que nous agissons dignement lorsque, dans les temps actuels, usant de notre pouvoir, nous préservons de toute opposition les églises et leurs ministres qui, le jour et la nuit, sont voués au service divin, afin de participer à leurs prières et d’obtenir plus facilement les biens spirituels, nous accordons auxdits religieux et à leurs successeurs que dorénavant toutes leurs causes soient portées au bailliage de Sens, devant le bailli et les officiers de ce bailliage, comme si le comté de Joigny dépendait de Sens et comme on faisait avant que ce comté en soit détache. Nous ordonnons au bailli de Sens et à tous nos officiers judiciaires du bailliage de Sens, présents et futurs, de veiller à ce que les religieux jouissent de ce privilège, et à notre bailli et autres officiers judiciaires et royaux de Troyes de garder sur ce privilège un silence perpétuel. Fait à Villeneuve en décembre 1361. » Ces lettres sont confirmées en décembre 1376 par Charles V et en décembre 1381 par Charles VI[5].

En outre, Jean le Bon donne[6] à l’abbaye 500 arpents de bois dans la forêt d’Othe et du Palteau, avec le droit de pâturage dans le reste de la forêt.

Combien de temps les Écharlis sont-ils abandonnés ?

L’état déplorable des bâtiments claustraux et de l’église ne permet pas aux religieux d’habiter dans l’abbaye ni d’y reprendre leur vie monastique et, en 1373, l’élection de Baudoin, trentième abbé, a lieu à Villeneuve-sur-Yonne[7]. Mais il est probable qu’après la paix de Brétigny (1360) et le départ des Anglais, surtout après que Bertrand Duguesclin eut purgé la France des grandes compagnies (1366), plusieurs religieux sont revenus au monastère. Ils se logent tant bien que mal dans les bâtiments qui ne sont pas complètement détruits, célèbrent leurs offices dans la petite chapelle d’entrée et recommencent, avec l’aide des habitants de la campagne, à cultiver les terres. Bientôt, cependant, la guerre ayant sans doute empêché leur recrutement, ils ne sont plus assez nombreux pour exploiter leurs propriétés et sont obligés d’en louer.

En 1381, ils font un bail à vie[8] à Perrin Pautonnier, du moulin de Villefranche, pour 26 bichets de méteil et 26 bichets de mouture, mesure de Villefranche. Ils afferment (1388) pour neuf ans les maisons, granges et toutes les terres arables du domaine de Talouan, près de Villeneuve, pour 150 bichets de froment et 150 bichets d’avoine ; en 1397, le moulin de Badelan ; le 16 avril 1418[9], à Colin Baucheson, musicien demeurant à Villefranche, un moulin et deux arpents de pré pour cent sols tournois (environ 140 fr.) ; en 1443[10], le moulin du Croisot sur Escolives à Lefoulon, maçon, et font condamner[11], par le bailli de Montargis, Collin de Dicy à leur payer 400 livres d’arrérages de la rente de 25 livres due sur les biens de Pierre de Dicy[12].

Si de nouveaux malheurs ne survenaient, l’abbaye se relèverait sans doute de ses ruines : malgré la rigueur des temps, l’abbé Félix de Saint-Julien acquitte[13] (1396) le droit de service ordinaire dû à la chambre apostolique, et, le 7 janvier 1408, les religieux rachètent[14] la rente de dix livres tournois (environ 400 fr.) qu’ils doivent aux moines de Cîteaux[15]. Mais la guerre reprend. Après le désastre d’Azincourt (1415), les Anglais envahissent de nouveau la France[16]. Avec les Armagnacs et les Bourguignons, la guerre civile se mêle à la guerre étrangère et jusqu’en 1440, il n’y a dans les campagnes ni paix ni sécurité. Le monastère ne pouvant pas être habité, les religieux s’enfuient de nouveau à Villeneuve, laissant à l’abandon leurs immenses possessions. De plus, le trente-neuvième abbé, Jean X, élu en 1452, aggrave[17], par sa mauvaise administration, la situation déjà si déplorable de l’abbaye. Pour se procurer un peu d’argent, il met en gage une croix et un calice et reçoit pour cela 60 livres tournois (environ 1.680 fr.) de Guiard, bourgeois de Joigny, Guiard les vend cinq écus d’or et se dégage envers l’abbaye en lui vendant, en 1455, 5 quartiers de vigne à Villeneuve-sur-Yonne. On est obligé de déposer cet abbé en 1455.

Les religieux rentrent enfin dans leur monastère. Mais combien sont-ils ?

