Histoire des Abénakis/2/12

La bibliothèque libre.

CHAPITRE DOUZIÈME.

les abénakis en canada et en acadie. — missions de pentagoët et de norridgewock (1689-1724.)

1713-1726.


À la suite du traité d’Utrecht, tout présageant une longue paix pour la Nouvelle-France, les Abénakis déposèrent les armes, qu’ils avaient tant illustrées par une suite de combats, de plus de vingt-cinq ans. M. de Vaudreuil profita de cette paix pour aller en France, où il passa deux ans. Il revint en Canada, en 1716, apportant la nouvelle de la mort de Louis XIV, arrivée l’année précédente, et celle de l’avènement de Louis XV sur le trône de France.

La nouvelle de la mort de Louis XIV affligea profondément les Abénakis ; car ces sauvages aimaient ce grand roi, qui, plus d’une fois, leur avait donné des marques de confiance et d’affection. Monseigneur de Laval, que le roi affectait d’appeler son cousin, plusieurs gouverneurs du Canada, entr’autres le Comte de Frontenac et M. de Vaudreuil, et les missionnaires avaient parlé avantageusement en France de ces sauvages ; ils avaient fait connaître leur courage, leur piété et leur fidélité aux Français. Le roi, pour récompenser ces pieux et fidèles alliés, leur avait envoyé plusieurs présents.

Aussitôt après son retour de France M. de Vaudreuil profita du temps de paix où se trouvait le Canada pour travailler avec activité à réparer le mal que les guerres y avaient causé. Il conduisit avec activité les négociations avec les Iroquois. Il réussit à désarmer ces sauvages, à les détacher entièrement des Anglais et à les convaincre enfin que leur intérêt exigeait qu’ils demeurassent toujours dans la neutralité, dans les luttes qui pourraient survenir plus tard entre les Français et les Anglais. Il encouragea les Canadiens à se livrer à l’agriculture, qu’ils avaient négligée depuis tant d’années. Le commerce fut aussi un des principaux objets de sa sollicitude. L’éducation de la jeunesse ne fut pas oubliée. On plaça, en différents endroits du pays, des maîtres d’école, pour venir en aide aux Jésuites et aux Récollets dans l’accomplissement de cette charge importante.

Les Abénakis voyaient avec bonheur ces améliorations et ces progrès dans le Canada ; car le bien qui en découlait allait jusqu’à eux, et M. de Vaudreuil s’occupait aussi à améliorer la condition de ces valeureux guerriers. Ils s’estimaient donc heureux et espéraient jouir longtemps du bienfait de la paix, lorsqu’ils furent invités à reprendre les armes pour aller au secours de leurs frères de l’Acadie, parceque les Anglais envahissaient leur territoire.

Après le traité d’Utrecht, l’Angleterre garda l’Acadie, mais elle ne réclama pas les établissements qui se trouvaient le long de la Baie de Fundy et jusqu’à la rivière Kénébec. Les Français conservèrent leurs possessions sur la rivière Saint-Jean, et s’y fortifièrent.

Cependant, les Anglais crurent que les Abénakis de la rivière Kénébec se soumettraient volontiers à eux, et leur permettraient de faire des établissements sur leur territoire. C’était une chose fort importante pour eux ; car ils tenaient plus à la soumission de ces sauvages qu’à celle des Iroquois. Ils croyaient avoir pris, dans le traité d’Utrecht, toutes les mesures nécessaires pour acquérir la souveraineté de ce pays. L’article XII de ce traité portait que le roi de France cèdait à la reine d’Angleterre « l’Acadie, ou Nouvelle-Écosse, en entier, conformément à ses anciennes limites, comme aussi la ville de Port-Royal, alors appelée Annapolis Royale, et généralement tout ce qui dépendait des dites terres et îles de ce pays. »

Dès que le gouverneur de la Nouvelle-Angleterre eût reçu ce traité, il se hâta de le communiquer aux Abénakis. Mais il n’osa tenter de les réduire par la force, car il connaissait la valeur de cette nation et savait que les Anglais n’en étaient pas aimés. Il commença donc par agir avec prudence et ménagement à leur égard, et se contenta de leur dire d’abord que sa juridiction s’étendait sur leur territoire[1].

Bientôt, un Anglais demanda aux sauvages la permission de placer un magasin sur la rivière Kénébec, pour y faire la traite avec eux, promettant de leur vendre les marchandises à meilleur marché qu’il ne les payaient à Boston. Les sauvages, trouvant un avantage dans cette proposition, y consentirent. Peu de temps après, la même permission fut encore accordée à un autre Anglais, qui offrait aux sauvages des conditions encore plus avantageuses. Ces permissions enhardirent les Anglais ; et bientôt, plusieurs s’établirent sur le Kénébec, sans la permission des sauvages.

