Histoire des Abénakis/2/06

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CHAPITRE SIXIÈME.

établissement des abénakis à saint-françois.


Dès la première année de l’émigration des Abénakis en Canada, un certain nombre de ces sauvages remontèrent le Saint-Laurent, jusqu’au lac Saint-Pierre, et allèrent s’établir sur la rivière, qui porte aujourd’hui le nom de « rivière Saint-François »[1]. Ils remarquèrent dans cette rivière une grande quantité de plantes, qu’il appelaient « alsial » ; de là, ils la nommèrent alsigânteku, rivière aux alsials[2].

Ils remontèrent la rivière environ sept milles, et allèrent débarquer sur la rive est, à environ quarante arpents plus haut que le village actuel des Abénakis, où ils érigèrent leurs wiguams[3]. Ils demeurèrent en cet endroit jusqu’en 1685. À la suite de l’expédition contre les Iroquois, en 1684, les fièvres, que leurs guerriers avaient contractées sur les bords du lac Ontario, se répandirent parmi eux et en firent mourir plusieurs pendant l’hiver 1684–1685. Dans le cours de l’été suivant, effrayés par cette mortalité, ils abandonnèrent leur premier campement, et allèrent s’établir un peu plus bas[4], où ils demeurèrent pendant quinze ans.

On a trouvé en cet endroit, en différents temps et dernièrement encore, divers objets enfouis dans la terre, comme des fragments de haches et de calumets, des cendres, du charbon, des perles et autres choses. Ce qui prouve de la manière la plus évidente que les sauvages ont résidé en cette place.

Comme ces sauvages prenaient part à toutes les expéditions contre les Iroquois et la Nouvelle-Angleterre, le Gouvernement avait fait élever, sur le bord de la rivière, un petit magasin, où il avait fait déposer des armes et de la poudre à leur usage pour la guerre. Ce magasin subsista plus de trente ans. Il fut détruit vers 1730, par l’explosion d’un baril de poudre. Un nommé Véronneau, alors propriétaire ou gardien du magasin, fut tué avec un sauvage. Au moment de l’accident, la femme de Véronneau, occupée à faire un collier de wampum, était assise auprès du berceau de son enfant. L’édifice s’écroula sur elle ; cependant ni elle ni l’enfant ne reçurent de blessures.

Comme nos historiens ne parlent pas de la présence des Abénakis à Saint-François avant 1700, on nous demandera peut-être des preuves de la résidence de ces sauvages en cet endroît, avant cette époque. Nous en trouvons une bien évidente dans les régistres de baptêmes, mariages et sépultures de cette paroisse, régistres qui remontent jusqu’à l’année 1687. Les premiers cahiers de ces régistres, pour les années 1687, 1688, 1689, 1690 et autres, renferment un grand nombre de noms abénakis. Nous en citerons quelques uns, tels qu’ils sont écrits sur ces cahiers. « Anaoubano, Maoualoup, Micouambra, Ouitoucameouet, Couînamenant, Outamouescouit, Ouigiascouit, Mascosomani ; Malchigois ; Ouambourra ; Napaniril. » Ces noms ayant été écrits, la plupart, par un prêtre qui bien probablement ne savait pas la langue abénakise — M. Benoit Duplein, chanoine de la cathédrale de Québee — sont défigurés ; mais il est cependant facile de reconnaître qu’ils sont abénakis. Nous allons les mettre en regard de la véritable expression sauvage, et en donner la signification.

Anaoubano — Anahubano, celui qui avait pardonné ; qui avait chassé la haine de sa pensée.

Maoualoup — Maô8atap, qui était capitaine d’un parti de guerre.

Micouambra — Mik8ôdura, ce qui rappelle un évènement.

Ouitoucameouet — 8itsukamuat, qui aide un parti pour combattre.

Couinamenant — Kuninamihôt, qui voit de loin, qui a la vue longue.