Les malheurs des temps ont aussi privé l’abbaye de nombreuses vocations. Pendant les cent ans que les religieux sont forcément éloignés de leur couvent, bien peu des vides causés par la mort se sont comblés. Quand, rentrés aux Écharlis, les moines sont de nouveau contraints de défricher leurs immenses domaines, ils ne sont plus assez nombreux pour diriger les exploitations agricoles. Ils sont donc obligés de prendre des fermiers. Mais cultiver des terres en friche est chose difficile ; en outre, les bras font défaut. Aussi ne peuvent-ils louer leurs propriétés qu’en consentant des fermages presque nuls, en faisant des baux emphytéotiques qui ressemblent à des aliénations. Les conditions générales des baux sont en effet : à trois vies et 59 ans après ces trois vies, à charge d’essarter et mettre en état, de bâtir, de donner des redevances en grain, froment et avoine, et en argent, avec le droit de mener des porcs dans les bois de l’abbaye et de prendre le bois nécessaire pour bâtir.

Ainsi, ces baux changent la vie des religieux : une nouvelle existence, douce et agréable, commence pour eux. Ils ne cultivent plus, mais font cultiver; comme des propriétaires, ils vivent des redevances de leurs fermiers. Ils ne se réservent que les fermes, les bois et quelques propriétés attenant à l’abbaye, donnent tout le reste à bail emphytéotique et afferment même les dîmes. S’ils ne peuvent cultiver leurs domaines, ils ne peuvent pas, non plus, relever de leurs ruines les nombreuses maisons et les villages qu’ils avaient construits avant la guerre. Mais, grâce aux baux, les maisons se relèvent, les villages, comme Arblay, se reconstituent. Les religieux, en effet, ne manquent pas de stipuler, en louant leurs terres, qu’un arpent environ servira pour construire une maison et faire un jardin.

À partir de 1485, les actes sont nombreux et montrent combien grande était la misère, combien déplorable l’état de la campagne.

Voici les principaux :

Les religieux louent[18] à bail emphytéotique, en 1485, le domaine de Talouan « avec 250 arpents de terre» « de présent en bois et buissons », pour 22 setiers[19] de grain, moitié froment et moitié avoine (ce domaine avait été loué en 1388 pour 150 bichets de froment et 150 bichets d’avoine) ; en 1486[20], 100 arpents de terre pour 3 setiers de blé et 3 setiers d’avoine ;

En 1487[21], le moulin de Villefranche» « de présent de nulle valeur et totalement ruiné », avec 40 arpents de terre, moyennant 4 setiers de blé pour le moulin et 40 deniers (environ 4 fr. 50) pour les terres ;

En 1488[22], à Vincent Baudoin et à Jean Molin, laboureurs, et à leurs femmes, le domaine des Vieux-Écharlis, comprenant 300 arpents de terre et 30 arpents de pré « estant dès longtemps en ruyne et désert, en buissons et non valoir, excepté un demi-arpent réservé pour faire une chapelle qui, d’ancienneté, souloit estre fondée en l’onneur de Mgr Saint-Nicolas », pour 8 setiers de froment, 4 setiers d’avoine et la faculté de mener 30 pourceaux dans les bois ;

Le 5 novembre 1490[23], à Jean Poulain, demeurant à Arblay, à Jeanne, sa femme, à leurs enfants, aux enfants de ceux-ci et pour 59 ans encore après ces trois vies, une maison à Arblay, 100 arpents de terre et de pré d’une seule pièce, « le tout en buissons », 3 arpents de terre attenant à la maison, moyennant, chaque année à la Saint-André, 5 sols tournois (environ 6 fr. 75) et une poule pour la maison, et 3 setiers de froment et 3 setiers d’avoine pour les 100 arpents ; la même année[24], 200 arpents « étant en bois et friches et de nulle valeur », pour 17 setiers de grain ;

En 1494[25], 20 arpents aux Vieux-Écharlis, à Maurice Baudoin, pour 12 deniers par arpent (environ 1 fr. 35) et s’il advient que le preneur édifie une masure, il aura six quartiers de terre pour la masure et devra donner 5 sols tournois (environ 6 fr. 75) et une poule »[26] ;

En 1503[27], à Jean Garnier, 6 quartiers de terre et 10 arpents en une pièce à la Ricardière, à charge d’y bâtir une maison, une grange et des étables convenables ;

Le 7 septembre de la même année[28], à vie, à Jean Jeulin, de Courtenay, les Gourtries sur Montcorbon, « auquel lieu souloit avoir plusieurs masures de présent estant en bois et buissons, contenant 120 arpens », à charge d’y construire une maison et une grange dans l’espace de six ans[29] ;

Le 20 mai 1507[30], à Jean Coutelle, menuisier, une masure, 82 arpents de terre et 5 quartiers de pré, près de l’étang d’Arblay, moyennant, pour la mesure, 9 deniers tournois (environ 1 franc), une poule, un quarteron de cire ; pour les terres, 11 boisseaux de froment et 11 d’avoine et, pour le pré, 2 sols 6 deniers tournois (environ 0 fr. 22) ;

En 1512[31], à cinq personnes, 77 arpents de terre et 3 arpents de pré au clos de la Chaumotte, à condition d’y bâtir maison et grange ;

En 1517[32], à Rollet Courtin, laboureur à Cudot, une masure, 6 quartiers et 80 arpents de terre y attenants à Guillens, moyennant 9 deniers (environ 1 fr.) et une poule pour la masure et 6 deniers parisis (environ fr. 84) par arpent, 4 bichets de froment et 4 bichels d’avoine, pour les terres.

