Histoire des Canadiens-français, Tome VI/Chapitre 6

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Wilson & Cie (VIp. 69-88).

CHAPITRE VI


1721-1739


Division des paroisses. — État de la population.



V
audreuil a fourni l’une des administrations les plus remarquables de toute l’histoire du Canada, et s’il eut été mieux secondé par la cour il est probable que nous ne compterions pas de période aussi brillante que la sienne sous le régime français. On consultera avec intérêt la délimitation des paroisses qu’il fit décréter en 1721, et qui, rapprochée des recensements que nous donnons dans cet ouvrage, permet d’étudier les commencements de tous nos groupes de population. Voici l’acte presque textuellement reproduit :


GOUVERNEMENT DE QUÉBEC.


Baie Saint-Paul ou paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul : — le fief de la rivière du Gouffre, avec trois lieues de front à prendre dans la seigneurie de la baie Saint-Paul, et l’île aux Coudres. Les Éboulements et la Malbaie continueront à être desservis par voie de mission par le curé de la baie Saint-Paul.

Saint-François-Xavier de la Petite Rivière : — une lieue de front dans la seigneurie de la baie Saint-Paul ; sera desservi par le curé de la baie Saint-Paul.

Saint-Joachim : — une lieue et demie depuis le cap Tourmente jusqu’à la Grande Rivière.

Sainte-Anne de Beaupré : — une lieue depuis la Grande Rivière jusqu’à la rivière aux Chiens.

La Visitation de Notre-Dame du Château Richer : — deux lieues et un quart depuis la rivière aux Chiens jusqu’à la rivière du Petit-Pré.

L’Ange-Gardien : — une lieue et demie depuis la rivière du Petit-Pré jusqu’au saut de Montmorency.

Saint-François de Salles, fief d’Argentenay, île d’Orléans : — trois lieues autour de l’île, savoir : une lieue et demie au sud, depuis l’habitation de Louis Gaulin en descendant au bout de l’île, et une lieue et demie au nord en remontant jusque et y compris l’habitation de Charles Guérard ; la nouvelle église sera au même lieu que l’ancienne.

Saint-Jean-Baptiste, île d’Orléans, côté du sud : — deux lieues et un quart à prendre, en bas, depuis et compris l’habitation d’André Terrien en remontant jusqu’à la rivière Maheu.

Saint-Laurent, île d’Orléans : — deux lieues et un quart depuis la rivière Maheu en remontant, le long du chenal du sud, jusque et y compris l’habitation de Pierre Gosselin.

La Sainte-Famille, île d’Orléans, côté du nord : — deux lieues et demie depuis et y compris la terre de Charles Guérard en remontant à la rivière du Pot-au-Beurre.

Saint-Pierre et Saint-Paul, île d’Orléans, chenal du nord : — deux lieues et demie depuis la rivière du Pot-au-Beurre en remontant au bout de l’île Notre-Dame de la Miséricorde de Beauport : — une lieue de front depuis le saut Montmorency en remontant jusqu’à la rivière de Beauport, et de plus une demie lieue de front ou environ dans la seigneurie de Notre-Dame des Anges, le long de la baie de la rivière Saint-Charles, à prendre depuis la rivière de Beauport jusque et compris l’habitation de Jacques Huppé dit Lagrois qui joint le grand chemin du Bourg-Royal à la grève.

Saint-Charles Baromée de Charlebourg, seigneurie de Notre-Dame des Anges : — trois lieues et dix-huit arpents de front environ, à prendre du côté d’en bas, au bout de la profondeur des habitations qui sont le long de la baie de la rivière Saint-Charles et de la paroisse de Québec, depuis le grand chemin du Bourg-Royal à la grève, en remontant le long du bout des profondeurs des habitants établis sur le bord de la rivière de Saint-Charles, qui sont de la paroisse de Québec, et le long des profondeurs des habitants qui sont de la paroisse de la Vieille-Lorette, jusqu’au fief de Gaudarville, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, lesquelles étendues et profondeurs comprennent les villages suivants, savoir : le petit Village, le Gros-Pin, Saint-Jérôme dit l’Auvergne, Bourg-Royal, Bourg-la-Reine, Charlebourg, Saint-Claude, Saint-Pierre, Saint-Joseph, Saint-Bonaventure, Saint-Bernard, Saint-Roman, Saint-Gabriel, Saint-Jacques, Pincourt, le petit Saint-Antoine et le grand Saint-Antoine.

Québec : — ville, sur le bord du fleuve Saint-Laurent, ira jusqu’aux terres de la seigneurie de Sillery, sur la route de Saint-Michel dit de Saint-Jean, jusqu’au ruisseau Prévost, et le long de la baie et rivière Saint-Charles, depuis et compris le fief de Madrid, dit Grandpré jusqu’à l’habitation de Pierre Dion, icelle non comprise, et aura les profondeurs renfermées dans ces bornes, jusqu’au district de la paroisse de Charlebourg, à l’exception des bâtiments et enceinte de l’Hôpital-Général, dont l’église sera érigée en paroisse pour ledit Hôpital-Général seulement, et desservie par le chapelain qui y sera établi curé, auquel les dîmes des terres des pauvres qui étaient de cette paroisse appartiendront pour subvenir à son entretien, ainsi que le séminaire de Québec, auquel la cure de cette ville est unie, et les curés y ont consenti par acte du dix-huit septembre, mil sept cent vingt-un.

Sainte-Foye : — une lieue et demie, tant sur le fleuve Saint-Laurent que sur la route de Saint-Michel dite de Saint-Jean, à prendre sur le fleuve depuis les terres de Saint-Michel, et sur la dite route depuis le ruisseau Prévost jusqu’à la rivière du Cap-Rouge, et les profondeurs de la dite paroisse qui n’étaient que d’environ soixante-dix arpents du côté du nord-est, à prendre du bord du fleuve, seront augmentées des terres de Pierre et André Hamel, Eustache Harnois, Lucien et François Poitras, Jean-Baptiste et Charles Drolet, Alexis Alexandre, et du sieur Destargis, qui sont présentement de la paroisse de la Vieille-Lorette.

La Vieille-Lorette : — deux lieues et demie, à prendre sur la route Saint-Pierre depuis et compris l’habitation de Pierre Dion, jusque et compris celle d’Ignace Salloir, et d’une lieue et demie de profondeur, à prendre du côté du nord-est, depuis l’habitation du dit Dion, jusqu’à celle de François Bédard, et du côté du sud-ouest depuis l’habitation du dit Salloir jusqu’à celle de Louis Bonin, à l’exception des terres jointes comme ci-dessus à la paroisse Sainte-Foye ; et lorsqu’il y aura des chemins praticables pour aller à la paroisse de Saint-Augustin, située en la seigneurie de Demaure, les habitants de la dite seigneurie établis au lieu dit la côte Saint-Ange, qui vont présentement à la paroisse de la Vieille-Lorette, seront tenus d’aller à la dite paroisse de Saint-Augustin, et de payer les dîmes au curé, et les habitants qui pourront être établis sur le fief acquis par les pères Jésuites, entre les profondeurs de la seigneurie de Demaure et celles de la Vieille-Lorette, seront de la paroisse de la Vieille-Lorette.

Demaure, ou Saint-Augustin : — deux lieues et demie de front, sur une lieue et demie de profondeur ; lorsqu’il y aura des chemins praticables pour aller de la côte Saint-Ange à l’église de la dite paroisse, et jusqu’à ce que les chemins soient faits, les habitants de la dite côte continueront à être desservis par le curé de la Vieille-Lorette, comme il est dit ci-dessus, et lui payeront les dîmes.

Neuville ou Saint-François de Salles : — deux lieues et demie de front, ensemble les mêmes profondeurs pour tout ce qui est en deçà de la rivière Jacques-Cartier. Les parties des fiefs de Belair et du sieur Dauteuil, qui sont aussi en deçà de ladite rivière, seront desservies par voie de mission par le curé de Neuville, à l’effet de laquelle mission il est permis aux habitants des dites parties de fiefs, de faire construire sur le dit fief de Belair, dans le lieu le plus commode, une chapelle dans laquelle le curé de Neuville sera tenu de dire ou faire dire la messe, une fois chaque mois, un jour de fête ou de dimanche, et d’y faire ou faire faire les instructions pour les enfants.