Outamouesoouit — 8dami8askuit, qui a l’esprit croche, qui contredit toujours les autres.

Ouigiascouit — 8iguaskuit, qui est flexible comme l’écorce du bouleau.

Mascosomani — Matkôsumanni, qui porte longtemps ses habits sans les user.

Malchigouis — Matsigo8is, le petit méchant.

Ouambourra — 8ôbirra, celui dont les cheveux blanchissent.

Napaniril — Nebôniril, qui fait les choses adroitement.

Ainsi les régistres de Saint-François prouvent d’une manière bien évidente que les Abénakis résidaient en cette paroisse dès l’année 1687.

Le P. Jacques Bigot, dans sa relation de 1685, dit « que pendant l’hiver 1684-1685, il alla, accompagné de quelques jeunes gens, visiter les Abénakis qui résidaient sur la rivière Saint-François. » D’après ce document, il y avait donc des Abénakis en cet endroit dès l’année 1684.

La tradition nous a transmis un fait qui confirme ce que nous venons de dire sur ce sujet. Jean Crevier, premier seigneur de Saint-François, alla se fixer en cet endroit, vers 1680, et y établit une petite ferme. On rapporte que les Abénakis allèrent de suite le visiter, pour lui représenter qu’il s’établissait sur leurs terres. Crevier leur fit connaître ses droits sur cette seigneurie par les titres qu’il avait reçus en 1678. Les sauvages parurent d’abord mécontents, et on rapporte que le seigneur, pour les apaiser, leur donna du lait, autant qu’ils en désiraient. Ils furent satisfaits, dit-on, par cette politesse et continuèrent à visiter souvent la petite ferme.

Tout cela nous prouve, d’une manière bien claire, qu’un certain nombre d’Abénakis allèrent s’établir sur la rivière Saint-François dès la première année de leur émigration en Canada.

Voici quelle fut la desserte religieuse de ces sauvages, pendant la période 1680-1700. Jusqu’en 1687, ils furent visités de temps en temps par le P. Jacques Bigot. En 1687, M. Benoit Duplein, chanoine de l’église cathédrale de Québec, y fut envoyé. Il desservit les Français et les sauvages pendant deux ans. En 1689, le P. S. Dominique, Augustin Déchaussé, y passa quelques mois, et à l’automne de la même année, il fut remplacé par le P. Louis-André, qui y demeura deux ans. En 1691, M. de Saint-Claude passa quatre mois avec les sauvages ; puis la paroisse de Saint-François et la mission restèrent deux ans sans prêtre. Dans le mois de Mars 1693, le P. SaintLaurent Geudré, Récollet, arriva chez les Abénakis et y passe un mois ; puis il alla y passer encore quelques jours, dans le mois de Juin de la même année. De cette époque, la paroisse et la mission n’eurent pas de desservant jusqu’en 1698.

Les Iroquois, ayant fait une descente sur la paroisse de Saint-François en 1691, avaient brûlé le fort et l’église[5], après avoir tué presque tous les habitants. Après ce désastre, comme il ne restait presque plus de Français à Saint-François et comme les Abénakis étaient presque toujours absents, pour aller combattre contre les Iroquois ou les Anglais, on n’y envoya pas de missionnaire.

En 1698, les Iroquois n’inspirant plus de craintes sérieuses, quelques familles française allèrent s’établir à Saint-François et les sauvages retournèrent à leur village. Alors le P. Louis-André y fut envoyé comme missionnaire, et y demeura jusqu’en 1700, où il fut remplacé par le P. Jacques Bigot.

En 1700, tandis qu’on préparait les préliminaires du traité de paix avec les Iroquois, M. de Callière songea à établir sur la rivière Saint-François les Abénakis de Sillery et de la rivière Chaudière, afin d’y former une barrière contre les irruptions des Iroquois[6], dans le cas que ces barbares manqueraient à leurs engagements avec les Français.