Malgré la misère, les religieux reçoivent encore deux donations : le 13 juillet 1504[33], 5 sols tournois (environ 6 fr. 75) de rente à prendre sur une maison et un demi-quartier de terre, de Michel Dupont, cordonnier, demeurant en la seigneurie des Écharlis ; et, la même année, à charge de services religieux, la moitié du grand moulin de Villefranche[34] de Jean Charpentier et de Lorine sa femme» « désirans estre associés au biau et solennel service qui de jour et de nuyt se fait eontinuelletment en l’église Notre-Daime des Escharlis et ayant toujours ouï dire que ledit moulin appartenait aux dits religieux nonobstant qu’ils l’aient acquis des seigneurs de Villefranche ».

Ils achètent, le 23 août 1513[35], à Claudine Groet et à Jean Hervé, son gendre, 30 arpents de terre situés dans la seigneurie des Écharlis, pour 6 livres cinq sols (environ 168 fr.). Ils font une transaction, le 10 juillet 1511[36], avec les habitants de Villeneuve-sur-Yonne. « Les habitants disent que les religieux ont dans leur ville une chapelle et une maison belle et de grande étendue où ils ont toujours retiré la plus grande partie de leurs titres, ornements et joyaux pour le danger et inconvénient des guerres. Est attenant à ces maison et aisance une allée qui est commune à la communauté de ladite ville par laquelle on peut aller à une tournelle derrière la maison. Anciennement» les habitants avaient une échelle pour y monter et dévaller en temps de guerre et de nécessité. » Les religieux demandent à y construire une muraille. « Les habitants... ont consenty que les religieux la fassent construire sur la grande rue... à charge par les religieux de faire faire à leurs dépens une porte dont les habitants auront une clef et les religieux une autre» afin que les habitants puissent aller à cette tournelle toutes les fois qu’il en sera besoin. »

Par suite d’un accord fait, le 13 mai 1512[37], avec Guillaume du Delîand, seigneur de Saint-Loup et Saint-Martin-d’Ordon, les moines prennent 150 arpents de terre et bois aux Courtries et laissent le reste à Guillaume. Toutes ces terres faisaient partie, selon eux, de Guîllens, et selon le seigneur de Saint-Loup, de la chapelle de Saint-Julien. Sur ces 150 arpents, 120 avaient été loués en 1503. Après certaines discussions, le lli mai 1514, ils louent de nouveau ces 120 arpents pour 106 sols six deniers tournois (environ 134 fr.), 2 poules et 6 boisseaux d’avoine.

Le 6 décembre suivant, ils transigent[38] avec les frères Coutelle d’Arblay au sujet d’une pièce de terre de 28 ou 29 arpents et du droit de pâturage dans leurs bois. Quinze ans auparavant, ils prétendaient déjà que ni les frères Coutelle ni d’autres ne pouvaient prendre du bois dans la forêt des Écharlis ; puis avaient transigé le 17 avril 1499[39] avec le représentant des Coutelles, « vénérable et discrète personne Guille Boitart, prêtre ».

Ils défendent aussi leurs droits contre Blondeau, seigneur de Villefranche (1481)[40], contre le seigneur de Précy en 1404 et 1500[41]. Un arrêt du Parlement[42] les maintient en 1512 dans la possession de l’étang de la Chaumotte, du grand moulin de Villefranche, du moulin de Badelan, du four banal et de 500 arpents de terre et de bois voisins de l’abbaye. Un autre arrêt[43] du 23 avril 1516 condamne aux dépens frère Jacques de Bourbon, commandeur d’Auxerre.

La tranquillité n’est cependant pas complète aux Écharlis. Vers 1524[44], trois personnages, Michel de Castres, Laurent des Poissons, Jean de Rives, bâtard d’Étigny, qui paraissent soutenus par François d’Allègre, seigneur de Précy, commettent des vols à main armée dans le monastère et par leurs menaces forcent les religieux à s’enfuir à Villeneuve. Une procédure criminelle est ouverte, mais nous ne savons pas s’il y a condamnation.

Tous ces actes attestent une sage administration. Malheureusement, les religieux ne pourront rendre à leur abbaye sa splendeur primitive. Le monastère végétera. De nouveaux troubles y sèmeront encore la ruine et, ce qui l’empêchera de se relever, C’est qu’une bonne partie des revenus lui sera ôtée. Jusqu’à présent, les religieux ont été les maîtres chez eux et se sont choisi leurs abbés.