Portneuf dit le Cap Santé, la Sainte-Famille : — une lieue et demie, à prendre du côté d’en bas, depuis la rivière Jacques-Cartier, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la seigneurie d’Eschambault, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et les parties de la seigneurie de Neuville et des fiefs de Belair et du sieur Dauteuil, qui sont au delà de la dite rivière Jacques-Cartier, au nord d’icelle, continueront à être desservies par le curé de la dite paroisse par voie de mission.

Eschambault et la Chevrotière : — sur les représentations du sieur de la Gorgendière, seigneur d’Eschambault, il lui est permis de faire construire en pierre une église sur le Cap-Loison, en fournissant, suivant ses offres, une terre au dit lieu, de trois arpents de front sur trente de profondeur, faisant faire toute la chaux et payant les maçons et charpentiers, tant pour la construction de la dite église que d’un presbytère, et seront tenus les habitants d’Eschambault et de la Chevrotière de tirer toute la pierre et d’équarrir tous les bois qui seront nécessaires pour les dites constructions, attendu que la dite église servira de paroisse aux deux seigneuries ; et aura la dite paroisse deux lieues d’étendue, savoir : une lieue de front que contient la seigneurie d’Eschambault, depuis Portneuf, en remontant le long du fleuve jusqu’à la Chevrotière, et une lieue de front que contient aussi la Chevrotière en remontant le fleuve jusqu’à la seigneurie des Grondines, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et en attendant que la dite église paroissiale soit construite, les habitants des dites deux seigneuries seront desservis par le curé des Grondines, par voie de mission, comme ils l’ont été jusqu’à présent.

Les Grondines ou Saint-Charles-des-Roches : — une lieue et trois quarts de front, à prendre du côté d’en bas, depuis la Chevrotière, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la seigneurie de Sainte-Anne, près Batiscan, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et le curé continuera de desservir, par voie de mission, Eschambault et la Chevrotière jusqu’à ce qu’il y ait une église paroissiale construite par les dites seigneuries.

Saint-Anne, près Batiscan : — deux lieues et un quart, savoir : une lieue et demie de front que contient la dite seigneurie de Sainte-Anne, depuis la seigneurie des Grondines, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Sainte-Marie, et trois quarts de lieue de front que contient le dit fief de Sainte-Marie, depuis la dite seigneurie de Sainte-Anne, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la seigneurie de Batiscan, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Kamouraska ou Saint-Louis : — six lieues, savoir : de deux lieues et demi de front que contient la seigneurie de l’Islet du Portage, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Vertbois, en remontant le long du fleuve jusqu’à la dite seigneurie de Kamouraska, et trois lieues et demie de front que contient la dite seigneurie de Kamouraska, depuis l’islet du Portage, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de l’Anse-Saint-Denis, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes et les isles et islets dépendants des dites seigneuries ; n’y ayant pas présentement un nombre suffisant d’habitants sur ces seigneuries pour y ériger d’autre paroisse, et les fiefs de Vertbois, de la Rivière du Loup, du Parc, de l’Île-Verte et de la Rivière des Trois-Pistoles, qui se trouvent de suite au-dessous de l’Islet du Portage, continueront à être desservies par voies de mission, par les curés de Kamouraska, jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’ériger des paroisses.

La Bouteillerie, dit la Rivière-Ouelle ou Notre-Dame de Liesse : — deux lieues et demie savoir : une lieue de front que contient le fief de l’Anse-Saint Denis, à prendre du côté d’en bas, depuis Kamouraska, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la Bouteillerie, et une lieue et demie de front que contient le dit fief de la Bouteillerie, depuis l’Anse-Saint-Denis, en remontant jusqu’au fief de la Pocatière, dit la Grande-Anse, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et le curé de la dite paroisse desservira, par voie de mission, le dit fief de la Pocatière.

La Pocatière ou Grande-Anse, ou Sainte-Anne : — une lieue et demie de front que contient la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas depuis la Bouteillerie, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief des Aulnets, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et sera la dite paroisse desservie par voie de mission, par le curé de la Bouteillerie, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à l’entretien et subsistance d’un curé.

Les Aulnets ou Saint-Roch : — trois lieues et demie, savoir : trois lieues de front que contient le dit fief des Aulnets, à prendre du côté d’en bas depuis celui de la Pocatière, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief du sieur d’Auteuil dit Lapocatière, et demie lieue de front que contient le fief du sieur d’Auteuil, depuis le fief des Aulnets, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Port-Joly, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Port-Joly : — ce fief qui est de deux lieues de front, à prendre du côté d’en bas depuis le fief du sieur d’Auteuil, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de l’Islet-Saint-Jean, ensemble les profondeurs du dit fief et celles du fief de la Rivière des Trois-Saumons qui est derrière, seront desservis par voie de mission, par le curé de la paroisse de Bon-Secours, jusqu’à ce que sur ces fiefs il y ait un nombre suffisant d’habitants pour y ériger une paroisse. Et sur les représentations des habitants du dit lieu de Port-Joly que, dans l’espace d’une lieue sur le front, il y a des rochers qui s’étendent jusqu’à huit et dix arpents dans la profondeur, qu’ils ne peuvent pas s’établir sur trois arpents de largeur que le seigneur veut seulement donner, et que faute d’établissement sur cette étendue, il n’y a point de chemins, en sorte que les habitants des seigneuries qui sont au-dessus ne peuvent point aller par terre dans les seigneuries qui sont au-dessous, comme ils font partout ailleurs, le seigneur du dit fief du Port-Joly sera tenu de concéder six arpents de front sur la devanture aux habitants qui voudront s’y établir, sauf à lui donner telle largeur qu’il voudra pour les autres rangs, après que le rang du front de sa seigneurie sera rempli.

Notre-Dame-de-Bon-Secours : — deux lieues et demie, savoir : une lieue de front que contient le fief de l’Islet-Saint-Jean, à prendre du côté d’en bas depuis Port-Joly, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Bon-Secours, et une lieue et demie de front que contient le dit fief de Bon-Secours, depuis le dit fief de l’Islet-Saint-Jean, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Vincelotte, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, y compris le fief du sieur Lessard, étant au bout des profondeurs du fief de l’Ilet-Saint-Jean ; et les dits fiefs de Port-Joly et de la Rivière des Trois-Saumons seront desservis par voie de mission, par le curé de Bon-Secours, comme il est dit ci-devant.

Le Cap Saint-Ignace : — situé sur le fief de Gamache, au lieu dit Cap Saint-Ignace, sera de deux lieues, savoir, : une lieue de front que contient le fief de Vincelotte, à prendre du côté d’en bas depuis le fief de Bon-Secours, en remontant le long du fleuve, jusqu’au dit fief de Gamache, cinquante-deux arpents de front que contient le dit fief de Gamache, depuis Vincelotte, en remontant, jusqu’à la concession de Louis Lemieux, quatre arpents de front que contient la dite concession, en remontant, jusqu’au fief de Saint-Joseph dit la Pointe-aux-Foins, et trente arpents de front que contient le dit fief de Saint-Joseph depuis la dite concession, en remontant, jusqu’au fief du sieur de Lespinay qui prend par une pointe sur le fleuve Saint-Laurent, ensembles les profondeurs renfermées dans ces bornes, même de celles du fief de Sainte-Clair, qui est derrière le dit fief de Gamache, la concession du dit Lemieux et le dit fief de Saint-Joseph, et les Isles-aux-Oies, grande et petite, aux Grues, au Canot, de Sainte-Marguerite, la Grosse-Isle, celle à Deux-Têtes et autres islets qui n’ont pas de noms et appartiennent à la dame veuve du sieur de Grandville, seront desservis par voie de mission, par le curé de la dite paroisse.

La Pointe à la Caille ou Saint-Thomas ou la Rivière du Sud : — deux lieues que contient le front de la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas depuis la pointe du fief du sieur de Lespinay, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Bellechasse, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie, renfermées dans ces bornes, jusqu’à l’habitation de Denis Proust, icelle comprise, plus son étendue sera de ce qui se trouve du dit fief du sieur de Lespinay, depuis le bord du fleuve jusqu’à pareille hauteur de l’habitation du dit Proust, lorsqu’il y aura des établissements faits.

Saint-Pierre, rivière du Sud : — une lieue et un quart, le long de la dite rivière, à prendre du côté d’en bas, depuis et compris l’habitation de Jacques Taillebeau, en remontant, jusqu’au bout des terres de la dite seigneurie, plus du restant du fief du dit sieur de Lespinay, qui se trouve au sud de la dite rivière, dans la même étendue, et le curé de la dite paroisse desservira par voie de mission, les habitants du fief de Bellechasse qui sont sur la dite rivière du Sud, jusqu’à ce qu’il ait été fait un chemin praticable dans le dit fief, pour aller à la paroisse de Bellechasse.

