Histoire du donjon de Loches/Chapitre XII
XII
gouverneurs
ous les auteurs qui se sont occupés de l’histoire de Loches ont négligé de donner la liste des gouverneurs et capitaines du château. Chalmel l’a essayé, mais d’une manière incomplète.
M. Lesourd en avait dressé un tableau qui a été inséré dans
les Tablettes chronologiques du chevalier de Pierres. —
Profitant des recherches de nos devanciers et de nos
découvertes personnelles, nous essaierons à notre tour de
reconstituer cette liste, regrettant d’y laisser encore de
nombreux vides ; cependant nous avons été assez heureux
pour indiquer 70 noms de gouverneurs, sous-gouverneurs,
capitaines, etc., tandis que M. Lesourd n’en donne que 54,
dont plusieurs font double emploi.
Dans la première période de cette histoire, il n’y eut guère que des capitaines, chefs militaires désignés quelquefois sous le nom de prévôts, et leurs lieutenants. A partir du XVIe siècle, l’administration locale se composait du gouverneur, — ordinairement un personnage important, — ayant sous ses ordres un lieutenant de roi qui commandait lui-même au capitaine de la citadelle. Nous nous sommes efforcé d’observer autant que possible ces distinctions.
ADALANDE, originaire d’Orléans. — Le roi Charles le Chauve lui donna la garde du château de Loches contre les Normands (840).
GARNIER, fils d’Adalande, fut seigneur de Loches à titre héréditaire, puisque sa fille porta ce domaine dans la maison des comtes d’Anjou, par son mariage avec Foulque le Roux (886).
ARCHALDE est désigné comme capitaine de Loches dans une charte de Geoffroy en faveur de l’abbaye de Marmoutiers (965). — (Dufour, p. 40.)
ARCHAMBAULT. — Le comte d’Anjou disposa de la charge de capitaine ou prévôt de Loches en faveur d’Archambault qui épousa la fille d’Archalde[1]. (Dufour, p.40)
LISOIE DE BAZOGERS, Sénéchal de Foulque Nerra, épouse la fille d’Archambault de Buzançais (1016).
AIRARD succède à Lisoie de Bazogers dans le gouvernement du château de Loches ; il est désigné dans la charte de donation de l’église Saint-Ours à l’abbaye de Beaulieu (vers 1044), dans une autre charte non datée en faveur de Marmoutiers.
ERBERT. — À la même époque, Erbert est aussi qualifié de præsopitus dans la charte de donation de Saint-Ours. Il est nommé avec ce titre à la suite des chanoines de Loches, tandis que le nom d’Airard se trouve immédiatement après celui des moines de Beaulieu.
GEOFFROY PAPABOVEM (vers 1063), seigneur de Rillé. — Il nous est impossible de retrouver le texte où nous avons vu le nom de Geeffroy Papabevem, avec la qualité de prévôt de Loches. Mais une charte de Marmoutiers le désigne comme époux de Marca, fille d’Airard, prévôt. Si cet Airard est le nôtre, ce qui est probable, il n’est pas surprenant que son gendre lui ait succédé plus tard. On peut voir par les noms qui précèdent que la transmission de la charge du beau-père au gendre était assez fréquente. Nous ne le mentionnons que sous réserve.
Nous trouvons encore dans le cartulaire de D. Housseau deux noms : Vivien, chevalier du château de Loches, et Aimery de Loches. Nous ne savons si ces deux personnages ont exercé une autorité quelconque.
GAUTIER FECIT-MALUM ou Faimau (vers 1120). — Charte notice : Foulque le Jeune s’informe auprès de Gautier Fecit-Malum, prévôt de Loches, si les religieux de Marmoutier habitant le Louroux lui devaient légalement une redevance deicent sols. (D. Housseau, nos 1405 et 1413.)
BURDALIUS (1123). — Mention d’une charte de 1123 où il est question de Gautier Faimau, prévôt de Montbazon, et d’un nommé Burdalius, gouverneur du château de Loches. (D. Housseau, no 1423.)
HERNER DE MONTBAZON (1173), Hernerus, prévôt de Loches, signe comme témoin la charte datée de Beaulieu, par laquelle Henry II, roi d’Angleterre, donne le lieu de Beaugerais à l’abbaye de Loroux, en Anjou. (Dufour, v° Loché.)