En voici la liste, d’après la Gallia Christiana[45] :

1o Étienne ; 2o Jean Ier (1131) ; 3o Guillaume er (1136) ; 4o Landry (1142 ou 1146 à 1160 ou 1163), il repose dans le Chapitre ; 5e Thibaud Ier[46](1163 et 1171) Jacet in capitula ; 6e Jean II, il a cette brève épitaphe dans le Chapitre ; Hic jacet domnus Johannes hujus ecclesiœ sextus abbas ; 7e Jean III, même épitaphe que le précédent avec septimus au lieu de sextus ; 8e Odon, simple inscription : Odo, abbas ; 9e Hubert (1186, 1189, 1190) ; 10e Henri (1191) ; 11e Roger (1194) ; 12e Robert I er (1198, 1201, 1203) ; 13e Vital (1203, 1211 et 1212) ; 14e N. (1216) ; 15e Gaudry (1218) ; 16e Hugues (1225, 1226, 1229) ; 17e Jean IV qui « permute avec Robert, abbé de Saint-Pierre en 1233 » ; 18e Thibaud II (1244, 1246, 1252) ; 19e Artaud (1256) ; 20e Albéric Ier (1256) ; 21e Ricard Ier (1268) ; 22e Emalric (1284) ; 23e Albéric II (1292) ; 24e Richard II (1303), jacet in capitula cum epitaphio ; 25e Hervé (1313) ; 26e Jean V de Nole, dont voici l'iépitaphe : Ci-git dont Jean de Nole, de Villiers-Saint-Benoît, neuvième abbé de cette église, ides d’avril MCCCXXVIII ; neuvième abbé, c’est-à-dire le neuvième dont la sépulture est dans le Chapitre ; 27e Guy (1329 et 1335) ; 28e Michel, élu en 1346, mort en 1363 : Ci-gît dom Michel, dixième abbé de cette église qui mourut le lendemain de Sainte-Matie-Madeleine, l'iannée du Seigneur MCCCLXIll ; 29e Galeran, élu en 1357 par suite de « la libre démission » de Michel ; « à cette époque, le monastère est détruit par les Anglais » ; 30e Baudoin, « élu à Villeneuve-sur-Yonne en 1373 ; il est question de lui en 1377 » ; 31e Félix de Saint-Julien (1383), « il paye en 1396 le droit de service ordinaire dû à la chambre apostolique » ; 32e Rachiel ou Rochus (1398) ; 33e Jean VI de Laignes (1400) ; 34e Jean VII de Loches (1405) ; 35e David Félix (1412) ; 36e Pierre Ier (1415) ; 37e Jean VIII de Ligny (1425), « il céda en 1428 » ; 38e Jean IX Despies (1429) ; 39e Jean X, abbé en 1452, « fut déposé à cause de sa mauvaise administration en 1455 » ; 40e Jean XI de Baigneux (1455) ; 41e Pierre II de Paris (1456 et 1463) ; 42e Richard III de Cormissel (1481, 1482, 1490, 1493) 1484[47] ; 43e Jacques Ver Milon (1505 et 1511), il loue[48] en 1502, à Guille Branet, 5 arpents de terre à Villiers, sur Villefranche ; 44e Jacques II Morin (1512, 1516), il fait une transaction[49] avec les habitants de Villeneuve en 1511, un accord[50] avec Jean du Charmes, cure de Saint-Romain, le 11 juillet 1516, accord qui donne aux religieux la moitié des dîmes de grain et de vin à Saint-Romain, un autre accord[51] le 11 février 1518 ; 45e Guillaume II Bernard (1520), qui dirige la communauté jusqu’en 1530 ; dans l’acte de donation[52] d’une maison à Villeneuve (1521), il prend le titre de « humble abbé » et, dans une vente du 11 mars 1527[53], celui de « frère Guillaume Bernard, religieux des Écharlis ». Il serait le dernier abbé véritable des Écharlis[54] si, au commencement du xviie siècle, les moines n’élisaient l’un d’entre eux, Denis de Buffevant, en dépit du Concordat.

D’après la constitution de l’Ordre de Cîteaux, la nomination de l’abbé se fait par l’élection. Jusqu’à présent, les abbés des Écharlis ont été élus, selon cette règle, par les moines eux-mêmes ; mais, à partir de 1530, ils sont nommés par le roi. Le pape Léon X et François Ier font un concordat en 1516 pour régler les affaires ecclésiastiques de la France : le roi obtient le droit de présenter des candidats aux archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés, et le pape celui de percevoir les Annates, c’est-à-dire de recueillir la première année des revenus des bénéfices d’un nouveau titulaire. Ce droit de présentation ou de nomination est pour les abbayes une ingérence regrettable, en même temps qu’une injustice et une source de discorde. Les abus auxquels ils donnent lieu le prouvent surabondamment. Les rois, en effet, ne prennent pas les abbés parmi les religieux et, trop souvent, ils choisissent des prélats dont le seul mérite est leur assiduité à la Cour ou la noblesse de leur origine[55]. Ces nouveaux abbés, qui négligent leurs diocèses, ne connaissent souvent leurs abbayes que par les ressources qu’ils en retirent. Résidant la plupart du temps à la Cour, ils font percevoir leurs revenus par un chargé d’affaire, laissent au prieur la direction de la communauté et profitent ainsi, sans supporter aucune charge, des dons qui avaient été faits aux religieux pour en obtenir des prieras. Enfin, le partage des ressources de l’abbaye entre l’abbé commendataire et les moines, les réparations des maisons, etc., occasionnent parfois de très sérieux différends. Si les abbés laissent en général une assez large subsistance aux religieux, ceux-ci n’ont cependant plus assez de revenus pour faire prospérer l’agriculture, soulager les pauvres et restaurer leur demeure.