Bellechasse ou Notre-Dame de l’Assomption : — deux lieues que contient le front de cette seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de la rivière du Sud, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de la Durantaye, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie renfermées dans ces bornes, à l’exception que les habitants de la dite seigneurie, établis sur la rivière du Sud, continueront d’être desservis par voie de mission, par le curé de Saint-Pierre jusqu’à ce qu’il y ait un chemin praticable pour aller à l’église paroissiale de cette seigneurie.

La Durantaye ou Saint-Jacques et Saint-Philippe : — environ une lieue et trois quarts à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Bellechasse, en remontant le long du fleuve, jusques et compris le domaine des religieuses de l’Hôpital-Général de Québec, propriétaires de la dite partie de seigneurie, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie renfermées dans ces bornes.

Saint-Michel ou autre moitié de la seigneurie de la Durantaye : — une lieue et demie ou environ à prendre du côté d’en bas, depuis et non compris le domaine des religieuses du dit Hôpital-Général de Québec, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Beaumont, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie renfermées dans ces bornes.

Beaumont ou Saint-Étienne : — deux lieues, savoir : une lieue et demie de front que contient la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de la Durantaye, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Montapeine, et demie lieue ou environ du front du dit fief de Montapeine, depuis le dit fief de Beaumont, en remontant le long du fleuve, jusqu’à l’habitation de Jean Bollard, icelle comprise, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

La Pointe-de-Lévy ou de Saint-Joseph, seigneurie de la côte de Lauzon : — trois lieues et demie et quatre arpents, savoir : un quart de lieue, faisant le reste du front du dit fief Montapeine, à prendre du côté d’en bas, depuis et compris l’habitation de Joseph Turgeon, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Vitré, dix arpents que contient de front le dit fief de Vitré, quinze arpents que contient le fief de la Martinière, en remontant jusqu’à la seigneurie de la côte de Lauzon, et trois lieues de front de la dite seigneurie de la côte de Lauzon, à prendre du côté d’en bas, depuis le dit fief de la Martinière, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la rivière du Sault de la Chaudière, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Saint-Nicolas, seigneurie de la côte de Lauzon, au bout d’en haut, sera de trois lieues et dix-sept arpents que contient le reste du front de la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis la rivière du Sault de la Chaudière, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de la dame Beaudoin, relevant de la seigneurie de Tilly, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et sur les représentations du seigneur et habitants de la dite paroisse, seront la nouvelle église, cimetière, presbytère et jardin pour le curé, placés sur les deux arpents de terre en superficie, donnés pour cet effet par Jacques Beaufort, outre lesquels le sieur Charest, seigneur de la dite côte, donnera suivant ses offres, quatre arpents de terre de front sur quatre de profondeur.

Tilly ou Saint-Antoine de Pade : — trois lieues et un quart, savoir : quatre arpents de front que contient le fief de la dame Baudoin, et une lieue et trente-huit arpents de front que contient le reste de la seigneurie de Tilly, le tout faisant une lieue et demie à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de la côte de Lauzon, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Maranda, trois quarts de lieues de front que contient le dit fief de Maranda, en remontant, jusqu’au fief de Bonsecours, et une lieue de front que contient le dit fief de Bonsecours, en remontant jusqu’au fief de Sainte-Croix, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Sainte-Croix : — une lieue que contient de front le dit fief, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Bonsecours, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Lotbinière, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, et sera le dit fief desservi par voie de mission, par le curé du dit Lotbinière, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé.

Lotbinière ou Saint-Louis : — trois lieues et demie que contient de front la dite seigneurie à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Sainte-Croix, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief d’Échaillons, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, et sera le fief de Sainte-Croix desservi par voie de mission, par le curé de Lotbinière, comme il est dit ci-devant ; le même curé desservira aussi par voie de mission, le fief d’Échaillons, mais attendu le grand éloignement, il ne sera obligé que d’y dire une messe tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, autant que faire se pourra, dans la chapelle qui sera à cet effet construite sur le dit fief, et d’y faire le même jour le catéchisme aux enfants.

Échaillons : — deux lieues de front sur pareille profondeur à prendre du côté d’en bas, depuis Lotbinière en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Saint-Pierre, étant fort peu établi et n’y ayant pas d’église plus proche que celle de Lotbinière, sera desservi par voie de mission, par le curé de Lotbinière, à l’effet de quoi, il est permis aux habitants du dit fief d’Échaillons de faire construire une chapelle sur le dit fief, dans le lieu le plus commode, dans laquelle le dit curé sera tenu d’aller leur dire une messe tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, autant que faire se pourra, et d’y faire les mêmes jours le catéchisme et instruction pour les enfants, comme il est ci-devant dit, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour y ériger une paroisse.


GOUVERNEMENT DES TROIS-RIVIÈRES.

Batiscan ou Saint-François-Xavier, deux lieues moins dix arpents, que contient le front de la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Sainte-Marie, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Champlain, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, à l’exception des habitants établis dans les profondeurs de la rivière de Batiscan qui ne seront desservis que par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y en ait un nombre suffisant pour y ériger une paroisse ; à l’effet de laquelle mission, il leur est permis de faire construire une chapelle dans le lieu le plus commode, dans laquelle le curé de Batiscan sera tenu d’aller dire la messe et faire le catéchisme à leurs enfants de quatre dimanches l’un.

Champlain ou Visitation : — deux lieues et un quart, savoir : une lieue et un quart de front que contient la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Batiscan, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de l’Arbre à la Croix, demie lieue de front que contient le dit fief de l’Arbre à la Croix depuis Champlain, en remontant, jusqu’au fief de Marsolet, et demie lieue de front que contient aussi le dit fief de Marsolet, depuis celui de l’Arbre de la Croix, en remontant, jusqu’au fief du Cap dit de la Madeleine, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Le Cap dit de la Madeleine : — une lieue et demie de front que contient la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief Marsolet, en remontant le long du fleuve, jusqu’au premier des chenaux de la rivière des Trois-Rivières, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Les Trois-Rivières : — l’étendue de la paroisse de cette ville sera de tout ce qui compose la haute et la basse-ville, et la demie lieue d’étendue qu’il y a au dehors de la ville, à prendre du côté d’en bas, depuis le Cap de la Madeleine, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la dite ville et depuis la dite ville, en remontant, jusqu’à la commune, icelle comprise, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, seront desservies par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’y ériger une paroisse.

Le fief des Pères Jésuites : — un quart de lieue de front, depuis la commune des Trois-Rivières en remontant, jusqu’à la concession d’Antoine Pelé ; la dite concession de trois arpents de front, depuis le dit fief, en remontant, jusqu’au fief de Vieuxpont, ce dernier fief de dix-sept arpents de front, en remontant, jusqu’à la concession du sieur de Tonnancour ; la dite concession de cinq arpents de front, en remontant, jusqu’au fief de Labadie ; le dit fief de vingt quatre arpents de front, en remontant, jusqu’au fief de Boucherville, ce dernier fief de dix arpents de front, en remontant, jusqu’aux concessions d’Ignace Lefebvre et autres ; les dites concessions, au nombre de cinq, contenant cinq arpents de front chacune ; le tout faisant vingt-cinq arpents d’étendue le long du fleuve, en remontant, jusqu’au fief du sieur de Tonnancour ; et le dit fief de Tonnancour, d’une lieue un quart de front, en remontant, jusqu’au fief du sieur Gatineau, le tout faisant ensemble deux lieues et demie d’étendue, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, — seront desservis, par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’y ériger une paroisse, à l’effet de laquelle mission il est permis aux habitants établis sur la dite étendue, de faire construire une chapelle dans le lieu le plus commode.

Grosbois, dit les Grande et Petite-Rivière Ouamachiche ou Sainte-Anne, situé sur le dit fief de Grosbois : — deux lieues et demie, savoir : demie lieue de front que contient le fief du sieur Gatineau, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief du sieur Tonnancour, en remontant le long du fleuve et lac Sainte-Pierre jusqu’au dit fief de Grosbois ; et deux lieues de front que contient le dit fief de Grosbois, en remontant le long du dit lac, jusqu’au fief des héritiers du sieur de Grandpré, ensemble les profondeurs des dits fiefs et de celles du fief des héritiers Dumontier, étant au bout du dit fief de Grosbois, et sera la dite paroisse desservie, par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé.

