Histoire du Parnasse/ Le premier Parnasse Contemporain

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CHAPITRE IX
Le premier Parnasse Contemporain

Ils veulent s’imposer au public et aux éditeurs. Ils s’indignent de voir que dans les revues où on daigne accepter leurs vers, on refuse de les payer : ainsi Sully Prudhomme et Coppée à la Revue Nationale et Étrangère : Charpentier propose d’abord à Coppée de le régler en monnaie de singe ; il lui offre pour honoraires un Musset petit format : il se résigne malaisément à promettre une somme[1]. C’est à ses frais que le Parnasse fait paraître par livraisons son premier recueil : Lemerre n’a pas confiance dans le succès. Les bailleurs de fonds, c’est X. de Ricard, et peut-être Mendès ; ils sont aussi les directeurs[2]. Ce n’est pas eux qui ont imaginé ce titre bizarre, « le Parnasse Contemporain, recueil de vers nouveaux » ; il est suggéré par Marty-Laveaux, et rejeté par Leconte de Lisle qui, avec raison, le trouve absurde ; mais les deux directeurs l’adoptent[3]. Visiblement ils veulent se donner de l’importance, et diminuer Leconte de Lisle. Xavier de Ricard prétend que le Parnasse n’existe que du jour où on se groupe, chez Lemerre, autour de la revue qu’il a fondée[4]. Pour affirmer son autorité, il s’octroie une livraison complète, seize pages ! quand les autres Parnassiens sont à la portion congrue. Il est, du reste, peu à peu évincé par le subtil Mendès, ainsi qu’en fait foi cette lettre à Baudelaire : « L. X. de Ricard, cet homme absurde et divin, fonde avec moi Le Parnasse Contemporain… J’ai fait mettre dehors tous les gens inutiles, et j’espère conduire Le Parnasse dans une voie sérieuse[5] ». Il est vite, à lui seul, toute la direction ; nul ne lui résiste : c’est, dit Bergerat, un grand entraîneur d’hommes ; il emploie, pour arriver à la dictature, « ses qualités de charmeur irrésistible et une autorité d’apôtre des belles-lettres à laquelle je n’ai jamais vu personne se soustraire, même Théodore de Banville, même Leconte de Lisle[6] ». Ajoutons : même Baudelaire. On désire fort sa collaboration : Mendès s’y emploie, et réussit ; voici d’abord la lettre administrative, en style directorial : « nous ne vous interdisons pas de reproduire vos vers dans la prochaine édition des Fleurs. Je vous prierai cependant de ne point les reproduire tout de suite. Envoyez-moi le plus vite possible vos poèmes. Vous marquerez au crayon rouge les pièces que vous désirez voir reproduites dans le Parnasse. Cependant ne pourrez-vous pas me donner quelques poèmes absolument inédits ? Quelques-uns, deux ou trois seulement. Cela serait très important pour notre publication ». Les nouvelles Fleurs du mal sont remises au cabinet de Monsieur le Directeur, et le ton change : l’auteur de Philoméla, qui a vingt-trois ans, daigne se familiariser avec le grand poète qui en a quarante-cinq : « Cher Baudelaire, votre paquet arrive… J’ai violemment admiré : La Voix, La Rançon, L’Hymne, À une Malabaraise. Quelques pièces, trop vives, ne peuvent prendre place dans le Parnasse. Mais il nous reste environ quatre cents vers, et j’ai de quoi faire une feuille avec cela. Je vous enverrai bientôt les épreuves, et une lettre très rapprochée fixera le jour où les cinq louis seront expédiés. Votre Catulle Mendès ». En post-scriptum, un bon conseil : « le dictionnaire de rimes indique fouet d’une seule syllabe[7] ». Baudelaire s’incline : la faute de quantité disparaît. Il remarque, probablement avec un sourire, que Mendès s’adjuge, comme Ricard, toute une feuille de seize pages, toute une livraison, autant qu’à Leconte de Lisle, tandis que Coppée en a huit, Banville sept, Gautier cinq, et Heredia quatre seulement. Et quelles pièces ! Une collection de Bouddhas qui ne sourient plus, et qui grimacent : Yamâ et Yamî, l’enfant Kriçhna, Kamadéva ; dans Le Mystère du Lotus, il chante les effets de la colère de Kâla ( ?) :


Le Çwarga (?) lumineux aux escaliers d’ivoire
N’est plus…
Les Gandharwis (?), orgueil charmant du ciel natal,
Ont cessé d’agiter les nupûras (?) sonores
De leurs pieds que dorait la poudre de santal…
Les Açwins (?) éclatants…


Ahuri, le lecteur se console avec une citation :


Si j’en connais pas un, je veux être pendu !