Les Abénakis ne parurent pas d’abord s’en occuper, car ils n’apercevaient pas le piége qu’on leur tendait. Mais, en 1716, se voyant environnés de forts anglais, ils ouvrirent les yeux et commencèrent à s’apercevoir qu’on voulait s’emparer petit-à-petit de tout leur territoire. Ils demandèrent alors aux Anglais, de quel droit ils s’établissaient ainsi sur leurs terres, et y élevaient des forts. On leur répondit que le roi de France avait cèdé leur pays à l’Angleterre[2].

Les Abénakis ne répliquèrent rien aux Anglais, mais ils envoyèrent aussitôt des députés auprès de M. de Vaudreuil, pour savoir la vérité sur ce sujet. Le gouverneur répondit que le traité d’Utrecht ne faisait aucune mention de leur pays. Les sauvages furent satisfaits de cette réponse, et décidèrent de chasser les Anglais de leur territoire[3].

Avant de raconter la lutte qui suivit cette résolution, nous donnerons quelques détails sur les missions abénakises de l’Acadie : celles de Pentagoët et de Norridgewock.

Vers 1689, les P. P. Jésuites, encouragés par les merveilles qui s’opéraient parmi les Abénakis du Canada, résolurent d’établir de nouvelles missions parmi ceux de l’Acadie, abandonnés depuis trente ans et vivant alors dans les ténèbres de l’ignorance. Le P. Vincent Bigot fut envoyé à Pentagoët, accompagné de son frère, le P. Jacques Bigot, qui laissa pour quelque temps sa mission de Saint-François de Sales de la rivière Chaudière.

Ces deux missionnaires réunirent un grand nombre d’Abénakis dans le fort du Baron de Saint-Castin. Ils y bâtirent une église de soixante pieds de long sur trente de large, et une maison pour la résidence du missionnaire.

Le P. Jacques Bigot après une courte résidence à Pentagoët, revint a sa mission du Canada. Le P. Vincent demeura deux ans en Acadie, puis revint en Canada pour remplacer son frère, qui partait pour France. Il fut remplacé à Pentagoët, alternativement, par les P. P. de la Chasse, Bineteau, M. Thury[4], et autres. Il retourna en Acadie, en 1701, et écrivit alors une relation pour rendre compte des progrès du christianisme chez les sauvages de Pentagoët. On voit par cette relation que les Abénakis de l’Acadie ne le cèdaient en rien, à cette époque, à ceux du Canada, sous le rapport de la piété et de la ferveur.

« Une des preuves les plus sensibles », dit le Père, que j’aye de la tendresse de l’amour que nos chers néophytes ont pour nostre Seigneur sont les fréquentes et longues visites qu’ils lui rendent au S. Sacrement. Je le vois tous les jours depuis bien des années avec la mesme consolation et le mesme plaisir, que si ce m’estoit un spectacle tout nouveau. En hyver aussi bien qu’en été, dès le grand matin, l’on voit ces fervents chrestiens venir offrir au Sauveur les premices de leurs actions, et quelques uns s’entretenir très-longtemps avec lui. Les enfants mesme, attirés par l’exemple des grandes personnes, le pratiquent exactement, et surmontent l’inclination que l’on a à cet âge pour dormir, afin de lui rendre aussi leurs devoirs. Que si le sommeil l’emporte quelquefois à son tour, et qu’ils s’endorment dans la chapelle, leurs parens les éveillent et leur reprochent leur lâcheté et leur peu de ferveur à rendre à Dieu leurs adorations. Je prendrois souvent le parti de ces petits innocens si je ne craignois de scandaliser ceux qui les éveillent. Quoiqu’ils assistent à la prière du soir et qu’ils en fassent une seconde dans leurs cabannes avant que de se coucher, ils ne seroient pas contens s’ils ne venoient encore rendre visite à nostre Seigneur dans la chapelle. Ce sont comme des processions continuelles d’allans et de venans, et cela se fait avec tant de recueillement qu’il est aisé de juger par leur extérieur de la ferveur de leur foi et de leur amour. Qu’ils aillent à leur travail ou qu’ils en reviennent, ils se font une loy de le salver dans sa sainte maison et de lui offrir leur travail. Les jours de festes qui sont des jours de prières pour eux, il y en a qui en passent la plus grande partie auprès du S. Sacrement, s’y entretenant et s’y occupant uniquement de Dieu, sans aucun ennuy, puisqu’il n’en peut y avoir dans ces aimables conversations, où il fournit sans doute à ces âmes ferventes de quoy l’entretenir de la manière qu’il veut…

« La vie fervente d’un grand nombre de nos néophytes, sans en excepter mesme les enfans, dont la ferveur et l’amour souvent ne cèdent rien à l’amour et à la ferveur des personnes plus avancées en âge, me paroit un spectacle digne des Anges et de Dieu mesme. C’est une application continuelle à lui plaire dans leurs actions, à penser à nostre Seigneur et à la Vierge, sans que leur travail et leurs applications soient capables de les en distraire. Elle est devenue si naturelle à la pluspart qu’elle répand un air de douceur sur tout ce qu’ils font, ce qui me paroit une marque infaillible de celle qui remplit leurs cœurs »[5].