Le P. Jacques Bigot, alors missionnaire des Abénakis, fut chargé de négocier l’affaire de donation de terres avec Madame Veuve Jean Crevier et son fils, seigneur de Saint-François, pour l’établissement de la nouvelle mission. Le seigneur consentit volontiers à céder une partie de ses terres, par un acte passé à Montréal, le 23 Août 1700, devant Maître Adhémar N. P. Cet acte est ainsi conçu.

« Par devant les notaires, garde-notes du Roy à Montréal en Canada, soussignés, Monseigneúr le Chevalier de Callière, Gouverneur et Lieutenan, Général pour le Roy en ce païs, et Monseigneur de Champigny, Conseiller du Roy en ses conseils intendant de justice, police et finances au dit païs, ayant pour le service du Roy et l’avantage de la colonie jugé à propos de faire établir sur la terre et seigneurie de Saint-François les sauvages Abnaquis et Sokoquis avec des missionnaires Jésuites pour l’exercice de la religion parmi les dits sauvages dont la plupart sont chrestiens, nos dits seigneurs ont présentement fait connoistre leur intention à Damoiselle Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, seigneur de la dite terre de Saint-François, tant en son nom que comme tutrice des enfants mineurs du dit défunt et d’elle, et à Joseph Crevier de Saint-François, réformé d’une compagnie de détachement de la marine, fils majeur des dits sieur et damoiselle Crevier à ce présent, lesquels m’y déférant ont par ces présentes concédé aux dits sauvages Abnaquis et Sokoquis et le révéérend Père Jacques Bigot, de la compagnie de Jesus, leur missionnaire à ce présent et acceptant pour eux, une demye lieue de terre de front à prendre au bout d’en haut de la dite seigneurie de Saint-François, des deux costés de la rivière sur toute la profondeur de la dite terre avec les Isles et Isletes qui sont sur la dite rivière par le travers de la dite demye lieue. Pour en jouir par les dits sauvages pendant tout le temps que la mission que les Pères Jésuites y vont établir pour les dits sauvages y subsistera. Et la dite mission cessante, la dite demie lieue présentement concédée en l’état que les dites terres seront alors, retournera à la dite damoiselle Crevier ès dits noms et au dit sieur son fils ou à leurs héritiers, pour leur appartenir comme auparavant le présent titre. Et en ce cas qu’il se trouve des terres sur la dite demye lieue où il y ait du foin qui ne soient point occupées par les dits sauvages, la dite damoiselle Crevier et le dit sieur son fils les pourront faire occuper pour leur profit, comme aussi s’il arrive que les dits sauvages abandonnent des terres qu’ils auront mises en valeur sur la dite demye lieue ne voulant plus les occuper, la dite damoiselle Crevier et le dit sieur son fils les pourront faire valoir à leur profit. Et en considération de la présente concession faite sans aucune charge de rente ou autre la dite damoiselle Crevier ès dit nom et le dit sieur son fils auront la liberté d’avoir une maison proche le fort des dits sauvages, pour laquelle et pour un jardin et un enclos ils reservent deux arpents de terre en superficie et de prendre le bois qui sera nécessaire pour construire la dite maison et pour le chauffage dans icelle, dans laquelle maison ils pourront faire faire et débiter aux dits sauvages du pain et autres denrées provenant des terres du païs sans qu’aucun autre François puisse avoir cette liberté sur la dite demye lieue, ni d’y faire aucun bâtiment, sinon les missionnaires pour leur logement et leur utilité. Et en cas que les habitations de Pierre et Jean Baptiste Gamelin se trouvent en tout ou partie sur la dite demye lieue, les dits sauvages n’y pourront rien prétendre, les cens et rentes que les dits Gamelin en payent demeureront à la dite damoiselle Crevier et au dit sieur son fils. Car ainsi a été convenu. Promettant, obligeant et renonçant etc.