Désormais, l’abbé ne sera plus, pour les religieux, le primus inter pares, vivant au milieu d’eux, partageant leur sort. D’ailleurs, eux-mêmes ne sont plus ce qu’ils étaient jadis. La discipline monastique s’est considérablement affaiblie, la vie est beaucoup plus douce, la règle moins sévère. En 1481, cette dernière a été adoucie, en vertu d’une bulle du pape Sixte IV, par le Chapitre général. Malgré cet adoucissement, les abus restent nombreux. En vain Innocent VIII écrit au Chapitre général, en 1487, une lettre où il le presse de réformer les abus. Un grand nombre d’abbés se réunissent, en 1493, au collège Saint-Bernard, à Paris, mais cette assemblée ne décrète aucune réforme sérieuse[56].

Le fait suivant montre bien la déchéance de la vie monastique et la gravité des abus.

Les moines des Écharlis sont assignés[57], le 17 février 1539, par G* Boucher, lieutenant du bailli de Sens, à la requête de l’ « abbé et couvent de Saint-Germain d’Auxerre, seigneurs propriétaires, damoisdle Marie de Néel, Philippe et Jehan de Corguilleray, ses enfants, seigneurs usufruitiers de Sommecaise, et messire Jacques Bouvier, prêtre curé de Saint-Martin dudict Sommecaise ».

Bouvier et les religieux de Saint-Germain disent : «… qu’à eux appartiennent par indivis toutes les dismes de la paroisse de Sommecaise, savoir : froment, seigle, orge, avoine et autres grains, lesquelx entre eux se divisent après la cueillette d’iceulx faicte en la grange du boisseau, et les pailles pareillement d’iceulx provenuz, courtez et longuez et de ce sont en bonne possession et saisine de lever et percepvoir lesdites dismes tant par eux que par leurs vicaires ou commis, iceulx admener ou faire admener en la grange dismeresse dudit Sainct Caise… ou les tenir en leurs mains… ou les bailler à ferme… en possession et saisine qu’il n’a esté et n’est loisible aux religieux, abbé et couvent d’Escharlis ou autres personnes quelconques troubler et empêcher lesdits… en leur possession et saisine… »

« Ce nonobstant, puis an et jour en deçà les religieux et couvent de lad, abbaye de Nostre Dame d’Eschalis et entr’autres ung nommé frère Philippe de Montbonin dict La Pierre, frère Jacques Gaillard, dict Chaillouse, garnys d’espées à leurs coustez et hallebardes sur l’espaule, accompaignez de vingt à vingt-cinq hommes de piedz, la plus grande partie barbetz, adventuriers, garnys d’allecretz[58], hacquebuttes, arbalestes, piques, arondelles, espées, sancquededez[59] et aultres basions invasifz, se sont transpourtez en et sur une pièce de terre… assise sur le grand estang dudit Saint Caise…, sur une aultre pièce de terre tenant aux usages dudit Sommecaise ; item, sur le champ de la Boucheure de la Justice… ; item au champ de feu Antoine Dirmas, près la Justice ; sur le pré au clerc… ; itelim, au cha>mp de la veuve feu Anthoine Joard ; et en iceulx ont par force et violence levé le droit de disme… jurans et blasphemans le nom de Dieu ; menassans les gens qui debvaient lesd, dismes de les battre, pour ce qu’ilz leur disaient qu’ilz n’avaient auscun droit esdiz dismes ; tuant de leurs hacquebuttes et arlallestes poulletz, oyes et oisons et prenans par force sur eux tant les gerbes dud, disme que les leurs, en troublant, empeschant lesd, exposans en leur possession et saisine… »

Le 11 mars suivant, Boucher cite devant « Monseigneur le bailly de Sens ou son lieutenant au siège de Villeneuve-le-Roy, père Guillaume de Montbonyn, dit de la Pierre, Jacques Gaillard et un nommé frère Claude, tous religieux de l’abbaye d’Eschalis, pour répondre sur les excès, voyes de fait, violences et autres délietz et maléfices dont ils sont chargez ».

De leur côté, les moines des Écharlis poursuivent, au sujet de ces dîmes, l’abbaye de Saint-Germain, les 9 février et 12 juin 1539.

Nous ne savons si une sentence est rendue ou si les parties font un accord. En tout cas, cette conduite des religieux prouve à quel point l’esprit monastique a diminué.

Comme les autres abbayes, les Écharlis deviennent un apanage. Le premier abbé commendataire est nommé en 1530 ; c’est Jean de Langeac, évêque d’Avranches, puis de Limoges.