Qu’est-ce que cette Yamî, et qu’est-ce que ce Yamâ ? Ils sont jumeaux. La sœur désire devenir la femme de son frère en vertu de ce souhait formulé par leur ancêtre, avant leur naissance :


Quand nous donnions encore au ventre originel,
L’aïeul parla : « Vêtus d’une splendeur égale,
Soyez époux, dit-il. Que la sœur conjugale
Sans fin demeure unie au mari fraternel. »


Ces deux derniers vers sont un tour de force joliment réussi ; mais à quoi bon cette virtuosité de forme, puisqu’on ne comprend rien à ce dialogue ? Si l’on n’a pas à ses côtés un élève de Rabindranah-Tagor comme interprète, on en est réduit à supposer que le pandit Mendès se moque de nous, comme le brahmine Leconte de Lisle avec ses kalahamsas. Du reste, satisfait de la place qu’il s’est taillée dans le recueil, Mendès se désintéresse bientôt de la publication. Le livre paraît cahin-caha en dix-huit fascicules, du 2 mars 1866 à la fin de juin. L’affaire se solde par une perte de deux mille francs ; et pourtant les collaborateurs ne sont pas payés, sauf Baudelaire et Leconte de Lisle[8]. Mais qu’importe à cette jeunesse désintéressée ? Elle a poussé son cri de guerre, elle a engagé la bataille, avec tant d’énergie que l’harmonieux Sainte-Beuve essaye de calmer les combattants. Il écrit à Verlaine, après les Poèmes Saturniens, le 10 décembre 1866 : « j’aime, comme emblème et image, vos stances de Çavitri, et le vers qui termine :


Mais comme elle dans l’âme ayons un haut dessein.


C’est le cas maintenant d’appliquer et de pratiquer ces nobles stances, puisque une guerre, me dit-on, est engagée[9] ». Elle s’annonce même impitoyable : à Barbey d’Aurevilly qui proteste contre l’absence de Lamartine, X. de Ricard répond froidement, le 30 octobre 1866 : « il est vrai que nous n’avons rien demandé à M. de Lamartine qui, selon M. Barbey d’Aurevilly, — a le fier honneur de ne plus être populaire parmi nous[10] ». Le grand poète a-t-il daigné protester lui-même contre cette proscription brutale ? On trouve dans son Cours familier de littérature des réflexions générales sur les erreurs de la critique qui pourraient bien être une riposte dédaigneuse[11]. À coup sûr nous pouvons reprendre pour lui son plaidoyer en l’honneur de Chateaubriand : « il eut tous les talents, et il eut même tous ces talents divers à un degré qui se fait reconnaître de lui-même, qui réfute toutes les critiques, qui renverse toutes les jalousies, et qui fait dire à tout un siècle : Il est grand ! Cette exclamation d’un siècle est le sceau du génie… Soyez grand, et moquez-vous du reste, vous êtes immortel[12] ! » Comment ces jeunes pouvaient-ils repousser Lamartine, quand ils admettaient les deux Deschamps, et surtout Antoni, très bienveillant sans doute, et plein de souvenirs, mais, dit joliment Verlaine, un peu las d’avoir battu


Avec Dante
Un andante,


un peu éteint[13], ainsi qu’en témoigne son envoi : Études grecques, latines, italiennes, surtout son imitation de Leopardi, dont la fin est inintelligible : une jeune femme est arrêtée dans sa marche par un orage terrible ; puis la tempête se calme :


Le front humide encor, reparut le soleil,
Et les oiseaux voyant sa féconde lumière,
Reprirent leurs chansons, mais elle… était de pierre !


C’est Antoni qui souligne, oublieux du bon conseil d’Horace : solve senescentem… Son frère Émile est aussi attristant, avec ses sonnets flasques, et sa Terza Rima sur ce thème :


Comme un poison subtil redoutons la pensée ;


s’il avait vingt fils, il leur passerait tout, l’orgie, le jeu, mais pas la lecture :


Un livre ! Ils y pourraient trouver une parole
Qui, desséchant leur sang, épouvantât leurs nuits,
Bouleversât leurs nerfs, rendît leur raison folle…
Ils pourraient devenir, un jour, ce que je suis.


Étrange anathème chez un écrivain ! Et l’on pense au ricanement de Voltaire :


Deschamps se trompe, il n’est pas si coupable 1


Quelle réputation devait-il donc avoir encore dans le monde littéraire, pour que les Parnassiens aient sollicité son concours, et accepté ses senilia !

Surtout la présence de Vacquerie nous étonne. Que vient-il faire là ? N’ayant pu avoir V. Hugo, le Parnasse a-t-il voulu du moins exhiber son fidèle compagnon d’exil[14] ? Ce qui est constant, c’est que son envoi est faible. Vacquerie reproduit dans ses Premières années de Paris ses trois pièces, À une femme, À un enfant mort, À un ami ; cette dernière pièce a été, du reste, très corrigée, et valait mieux dans sa forme première ; c’était, au Parnasse, l’éloge truculent du vers romantique :


Ainsi l’enjambement te répugne, et tu veux
Que Sara la Baigneuse attache ses cheveux
Et rentre dans les fils d’un hamac plus avare
Son petit pied pleuré des mines de Carrare.
Te voilà désolé si la liberté veut
Qu’un mot sorte du vers. Jamais ton vers ne peut,
Comme un chasseur heureux d’un hibou qu’il rapporte,
Clouer joyeusement une idée à sa porte.
Tu ne permets jamais que, pour attirer l’œil,
Un adjectif pimpant se tienne sur le seuil.
Tu défends qu’une strophe, interrompant la classe,
Cause avec sa voisine ou bouge de sa place…


Du reste, Vacquerie ne figure plus aux deux autres Parnasses. Sur les trente-six autres poètes du premier volume, douze reparaîtront dans les éditions de 69 et de 76 : Banville, Cazalis, Coppée, Dierx, des Essarts, Heredia, Leconte de Lisle, Lemoyne, Mérat, Renaud, Sully-Prudhomme, Valade.* Dans la première édition, on aperçoit d’abord, très haut au-dessus de tous les autres, trois noms : Gautier, Leconte de Lisle, et Baudelaire.