Ces bons chrétiens menaient une vie innocente et vertueuse. Ils veillaient tellement sur eux qu’ils ne commettaient que des fautes très-légères. Ils regrettaient sans cesse la vie qu’il avaient menée avant leur baptême. Ils en concevaient une si grande douleur qu’ils versaient souvent des larmes.

Un Chef alla un jour visiter les Anglais et eut avec eux un long entretien sur la religion. Ce brave chrétien confondit ces hérétiques, qui ne purent lui répondre. « Je les ai défiés, » disait-il au Père, « de trouver la moindre chose tant soit peu défectueuse dans ma religion, et je leur ai reproché que leur religion n’était pas une vraie religion, que c’était une multitude de religions, que la plupart d’eux vivaient comme des gens qui n’en ont point, leur ajoutant que je les connaissais, ayant été dans ma jeunesse presque toujours chez eux. À l’égard du culte des Saints, surtout de la Sainte-Vierge, je lui montrai que Dieu lui fait entendre nos prières et qu’elle les écoute. Vous me connaissiez, leur ai-je ajouté, j’ai été un des plus grands ivrognes qui fut jamais. Dieu a eu pitié de moi, je ne le suis plus depuis bien des années, et je défie quiconque, depuis ma conversion, de me pouvoir reprocher d’avoir goûté vin ou eau-de-vie. À qui en suis-je redevable ? À ma Sainte-Dame la Mère de Jésus. Ce fut à elle que je m’adressai dans l’extrême faiblesse où je me sentais pour vaincre une habitude invétérée d’ivrognerie ; je l’ai cependant vaincue avec son secours, et après cela dites ce que vous voudrez, vous autres Anglais, que les Saints ne nous entendent pas, qu’il est inutile de nous adresser à eux et à la Mère de Dieu, je ne vous crois pas. Vous êtes des menteurs ; mon expérience me l’apprend. Sachez que j’aimerai et bénirai la Sainte-Vierge jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je suis sûr même qu’elle me sait bon gré et qu’elle me récompensera de ce que je la défends contre vous »[6].

On eût dit que ce bon Chef, en racontant au Père cette entrevue, se croyait encore aux prises avec les Anglais, car il mêlait à son récit toute l’ardeur d’un brave guerrier prenant les armes pour défendre sa foi.

La fête de Noël était un temps très-précieux pour ces sauvages. Ils désiraient et attendaient toujours cette solennité avec impatience. Quelquefois, ils partaient du lieu de leur chasse pour venir assister à cette fête. Ils passaient toute la nuit de Noël à prier dans l’église. « Je ne sçaurois dire, » écrit le Père, « toutes les marques de tendresse qu’on donne au Sauveur naissant dans la crèche, pendant tout ce saint temps. Peut-être ceux qui se sentent le moins attendris à la vue de ce mystère d’amour et de douceur seroient touchés de voir les effets qu’il produit dans ces pauvres barbares » [7].

Pendant l’hiver, 1700-1701, l’affreuse maladie du scorbut se répandit parmi les sauvages. Le nombre des malades devint si grand « que tout le village était un vrai hopital », dit le Père. « Ce qui me consolait dans l’extrême compassion que j’avois souvent de ces pauvres malades c’est leur patience, c’est une égalité d’esprit charmante, c’est une résignation si parfaite à la volonté de Dieu, qu’on ne peut rien ce semble imaginer au delà. Toujours contens, toujours gais, toujours parlant de la mort de manière à en faire envie. Ce qui me surprend, c’est que de jeunes femmes, de jeunes enfans soient capables de cette résolution. C’est ce me semble une marque très-évidente de la paix de leur conscience et de l’innocence de leur vie, qui leur ôtent tout sujet d’appréhender les suites de la mort » [8].

Plusieurs de ceux qui n’avaient pas été atteints par cette maladie désiraient de l’être, afin de souffrir comme les autres. L’amour de ces bons chrétiens pour les souffrances était tel que quelquefois ils se plaignaient de ce que Dieu ne les jugeait pas dignes de souffrir. « Il n’y aura donc que moi », dit un jour une fervente chrétienne, « qui n’aurai point de part aux souffrances de mon Jésus. Je ne saurais m’empêcher de porter envie à tous ces malades. Lorsque j’entre dans leurs cabannes pour leur rendre visite, je leur envie leur bonheur, je dis en moi-même : que vous êtes heureux, vous autres vrais amis de Jésus, puisque vous êtes les compagnons de ses souffrances ? » [9].