La Rivière du Loup ou Saint-Antoine, sur le lac Saint Pierre : — deux lieues et trois quarts, savoir : une lieue de front que contient le fief du feu sieur Boucher de Grandpré, à prendre du côté d’en bas, depuis Grosbois, en remontant, jusqu’au fief de la Rivière du Loup ; une lieue de front que contient aussi le dit fief de la Rivière du Loup, depuis le dit fief de Grandpré, en remontant, jusqu’au fief des Ursulines des Trois-Rivières, et trois quarts de lieue de front que contient le dit fief des Ursulines, depuis celui de la Rivière du Loup, en remontant jusqu’au fief de Masquinongé, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, et sera la dite paroisse desservie, par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé.

Masquinongé ou Saint-Joseph : — deux lieues et demie de front que contient la dite seigneurie, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief des Ursulines des Trois-Rivières, en remontant, jusqu’au fief du Chicot, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie, et de celles du fief du sieur Cicard, étant au bout de la dite seigneurie, et sera la dite paroisse desservie, par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé.

Saint-Pierre, Gentilly, Cournoyer : — ces trois fiefs qui contiennent six lieues et demie d’étendue, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief d’Échaillons, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief Dutort dit Lintot, savoir : le premier, deux lieues de front sur pareille profondeur ; le second, deux lieues et demie de front sur trois de profondeur ; et le troisième, deux lieues de front sur autant de profondeur, étant fort peu établis, seront desservis, par voie de mission, par le curé qui sera établi à Bécancour, jusqu’à ce qu’il y ait lieu de pouvoir y ériger des paroisses, à l’effet de laquelle mission il est permis aux habitants des dits fiefs de faire construire une chapelle dans le lieu le plus convenable pour leur commodité et celle du dit curé, dans laquelle chapelle le dit curé sera tenu d’aller leur dire une messe tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, autant que faire se pourra, et d’y faire le catéchisme aux enfants.

Bécancourt ou la Nativité de la Sainte-Vierge et de Saint-Pierre : — deux lieues et trois quarts, savoir : un quart de lieue de front que contient le dit fief de Dutort dit Lintot, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Cournoyer, en remontant jusqu’à Bécancourt, et deux lieues et demie de front que contient la dite seigneurie de Bécancourt, depuis Dutort, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Godefroy, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, à l’exception de ce qui est occupé par la mission des sauvages ; tant qu’elle y restera, le curé qui sera établi en la dite paroisse prendra trente cordes de bois par an, pour son chauffage, sur le domaine de la dite seigneurie, suivant les offres du dit sieur de Bécancourt, et desservira, par voie de mission, les fiefs de Cournoyer, Gentilly et Saint-Pierre, et sera tenu d’aller dire la messe dans la chapelle qui sera construite sur l’un des dits, fiefs, dans le lieu le plus commode, une fois tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, autant que faire se pourra, et d’y faire le catéchisme aux enfants.

Godefroy et Tonnancourt : — ces deux fiefs qui contiennent ensemble une lieue un quart et neuf arpents de front, à prendre du côté d’en bas depuis Bécancourt, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Nicolet, savoir : le premier, trois quarts de lieue, et le second, cinquante arpents, seront desservis, par voie de mission, par le curé qui sera établi dans la paroisse qui sera érigée pour Nicolet et la baie Saint-Antoine, jusqu’à ce qu’il y ait sur ces fiefs un nombre suffisant d’habitants pour y ériger une paroisse.

Nicolet, l’île Moras et la baie Saint-Antoine : — sur les représentations des seigneurs et habitants des dits fiefs, et leurs offres de construire une église et un presbytère proche la ligne qui sépare Nicolet d’avec la baie Saint-Antoine, de donner au curé une étendue de terre pour son utilité et de lui laisser prendre, sur le domaine de la baie Saint-Antoine, trente cordes de bois par an pour son chauffage, il leur est permis de construire la dite église et un presbytère, auxquelles constructions tous les habitants des dits fiefs seront tenus de contribuer et travailler, laquelle église servira de paroisse pour les dits fiefs, l’étendue de laquelle paroisse sera de quatre lieues, savoir : deux lieues de front que contient le dit fief de Nicolet, à prendre du côté d’en bas depuis le fief de Tonnancourt, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la baie Saint-Antoine, et deux lieues de front que contient aussi le dit fief de la baie Saint-Antoine depuis Nicolet, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de la Hussodière ; du fief de l’île Moras, de demie lieue de longueur sur un quart de lieue de largeur, située à l’embouchure de la rivière Nicolet, ensemble les profondeurs des dits fiefs renfermées dans ces bornes, et de celles des fiefs des sieurs De Courval et Laforce, qui sont derrière le dit fief de Nicolet, sur la rivière du même nom ; et le curé qui sera établi dans la dite paroisse desservira, par voie de mission, les fiefs de Tonnancourt et de Godefroy, comme il est dit ci-devant.

Saint-François, sur le lac Saint-Pierre, ou Saint-François-Xavier : — deux lieues et demie, savoir : une lieue de front que contient le fief de la Hussodière, en remontant le long du fleuve ou lac, jusqu’au dit Saint-François, et une lieue et demie de front que contient la dite seigneurie de Saint-François, en remontant le long du lac et fleuve, jusqu’au fief de Hyamaska, ensemble les profondeurs des dits fiefs renfermées dans ces bornes, et de celles du fief de Pierre-Ville qui est derrière le dit fief de Saint-François, à l’exception de ce qui est occupé par la mission des sauvages, tant qu’elle y restera ; et sera l’étendue d’une lieue ou environ du front du dit fief d’Hyamaska, à prendre depuis le dit Saint-François en remontant à la rivière dite Hyamaska, icelle comprise, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, desservie, par voie de mission, par le curé du dit Saint-François, qui sera tenu d’aller dire la messe, de trois fêtes ou de trois dimanches l’un, en l’église de Saint-Michel, située sur le dit fief d’Hyamaska, et d’y faire le catéchisme aux enfants ; et le surplus du front du dit fief d’Hyamaska en remontant jusqu’à Saurel, ensemble les îles du Moine et des Barques qui en dépendent, demeureront joints à la paroisse du dit Saurel.

GOUVERNEMENT DE MONTRÉAL.

L’île Dupas ou la Visitation : — tout ce qui appartient aux propriétaires de cette île, savoir : le fief du Chicot étant sur le bord du fleuve, contenant demie lieue de front, à prendre du côté d’en bas depuis le fief de Maskinongé, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la seigneurie de Berthier, les îles à l’Aigle et à la Grenouille, situées au-dessous de l’île Dupas, la dite île Dupas, l’île aux Vaches, située dans le chenal du nord, environ vis-à-vis le milieu de la dite île Dupas et la petite île de Saint-Pierre, située dans le chenal du sud, vis-à-vis le bout d’en haut de la dite île Dupas ; et le curé de la dite paroisse desservira, par voie de mission, Berthier, Dorvilliers, Dautray, Lanoraye et Saurel, jusqu’à ce qu’il y ait un curé établi à Berthier et un à Saurel.

Berthier et Dorvilliers : — sur les représentations du seigneur et habitants du dit fief de Berthier, et les offres du dit seigneur, de payer la moitié des dépenses de la main d’œuvre ou façon de toute la maçonnerie nécessaire pour la construction d’une église paroissiale, sur le terrain qu’il a pour ce destiné, il leur est permis de faire construire sur le dit terrain, la dite église et un presbytère, pour la construction duquel presbytère, les habitants de l’île Dupas seront tenus de fournir autant de bois, et de la même forme, que les habitants de Berthier leur en ont fourni pour la construction du presbytère de l’île Dupas, et de livrer le dit bois sur le lieu où sera construit le dit presbytère, ainsi qu’ils s’y sont obligés par acte du huitième janvier 1716, l’étendue de laquelle nouvelle paroisse sera de deux lieues et demie, savoir : deux lieues de front que contient le fief de Berthier, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief du Chicot, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief Dorvilliers, et demie lieue de front que contient le dit fief Dorvilliers, depuis Berthier en remontant jusqu’au fief de Dautray, ensemble les îles au Castor, Randin et du Mitan, situées au-devant du dit Berthier, l’île au Foin et l’Îlet, situées au devant du dit fief Dorvilliers, et les profondeurs des dits deux fiefs ; et le curé qui sera établi dans la dite nouvelle paroisse desservira, par voie de mission, les fiefs de Dautray et Lanoraye, jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’y ériger une paroisse, et jusqu’à ce que l’église de Berthier soit construite, ce fief et celui de Dorvilliers seront desservis, par voie de mission, par le curé de l’île Dupas, comme il est dit ci-devant.