Gautier ouvre le livre. De ses cinq pièces, toutes reproduites dans ses poésies complètes, et presque sans corrections, Le Banc seul est de haute valeur[15]. C’est une élégie ; on dirait que Théo veut par cet envoi protester contre l’Impassibilité. C’est justement son charme élégiaque que Coppée défendra contre les envieux dans le Tombeau que les Parnassiens dresseront en l’honneur du vieux maître :


Ils ont dit : Ces vers sont trop purs. Le mètre,
La rime et le style y sont sans défauts.
C’en est fait de l’art qui consiste à mettre
Une émotion sincère en vers faux.



Tu leur prodiguais tes odes nouvelles
Embaumant l’avril et couleur du ciel.
Eux, ils répétaient : Ces fleurs sont trop belles,
Tout cela doit être artificiel…

L’artiste grandit, la critique tombe.
Mais nous, tes fervents, ô maître vainqueur,
Nous voulons écrire au mur de ta tombe
Que ton clair génie eut aussi du cœur[16].


L’envoi de Baudelaire est très supérieur à celui de Théo. Ses seize « nouvelles Fleurs du Mal » relèvent vivement la couleur du Parnasse[17]. Elles lui assurent un succès de grand public. Mais c’est Leconte de Lisle qui domine tout ; on le reconnaîtra en relisant Le Rêve du Jaguar, La Vérandah, Les Spectres, Les Larmes de l’Ours, Le Cœur de Hialmar, Ekhidna, La dernière Vision, qu’il a reproduites dans ses Poèmes, sans une seule variante[18]. La tristesse du Diable et La Prière védique pour les morts présentent en tout trois corrections insignifiantes, tant Leconte de Lisle avait su, dès sa première ébauche, atteindre la perfection[19]. On voit par là ce que vaut le bruit touchant, et ridicule, rapporté par Mme Adam : les grands Parnassiens auraient, dans cette première édition, publié exprès de méchants vers pour faire mieux ressortir le mérite de leurs cadets[20].

Ceux-ci ont dû être furieux de cette histoire, surtout Henri Cazalis qui ne signe pas encore Jean Lahor, mais qui a déjà conscience de sa valeur. Si, plus d’une fois, ce très authentique parnassien a renié le Parnasse, c’est qu’il ne s’y trouve pas apprécié à sa juste valeur : il la croit, à bon droit, de tout premier ordre[21]. Jules Tellier voit en lui un des plus grands poètes de notre temps, aux visions merveilleuses, poussant, dans son extase et dans sa terreur, des cris sublimes. Il conclut ainsi : il y a dans ses poésies un véritable génie insoupçonné de ses contemporains[22]. Ce n’est pas, en effet, l’opinion courante au Parnasse. Dans sa Légende, Catulle Mendès considère Cazalis comme une quantité négligeable ; les Parnassiens le classent au deuxième rang, ou même au troisième[23]. On ne lui pardonne pas de transformer sa philosophie désenchantée en activité sociale[24]. On va jusqu’à suspecter sa sincérité ; on s’étonne que ce matérialiste, qui professe le transformisme, et qui en tire les conclusions les plus attristantes, masque tout cela d’une sorte de décor idéaliste : il chante l’amour purifié, il exalte la femme comme un être angélique. Ce contraste paraît choquant ; les Parnassiens appellent tout cela d’un mot cruel : le chrysocale de Cazalis[25]. Un d’eux imagine cette formule élégante : « éminent vétérinaire de Pégase[26] ». Il doit y avoir derrière cette animosité une campagne de dénigrement menée par Anatole France ; il devait détester celui qui n’admettait pas son ironie destructive : « Le voyez-vous ? » disait Cazalis à E. Hovelaque, un jour que France parlait de sa Jeanne d’Arc, en croisant les jambes suivant sa coutume, « le voyez-vous ? il cache un pied derrière l’autre : c’est pour qu’on ne voie pas qu’il est fourchu ! Il va maintenant démolir l’adorable sainte de la patrie[27] ». Dans ce milieu sceptique et dur, Cazalis détone par une certaine candeur ; Theuriet, autre candide, le dessine avec sympathie : l’œil extatique, le sourire aimable, très naïf et très enthousiaste, malgré ses poses d’homme désabusé, transporté d’une sorte de délire après une soirée parnassienne qui finit par une grande promenade nocturne dans les bois de Satory ; tous ces jeunes poètes sont étrangement surexcités, et sentent se former en chacun d’eux un dieu, ou tout au moins un demi-dieu, tandis que Henri Cazalis, plus monté encore, lance aux bourgeois absents des imprécations parnassiennes :


Vivez donc, mangez donc, dormez comme des bêtes,
          Mais n’allez pas dans nos chemins,
Et prenez toujours garde, en raillant les poètes,
          Aux foudres qu’ils ont dans les mains[28] !


