Histoire des Abénakis/2/16

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CHAPITRE SEIZIÈME.

les abénakis à la bataille de la monongahéla. etc.

1755.

Tandis que la guerre et l’incendie transformaient en déserts le pays de l’Acadie, Braddock faisait ses préparatifs pour aller chasser les Français de la vallée de l’Ohio. Il se mit en marche, avec une armée de 2,200 hommes. Comme il ne pouvait avancer que fort lentement, à travers les forêts et les rivières, il laissa 1,000 hommes, sous les ordres du colonel Dunbar, et prit les devants, avec le reste de son armée. Le 9 Juillet, de grand matin, il traversa la rivière de la Monongahéla, à environ quinze milles du fort Duquesne, et s’avança rapidement de l’autre côté de la rivière. À midi, il n’était qu’à dix milles du fort français, dans une plaine unie, d’un demi-mille de large.

M. de Contrecœur, commandant du fort, avait été informé, dès le matin, que les Anglais n’étaient qu’à six milles. Il résolut aussitôt d’envoyer M. de Beaujeu pour attaquer l’ennemi sur la route. M. de Beaujeu sortit du fort, avec 100 soldats, 200 Canadiens et 600 à 700 sauvages, dont près de 200 étaient des Abénakis : bientôt, il rencontra les ennemis, et, sans perdre un instant, fit ouvrir sur eux un feu si vif que leur avant-garde fut repoussée. Ce mouvement lui donna le temps de ranger son armée en bataille. Il plaça les Canadiens sur la route, et mit les Abénakis et les autres sauvages en avant, chaque côté de la route, les disposant de manière à former un demi-cercle.

Les Anglais, revenus de leur surprise, se remirent en route. Lorsqu’ils ne furent qu’à une petite distance des Canadiens, les sauvages se précipitèrent sur eux et les assaillirent d’une grêle de balles. Bientôt, la confusion se mit dans les rangs des ennemis ; mais, l’ordre s’étant rétabli parmi eux, ils commencèrent à tirer. Ce fut alors que M. de Beaujeu fut tué. Dumas le remplaça et se jeta avec impétuosité sur l’ennemi. Le combat devint très-violent. Enfin, les Anglais, pressés par un feu meurtrier, tombèrent dans une confusion complète. Ils tiraient alors au hasard, tuant leurs camarades et leurs officiers. Les Abénakis et les Canadiens se précipitèrent la hache à la main sur eux, les mirent en fuite de toutes parts, et en firent un grand massacre. Ceux qui ne tombaient pas sous leurs haches se précipitaient dans la rivière Monongahéla, et s’y noyaient[1].

Braddock, après avoir eu trois chevaux tués sous lui, fut blessé mortellement. Il expira quatre jours après.

Les Anglais perdirent dans cette bataille près de 800 hommes. Vingt-six officiers furent tués, et trentesept blessés. Les Français ne perdirent qu’une trentaine d’hommes, soldats et sauvages, et trois officiers[2].

La nouvelle de la défaite de Braddock jeta la crainte et la consternation dans les colonies anglaises. Les colons croyaient déjà voir les Abénakis sortir des forêts pour venir piller et détruire leurs établissements. L’épouvante était telle que les prédicateurs furent obligés de monter dans les chaires, pour rassurer et calmer le peuple.

La victoire de la Monongahéla assura aux Français la possession de la vallée de l’Ohio, pour cette campagne, et leur donna une nouvelle preuve du courage et de la valeur de leurs fidèles Abénakis.

Pendant que les Français repoussaient les Anglais dans la vallée de l’Ohio, Johnson et Shirley se mettaient en marche pour aller attaquer les forts Saint-Frédéric et Niagara.

Nous avons vu que Dieskau s’était placé sur le lac Champlain. Ce fut là qu’un grand nombre d’Abénakis et d’autres sauvages vinrent le rejoindre, au commencement de Septembre. Il apprit bientôt que Johnson était sur le lac Saint-Sacrement, avec 2,500 hommes, qu’il s’y retranchait, et qu’il attendait encore d’autres troupes. Il résolut d’aller l’attaquer avant l’arrivée de ce renfort de troupes. Il plaça les Canadiens sous les ordres de M. de Repentigny, et les sauvages, sous ceux de M. le Gardeur de Saint-Pierre, réservant pour lui-même le commandement des troupes règlées ; puis, il partit pour le lac Saint-Sacrement, laissant la moitié de son armée au fort Saint-Frédéric, pour assurer sa retraite au cas d’un échec.

Les Abénakis et les Canadiens murmurèrent fortement à l’égard de cette division de l’armée. Ils représentèrent à Dieskau qu’ils se trouvaient trop faibles pour aller attaquer 2,500 Anglais, et peut-être un plus grand nombre. Mais Dieskau n’écouta pas ces sages remarques, et persista dans sa résolution, malgré que M. de Vaudreuil lui eût expressément recommandé de n’attaquer l’ennemi qu’avec toutes ses forces réunies. Il voulait remporter une victoire plus éclatante que celle de la Monongahéla. Cette ambition fut la principale cause de sa perte[3].