Dautray et Lanoraye : — ces fiefs qui contiennent, savoir : le premier, une lieue et demie de front, depuis Dorvilliers, en remontant jusqu’à Lanoraye, et le second, deux lieues de front en remontant jusqu’à Lavalterie, étant peu établis, seront desservis par voie de mission, par le curé de l’île Dupas, jusqu’à ce que la nouvelle paroisse de Berthier soit établie, après quoi ils seront desservis par le curé de Berthier, aussi par voie de mission, jusqu’à ce qu’il y ait dans ces fiefs un nombre suffisant d’habitants pour pouvoir y ériger une paroisse.

Lavalterie : — ce fief qui contient une lieue et demie de front depuis Lanoraye, en remontant, jusqu’au fief de Saint-Sulpice, le long du fleuve, étant aussi peu établi, sera desservi par voie de mission, par le curé de Saint-Sulpice, qui sera tenu d’aller dire la messe dans la chapelle construite sur le dit fief, une fois tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, et d’y faire le catéchisme aux enfants, et ce, pendant qu’il n’y aura pas de paroisse érigée aux îles Bouchard, et lorsqu’il y aura un curé dans les dites îles, celui de Saint-Sulpice sera tenu d’aller dire la messe dans la chapelle de Lavalterie de trois fêtes ou de trois dimanches l’un, et d’y faire le catéchisme pour les enfants, et ce jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’ériger une paroisse sur le dit fief de Lavalterie.

Saint-Sulpice : — l’étendue de la paroisse du même nom, située sur le dit fief, sera de deux lieues de front que contient le dit fief, à prendre du côté d’en bas, depuis Lavalterie, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Repentigny, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, et le curé de la dite paroisse desservira, par voie de mission, le fief de Lavalterie, comme il est dit ci-dessus ; il desservira aussi, par voie de mission, les îles Bouchard, comme il sera dit ci-après.

— Les îles Bouchard : — sur les représentations du seigneur et des habitants des dites îles, il leur est permis de construire une église paroissiale et un presbytère dans le lieu le plus commode, l’étendue de laquelle nouvelle paroisse, sera de la Grande île Bouchard, d’environ deux lieues de longueur, située vis-à-vis Saint-Sulpice, de la Petite île Bouchard, d’environ demie lieue de longueur, entre la dite Grande île et le dit territoire de Saint-Sulpice, plus du bout d’en haut de l’île Marie, située dans le chenal du sud, proche la dite Grande île Bouchard sur lequel bout d’en haut sont neuf chefs de famille qui seront de la dite nouvelle paroisse et en attendant que la dite église paroissiale soit construite, et qu’il y ait un curé, tout ce qui vient d’être réglé pour le district de la dite nouvelle paroisse, sera desservi par voie de mission, par le curé de Saint-Sulpice, à l’effet de laquelle mission, il est aussi permis aux dits seigneur et habitants de faire construire une chapelle dans le lieu le plus convenable, dans laquelle chapelle le dit curé de Saint-Sulpice, sera tenu d’aller dire la messe une fois tous les mois, un jour de fête ou de dimanche, et d’y faire le catéchisme aux enfants.

Repentigny ou Notre-Dame de l’Assomption : — deux lieues de front que contient le dit fief, à prendre du côté d’en bas, depuis Saint-Sulpice, en remontant le long du fleuve, jusqu’à la rivière de l’Assomption, de l’île Bourdon, située vis-à-vis l’embouchure de la dite rivière, les profondeurs du dit fief renfermées dans ces bornes, jusqu’à la dite rivière de l’Assomption, plus les habitants de la seigneurie de la Chesnaye qui sont établis sur le bord de la dite rivière de l’Assomption, au nord d’icelle, étant au nombre de dix-sept chefs de famille, depuis et compris l’habitation de Louis Douvier, en remontant la dite rivière, jusqu’aux terres de la seigneurie de Saint-Sulpice.

La Chesnaye : — Sur les représentations du seigneur et des habitants de ce fief, il leur est permis de construire une église paroissiale et un presbytère, sur le terrain à ce destiné, l’étendue de laquelle nouvelle paroisse sera de deux lieues de front que contient le dit fief, le long de la rivière Jésus ou de la Chesnaye, en remontant la dite rivière, jusqu’au fief de Terrebonne, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, à l’exception des dix-sept chefs de famille établis au nord de la dite rivière l’Assomption, sur le bord d’icelle, depuis et compris l’habitation de Louis Douvier, qui seront de la paroisse de Repentigny, comme ils y ont été joints ci-dessus, et en attendant que la dite église paroissiale soit construite et qu’il y ait un curé, l’étendue que doit avoir la dite nouvelle paroisse continuera à être desservie, par voie de mission, par le curé de l’île Jésus.

Terrebonne, et le fief des héritiers l’Angloiserie et Petit : — Ces fiefs contiennent six lieues et demie de front, savoir : le premier, deux lieues, depuis la Chesnaye, en remontant la rivière de Jésus ; et le second, quatre lieues et demie, aussi en remontant la dite rivière ; le premier étant peu établi, continuera à être desservi, par voie de mission, par le curé de Saint-François de Salles de l’île Jésus, jusqu’à ce qu’il y ait une paroisse plus proche, ou qu’il y ait lieu d’y ériger une paroisse, et il sera pourvu à faire desservir le second, aussi par voie de mission, lorsqu’il y aura des établissements.

L’île Jésus ou Saint-François de Salles : — une lieue de chaque côté, savoir : une lieue sur la rivière des Prairies, en remontant, jusqu’à l’habitation de Charles Dazé, icelle comprise, et une lieue sur la rivière de Jésus, dite de la Chesnaye, en remontant, jusqu’à l’habitation de René Caillet, aussi icelle comprise ; et sur les représentations des seigneurs et habitants de la dite isle, il leur est permis de faire construire au-dessus de la dite lieue deux églises paroissiales, l’une du côté de la rivière des Prairies, l’autre du côté de la rivière de Jésus, dans les lieux les plus commode, l’étendue desquelles nouvelles paroisses sera des établissements qui se trouveront le long des dites rivières, du côté où elles seront construites, et de l’établissement qui se forme en long et sur deux rangs dans le milieu de la dite île, dont chaque rang sera de la paroisse du côté de laquelle il sera, et jusqu’à ce que les dites nouvelles paroisses soient construites, le curé de la dite paroisse de Saint-François de Salles continuera à desservir, par voie de mission, tant les habitants de la dite île établis au-dessus de la dite lieue, de chaque côté, que ceux des fiefs de Terrebonne et de la Chesnaye, comme il est dit ci-devant.

La Rivière des Prairies ou Saint-Joseph, en l’île de Montréal : — deux lieues d’étendue, à prendre du bas de la dite île, en remontant le long de la rivière des Prairies.

La Pointe-aux-Trembles ou l’Enfant-Jésus, située en la dite côte, en l’île de Montréal, aura en premier lieu l’étendue du domaine de la dame veuve du sieur de l’Angloiserie, et des habitations de Louis et Urbain Briant, situées au bout d’en haut de l’île Sainte-Thérèse, en second lieu, de deux lieues ou environ que contient la dite côte de la Pointe-aux-Trembles, à prendre du bas de l’île, en remontant le long du fleuve Saint-Laurent, jusqu’au chemin royal qui conduit du bord du dit fleuve à Saint-Léonard, et en troisième lieu, de tout ce qui compose la dite côte de Saint-Léonard, depuis le bout d’en bas jusqu’au même chemin royal ; et en attendant qu’il y ait une église paroissiale à la côte de la Longue-Pointe, le curé de la Pointe-aux-Trembles desservira, par voie de mission, tout ce qui est de la dite côte Saint-Léonard, au-dessus du dit chemin royal, venant derrière la Longue-Pointe, et la demie lieue d’étendue de la dite côte de la Longue-Pointe qu’il a desservi jusqu’à présent, à prendre depuis le dit chemin royal, en remontant le long du fleuve jusqu’à l’habitation de François Blot, icelle comprise.