Un jeune homme avait un affreux mal au bras, depuis deux ans. Les chairs en tombaient par lambeaux. Un jour, pressé par la violence de la douleur qu’il endurait, il versait quelques larmes. Le missionnaire, touché de compassion, cherchait à le consoler. Alors, le jeune homme, faisant un grand effort pour surmonter sa douleur, essuie ses larmes et dit d’une voix assez forte, mais qui marquait néanmoins combien il souffrait : « Ne crois pas, mon Père, parce que je verse des larmes, que je sois peu content de souffrir. Jésus voit mon cœur, et il sait bien, malgré les larmes que je verse quelquefois contre mon gré, que je veux parfaitement ce qu’il veut : lorsque je vois tous les jours sortir des os de ma main et de mon bras, je me console sur l’avenir, et je me dis à moi-même : lorsque je verrai mon Jésus je serai exempt de tous ces maux, je n’aurai plus rien à souffrir »[10].

Ce courageux jeune homme mourut en prédestiné, entre les bras de son missionnaire. La mort de ce jeune homme, qui arriva le lundi de Pâques, fut suivie, dès le lendemain, de celle d’une jeune femme de vingt ans. Cette mort ne fut pas moins édifiante que la précédente. Le Père exhortait la malade à lever souvent les yeux au ciel, afin d’obtenir quelqu’adoucissement à ses douleurs. « Ah ! mon Père, » reprit-elle, « bien loin de chercher du soulagement à mes maux, je demande du meilleur de mon cœur à Jésus qu’il les augmente, afin qu’au moins, pendant qu’il souffre et qu’on honore ses souffrances, je souffre aussi avec lui »[11].

« Toute ma peine », dit le Père, « lorsque j’écris ceci, est de ne pouvoir dire les choses comme je les vois, ne doutant nullement que ceux qui n’en sont point touchés les voyant sur le papier, ne le fussent extrêmement s’ils en étoient eux-mesmes témoins »[12].

Il y avait alors dans cette mission un vieillard, fort avancé en âge, et devenu aveugle depuis un an. C’était le plus beau naturel que le Père n’eût jamais rencontré chez les sauvages ; il était en outre rempli d’esprit et de bon sens. Il ne connaissait pas le chagrin. Il priait tout le jour, et, comme son grand âge l’empêchait de dormir, il priait encore pendant la nuit. Il était si plein de Dieu que sa parole avait une onction toute particulière. Le missionnaire assure qu’il ne sortait jamais lui-même du wiguam de ce saint vieillard sans se sentir rempli d’une sainte joie.

Un jour que le Père lui parlait de son habitude à prier si longuement, il répartit : « Que ferais-je autre chose, mon Père, que de penser à Jésus et à Marie, qu’à m’occuper du désir de les voir ? Voilà tout ce que je puis faire ; aussi, est-ce mon occupation continuelle nuit et jour. Ah ! mon Père, qu’il est vrai que le christianisme remplit le cœur d’une solide joie ! Je vois ma mort proche, elle ne m’effraie point. Jésus aura pitié de moi. Voilà le sujet de ma joie. J’aurais souhaité au temps de la passion de mourir avec Jésus en croix, si je n’avais appréhendé de prévenir sa volonté en souhaitant de mourir avant le temps qu’il m’a marqué »[13].

Ce vieillard était autrefois grand harangueur, et il avait conservé sa grande facilité à parler. Le missionnaire se plaisait toujours à l’entendre, chaque jour, témoigner à Dieu sa reconnaissance ; ce qu’il faisait toujours d’une manière éloquente.

Il mourut le jour de l’Assomption, 1701. Après sa mort, son visage paraissait riant et beau comme celui d’un homme qui dort d'un doux sommeil.

Tels étaient les chrétiens de Pentagoët.


  1. Le P. de Chalevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol, IV. 108 — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 938.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. Franc. Vol, IV. 111, 112.
  3. Idem. Vol, IV. 112.
  4. M. Thury était un prêtre séculier. Le P. de Charlevoix dit « qu’il était un bon ecclésiastique et un zélé missionnaire. »
  5. Relation du P. Vincent Bizot. 1701. 5 — 8.
  6. Relation du P. Vincent Bigot. 1701. 8, 10.
  7. Relation du P. V. Bigot. 1701. 11.
  8. Relation du P. Vincent Bigot. 1701. 11, 12.
  9. Relation du P. Vincent Bigot. 1701. 17.
  10. Relation du P. Vincent Bigot. 1701. 18.
  11. Relation du P. Vincent Bigot, 1701. 22.
  12. Idem. 1701, 20.
  13. Relation du P. Vincent Bigot. 1701. 32, 33.