Dieskau se mit donc en marche, avec 1,500 hommes seulement, y compris les Abénakis et les autres sauvages. Bientôt, il rencontra un parti d’ennemis, d’environ 800 hommes, qu’il mit à la disposition des sauvages. Les Abénakis se jetèrent sur ces ennemis, et les dispersèrent en un instant[4].

Pour éviter les Anglais, Dieskau prit la voie de l’eau. Il tint sa marche secrète, mais la précipita. Il remonta sur des bateaux jusqu’à la Baie du Sud (South Bay), un peu plus haut que l’endroit nommé actuellement Whitehall. De là, il se dirigea sur le portage, et, le 7 Septembre au soir, il était sur le bord de l’Hudson, à trois milles d’un parti anglais, réfugié dans le fort Édouard, qu’on venait d’élever. Il avait le dessein d’attaquer ce parti dès le lendemain matin ; mais les Abénakis, déjà fort mécontents de ce qu’on avait laissé à Saint-Frédéric la moitié de l’armée, déclarèrent hautement qu’ils ne combattraient pas, parceque le fort Édouard était situé sur le territoire anglais ; mais qu’ils étaient prêts à marcher contre Johnson, établi sur le territoire français. Les Canadiens appuyèrent l’avis des Abénakis[5]. Le général fut obligé de renoncer à son dessein d’aller attaquer le fort Édouard, et, le lendemain, il se mit en marche vers le camp de Johnson, éloigné d’environ quinze milles.

Johnson, qui avait appris que Dieskau devait attaquer le fort Édouard, avait envoyé, dès le matin, 1,200 hommes, sous le commandement du colonel Williams, pour se mettre en embuscade sur la route des Français. Dieskau fut informé de l’approche de ce détachement, à quatre milles du camp de Johnson. Il disposa alors ses troupes pour l’attaquer, plaça les sauvages en avant, chaque côté de la route, avec ordre de se coucher ventre-à-terre dans le bois, et de n’attaquer l’ennemi que lorsque le feu serait commencé. Mais les sauvages, trop ardents pour le combat, se découvrirent avant le moment indiqué, et furent aperçus des Anglais. Néanmoins, Dieskau ordonna aussitôt l’attaque. Dès le commencement du combat, le commandant des sauvages, le Gardeur de Saint-Pierre, fut tué. Alors les Abénakis s’élancèrent sur l’ennemi et combattirent avec fureur, pour venger la mort de leur Chef[6]. Les Anglais furent bientôt mis en déroute, après avoir perdu beaucoup de monde. Les Abénakis poursuivirent l’ennemi la hache à la main. Johnson envoya aussitôt un autre détachement au secours du premier, mais, ne pouvant résister à l’impétuosité des Abénakis et des Canadiens, ce détachement recula et prit bientôt la fuite[7].

Dieskau désirait profiter du désordre où se trouvaient les Anglais pour continuer sa marche, au pas de course, et entrer avec les fuyards dans le camp de Johnson ; mais ses troupes étaient trop fatiguées pour exécuter un projet si hardi. Les Abériakis étaient encore plus fatigués que les soldats. Ils avaient marché depuis le matin au côté de la route, à travers la forêt et d’épaisses broussailles. La fatigue de cette marche difficile et le rude combat qu’ils venaient de supporter les avaient complètement épuisés. Aussi, la plupart refusèrent d’aller plus loin[8]. Ils s’arrêtèrent pour recueillir leurs blessés et se reposer un peu. Les Chefs sauvages murmurèrent hautement contre le général, et firent arrêter plusieurs de leurs guerriers qui voulaient continuer la marche. Le Chevalier de Montreuil, qui assistait à cette expédition, écrivit à ce propos « que la moitié des sauvages et des Canadiens s’en tinrent à leur première victoire »[9].

Dieskau, vu la mésintelligence qui existait entre lui et ses troupes, eut probablement mieux fait de s’en tenir, lui aussi, à cette première victoire. Cependant, il continua sa marche, et arriva près des retranchements de Johnson, vers 11 heures du matin, n’ayant avec lui que 700 à 800 hommes.

Vers 11 heures et demie, les Français attaquèrent résolument les retranchements de Johnson. Après un feu bien nourri, ils s’élancèrent avec impétuosité pour entrer dans les retranchements. Plusieurs y pénétrèrent, mais ils furent forcés de reculer. Bientôt, ils reprirent l’assaut avec une nouvelle ardeur, et combattirent jusqu’à 2 heures, où ils furent encore repoussés.