La Longue-Pointe : — Sur les représentations des habitants de la dite côte, il leur est permis de construire incessamment une église paroissiale et un presbytère, dans le lieu le plus commode de la dite côte, l’étendue de laquelle nouvelle paroisse sera bornée du côté d’en bas, sur le bord du fleuve, au chemin royal qui monte du bord du dit fleuve, à la côte Saint-Léonard, et du côté d’en haut, à l’habitation de Louis Gervais, habitant de la côte Saint-Martin, icelle non comprise, ce qui fait une lieue et dix arpents ou environ, et dans la dite côte de Saint-Léonard, l’étendue de la dite nouvelle paroisse commencera à la droite du dit chemin royal, depuis icelui et contiendra tout ce qui se trouve de la dite côte en venant du dit chemin derrière les profondeurs des habitations de la Longue-Pointe ; et jusqu’à ce que la dite nouvelle église soit construite, les habitants de la dite côte de la Longue-Pointe seront desservis, par voie de mission, par les curés dont ils ont été jusqu’à présent les paroissiens.

Montréal : — L’étendue de la paroisse de cette ville, hors d’icelle, sera sur le bord du fleuve du côté d’en bas, depuis l’habitation de Louis Gervais, habitant de la côte Saint-Martin, icelle comprise, et continuera le long de la dite côte jusqu’à celle de Sainte-Marie, et le long de la dite côte de Sainte-Marie jusqu’à la dite ville ; au-dessus de la dite ville, elle contiendra le long du fleuve le lieu dit la pointe Saint-Charles et la côte des Argoulets ; dans les terres elle contiendra les côtes de la Visitation, de Saint-Joseph, de Notre-Dame-des-Neiges, la côte de Saint-Pierre toute entière, celle de Saint-Paul jusqu’à l’habitation d’Yves Lucas, icelle comprise, et la côte de Sainte-Catherine aussi toute entière, ensemble l’île Saint-Paul, située dans le fleuve, au-devant de la chûte de la rivière Saint-Pierre, et l’île au Héron, située vis-à-vis la dite côte des Argoulets ; et le curé de la dite paroisse desservira, par voie de mission, depuis l’habitation du dit Louis Gervais, habitant de la côte Saint-Martin en descendant, et la côte de la Longue-Pointe aussi en descendant, jusqu’à l’habitation de François Blot, icelle non comprise, et ce jusqu’à ce qu’il y ait une église paroissiale à la dite côte de la Longue-Pointe.

Saint-Laurent : — les côtes de Saint-Michel, Saint-Laurent et la moitié des deux rangs de la côte de Notre-Dame-des-Vertus, à prendre depuis le bout d’en bas de la dite côte et la côte de Notre-Dame-de-Liesse, seront desservis par voie de mission.

La Chine ou les Saints-Anges : — deux lieues et trois quarts le long du fleuve Saint-Laurent, à prendre du côté d’en bas, depuis la côte des Argoulets, en remontant, jusqu’à la côte de la Pointe-Claire ; une lieue ou environ dans la côte Saint-Paul, située dans les terres au sud du lac Saint-Pierre, à prendre du côté d’en bas depuis l’habitation d’Yves Lucas, icelle comprise ; et la moitié des deux rangs de la côte de Notre-Dame-des-Vertus, aussi située dans les terres, à prendre depuis le bout d’en haut de la dite côte.

La Pointe-Claire ou Saint-Joachim : — deux lieues et demie le long du fleuve, à prendre du côté d’en bas, depuis la côte de la Chine, en remontant, jusqu’à la côte de Sainte-Anne du bout de la dite île ; la côte de Saint-Rémi dite des Sources, située dans les terres sur le milieu de la dite île, à peu près vis-à-vis le bas de la Grande-Anse, la nouvelle côte non encore dénommée, aussi située dans les terres derrière celles de la côte de la Pointe-Claire au-dessus de l’église ; et la partie d’en bas de l’île Perrot, à prendre depuis l’habitation de Pierre Poirier, icelle comprise, en descendant jusqu’au bout de la dite île.

Sainte-Anne du Bout-de-l’Île : — deux lieues à prendre du côté d’en bas, depuis la côte de la Pointe-Claire, en remontant le long du fleuve, jusqu’au-dessus de l’église, ensuite descendant jusqu’à la rivière de l’Orme, au nord de la dite île, et l’étendue qu’il y a dans l’île Perrot, depuis et non compris l’habitation de Pierre Poirier, en remontant jusqu’au bout d’en haut de la dite île Perrot ; et outre la mission des sauvages Népissingues établie sur l’île aux Tourtres, que le curé de la dite paroisse dessert, il continuera de desservir, par voie de mission, les fiefs de Vaudreuil et de Soulange situés vis-à-vis les bouts d’en haut des dites îles Perrot et de Montréal, contenant chacun quatre lieues d’étendue, à l’effet de laquelle mission il est permis aux habitants des dits fiefs de faire construire une chapelle entre les dits deux fiefs, dans le lieu le plus convenable, dans laquelle le dit curé sera tenu d’aller dire la messe une fois le mois, et d’y faire le catéchisme aux enfants.

Saurel ou Saint-Pierre : — quatre lieues, savoir : une lieue de front que contient la concession de Paul Hue, dans le fief d’Hyamaska, sur différentes profondeurs, de quinze arpents ou environ, l’un portant l’autre, à prendre du côté d’en bas en remontant jusqu’à Saurel, de l’île du Moine et de celle des Barques, étant au devant de la dite concession de trois lieues de front que contient la dite seigneurie de Saurel, à prendre du côté d’en bas, depuis le dit fief d’Hyamaska, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de Saint-Ours, les profondeurs de la dite seigneurie et les îles à l’Ours, Ronde, Madame et de Saint-Ignace, dépendantes de la dite seigneurie et situées au-devant d’icelles ; et sur les représentations des seigneur et habitants de Saurel, il y sera établi un curé incessamment, et jusqu’à ce qu’il y en ait un, ils continueront à être desservis, par voie de mission, par le curé de l’île Dupas.

Saint-Ours ou l’immaculée Conception : — deux lieues à prendre du côté d’en bas, depuis Saurel, en remontant le long du fleuve, jusqu’à Contrecœur, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes ; et jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant d’habitants pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé, cette paroisse sera desservie, par voie de mission, par le curé de Contrecœur, qui y dira la messe de deux dimanches l’un.

Contrecœur ou la Sainte-Trinité : — une lieue et demie et quatre arpents de front, y compris la part qui appartient au sieur de la Corne, et un arrière-fief nommé Fosseneuve, étant au bout d’en haut, le dit front à prendre du côté d’en bas, depuis Saint-Ours, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief de la Belle-vue, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes, dans laquelle paroisse il sera incessamment établi un curé qui desservira par voie de mission, la paroisse de Saint-Ours, comme il est dit ci-devant.

Verchères ou Saint-François-Xavier ; — cinq quarts de lieue de front, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief de Belle-vue, qui joint celui de Fosseneuve, en remontant jusqu’au fief du Marigot, les profondeurs de la dite seigneurie et des îles aux Prunes, Marie et à l’Huissier, situées au-devant d’icelle, et qui en sont dépendantes, à l’exception de neuf chefs de famille, établis sur le bout d’en haut de la dite île Marie, qui seront et resteront paroissiens de la nouvelle paroisse qui doit être érigée aux îles Bouchard, comme ils y ont été joints ci-dessus ; et sur les remontrances des seigneurs et habitants du dit Verchères, il y sera établi un curé incessamment qui desservira, par voie de mission, le dit fief de Belle-vue, situé entre Fosseneuve et Verchères, contenant demie lieue de front, le fief du Marigot, contenant un quart de lieue de front le long du fleuve, depuis Verchères en remontant jusqu’au fief de la demoiselle Le Sueur, et le fief de Cabanac, situé derrière les dits fiefs de Belle-vue, Verchères et le Marigot, jusqu’à ce qu’il y ait lieu d’y ériger une paroisse.

Varenne ou Sainte-Anne : — environ deux lieues, savoir : un quart de lieue de front que contient le fief de la demoiselle Le Sueur, depuis le fief du Marigot, en remontant le long du fleuve jusqu’au fief de Saint-Michel, demie lieue de front que contient le dit fief de Saint-Michel, en remontant jusqu’au fief de la Trinité, demie lieue de front que contient le dit fief de la Trinité, en remontant jusqu’à Varenne, et demie lieue et six arpents de front que contient le dit fief de Varenne, en remontant jusqu’à Boucherville, les profondeurs des dits fiefs, et de l’étendue des îles à l’Aigle et Sainte-Thérèse, situées au devant des dits fiefs, à l’exception du domaine de la dame veuve du sieur de Langloiserie, et des habitations de Louis et Urbain Briant, situées au bout d’en haut de la dite île Sainte-Thérèse qui seront de la paroisse de la Pointe-aux-Trembles de l’île Montréal, à laquelle ils ont été ci-dessus joints.