« Ce prélat[60], dit Copley Christie, savant lui-même, fut partout l’ami et le protecteur des gens lettrés… il prenait plaisir à employer sa grande fortune à encourager la littérature et tes arts… ce fut à sa générosité que Limoges dut son palais épiscopal et le jubé merveilleusement travaillé de sa cathédrale. » « En 1530[61], Jean de Langeac… passant par Padoue pour se rendre, comme ambassadeur de France, à Venise, prit Étienne Dolet, jeune étudiant, à Cordoue, pour secrétaire. Dans son dialogue de Imitatione Ciceroniana qu’il lui dédia, en 1533, n’ayant que 24 ans, Dolet termine un magnifique éloge de Langeac par ces mots : « Laissez-moi ajouter que personne ne s’est montré plus obligeant et plus généreux pour les hommes de lettres » plus dévoué à tous les savants ou plus désireux de leur rendre service. »

Un tel prélat ne peut laisser en ruines son abbaye. Aussi lit-on dans la Gallia Christiana qu’il la restaure : eam restauravit, les deux seuls mots, beaucoup trop laconiques, qui nous renseignent sur son œuvre aux Écharlis. Quelle restauration y fait-il ? Si nous la jugeons d’après les autres œuvres de Langeac, elle doit être belle et faite sans parcimonie, et nous croyons, contrairement à Salomon, qu’il construit une église.

Une lithographie de Victor Petit[62], du commencement du xixe siècle, représente le portail de l’église des Écharlis. On y voit une haute porte ogivale surmontée d’une grande et magnifique rosace. De l’avis des archéologues, ce portail est du xve siècle. Or Langeac est le seul abbé qui fasse faire d’importants travaux au monastère. Il fait donc construire une magnifique église. « Celle du xiie siècle[63] a été édifiée à gauche du monastère et son entrée est a l’ouest ; la nouvelle est placée du côté opposé en dehors du carré des bâtiments ; l'entrée est au midi et l’autel au nord… ; à en juger par ses ruines, elle peut avoir 32 mètres de long sur 10 de large (l’ancienne église pouvait compter 75 × 20). »

Jean de Langeac n’a sans doute pas de chargé d’affaire aux Écharlis, car les actes, en général, sont au nom des religieux.

Le 20 juin 1531[64], Pierre Tanisse le jeune, âgé de 18 ans, donne aux moines tous ses biens pour être reçu dans la communauté. La même année[65], les religieux louent à quatre personnes 60 arpents de terre à la Prévanche (aujourd’hui les Quatre-Vents, à Villefranche), pour un bichet de froment, un bichet d’avoine, un sol (environ 0 fr. 60) de rente et un sol de cens par arpent, et une masure avec un arpent pour 20 sols (environ 12 fr.) et 10 chapons à Noël.

Les conditions des baux sont moins onéreuses. Néanmoins, un acte passé au nom de Langeac est un bail emphytéotique

ainsi que beaucoup d’autres, comme nous le verrons dans le papier terrier de 1776. Le 20 février 1536[66], cet évêque loue à J. Bertrand, sa femme, leurs enfants, les enfants de leurs enfants et pour 99 ans après ces trois vies, deux arpents de vigne au lieu dit « le Bois-des-Écharlis », à Appoigny, pour 15 sols tournois (environ 9 fr.) que Bertrand et ses successeurs devront payer à Branche, le lendemain de Noël[67]. Langeac ne figure pas dans un échange de petites pièces de terre fait neuf jours plus tard, le 29 février 1536[68], avec Pierre Mallet, demeurant à Villefranche.

L’évêque de Limoges, qui meurt le 28 juillet 1541[69], n’a point de difficultés avec les religieux. Il n’en est pas de même de son successeur, Guillaume Pellissier[70], évêque de Montpellier, aumônier ordinaire du roi, qui se conduit dans l’abbaye comme en pays conquis. De plus, de nouveaux malheurs fondent sur le monastère ; la Réforme, la Ligue et la Fronde.