HENRY (vers 1176), comparaît comme témoin, avec le titre de præpositus de Lochis, dans la charte de fondation de la chartreuse du Liget, par Henry II, roi d’Angleterre.
Peut-être est-ce le même que le précédent, et n’y a-t-il dans l’un ou l’autre nom qu’une erreur de lecture ou une faute de copiste. En l’absence de la pièce originale, il est impossible de rien affirmer. Cependant la ressemblance du nom est frappante, et le nombre des jambages des lettres est le même.
GUI DE LAVAL ou de VAN GUINOSSE (Guido de Valle Grinosa, d’après la grande chronique de Tours, 1194). Fait prisonnier lorsque Richard s’empara du château, le 11 juin 1194.
Peut-être faudrait-il distinguer sous ces deux noms deux personnages différents, et sous le nom de Gui de Laval un des membres de cette illustre maison, Guy IV, qui avait épousé une fille naturelle de Henry II roi d’Angleterre. (V. Moreri, v° Laval.)
DE TURNEHAM et GIRARD D’ATHÉE. — Robert de Garlande, chevalier, seigneur de Turneham, était sénéchal de Touraine en 1192. Il ravitaillait la place de Loches en 1203. Dans un acte de 1201, Girard d’Athée est qualifié de lieutenant de Robert de Turneham, sénéchal de Touraine
Il paraît résulter de tous les documents historiques que c’est lui qui commandait au château de Loches en 1205, lorsque Philippe-Auguste s’en empara. Cependant, par une lettre adressée au Sénéchal de Loches (du 29 juillet 1204), le roi Jean ratifie le don fait par Girard d’une rente perpétuelle de cent sols, assignée sur les revenus du roi à Loches. On doit en conclure qu’il y avait un sénéchal particulier pour la place de Loches, indépendamment de Girard, qui était gouverneur de la province. Robert de Turneham avait été nommé Sénéchal du Poitou.
V. les recherches sur Girard d’Athée, par Lambron de Lignim et les nouvelles recherches sur le même par André Salmon.
GUILLAUME D’AZAY. — Lettres de Guillaume des Roches, sénéchal d’Anjou, constatant que les religieux de Villeloin se sont accordés avec Tancrède du Plessis au sujet du bois de Chedon. Cet accord fut conclu à Loches devant Jehan Lemosine et Girard d’Athée, et Guillaume d’Azay, prévot de Loches, l’an 1201. (D. Housseau, n°2153.)
Guillaume d’Azay figure sur la liste des chevaliers bannerets de Touraine sous Philippe-Auguste : « Guillelmus de Azaio. »
DREUX IV DE MELLO. — Seigneur de Saint-Prise, au diocèse d’Auxerre, accompagna Philippe-Auguste en Palestine en 1191, et donna tant de preuves de son mérite et de son courage au siège de Saint-Jean d’Acre, que le roi l’honora de la charge de connétable de France, vacante par la mort de Raoul Ier, comte de Clermont[2]. Le roi donna les places de Loches et de Châtillon à son fils Dreux V. Il mourut âgé de 80 ans, le 18 mars 1218, ainsi que porte l’inscription qui se voit sur son tombeau dans l’église de Saint-Prise. (Le P. Anselme.)
Il est au nombre des chevaliers bannerets de Touraine.
DREUX V DE MELLO. — Seigneur de Loches et de Mayenne, fils de Dreux IV et d’Ermentrude de Moucy, seigneur de Loches et de Châtillon-sur-Indre. Ce seigneur paraît avoir résidé principalement à Loches, où il a signé plusieurs chartes. Il fit de nombreuses donations aux Chartreux du Liget, aux abbayes de Beaugerais et de Villeloin, et au chapitre de Loches, pour fonder des anniversaires et obtenir des prières pour lui, sa femme Élisabeth et ses ancêtres. En 1248, au mois de juillet, il partit pour la croisade ; il mourut dans l’île de Chypre, le 8 janvier 1249, sans laisser d’enfants d’Isabel (ou plutôt Élisabeth) de Mayenne. (Le P. Anselme ; D. Housseau.)