Contre un si bon compagnon de lutte, pourquoi cette hostilité ? Y aurait-il, au fond de cette animadversion, quelque jalousie ?

À coup sûr son envoi est parmi les meilleurs. En huit pièces il a condensé toutes ses pensées : son pessimisme, dans un sonnet « devant la Melencolia d’Albert Dürer » ; sa pitié pour la misère humaine, dans Hôpital, Senectus, Le calme ; sa compassion pour ceux qui cherchent dans l’amour un remède au pessimisme, dans trois courtes poésies, À l’Enfant blonde, En passant par un champ de foire, et À la Nature. Par un de ces bonheurs qui sont la marque des vrais poètes, il verse toutes les richesses de sa pensée et de son art dans une œuvre parfaite, Tristesse des choses :


La pierre était triste, en songeant au chêne
Qui libre et puissant croît au grand soleil,
Du haut des rochers regarde la plaine,
Et frissonne et rit quand l’air est vermeil.

Le chêne était triste en songeant aux bêtes
Qu’il voyait courir sous l’ombre des bois,
Aux cerfs bondissants et dressant leurs têtes,
Et jetant au ciel des éclats de voix.

La bête était triste en songeant aux ailes
De l’aiglè qui monte à travers le bleu
Boire la lumière à pleines prunelles…
Et l’homme était triste en songeant à Dieu !


Il ne se maintient pas à cette hauteur au Parnasse de 1869. Blessé peut-être par le dédain des Parnassiens pour son « chrysocale », il prend son envoi dans ses fonds de tiroir ; sa Danse macabre est bien gauche :


            … Je veux mon âme ainsi faite
Qu’un jour enfin sous tous ces corps
Je ne sache voir que des morts,
Des os en costumes de fête,
Pour alors, dans un coin du bal
Me tenir seul…


De même, au Parnasse de 1876, ce robuste poète, ce philosophe désenchanté se permet une romance roucoulante, Nouveau printemps. Dans Voix de Femme, sa religion du néant lui fait comprendre tout de travers la jolie légende du moine qui doutait du bonheur étemel : sorti du couvent, assis sous un arbre, il écouta, pendant cent ans, chanter un oiseau blanc, croyant que ce chant n’avait duré que quelques secondes. — Chez Cazalis, l’oiseau blanc devient une mésange : pourquoi ? Les mésanges ne chantent pas ; et puis, que penser de ce finale :


Et quand la voix quitta la terre,
Quand l’oiseau se fut envolé,
Le moine pâle au monastère
Revint mourir, inconsolé.


Cazalis a dû se dire : — c’est bien assez bon pour eux ! — Pour eux, oui ; mais pour Leconte de Lisle ? Le Maître avait été charmant pour lui ; Jean Lahor le consultait, l’admirait, l’imitait même ; n’est-ce pas un souvenir des Nornes, ce passage de Forêt, la nuit :


Univers étemel, arbre toujours vivant,
Yggdrasill, frêne énorme aux vivantes ramures,
Quel esprit est en toi, quel grand souffle, et quel vent
Vient t’émouvoir sans fin et t’emplir de murmures ?


N’est-ce pas encore un hommage à Leconte de Lisle, cette fin des Visions de Dschellaleddin ? Allah lui parle, lui révèle que les âmes sortent de Lui et reviennent en Lui ; pourquoi donc ?


Je vous réponds : mon âme avait besoin de songes,
D’étoiles fleurissant ses mornes nuits d’été
Pour distraire l’horreur de mon éternité 1


Si donc, pour complaire à Cazalis, nous devons le rayer des rôles des Parnassiens, il faut du moins l’inscrire sur la liste des disciples de Leconte de Lisle.

Avec André Lemoyne nous sommes en plein Parnasse : c’est un bon compagnon « petit, maigre, alerte, avec un profil d’oiseau, l’œil émerillonné et la bouche gourmande, nous dit Theuriet ; vif et léger comme une alouette ». C’est un paysagiste. Il va camper son chevalet de poète en Normandie, grisé par la campagne, s’égarant dans les sentiers perdus, en extase devant l’éclair bleu d’un martin-pêcheur, chantant les marins de Granville, rapportant de ces randonnées des études justes de ton, délicates ; toutes raisons pour sympathiser avec Theuriet[29]. Bon camarade, il aime à rendre service : André Theuriet, ayant porté à l’Odéon le manuscrit d’un drame en vers, Jean-Marie, reçoit en échange le numéro d’ordre 306, et se désespère ; Lemoyne s’ingénie : il cherche dans ses souvenirs ; il se rappelle qu’il a jadis pris ses repas près de la table d’un opticien qui faisait la partie de whist de Chilly, un des deux directeurs de l’Odéon ; il retrouve son lunettier, l’intéresse à Jean-Marie ; et deux mois après Theuriet recevait la bienheureuse lettre de lecture portant le cachet du théâtre.