  1. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  2. Voir la Famille de Dicy. On croit, dans le pays, que des trésors sont encore enfouis sous l’abbaye.
  3. Voir Gallia Christiana.
  4. Arch. Nat., J J, no 415, Trésor des Chartes.
  5. Arch. Nat., J J, n° 415.
  6. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  7. Gallia Ghristiana.
  8. H 665, liasse.
  9. Id.
  10. H 651, registre.
  11. H 648, liasse. Voir la Famille de Dicy.
  12. Par un accord de 1469, les moines donnent aux habitants de Villeneuve le droit d’usage dans les bois de Talouan et dans le reste du domaine. (H 651, registre.)
  13. Gallia Christiana. L’abbaye de Pontigny versa 100 florins d’or. Histoire de l’abbaye de Pontigny par l’abbé Henry. Nous ne savons quelle somme donna Félix.
  14. H 650, liasse.
  15. Jean Mautineurs, tabellion de la prévôté de Villeneuve, montre, le 22 mars 1416, à Pierre de Saint-Phalle, juge de Cudot, qui conteste aux religieux le droit de pâturage sur ses terres d’Arblay, la lettre de Catherine de Courtenay qui leur donne ce droit en 1300.
  16. Voir la Famille de Dicy, Les troupes anglaises pillent Fontainejean en 1422,
  17. Gallia Christiana.
  18. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  19. Le setier valait 4 minots et le minot 3 boisseaux.
  20. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  21. Id., ibid.
  22. H 660, liasse.
  23. H 653, liasse.
  24. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  25. H 660, liasse.
  26. Autres baux :
    le 14 juillet 1495, 3 arpents de pré, à deux sols parisis pour chaque arpent. Le preneur devra mettre ce pré en état dans 3 ou 4 ans (H 653, liasse);
    le 16 août 1495, à Jean Barré, une masure à Arblay d’un arpent environ et 25 arpents de terre ; pour la masure, 8 sols tournois et 2 poules et, pour les terres, 8 bichets d’avoine (H 653, liasse) ;
    le 7 septembre 1495, à Pierre du Feu, 20 arpents de terre à l’étang d’Arblay pour 6 bichets de froment, 6 d’avoine, une poule, 15 deniers tournois et, au choix des religieux, un quarteron de cire ou 20 deniers (H 653, liasse) ;
    le 29 septembre 1495, à Guillaume d’Arblay, 24 arpents de terre et 2 arpents 1/2 ; il payera comme le précédent (H 653, liasse) ;
    en 1497, à Jean Chevreul et à sa femme, 3 arpents de terre « en désert » à charge d’y bâtir une maison (H 660, liasse) ;
    le 11 mars 1498, à « Anthoine Barbarin », à Arblay, 6 arpents de pré (H 653, liasse) ;
    le 13 suivant, à Jean Chevreau, 6 quartiers de terre pour bâtir, à Arblay, et 26 arpents y attenants, moyennant, pour les 6 quartiers, 6 sols tournois et une poule et, pour les terres, 11 boisseaux de froment (H 653, liasse) ;
    le 22 octobre 1498, une masure de 6 quartiers et 24 arpents et demi de terre, à Jean Choureau : pour les 6 quartiers, 5 sols tournois et un chapon, et 12 deniers parisis par arpent (H 653, liasse) ;
    la même année, à Simon Houlliau, une mesure de 6 quartiers et 35 arpents de terre y attenants « de présent en boys et buissons » (H 660, liasse) ;
    le 27 décembre 1502, à Guille Branet, 5 arpents de terre au Clos-Villiers, sur le chemin de Villefranche à Sépeaux (H 659, liasse) ;
    en 1504, la moitié du moulin de Villefranche et, à Chaufournier, le moulin de Pincevin à Triguères H 660, liasse.
  27. H 660, liasse.
  28. H 665, liasse.
  29. Autres baux. Le 30 mars 1505, à Jean Chevalier, 13 arpents de terre, un jardin de deux arpents, la moitié d’une chambre, une étable, un jardin à Arblay ; pour les 13 arpents, 7 boisseaux de blé et 7 d’avoine, 3 sols tournois et une poule, pour le jardin, 10 sols tournois et une poule à la Saint-André. (H 653, liasse.)
    — Le 2 novembre 1500, à Jean Baré, 3 quartiers de terre à Arblay pour y construire une masure, 7 arpents de terre, une maison, trois pièces de terre de 6 arpents, 5 arpents et 1 quartier et demi pour 8 sols 6 deniers tournois de cens, deux poules, 7 bichets de grain, moitié blé, moitié avoine. (H 653, liasse.)
    — En 1511, les fermes de Vieux-Écharlis, de la Provenche, des Chevaliers, En 1512, a Étienne Lindé, serrurier à Villefranche, une pièce de terre de 5 arpents 3/4 aux Terres-Fortes, à condition d’y faire bâtir dans l’espace de dix ans, une maison convenable de 4 à 5 toises de long et de large, (II 660, liasse.)
    — Et à Quatrevaux et Guillemineau, une masure au Clos-Lourdeau, à charge d’y construire dans deux ans, une maison de 5 toises de long, couverte de tuiles. (H 600, liasse.)
    — Le 29 mars 1513, à François et Antoine Barbarin, 43 arpents de terre à Arblay. (H 653, liasse.)