Philippe d’Esvres. — Qualifié de chevalier, seigneur de Loches dans une charte de 1232, provenant des archives du prieuré du Grès (D. Housseau, 2715). Dreux de Mello étant à cette époque seigneur de Loches, Philippe d’Esvres ne peut être considéré que comme son lieutenant. Nous ne le mentionnons que sous réserves. On retrouve encore son nom, mais avec la seule qualification de chevalier, dans deux chartes de D. Housseau, nos 2724 et 3252.
Guarin De Roceio. — Chevalier, châtelain de Loches, mentionné dans une enquête faite par l’archevêque de Bourges sur les différents existant entre l’abbaye de Villeloin et le bailly de Touraine (XIIIe siècle. D. Housseau, 2, XXI, n°4). Nous ne savons quel rang précis il convient d’assigner à ce châtelain.
DREUX VI DE MELLO. — Frère puîné de Guillaume Ier de Mello, et neveu de Dreux V, reçut Loches et Châtillon pour sa part dans la succession de son oncle. Mais saint Louis prétendait que la donation faite par Philippe-Auguste était personnelle, et que dans tous les cas, à défaut d’héritiers directs, les deux places devaient faire retour à la couronne ; une transaction intervint. Dreux de Mello renonça à ses prétentions, et abandonna tous ses droits au roi, en échange d’une rente de 600 livres parisis. Cet accord fut fait en Égypte, proche le fleuve du Nil, au mois de décembre 1249.
PIERRE LE VOYER DE PAULMY. — D’une des plus anciennes maisons de Touraine, qui doit son origine, suivant l’ancienne tradition du pays, à un capitaine appelé Basile, fort aimé de l’empereur Charles le Chauve, qui lui assigna des terres près de Loches, vers 877. Ce Basile qui fut surnommé Voyer (Vicarius), transmit ce dernier nom à ses descendants. Othon le Voyer, son petit-fils, donna le nom de Paulmy à la place dont son grand-père avait jeté les fondements. (Moreri. Belleforêt, Cosmographie.)
Pierre Ier était le petit-fils du fondateur de l’abbaye de Beaugerais ; il épousa Philippe, fille de Jean, vicomte de la Roche de Gennes, et de Jehanne d’Azay, cité dans une charte de l’an 1300.
GUILLAUME LE VOYER DE PAULMY. — Gouverneur de Loches, capitaine de cent hommes d’armes, fils de Pierre Ier, épousa Philippe de Laval, dame de Prince, fille de Gui VIII de Laval. Son second fils, Guillaume, se fit prêtre, et donna tous ses biens aux églises d’Angers, de Loches, de Paulmy, etc., par testament de l’an 1328.
PIERRE DE BROSSE. — D’après Chalmel, Pierre de Brosse, sergent d’armes du roi saint Louis, était en 1344 gouverneur du château de Loches. Philippe de Valois lui accorda, l’année suivante, une récompense de 30 livres de rente pour lui et ses héritiers en droite ligne. Il était petit-fils du ministre Pierre de Brosse qui fut pendu en 1278. (Tablettes chronologiques.)
En 1213, un Pierre de Brosse, premier du nom, fait une donation à l’église de Benais. Le second de ses fils, Pierre II, sergent d’armes de saint Louis, mort avant 1252, eut pour successeur Pierre III qui, de barbier et chirurgien du roi, devint premier ministre sous Philippe le Hardi, seigneur de la Brosse, de Langeais, de Damville, de Nogent, de Châtillon-sur-Indre, etc., et qui fut pendu en 1278. L’aîné de ses six enfants, Pierre IV, eut en partage la terre de la Brosse ; il devait épouser une fille de la maison de Parthenay, mais ce mariage fut rompu par la condamnation de son père. (Le P. Anselme.)
Il est facile de voir en rapprochant toutes ces dates que le gouverneur de Loches dont parle Chalmel ne saurait être, en 1345, qu’un cinquième personnage du nom de Pierre, petit-fils de Pierre III, et sur lequel nous ne savons rien autre chose, et qu’il ne saurait être question à cette date du sergent à masse de saint Louis. L’erreur de Chalmel est vraiment singulière.
ENGUERRAND DE HESDIN (1358-1364). — Mal nommé par Dufour et Chalmel, d’Eudin, Dubin, Engevain Darion, Eugevin d’Eurin, conseiller et Chambellan du roi, était capitaine et châtelain de Loches.