Lemoyne, c’est le poète convaincu, épris du vers avant tout ; pour lui la seule chose sérieuse, c’est l’art ; tout le reste, philosophie ou politique, c’est prose et ennui. Il ne pense qu’au mot juste, à l’épithète neuve et difficile. Riche, il produit peu, tant son travail est minutieux. Ruiné, il entre chez Didot, et, pour deux cents francs par mois, travaille dix heures par jour dans le hall de la maison ; puis, son pain gagné, il se remet à son établi de poète[30]. Il n’a pas tout de suite de grands succès de coterie, parce qu’il dit très mal ses vers[31]. Mais il publie ses Roses d’antan en 1865, et le voilà en bonne voie. Gautier reconnaît que ces poésies sont d’un sentiment tendre et d’une exécution délicate[32]. Mme Adam le met sur le même rang que Sully Prudhomme et que Coppée[33]. Jules Tellier va plus loin encore, dans son admiration pour ce grand talent, pour ces vers sincères, émouvants, et achevés : « si Virgile revenait parmi nous, je crois bien qu’il irait sans hésiter à M. André Lemoyne, et qu’il reconnaîtrait tout de suite en lui un petit-fils[34] ». Certes, sa poésie est caressante, transparente,


Comme un ruisseau d’argent par sa limpidité ;


elle est rafraîchissante :


On se plaît à revivre aux époques lointaines
Où, la jarre à la main, des filles de pasteurs,
Conduisant les troupeaux d’Israël aux fontaines,
Gardaient des fils de rois sept ans pour serviteurs[35].


C’est très doux ; un peu moins de talent, et cela deviendrait douceâtre. Mais le Parnasse va durcir cette naïveté, la cristalliser, avant que le chanteur ne se laisse aller jusqu’à la romance bêlante dont il est tout près[36]. Guéri de sa fadeur, il reste le poète de la nature ; il en rend surtout le charme ; ainsi, Sous les hêtres :


Sous la haute forêt le cœur troublé s’apaise.
Les plus riches senteurs m’arrivent à la fois :
Est-ce un parfum de menthe, un souvenir de fraise ?
Est-ce le chèvrefeuille ou la rose des bois ?[37]


Lemoyne garde jusqu’au bout cette fraîcheur à la Theuriet, et fleurit le dur monument parnassien : ainsi on admire, au Mont Saint-Michel, une touffe d’œillets sauvages qui, poussée entre deux pierres du cloître, réussit à s’épanouir.

Dès avril 1856, il est en relations avec les Parnassiens, car il offre une de ses Roses d’antan, Le Poète et l’Hirondelle, à Georges Lafenestre. La dernière pièce du recueil, Madeleine, est dédiée à Leconte de Lisle : une femme de pêcheur cause avec la mer, et cette conversation, pleine de foi, se termine par un acte de résignation à la Providence :


Je bénirai, mon Dieu, ta sainte volonté.


Notons le fait en passant : athée pour son compte, Leconte de Lisle a l’esprit assez large pour reconnaître à ses amis le droit à l’inspiration religieuse. Il admet même qu’on ne partage pas le dédain qu’il professe pour Musset. Au Parnasse de 1866, les disciples, plus intolérants que le Maître, ont dû blâmer dans La Baigneuse de Lemoyne ce souvenir de Musset :


Noyant son petit pied dans un flot de velours.


Ont-ils admis Matin d’Octobre, délicieux tableautin d’une petite fille menant au bois une vache rousse ?


Et, rencontrant la vache et la petite fille,
Un rouge-gorge en fête à plein cœur s’égosille ;
Et ce doux rossignol de l’arrière saison,
Ebloui des effets sans connaître les causes,
Est tout surpris de voir aux églantiers des roses
Pour la seconde fois donnant leur floraison.


C’est bien joli, mais quoi ! Musset n’a-t-il pas dit dans son sonnet à Victor Hugo :


Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes ?


Je suis sûr qu’Anatole France, l’érudit de la bande, a dû trouver une tare dans Fleurs du Chemin :


J’obéis aux vouloirs d’une fille aux yeux pers.
En regardant ses yeux, je pense aux mers profondes
Dont l’abîme inconnu désespère les sondes ;
Si je veux lire au fond de ses yeux, je m’y perds.

Sa mère était la fleur des belles d’Ouessant,
Où naufragea son père, un pêcheur de Guérande…


France arrête le poète : Guérande est une licence de géographie, pour la rime, car la ville de Guérande est loin de la mer : on n’y trouve pas des pêcheurs, mais des sauniers. Lemoyne n’a qu’une chose à répondre : — Maudit censeur, te tairas-tu ? — Il peut mépriser les critiques minutieuses, celui qui, au Parnasse de 1869, donne Le Rosaire d’amour. Au milieu de tant de pièces faibles, de tant d’à peu près, de tous ces modèles d’atelier déguisés en divinités mythologiques, la Muse d’André Lemoyne n’a qu’à marcher pour se révéler vraie déesse :


J’aime tes belles mains, longues et paresseuses,
Qui, pareilles au lys n’ont jamais travaillé,
Mais savent le secret des musiques berceuses
Qui parlent à voix lente au cœur émerveillé. —
J’aime tes belles mains longues et paresseuses.