« Fait et passé au dit Montréal, en l’hotel de mon dit seigneur le gouverneur l’an mil sept cent le vingt-troisième Aoust après midy et ont nos dits seigneurs gouverneur et intendant, la dite damoiselle Crevier et le dit sieur son fils et le dit Père Bigot signé avec les dits notaires. »

La même année, le seigneur de Pierreville céda aux Abénakis une demi-lieue sur sa seigneurie. Ces deux concessions comprenaient une étendue de trois milles de profondeur sur environ six milles de front.

Tel fut le domaine qui fut donné aux Abénakis en 1700 et qui leur appartient encore aujourd’hui. Dès l’automne de la même année, le P. Bigot transféra à Saint-François la mission de Saint-François de Sales de la rivière Chaudière, et la plupart des Abénakis allèrent s’établir dans la nouvelle mission.

Comme l’endroit où étaient les sauvages à Saint-François, depuis quinze ans, était bas et malsain, le Père jugea à propos d’établir sa mission dans une place plus élevée et plus saine. Il choisit pour cette fin le lieu où est encore actuellement le village des Abénakis, distant d’environ vingt arpents de l’ancien village. Cet endroit est le plus beau site de la rivière Saint-François. Du village sauvage, élevé à plus de quatre-vingts pieds au-dessus du niveau de l’eau, la vue s’étend au loin sur la rivière. De nombreuses et verdoyantes petites îles, semées çà et là dans la rivière, et les habitations canadiennes, bordant les deux rives, forment un coup d’œil fort agréable. Bien certainement on ne pouvait choisir un endroit plus agréable et plus avantageux sous tous rapports pour y établir une mission.

Le P. de Charlevoix visita cette place en 1721, et voici ce qu’il en dit. « Les Abénaquis sont présentement sur le bord de la rivière de Saint-François à deux lieues de son embouchure, dans le lac de Saint-Pierre. L’endroit est fort agréable, et c’est dommage, ces peuples ne goûtent pas les agrémens d’une belle situation, et des cabanes de sauvages, surtout d’Abénaquis, n’embellissent pas un pays. Le village est nombreux et n’est habité que par des chrétiens »[7].

Dès que les Abénakis furent établis à Saint-François, ils se mirent de suite à l’œuvre pour la construction de leur nouvelle église de Saint-François de Sales. Secourus par M. de Callière et par quelques uns de leurs amis de Québec et de Montréal, ils construisirent avec rapidité cette église, qui fut livrée au culte dès le printemps de l’année suivante, 1701. Alors le missionnaire put y déposer, avec pompe et solennité, la chemise en reliquaire qu’il avait apportée de France, en 1694, ainsi que la petite statue d’argent, envoyée aux Abénakis par les chanoines de Chartres.

La fête fut belle et solennelle. Les sauvages renouvelèrent leur consécration à la Sainte-Vierge, et promirent de faire chaque année, le jour de l’Assomption, une procession où la statue qu’ils venaient de recevoir serait portée.

La première église des Abénakis de Saint-François fut placée à peu près à l’endroit où est l’église actuelle[8]. Elle était en bois et avait soixante pieds de long sur trente de large, comme presque toutes les églises des missions d’alors des P. P. Jésuites.

Le missionnaire ayant reçu beaucoup de présents pour cette nouvelle mission, bientôt cette église fut ornée de tableaux, et pourvue de vases sacrés et d’ornements sacerdotaux fort riches. On reçut même de France de magnifiques dons. On conserve encore dans cette mission un devant d’autel brodé en laine, qui fut fait par une dame de la Cour de Louis XIV. C’est le seul objet qui fut sauvé de l’incendie de 1759.

Il nous a été impossible de constater le nombre d’Abénakis qui allèrent s’établir à Saint-François en 1700. Si du moins nous avions pu consulter les régistres de cette époque, nous nous serions formé, par le nombre des baptêmes et des sépultures, une idée fort approximative de la population de ces sauvages ; mais malheureusement ces régistres, séparés de ceux des Français depuis 1700, ont été brûlés en 1759.