André De Famont. — Lieutenant de Enguerrand de Hesdin, est envoyé, en 1359, pour traiter de la paix avec Basquin du Poncet, qui occupait Veretz et la Roche-Pozay.(Comptes municipaux de Tours publiés par M. J. Delaville Le Roulx.).
JEHAN D’AZAY. — Succède à Enguerrand de Hesdin en août 1364 ; est encore capitaine en mai 1369.
Guillaume Jolain ou Joulain. — Capitaine du château de Loches sous Jehan d’Azay. (Comptes municipaux de Tours.)
PHILIPPE Ier DE VOYER. — Chevalier, seigneur de Paulmy, petit-fils de Guillaume, suivit le duc de Bourbon en Espagne, en 1386 et en 1400. Soutint contre les Anglais un siége dans son château de Paulmy, dont une partie fut brûlée.
JEHAN DU BOUSCHET. — « pro Johanne du Bouschet, domino de Lardière (au 11 avril)… Olim capitaneo hujus castri Lochensis (au 2 août). » Nécrologe de l’église de Loches.
En 1377, le château de Montrésor, saisi judiciairement sur feu Pierre de Palluau, est adjugé à Jehan du Bouschet. Nous pensons que c’est le même. Le nécrologe de Loches n’indique point l’année.
GUILLAUME DE MAUSSABRÉ (1380). — Capitaine, gouverneur du château et ville de Loches (Armorial de France. — De Pierres. — X. de Busserolle, Armorial de Touraine).
D’après la tradition, le nom de Maussabré, Malsabré, aurait été donné à un gentilhomme nommé Gilbert qui, choisi avec plusieurs autres pour se mesurer à un nombre égal de Sarrasins, sortit vainqueur de la lutte, mais horriblement mutilé. Devise : « A virtute nomen. » Le mot sabre, inconnu en France au temps des croisades, est d’origine arabe.
Le château de Bussières près Loches, jolie construction de la Renaissance, appartient à cette famille depuis plusieurs siècles.
JEAN IV DE BUEIL (1387). — D’une illustre famille de Touraine, grand maître des arbalétriers de France, lieutenant général de Touraine, Guyenne, Languedoc, etc., chassa les Anglais de la Touraine, avec le secours de son frère, et s’empara de cent vingt villes ou places fortes. Il fut tué à la bataille d’Azincourt, où périrent seize personnes de son nom. (Lhermite Soulier.) En 1387 il était châtelain de Loches à 500 livres de gages. (Dufour, p. 100. — Le P. Anselme.)
ARTUS DE BRETAGNE. — Comte de Richemont, connétable de France, surnommé le Justicier, né en juillet 1393, fait prisonnier à la bataille d’Azincourt, en 1415, resta prisonnier en Angleterre jusqu’en 1420. À la mort du roi d’Angleterre Henri V, auquel il avait été forcé de jurer fidélité pour recouvrer sa liberté, il embrassa le parti du roi de France, qui lui donna les trois places de Lusignan, Chinon et Loches (1422), et le fit connétable en 1424.
Il fut un des ambassadeurs qui signèrent le traité d’Arras (1435).
En 1451, il fit hommage au roi qui était alors à Montbazon, pour le comté de Montfort, puis au printemps suivant il vint trouver à Loches le prince qui lui donna la charge de la basse Normandie. (Le P. Anselme, Hist. des ducs de Bretagne ; Hist. des Connét. Collect. Michaud et Poujoulat, Hist. d’Artus III, comte de Richemont.)
PIERRE D’AMBOISE (1441). — Seigneur de Chaumont, de Meillan, de Preuilly, de Sagonne, des Bordes et de Bussy, chevalier, conseiller et chambellan des rois Charles VII et Louis XI, épousa, en 1428, Anne, fille de Jean II, sire de Bueil, grand maître des arbalétriers de France, dont il eut huit fils et neuf filles.
Il était fils de Hugue III d’Amboise et de Jeanne de Guenand, dame des Bordes, fille unique de Guillaume de Guenand, seigneur des Bordes et d’Annette d’Amboise, dame de la Maisonfort. Il était gouverneur de Touraine. M. de Busserolle dans son Armorial le met au nombre des capitaines de Loches ; mais nous croyons que le titulaire de cette charge fut plutôt son cousin Antoine de Guenand des Bordes, qui suit.
Pierre d’Amboise mourut en 1473.