Il faut bien l’avouer : même dans le premier Parnasse les très belles choses sont rares. En dehors de Dierx, Heredia, Sully Prudhomme, Coppée, Verlaine, que nous retrouverons plus loin, que nous reste-t-il à admirer d’une admiration reconnaissante ? Albert Mérat, sans doute ; « un jeune homme grave, dit Maurice Dreyfous. Il avait déjà cette façon de marcher lentement, la tête redressée comme pour contempler de plus haut la foule. Déjà, il avait cette manière spéciale de fumer qui lui valut le surnom : le cigare dédaigneux[38] ». C’est un gentil poète, ce n’est pas un bon camarade : il est jaloux, si fort, qu’il souffre du moindre succès des autres, si naïvement, qu’il confesse sa jalousie, comme Costecalde ; c’est un vice de tempérament, qui empêche son talent de se développer librement, comme aussi son cœur de se dilater dans la camaraderie parnassienne[39]. « Pour parler anglais de ce poète anglais de ton s’il en fut, dit Verlaine, il est reluctant[40] ». Mais de temps en temps, du fond de cette réserve sortent des œuvres fines, en progrès sensible d’un Parnasse à l’autre. Les sept sonnets de l’édition de 1866 sont curieux, sans plus, avec une note qui ressemble étrangement à celle de Coppée. N’est-ce pas une « intimité », et fort sensuelle, ce Paysage qui finit sur un joli tercet ?


Et dans l’ombre où veillait la lampe en porcelaine
S’ouvraient à la chaleur tiède de mon haleine
Tes froids regards pareils aux larges fleurs des eaux.


Voici encore, avant les Poèmes Modernes de Coppée, et dans le même ton, un croquis de la banlieue parisienne vue à travers une arche de pont :


Le froid soleil d’hiver, qui ne fait rien éclore
Glisse sur les coteaux dans sa pourpre incolore,
Comme un hôte ennuyé prompt à gagner le seuil.

Mais la tonnelle semble attendre sur la berge,
Et j’entends clairement pétiller dans l’auberge
La friture dorée et le vin d’Argenteuil[41].


Mérat se maintient au Parnasse de 1869, et donne toute sa valeur dans celui de 1876. Sa pièce, Le Matin, est juste, spirituelle, avec, tout au plus, une note un peu trop réaliste : musa pedestris ; c’est bien la Muse qui marche coquettement dans les rues de Paris, dépliant par instants le bout de ses ailes, et qui bondit de joie quand elle arrive aux confins de la campagne parisienne :


I


Quand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière,
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !

II


Je vous connais : Vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux lèvres,
Et des sourires tentateurs.
Vous êtes Meudon ; vous, Asnières,
Et vous faites bien des manières
Pour de si petites hauteurs.



III


C’est que vous êtes les collines,
Chères, profondes et câlines,
Honneur charmant de notre été,
Et que vous êtes très jolies
Dans vos fines mélancolies
Et vos caprices de gaîté !…


Que n’ai-je la place de citer les Fleurs de pommiers, presque aussi fraîches que le Printemps des Émaux et Camées, ou « la petite rivière » qui vaut la Voulzie d’Hégésippe Moreau. Le public est reconnaissant, et classe Mérat grand poète[42]. Mais le Parnasse ne ratifie pas ce classement : Calmettes se charge de démontrer, dans le salon de Leconte de Lisle, que Mérat est peut-être « un bon peintre en vers, mais non pas un poète, parce que versifier sur des choses vues, c’est copier des tableautins…, mais non créer les grandes scènes sans lesquelles il n’est point de vraie poésie ». Leconte de Lisle approuve la condamnation. France ajoute sa pierre noire : le fonds chez Mérat lui paraît un peu fruste, « et ses réalisations manquent de fini ». Les Parnassiens, en général, trouvent que Mérat a sans doute du talent, « mais un peu blanc, un peu leucorrhéen[43] ! »

Il s’appuie sur son alter ego, son collaborateur, son inséparable, « le délicieux Léon Valade, dit Dreyfous : grêle, chétif, timide, il disait tout doucement d’une jolie voix très fine des choses exquises[44] ». On lui reconnaît l’esprit d’un Henri Heine, mais il faut aller le prendre par la main et le sortir du petit coin sombre où sa timidité se réfugie. Il marche à pas feutrés, même à Champrosay où pourtant il est si bien accueilli : « il a dû être maître d’étude chez les sourds-muets », dit, en riant bonnement, Alphonse Daudet[45]. Ce timide prend ses revanches, la plume en main : doux dans la prose de la vie, il a des duretés en vers. À ce Parnasse de 1866, il a une Dédicace qui ne manque pas d’allure :


Comme j’ai poursuivi des mirages heureux
Au fond de tes grands yeux où le rêve s’azure,
Je veux, pour te payer ma dette avec usure,
Te faire un monument de mes vers amoureux.



Comme tes yeux m’ont fait des peines sans mesure,
Mes vers, en t’exaltant, te seront rigoureux :
Car ton nom nulle part ne sera dit par eux,
Et de le bien garder ta tombe sera sûre !