    — Le lendemain, à Mathurin Barbarin, plusieurs pièces de terre et une masure à Arblay, moyennant, pour la masure, 2 sols tournois et une poule, et pour les terres, 2 bichets de blé et trois d’avoine. (II 653, liasse.)
  30. H 653, liasse.
  31. H 660, liasse.
  32. H 651, liasse.
  33. H 659, liasse.
  34. H 665, liasse.
  35. H 659, liasse.
  36. H 651, liasse.
  37. H 659, liasse.
  38. H 659, liasse.
  39. Id.
  40. Voir la Famille de Blondeau.
  41. H 650, registre.
  42. H 665, liasse.
  43. Arch, Nat., x²a 71. — Soc. des Se. de l’Yonne, coll. Chastellux.
  44. Id., x²a 77, — Id, ibid.
  45. Gallia Christiana, tome XII, p. 219.
  46. D’après Gaignières (Bibl. Nat., latin 17097 : Thibaud est abbé en 1162 ; Hubert, 6e abbé, 1186; Henry, 7e, 1191 ; Roger, 8e, 1194 ; Robert, 9e, 1198 ; Vital, 10e, 1212 ; Geoffroy, 11e, 1218 ; Hugues, 12e, 1229 ; Jean, 13e, 1233 ; Thi-bauld, 14e, 1244 ; Artaud, 15e, 1256 ; Ricard, 17e, 1268 ; Emalric, 18e, 1284 ; Albéric, 19e, 1292 ; Richard, 20e, 1300 ; Hervé, 21e, 1313 ; Guido, 22e, 1329 ; Michel, 23e, 1346 ; Garelanus, 24e, 1357 ; Baldeynus, 25e, 1373 ; Félix de Saint-Julien, 26e, élu en 1383 ; Rachel, 27e, 1388 ; Jean de Laignes, 28e, 1400 ; Jean de Loches, 29e, 1405 ; David Félix, 30e, 1412 ; Fr. Pierre, 31e, 1415 ; Jean de Ligny, 32e, 1425 ; Jean Després, 33e, 1429 ; Jean de Chastillon, 34e, 1452, déposé pour avoir vendu calice et vases d’église ; Jean de Beigneux, 35e, 1455 ; Pierre de Paris, 36e, 1456 ; Richard de Cornissel, 37e, 1482 ; Jacques Milon, 38e, 1505 ; Jacques Marin, 39e, 1512 ; Guillaume Bernard, 40e, 1520 ; Jean de Langhac, évêque d’Avranche, 41e, 1530 ; G. Pellicier, évêque de Montpellier, 42e, 1542 ; Pierre Toled, 43e, 1551 ; le cardinal du Bellay, archevêque de Bordeaux, 44e ; le cardinal d’Althamps, 45e, 1562 ; Maurice de Huot, 46e, 1570 ; Vespasien, cardinal de Gribaldi, 47e, 1577 ; Nicolas de Fer, 48e, 1582 ; René de Viault qui ruina beaucoup l'abbaye ; Buffevent, 49e ; René de ..., 50e ; Rob. de Courtenay, 51e, 1630; Roger de Harlay, 52e, 1647 ; Roger de Courtenay, 58e.
  47. H 651, registre.
  48. H 659, liasse.
  49. H 651, registre.
  50. Id.
  51. Id.
  52. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  53. H 651, registre.
  54. En 1522, pour subvenir aux frais de ses guerres, François 1er a besoin de sommes considérables. Il a recours à l’amortissement général des terres de mainmorte et afin d’abréger de longues formalités, il transige avec les ecclésiastiques des diocèses de Sens, Chartres, Meaux, Orléans, moyennant 63.000 livres tournois payées comptant. À la répartition, Sens fut taxé pour 20.000 livres qui se partagèrent entre tous les établissements religieux qu’il contenait. Fontainejean contribua pour 100 livres (1.200 fr.). (Jarossay, Histoire de l’abbaye de Fontainejean.) Les Écharlis auront dû probablement verser une somme semblable.
  55. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  56. Jarossay, Histoire de l’abbaye de Fontainejean.
  57. Archives de Bontin.
  58. Corps de cuirasse articulé de lames bien longues.
  59. Belle arme d’origine vénitienne dont la garde était dorée, la poignée de « nacque de perle », le pommeau plat enrichy de gravures de grand style ; sa lame courte et large était aussi souvent ornée de très belles gravures. (Archives de Bontin.)
  60. Coplet Christie, p. 37, cité par J. Guiraud, Histoire partiale, Histoire vraie, p. 236.
  61. J. Guiraud, Histoire partiale, Histoire orale, pp. 236 et 237.
  62. Cette lithographie appartient à M. Charles Hénault, entrepreneur de peinture à Paris, originaire des Lindets, hameau de Villefranche. M. Hénault en a donné un agrandissement à l’église de Villefranche.
  63. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis. L’église construite par Langeac fut en partie brûlée en 1552, puis restaurée. En 1711, elle n’avait besoin que de réparations à la toiture. (Étude de Villefranche.) Salomon dit donc à tort que l’abbaye n’avait point d’église.
  64. H 650, liasse.
  65. H 661, liasse.
  66. H 653, liasse.
  67. Le 23 janvier 1534, les religieux du diocèse portèrent à son entrée dans la ville, le cardinal de Bourbon, nommé archevêque de Sens, assis sur une chaise jusqu’à la porte de la ville où quatre barons les remplacèrent, comme c’était l’usage. Derrière lui venait un cortège composé de cardinaux et des évêques suffragants revêtus du rochet et montés sur des mules. Les abbés et plusieurs barons suivaient à cheval. (Jarossay, Histoire de l’abbaye de Fontainejean.)
  68. H 659, liasse.
  69. Gallia Christiana.
  70. Pelicier ou Pellicier.