Boucherville ou la Sainte-Famille : — une lieue et un quart à prendre du côté d’en bas, depuis Varenne, en remontant le long du fleuve, jusqu’au fief du Tremblay, ensemble les profondeurs de la dite seigneurie et les îles et îlets situés au-devant du dit fief, depuis et compris l’île Saint-Joseph, jusqu’à l’île Sainte-Marguerite dit Dufort, icelle non comprise, sans avoir égard aux représentations des habitants du dit fief du Tremblay et des nommés Dufort.

Chambly : — l’étendue de la paroisse de Saint-Louis, établie dans la chapelle du fort de Chambly, sera de celle de la seigneurie de Chambly, qui est de trois lieues de front, sur une lieue de profondeur de chaque côté de la rivière de Chambly, autrement dit de Saint-Louis et de Richelieu, le dit front à prendre, savoir : une lieue au-dessus du dit fort, et deux lieues au-dessous ; et vu le petit nombre d’habitants qu’il y a dans cette seigneurie, qu’ils sont hors d’état de payer des dîmes, étant pauvres, et ne commençant que d’établir leurs terres, il serait nécessaire pour le bien de la garnison de ce fort, d’y établir un aumônier fixe, qui fut tenu d’y résider et de desservir, par voie de mission, les habitants de la dite seigneurie, même les fiefs des sieurs de Longueuil et de Rouville, situés au-dessous de la dite seigneurie, qui ont chacun deux lieues d’étendue, à mesure qu’ils s’établiront, et sous ses conditions assurer au dit aumônier cinq cents livres par an pour sa subsistance, jusqu’à ce que la dite paroisse soit suffisamment établie, pour fournir à la subsistance et entretien d’un curé.

Longueuil ou Saint-Antoine-de-Pade : — deux lieues un quart et huit arpents le long du fleuve Saint Laurent, savoir : vingt-six arpents de front que contient le fief du Tremblay depuis Boucherville, en remontant, jusqu’à Longueuil, une lieue et demie de front que contient la dite baronnie de Longueuil depuis le dit fief, en remontant, jusqu’au lieu dit la Prairie-Saint-Lambert dépendant du dit fief de la Prairie-de-la Madelaine, et quarante-cinq arpents ou environ de front que contient le lieu dit Mouille-Pied, étant de la dite Prairie de Saint-Lambert, à prendre depuis Longueuil, en remontant jusqu’au ruisseau vulgairement appelé du Petit-Charles, ensemble l’île Sainte-Marguerite dite Dufort, située vis-à-vis le dit fief du Tremblay, l’île Sainte-Hélène, située vis-à-vis la dite baronnie, et les profondeurs renfermées dans les susdites bornes.

La Prairie-de-la-Magdelaine : — environ deux lieues le long du fleuve Saint-Laurent, à prendre du côté d’en bas, depuis le ruisseau vulgairement appelé du Petit-Charles, joignant le lieu dit Mouille-Pied en remontant jusqu’au fief du saut Saint-Louis, ensemble les profondeurs renfermées dans ces bornes.

Chateauguay : — Ce fief qui contient trois lieues de front le long du fleuve sur deux de profondeur, à prendre du côté d’en bas, depuis le fief du saut Saint-Louis, en remontant, jusqu’au terres non concédées, n’ayant aucune paroisse voisine et n’étant pas assez établi pour y en ériger une, continuera à être desservi, par voie de mission, par le missionnaire des sauvages Iroquois du saut Saint-Louis.

(Signé) De Vaudreuil, Jean évêque de Québec.


Au recensement de 1719, le clergé est indiqué comme se composant de 51 prêtres dans les cures, 18 prêtres dans les séminaires, 16 jésuites, 12 récollets, total : 97. Les ursulines comptaient 50 religieuses, les hospitalières 106, l’hôpital-général 12, les sœurs de la Congrégation 68, total : 236.

En 1721, nous constatons, au moyen du Répertoire de M. l’abbé Tanguay, que le clergé du Canada renfermait cent cinquante-deux personnes dont voici les noms, accompagnés de la date de l’entrée en fonctions de chacune d’elles en ce pays :

Prêtres arrivés de France : — Glandelet, Gauthier, 1675 ; Seré, 1682 ; Mgr  de Saint-Valier, 1685 ; Dufournel, 1687 ; Mullar, 1688 ; D’Herbery, 1689 ; De Roqueleyne, 1690 ; Ouéré, 1691 ; Dubus, 1699 ; Hazeur, 1700 ; Leriche, Dumont, Calvarin, 1701 ; Bouffandrau, 1702 ; Dupuy, 1704 ; Thiboult, 1710 ; Métivier, Montenon de Larue, De Vorlay, 1713 ; Lesclashe, Dugast, Leclair, Filorier, 1714 ; Voyer, 1715 ; Arnaud, Hamel, Pollet, Sauvenier, Ulric, 1717 ; Fornel, Lecoudray, 1720 ; Mgr  Dosquet, Gaufin, Saint-Ferréol, Maufils, 1721 ; total : 36.

Jésuites arrivés de France : — Chausetière, 1674 ; Potier, Marest, 1679 ; Chardon, 1693 ; Lagrené, 1694 ; Des Landes, 1698 ; Richer, 1699 ; Laure, De Villiers, Mermet, De Ville, 1700 ; De la Chasse, Boulanger, 1703 ; D’Heu, Loyard, 1706 ; Lauvergnat, 1708 ; Martin, Le Brun, 1710 ; Richard, 1714 ; Billiard, Le Sueur, 1715 ; D’Avaugour, 1716 ; La Bretonnière, 1717 ; De Lauzon, De Sirenne, 1718 ; Laure, 1719 ; total : 28.

Sulpiciens arrivés de France : — Seguenot, 1674 ; Remy, 1676 ; De Belmont, 1680 ; De la Faye, 1686 ; Guay, 1688 ; De Breslay, Priat, 1694 ; Courtois, De Chaumaux 1707 ; Breuil, 1710 ; Cheze, 1712 ; Baugrard, Saladin, Depéret, Quen, 1714 ; Metivier, Jullien, 1716 ; Le Tessier, Seré, Isambart, 1717 ; Baret, Le Page, 1718 ; Garnault, 1720 ; total : 23.

Récollets arrivés de France : — Filiastre, 1678 ; Drué, 1684 ; Cornet, Ballot, 1691 Crey, 1693 ; Pariset, 1694 ; Le Poyvre, 1696 ; Brulé, Gobeil, 1698 ; Dublaron, Dubourg, Dupont, Leneuf, Hurette, Deniau, Le Viviers, 1700 ; Gonnon, De l’Estage, 1702 ; Faure, 1707 ; Godard, Legrand, 1709 ; Pelfresne, 1710 ; Hemond, 1712 ; Verge, Patin, Bultel, 1713 ; Flamand, 1714 ; Hendrix, 1715 ; Palin, 1717 ; Le Vasseur, Léonard, 1720 ; total : 31.

Canadiens, ordonnés Prêtres : — Vachon, 1680 ; Hamel, Lefebvre, 1696 ; Boucher, 1698 ; Hazeur, Rageot-Morin, 1700 ; Boulanger, 1701 ; Picard, Deschamps, Chabot, 1702 ; Plante, 1703 ; Hazeur, 1706 ; Ménage, Courval, 1707 ; De Varennes, 1709 ; Auclair-Desnoyers, Auclair-Desnoyers, Bizard, Cloutier, Couval, Caillet, 1713 ; Le Prévost, 1714 ; Jorian, Lepage, 1715 ; Chasles, Thaumur, 1717 ; Denis, Resche, 1720. — Récollets : Denis, 1690 ; De Lotbinière, 1712 ; Quintal, 1713 ; Delino, 1714 ; Dumesny, 1720 ; Resche, 1721 ; total : 34.

Puisque le recensement de 1719 ne mentionne que 97 prêtres de tous ordres et que nous en trouvons 152 dans le pays en 1721, bien qu’il n’en soit venu que treize ou quatorze durant ces trois années, il faut croire que les recenseurs de 1719 n’avaient pas pris note des prêtres en voyage ou absents momentanément de chez eux.