Cependant, une tradition nous apprend que le P. Bigot partit de Québec avec 1,500 guerriers abénakis, qu’il en plaça 500 à Bécancourt et qu’il arriva à Saint-François avec 1,000 guerriers. Ceci est évidemment exagéré ; car d’après tout ce que nous avons vu à ce sujet, il nous paraît bien constaté que la mission de Saint-François n’a jamais renfermé 1,000 guerriers. Cependant il y a certainement quelque chose de vrai dans cette tradition. Nous croyons que, dans la suite des temps, on a pris le nombre des âmes pour celui des guerriers. Ainsi, ce nombre de 1,500 était trés-probablement celui de la population totale. Au reste, ce nombre de 1,500 âmes paraît conforme à ce que dit le P. J. Bigot dans ses relations, où il nous fait entendre qu’il avait environ 500 âmes à Saint-Joseph de Sillery et le double de ce nombre à Saint-François de Sales.

Ainsi il est donc très-probable qu’on plaça 500 sauvages à Bécancourt et 1,000 à Saint François, y compris les femmes, les enfants et les infirmes.


  1. Cette rivière a reçu son nom de la paroisse de Saint-François, établie en 1687. Quelques uns ont pensé que ce nom vient de la famille des Saint-François. C’est une erreur. Cette famille a reçu elle-même ce nom de la paroïsse de Saïnt-François ; son véritable nom est « Crevier ». La rivière a porté le nom de Saint-François avant la famille Crevier.
  2. M. l’abbé L. Provancher, si connu pour ses connaissances en botanique, a eu l’obligeance de nous adresser la note suivante touchant les principales plantes qui poussent dans la rivière Saint-François.

    « La plupart des plantes dont vous me parlez sont, je pense, des graminées, à l’exception toutefois de celles qui sont armées de longs fils s’étendant sur l’eau. Ces dernières sont des Potamots de la famille des Naïadées. Je sais d’ailleurs que les différentes espèces de Potamots se trouvent en grande quantité dans votre rivière.

    « Quant à l’utilité et aux vertus particulières de ces plantes, je ne saurais vous en dire grand chose, car il faudrait pour parler sûrement déterminer l’espèce de chacune. La Triganie aquatique que nos gens appellent folle-avoine se trouve en grande quantité dans la rivière Saint-François, outre qu’elle est l’aliment d’une infinité d’oiseaux aquatiques, elle fournissait encore autrefois une nourriture saine et riche aux anciens sauvages, comme on le trouve mentionné dans Charlevoix et autres, Quelques auteurs lui ont donné le nom de riz du Canada. »

    Les plantes que les Abénakis nomment « alsial » sont celles qui sont armées de longs fils s’étendant sur l’eau ; comme le dit M. l’abbé Provancher, elles sont des Potamots de la famille des Naïadées.

  3. L’endroit où les Abénakis s’établirent en premier lieu, sur la rivière Saint-François, est la terre qui fut possédée plus tard par Joseph Gill, père de M. l’abbé L. Gill, actuellement curé des Grondines.
  4. L’endroit où les Abénakis s’établirent, en 1685, est la terre qui fut possédée plus tard par Thomas Gill, père d’Ignace Gill, qui fut député au Parlement par le Comté d’Yamaska.
  5. On lit sur le régistre de 1691 « qu’un nommé Jullien Lafontaine, tué par les Iroquois, fut inhumé à l’endroit où était située l’église brûlée par ces sauvages. »
  6. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 51.
  7. Le P. de Charlevoix. Journal Hist. d’un voyage de l’Amérique. Vol. V. 178.
  8. Les Abénakis de Saint-François ont eu trois églises. La première, construite en 1700-1701, fut incendiée en 1759, la seconde fut aussi incendiée en 1816, et la troisième est celle qui existe actuellement.