Pendant ce temps, un certain nombre d’Abénakis et de Canadiens arrivèrent au champ de bataille. Ils comprirent de suite que les tentatives du général étaient inutiles, et qu’il lui était impossible de résister avec si peu de forces à la formidable artillerie des Anglais[10]. Cependant, ils résolurent de harceler l’ennemi, afin de tâcher de diminuer le feu d’artillerie qu’il dirigeait constamment sur les troupes françaises. Les uns se dispersèrent à gauche, dans la forêt, les autres se placèrent à droite, sur une petite montagne, qui dominait le camp anglais. De là, ils dirigèrent un feu bien nourri dans les retranchements de l’ennemi. Les Anglais, s’apercevant bien vite des ravages que les Abénakis faisaient dans leurs rangs, firent plusieurs tentatives pour les chasser de l’éminence qu’ils occupaient ; mais leurs efforts furent inutiles : les sauvages tinrent fermes et conservèrent leur position le reste de la journée. Sans ce secours des Abénakis et des Canadiens les troupes règlées eussent peut-être été entièrement détruites.

Les Anglais furent étonnés du courage et de l’intrépidité des Abénakis en cette occasion. Le général Pomeroy, alors colonel dans les milices de New-York, écrivait à ce sujet ce qui suit, en date du 10 Septembre 1755. « The Canadians and Indians at the left having come helter skelter, the woods being full of them, running with undaunted courage right down hill upon us, expecting to make us flee, as they had before done at…, and just now did to our men  ».

On voit par là que les Anglais pensaient être attaqués par un nombre considérable d’Abénakis ; mais il est bien constaté qu’il n’y avait pas plus de 200 de ces sauvages en cette occasion.

Dieskau vit avec désespoir reculer ses soldats pour la seconde fois. Il se mit alors à leur tête, et les conduisit à un troisième assaut. Ce fut alors qu’il reçut, presqu’en même temps, trois coups de feu. On le porta au pied d’un arbre. On voulut le transporter ailleurs, afin de le mettre plus en sûreté, mais il s’y opposa ; disant « que le lit où il se trouvait était aussi bon pour mourir que celui qu’on voulait lui donner » [11].

Il confia alors le commandement de son armée au Chevalier de Montreuil. Le nouveau commandant encouragea les troupes, afin de les engager à tenter un quatrième assaut ; mais il ne put y réussir, et l’armée commença à se retirer.

Il est fort probable que le Chevalier de Montreuil aurait réussi à déloger les Anglais dans ce quatrième assaut, car ils avaient été tellement ébranlés dans les attaques précédentes, et étaient tellement harcelés par le feu continuel des Abénakis qu’ils étaient entièrement découragés et sur le point de se retirer[12]). Ils ne furent sauvés en cette occasion que par leur forte artillerie. C’est ce qu’ils avouèrent eux-mêmes. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans les documents de Londres. « Our artillery played briskly on our front the whole time, and the breast work secured our men. They (French) made a bold attack and maintened it bravely ; our cannon and breast work saved us ». Aussi, les Anglais virent avec plaisir la retraite des Français, et ne songèrent pas à les poursuivre.

Cependant, les Abénakis et les Canadiens, ignorant la retraite des troupes, demeurèrent maîtres de l’éminence qu’ils occupaient, et continuèrent leur fusillade le reste de la journée ; puis ils se retirèrent sans être inquiétés, et allèrent rejoindre le reste de l’armée à Saint-Frédéric.

Les pertes des Français furent moins considérables qu’on ne l’avait pensé d’abord. Ils perdirent à-peu-près la moitié des troupes réglées et le quart des Abénakis et des Canadiens qui avaient combattu aux retranchements, c’est-à-dire, environ 400 hommes. Les pertes des Anglais furent beaucoup plus considérables. Johnson et le major Nichols furent blessés[13].

Après la retraite des Français, les Anglais firent prisonnier le général Dieskau. Ils le comblèrent d’éloges, le traitèrent avec bonté et le firent conduire à Boston, d’où il repassa en France. Il mourut en 1767, à Surène, près de Paris, des suites de ses blessures.

Dieskau dut sa perte à l’attachement ridicule qu’il avait pour la discipline européenne, et au mépris qu’il fit des instructions de M. de Vaudreuil ; ce qui souleva des murmures et de graves mécontentements parmi les Canadiens et les Abénakis, accoutumés à un commandement tout différent. Ce général fit l’imprudence d’attaquer, avec une armée faible et mécontente, des troupes bien retranchées et trois fois plus nombreuses que les siennes. Par cette imprudence et par la manière rude dont il traita ses troupes, et surtout les sauvages, il fit perdre aux Canadiens la confiance qu’ils avaient en l’habileté des officiers européens. Aussi, on écrivit alors à la Cour de France « que les Canadiens ne marcheraient plus avec la même confiance sous les ordres d’un commandant des troupes de France que sous ceux des officiers de la colonie ».