Le recensement de 1734 indique 750 hommes des troupes du roi, dont 160 dispersés dans les forts éloignés et 60 en expédition contre les Renards. La milice du pays comptait 8,000 hommes, sur lesquels 6,000 étaient armés.

Pour accompagner le tableau de la population de la colonie 1739, qui se trouve sur la page suivante, nous donnons la liste du clergé en 1740, époque où Mgr  de Pontbriand prenait la direction du diocèse de Québec qu’il devait garder jusqu’à son décès, l’année même de la capitulation de Montréal.

Prêtres arrivés de France : — Dufournel, 1687 ; Ouéré, 1691 ; Hazeur, 1700 ; Leriche, Dumont, 1701 ; Dugast, Lesclashe, Leclair, 1714 ; Voyer, 1715 ; Arnaud, Ulric, 1717 ; Fornel, 1720 ; Gaufin, Maufils, 1721 ; De Miniac, 1722 ; Chevalier, Le Chasseur, 1724 ; Chardon, 1725 ; Lacombe, Gaillard, Rouillard, Jacreau, 1726 ; Valois, 1727 ; Ruffin, 1729 ; Vallier, 1730 ; Abrat, 1731 ; Corru, 1732 ; Navières, Frison, Chaumont, Lefebvre-Duchouquet, Mazurier, Noël, Pacqueleau, Ransonet, 1734 ; Richer, 1735 ; André, 1736 ; total : 37.

Jésuites arrivés de France : — Chardon, 1693 ; Lagrené, 1694 ; Des Landes, 1698 ; Richer, 1699 ; Laure, 1700 ; De la Chasse, Boulanger, 1703 ; Lauvergnat, 1708 ; Le Brun, 1710 ; Richard, 1714 ; Billiard, Le Sueur, 1715 ; Gérard, Larichardie, 1716 ; De Lauzon, 1718 ; Marcol, 1725 ; Meurin, 1731 ; Coquart, Maurice, Nau, 1734 ; total : 20.

Sulpiciens arrivés de France : — Bouffandeau, 1702 ; Courtois, 1717 ; Breuil, Le Sueur, 1710 ; Saladin, Depéret, Quen, 1714 ; Jullien, 1716 ; Isambart, 1717 ; Garnault, 1720 ; Normant, Navetier, Déat, 1722 ; Doinet, Hourdé, 1723 ; Matis, Gladel, 1726 ; Falcoz, 1727 ; Desanclave, Chauvreux, Favard, 1728 ; Clérimbert, 1729 ; Favre, Galet, 1730 ; Chambon, 1733 ; Chevalier, Picquet, Sartelon, 1734 ; Peignet, 1735 ; Dargent, 1737 ; total : 30.

Récollets arrivés de France : — Ballot, 1691 ; Pain, 1694 ; Le Poyvre, 1696 ; Brulé, Gobeil, 1698 ; Chevrau, 1699 ; Dubourg, Dupont, 1700 ; De l’Estage, 1702 ; Legrand, 1709 ; Hemond, 1712 ; Bultel, 1713 ; Hendrix, 1715 ; Imbault, 1716 ; Léonard, Dumesny, 1720 ; Vandamme, 1722 ; Douville, Foucault, Rainville, Rouillard, 1723 ; Verquaillie, Boucher, 1725 ; Crespel, 1726 ; Lajus, 1727 ; Normandeau, 1730 ; Barbel, 1732 ; Carpentier, 1735 ; Lefebvre, 1736 ; Carpentier, Collet, 1737 ; Millard, 1739 ; Houdin, 1740 ; total : 33.

Canadiens, ordonnés Prêtres : — Boulanger, 1701 ; Plante, 1702 ; Hazeur, 1706 ; Ménage, Poulin, 1707 ; Auclair-Desnoyers, Auclair-Desnoyers, Cloutier, Poulin, 1713 ; Le Prévost, 1714 ; Jorian, Lepage, 1715 ; Chasles, 1717 ; Resche, 1720 ; Lecoudray, 1721 ; De Tonnancourt, Le Bert, 1723 ; De Lotbinière, Dupont, 1726 ; Angers, Mercier, DeLigneris, 1727 ; Boulanger, Soupiran, 1730 ; Cardin, D’Ailleboust, DeGannes, Dufrost, Guyon-Fresnay, Gastonguay, Marchand, Martel, Robineau, 1731 ; Gosselin, Le Vasseur, D’Esglis, 1734 ; Guillory, 1738 ; Mercereau, De la Corne, 1739. — Récollets : Denis, 1690 ; De Lotbinière, 1712 ; Ouintal, 1713 ; Resche, 1721 ; Couturier, De Gannes, 1729 ; total : 45

ÉTAT DE LA POPULATION DU CANADA, EN 1739.


Localités. Population.
Québec et banlieue 4,603
Notre-Dame des Anges
   Charlesbourg
   Saint-Bernard
   Saint-Gabriel
   Saint-Ignace
   Sainte-Foye
1,431
Orsainville
   Les Islets
   Saint-Joseph
97
Champigny
   Gaudarville
   Jeune Lorette
549
Sillery
   Beauport
772
Côte de Beaupré 1,490
Baie Saint-Paul
   Les Éboulements
   La Malbaie
445
De Maure 801
Belair (Pointe-aux-Écureuils) 187
Neuville (Pointe-aux-Trembles) 564
D’Auteuil
   Portneuf
381
Eschambault 307
La Chevrotière 96
Les Grondines 188
Sainte-Anne
   Tarrieu
   Sainte-Marie
556
Tilly
   Maranda
   Bonsecours
513
Sainte-Croix
   Le Platon
274
Lotbinière 219
Nouvelle-Beauce
   Rivière Chaudière
262
Saint-Nicolas
   Côte de Lauzon
   Saint-Joseph
1,237
Beaumont
   Vincennes
504
Bellechasse 488
Saint-Vallier
   La Durantaye
732
L’Île d’Orléans 2,318
Saint-Thomas
   Saint-Pierre
   Rivière du sud
1,160
Isle aux Grues
   Isle aux Oies
   Pointe au Foin
   Gamache
   Vincelot
   Bonsecours
521
Islet Saint-Jean
   Port Joly
   Grande Anse de la Pocatière
554
L’Islet
   Les Aulnays
   Saint-Denis
239
Islet du Portage
   Rivière-du-Loup
   L’Isle Verte
   Rivière des Trois-Pistoles
   Saint-Barnabé ou Rimouski
227
Grand et Petit Kamouraska 320
La Bouteillerie 302
Trois-Rivières et banlieue 378
Batiscan 435
Champlain 272
Cap de la Madeleine 114
Tonnancour
   Rivière-du-Loup
   Gatineau
   Grande et Petite Yamachiche
415
Maskinongé
   Isle Dupas
473
Saint-Pierre
   Gentilly
   Cournoyer
Dutort 566
Bécancour
   Godefroy
   Nicolet
Baie Saint-Antoine 179
Yamaska
   Baie Saint-François
520
Montréal et banlieue 4,210
Dorvilliers
   Berthier
328
D’Autray
   Lanoraye
313
La Valtrie 248
Saint-Sulpice
   Îles Bouchard
   L’Assomption
858
Repentigny
   L’Île Sainte-Thérèse
509
La Chenaye 506
Terrebonne 370
Île Jésus 752
Rivière des Prairies
   Pointe-aux-Trembles
   Longue Pointe
   Saint-Laurent
   Saints-Anges
   Saut-au-Récollet
   La Pointe Claire
   Sainte-Anne
3,379
Cavagnal
   Soulanges
   Île Carillon
418
Longueuil
   Tremblay
636
Belœil
   Saint-Ours
Verchères
   Le Marigot
   Saint-Blain
525
Contrecœur 283
Sorel 342
Cap Saint-Michel, Montigny 249
Varennes 272
Boucherville 1,027
Chambly
   Cournoyer
   Saint-Denis
152
Prairie de la Madeleine
   Saint-Lambert, Sault Sainte-Marie
1,290
Châteauguay, Île Perrot, Île Saint-Paul, Isle aux Hérons 345
   Total 42,701


Note. — Des états de population fournis pour les années 1736 et 1737, donnent les chiffres du petit tableau qui suit :

Les troupes du roi se composaient de 28 capitaines, 28 lieutenants, 28 enseignes en pied, 28 enseignes en second, 28 cadets à l’éguillette et 784 soldats.

Années. Hommes Femmes Garçons Filles Totaux
1736 7,062 6,631 12,908 12,462 39,063
1737 7,378 6,804 13,330 12,458 39,970