Comme, malgré tout, il ne s’impose pas à l’intérêt, finissons-en tout de suite avec lui, et voyons ses autres envois. Au Parnasse de 1869, ses camarades libres penseurs durent apprécier une courte pièce dans le genre de Mme Ackermann, Le Blasphème :


Il faut être croyant pour affronter les dieux,


mais on ne croit plus :


Seul, le poète pense aux effrois du passé,
Et parfois rêve, épris des âmes révoltées,
La grandeur du blasphème interdite aux athées.


Tous ceux qui aiment simplement les jolies choses s’arrêtent avec plaisir devant son envoi au Parnasse de 1876, surtout devant de fins croquis d’albums de voyage, comme Les Rues de Venise. Rien de romantique, rien qui rappelle Musset ; à peine une gondole à l’horizon, mais surtout des notations qui auraient réjoui Charles de Nittis, sur ces ruelles si étroites que les yeux de vingt ans peuvent voisiner de tout près, de fenêtre à fenêtre. Verlaine admirait fort Valade, « flûtant de délicieuses et parfois mieux que profondément mélancoliques églogues[46] ». Mais Verlaine ne faisait pas autorité au Parnasse. Mérat et Valade se savaient discutés, loués par quelques-uns, blâmés par les autres ; Mérat était de plus en plus timide, Valade devenait morne : ils ne firent que passer chez Leconte de Lisle ; après quelques apparitions ils s’effacèrent, gênés et se croyant gênants[47]. Dans la bousculade parnassienne, il faut être assez solide pour résister aux bourrades ; les pots de terre sont bien vite des vases brisés. Valade mourut, au grand chagrin de Verlaine[48]. Pour Mérat, qui se considérait comme méconnu, il fit aux Parnassiens, le 16 janvier 1909, la fâcheuse surprise de se suicider[49].

C’était une perte pour le Parnasse. Sans doute il y avait encore Dierx, Sully Prudhomme, Coppée, Heredia, et nous en parlerons à leur heure. Mais que reste-t-il des petits parnassiens de 1866 ? On pense malgré soi au Bal des Atomes de Rostand. Ils sont bien une douzaine qui ne reparaîtront plus aux futures éditions du Parnasse pour diverses raisons, quelques-uns pour manque de talent : Philoxène Boyer, Auguste de Châtillon, Fertiault, Jules Fomi, Arsène Houssaye, qui est surtout un prosateur, Edmond Lepelletier, Alexis Martin, Alexandre Piédagnel, Francis Tesson, Eugène Villemin, Henri Winter. On peut les abandonner aux amateurs de monographies au microscope[50].

Comme dans les combats homériques, une petite troupe de rois brille au premier rang, mais les soldats sont d’assez modeste valeur. Les chefs mis à part, apparaît vite le simple talent, le talent que tout garçon-poète peut ambitionner. Le génie est rare dans ce livre. C’est un peu la faute de Mendès qui n’a pas réalisé l’intention première du groupe : on voulait faire de ce volume un recueil-manifeste de la nouvelle Ecole. Catulle Mendès se dérobe au milieu de la publication ; il laisse Xavier de Ricard et Lemerre dans l’embarras[51]. Pour obtenir le nombre des livraisons promises, on entasse à la fin des œuvres médiocres, et des noms « destinés à l’obscurité », dit heureusement Verlaine[52]. Malgré tous ces passe-volants, il manque encore une feuille pour compléter un juste volume ; puis il faut relever l’impression de la fin. L’éditeur et le directeur survivant demandent aux dix-sept meilleurs parnassiens de donner chacun un sonnet, et ce sera la dernière livraison. Pour quelques-uns, c’est assez risqué de figurer, au bout de l’exposition, dans ce qu’on appelait jadis le salon d’honneur. Il y a là des voisinages dangereux ; Banville est trop près de Leconte de Lisle : le rapprochement est écrasant. À côté de L’Ecclésiaste, un chef-d’œuvre dont les vers irréprochables expriment parfaitement une idée puissante, La Reine de Saba n’est qu’un cliquetis de mots, sans harmonie :


Son vêtement tremblant, chargé d’orfèvreries
Est fait d’un tissu rare et sur la pourpre ouvert,
Où l’or éblouissant, tour à tour rouge et vert,
Sert de fond méprisable aux riches broderies…


Elle a de lourds pendants d’oreille copiés Sur les feux des soleils du ciel (?) et sur ses pieds Mille escarboucles font pâlir le jour livide (?)… </poem>

Le plus coloriste des peintres pourrait-il peindre tout ce clinquant, tout ce strass ? N’importe, ce tire l’œil ne déplaît pas au public. La dernière livraison sauve le livre. Si ce n’est pas un succès d’argent, c’est une excellente réclame. Elle profite même à l’éditeur, car, dit Catulle Mendès, Lemerre n’eût pas vendu vingt mille Rabelais s’il n’eût tiré le Parnasse à cinq cents[53]. Les Parnassiens n’y perdaient pas non plus : malgré ce nombre infime d’exemplaires, ils avaient gagné la partie devant la galerie.