Cependant, la défaite de Dieskau ne fut pas une véritable victoire pour les Anglais, car leurs troupes furent tellement intimidées qu’elles refusèrent d’aller plus loin. De là, ils furent forcés de renoncer à leur projet de s’emparer des forts Saint-Frédéric et Niagara.

Bientôt, les colons anglais, croyant la route de Montréal désormais ouverte, commencèrent à s’étonner de l’inaction de Johnson. On lui ordonna même de marcher en avant. Alors, il écrivit qu’il lui était impossible de continuer sa campagne, que ses troupes manquaient des choses les plus nécessaires, et que la manière dont les Français les avaient attaquées leur avait inspiré une telle terreur qu’elles refusaient d’aller les attaquer sur le territoire français[14]. L’armée anglaise fut alors licenciée. On ne conserva que quelques troupes, pour la garde du fort Édouard et du camp du lac Saint-Sacrement. Ce camp fut converti en forteresse, et on lui donna le nom de William-Henry [15].

Ainsi, les trois principales expéditions des Anglais, celles des forts Duquesne, Saint-Frédéric et Niagara, échouèrent complètement, et, à la fin de la campagne, les Français occupaient encore les positions qu’ils avaient au printemps, excepté Beauséjour.

M. de Vaudreuil, connaissant combien il lui était important de se maintenir à la tête du lac Champlain, envoya alors M. de Lotbinière, avec un détachement d’Abénakis et de Canadiens, pour bâtir un fort à Carillon. Il ordonna d’y mettre une garnison, afin de s’opposer plus facilement aux mouvements des Anglais, s’ils venaient à descendre, soit par la route de Whitehall, soit par le lac Saint-Sacrement, et afin de protéger plus sûrement le fort Saint-Frédéric.

À cette époque, on gardait avec les troupes, au fort Saint-Frédéric, un certain nombre de guerriers abénakis, qui servaient d’éclaireurs dans les forêts et sur le lac Champlain. Ces fidèles sauvages, sans cesse en courses, connaissaient tous les mouvements des Anglais et en informaient les Français. De cette manière, M. de Vaudreuil apprenait promptement toutes les démarches de l’ennemi, de ce côté.

Les échecs des Anglais, dans la campagne de 1755, furent suivies, pendant l’hiver, de grands désastres dans leurs colonies. Les bandes abénakises et canadiennes furent lancées sur leurs établissements ; les Shawnees franchirent les montagnes, et allèrent dévaster la Virginie[16]. Les établissements anglais furent ravagés, pillés et détruits, depuis Albany jusqu’à la rivière Merrimack, et depuis la Nouvelle-Écosse jusqu’à la Virginie. Plus de 1,000 habitants furent massacrés ou faits prisonniers par ces terribles guerriers, qui ne laissaient que des ruines sur leur passage[17].

Voici ce qu’un historien américain, Minot, écrivait à ce sujet. « Quatre armées étaient sur pied pour repousser les empiètements des Français ; nos côtes étaient gardées par la flotte du brave et vigilant Boscawen ; nous n’attendions qu’un signal pour nous emparer de la Nouvelle-France. Mais quel n’est point notre désappointement ? Nous avons réussi en Acadie, il est vrai, mais Braddock, a été défait ; mais Niagara et Saint-Frédéric sont encore entre les mains des Français ; mais les barbares ravagent nos campagnes, égorgent nos habitants ; nos provinces sont déchirées par les factions, et le désordre règne dans nos finances »[18].

Ainsi, pendant l’hiver 1755-1756, les Abénakis profitèrent du désarroi et de la terreur qui règnaient dans les provinces anglaises pour venger d’une manière éclatante le malheur de leurs infortunés amis et alliés, les Acadiens.



  1. Ponchot. Mémoires sur la dernière guerre de l’Amérique septentrionale.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 135, 136. — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 229-233.
  3. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760, 55.
  4. Idem. 56.
  5. Bancroft Hist. of the U.S. Vol. III. 148. — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 235.
  6. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 149.
  7. Idem. Vol, III, 150. — Garneau. Hist. du Canada, Vol. I​I. 236.
  8. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 149.
  9. Lettre du Chevalier de Montreuil au Ministre, 10 Octobre 1755.
  10. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 237.
  11. Relation de la campagne de 1755.
  12. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 56, 57.
  13. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 150.
  14. Minot. Continuation of the Hist. of Massachusetts Bay.
  15. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 151.
  16. Bancroft. Hist. of the U. S.Vol. III. 159.
  17. Garneau Hist. du Canada. Vol. I​I. 241.
  18. Les préparatifs de l’expédition contre le fort Saint-Frédéric avaient coûté plus de £80,000, sterling, à la Nouvelle-Angleterre.