Le premier Parnasse conquit à la nouvelle troupe un de ses meilleurs soldats : il y avait alors un jeune étudiant breton qui lisait Hugo, Musset, Lamartine, Vigny, un peu Gautier, et qui faisait des vers comme tant d’autres, quand, en 1867, un de ses amis lui prêta son exemplaire : ce fut pour Frédéric Plessis une révélation, et cela valut aux Parnassiens une précieuse recrue. En même temps, ils commençaient la conquête de la foule ; écoutons Verlaine : « l’esprit public, dit-il dans ses Mémoires d’un Veuf, a, du moins de nos jours, plus d’ouvertures et d’aperçus sur l’art de lire les vers ; il en sait le nombre, la musique, et distingue presque toujours les mauvais versificateurs des bons… Il suit de là que le goût du Beau, dans la seule partie du public dont le poète puisse avoir cure, s’est anobli… Or, il est impossible de nier que les jeunes poètes du premier Parnasse aient seuls créé, autant par une fraternelle association d’un jour de rude vaillance que par leurs travaux subséquents, la salutaire agitation d’où est résulté l’heureux, le bierifaisant changement que je viens de rappeler[54] ».


  1. Monval, Correspondant du 25 septembre 1927, p. 821-825.
  2. Theuriet, Souvenirs, p. 264 ; Gautier, Rapport, p. 359 ; Crépet, Baudelaire, p. 437.
  3. Lepelletier, Verlaine, p. 188, 193 ; Mendès, Rapport, p. 113.
  4. Le Petit Temps du 13 novembre 1898.
  5. Crépet, Baudelaire, p. 396.
  6. Souvenirs, II, 38.
  7. Crépet, Baudelaire, p. 396-398.
  8. X. de Ricard, Le Petit Temps du 3 décembre 1898.
  9. Correspondance, II, p. 112.
  10. E. Lepelletier, Verlaine, p. 194.
  11. Entretien cxxxiv, 1867 ; t. Ier, pp. 87-88 ; Entretien clxvii, 1869, pp. 303-312.
  12. Entretien clxv, 1869 ; tome II, p. 190-191.
  13. Verlaine, IV, 294.
  14. Dreyfous, Ce que je tiens à dire, p. 247 ; Th. Gautier, Rapport, p. 319-320 ; Huret, Enquête, p. 348-349.
  15. II, 196, 241, 238, 198, 222.
  16. Poésies, 1869-1874, p. 211.
  17. Ce sont : Épigraphe pour un Livre condamné, L’Examen de minuit, Madrigal triste, À une Malabaraise, L’Avertisseur, Hymne, La Voix, La Rebelle, Le Jet d’eau, Les Yeux de Berthe, La Rançon, Bien loin d’ici, Recueillement, Le Gouffre, Les Plaintes d’un Icare, Le Couvercle.
  18. Poèmes Barbares, p. 215, 133, 240, 79, 77, 42, 246.
  19. Poèmes Barbares, p. 283 ; Poèmes Antiques, p. 4.
  20. Mes Sentiments, p. 105.
  21. Rocheblave, préface aux Œuvres Choisies de Jean Lahor, p. xviii-xx et xxxi.
  22. Nos Poètes, p. 125-132.
  23. Calmettes, p. 283.
  24. Monval, Correspondant du 25 novembre 1925, p. 589 ; Orliac, Mercure de France, 15 août 1928, p. 17.
  25. Calmettes, p. 282.
  26. Laurent Tailhade, Quelques Fantômes de Jadis, p. 27.
  27. Hovelaque, Revue de France, Ier avril 1925, p. 552.
  28. Theuriet, Souvenirs, p. 233, 236.
  29. Souvenirs, p. 227-228, 229, 274.
  30. Theuriet, Souvenirs, p. 278-279, 227, 228.
  31. Mme Demont-Breton, Les Maisons, II, 26.
  32. Rapport, p. 379.
  33. Mes Sentiments, p. 54, 105.
  34. Nos Poètes, p. 99.
  35. Roses d’Antan, p. 10.
  36. Ibid., Vieille Guitare, p. 71-73.
  37. Roses d’Antan, p. 152-153.
  38. Ce que je tiens à dire, p. 51.
  39. Calmettes, p. 284-285. M. Prévost, l’ami de Mérat, proteste contre cette accusation dans le Figaro du 12 janvier 1929, supplément littéraire.
  40. Œuvres, IV, 286.
  41. Parnasse, p. 205. J’ai corrigé la rime du premier vers du second tercet : le texte porte
    une faute d’impression, la grêve.
  42. Calmettes, p. 214.
  43. Calmettes, p. 284-286.
  44. Ce que je tiens à dire, p. 51.
  45. Bergerat, Souvenirs, II, 35.
  46. V, 141.
  47. Calmettes, p. 285.
  48. III, 286.
  49. Dreyfous, Ce que je tiens à dire, p. 52 ; Prévost, supplément littéraire du Figaro du 12 janvier 1929.
  50. Une des physionomies les plus intéressantes parmi ces figurants du Parnasse est certainement le pauvre Ph. Boyer, qui fut un des collaborateurs de Catulle Mendès à La Revue fantaisiste, numéro du 15 avril 1861, et passim.
  51. Ricard, Le Petit Temps du 3 décembre 1898.
  52. IV, 289.
  53. La Légende du Parnasse, p. 238-239.
  54. Œuvres, IV, 291.