ANTOINE DE GUENAND DES BORDES (1440). — D’une illustre famille qui comptait parmi ses membres un archevêque de Rouen et un porte-oriflamme de France. Guillaume Guenand des Bordes fut chambellan du roi, lieutenant général de Touraine (1369), capitaine du château de La Haye. Les seigneurs de Guenand étaient qualifiés : chevaliers, seigneurs des Bordes, de Saint-Cyran-du-Jambot, Vitray, Tanchoux, Brossain, la Selle-Guenand, les Bordes-Guenand, seigneurs en partie de Tranchelyon. Antoine de Guenand était capitaine de Loches, lorsque le duc d’Alençon, Antoine de Chabannes et Pierre d’Amboise tirèrent le dauphin du château de Loches, pour le conduire à Moulins ; il avait épousé, le ier avril, 1422, Orabe de Fontenay. (Lhermite Souliers. — Le P. Anselme. — Chalmel.)
Nous ne savons pourquoi plusieurs historiens ont transformé le nom de ce capitaine en celui de Guenault, Guinault, Gunant et Gimant. Sa parenté avec Pierre d’Amboise, reconnue par ces mêmes historiens, ne laisse aucun doute sur son véritable nom.
JEAN BERNARD (1447). — Issu d’une famille qui a donné deux abbés de Beaulieu (1412-1426 et 1426-1442), et un archiprêtre de Loches. Jean Bernard fut archevêque de Tours (1445-1463). Gui, neveu de ce dernier, fut archidiacre de Tours, ambassadeur à Rome, avec Tanneguy du Chatel et Jacques Cœur (1448), évêque et duc de Langres en 1453, chancelier de l’ordre de Saint-Michel, en 1469. Son frère Étienne eut pour fils notre gouverneur, anobli par lettres du mois de janvier 1447, et nommé par Charles VII capitaine du château de Loches et grenetier à Chinon. (Dufour. — Moreri. — D. Galland, moine de Beaulieu, docum. mss.)
GUILLAUME DE RICARVILLE (1468). — Lochensis capitaneus. (Nécrologe de N. D. de Loches, au 11 août). — A commandé au château de Loches pendant la détention de Charles de Melun dont il avait la garde.
ROLAND Ier DE LESCOUET. — Grand veneur de France, charge dans laquelle il remplaça, en 1457, Jean Soreau, écuyer, seigneur de Saint-Géran, frère d’Agnès Sorel, capitaine de Loches en 1461 à 1,200 livres de gage ; fut marié deux fois. Veuf de Thomine Péan, il épousa en secondes noces Marguerite Le Borgne. On assigne à sa mort plusieurs dates dont la plus vraisemblable est le 10 décembre 1467. Son tombeau était composé de quatre lames de cuivre rouge, attachées par des bandes plates, avec cette épitaphe :
Sous ce piteulx édifice doland[3]
Se gist le corps de messire Rolland
De Lescouet[4] très léal chevalier
En son vivant châbellan côseiller[5]
Du roy des Francs, et grand veneur de France,
De Montargis bailly de grand prudence[6].
Maistre des eaulx et forests[7] de Touraine,
De Loches fut général capitaine,
Et de Bourgoin ; moult vaillant et expert ;
Seigneur aussi estoit[8] de Kéripert
Et de Kemblec[9], voire de Grillemont,
Qui trespassa, comme tous vivans font,
Le jour mortel dixième de décembre
Mil et cinq cens[10] ; de ce suis je remembre.
Et puis lui mort fut mis soubz cette lame.
Priés à Dieu qu’il veuille avoir son âme.
L’auteur d’une Lettre adressée au gazetier de Tours, le 27 avril 1774, insérée le 7 mai suivant, qui a vu cette tombe, s’exprime ainsi : « Il y a aussi dans la même église, sous le grand crucifix, devant la porte d’entrée du chœur, une tombe basse composée de quatre lames de cuivre attachées avec des bandes de fer plates, que plusieurs auteurs, entre autres M. Desmarolles, abbé de Villeloin, dans son Abrégé d’histoire de France a prétendu être le tombeau de Ludovic ou Louis Sforza, qui fut longtemps prisonnier dans le château où il mourut. Il est à présumer que ceux qui ont assuré ce fait n’avaient pas vu l’épitaphe qui est sur la même tombe, gravée en lettres gothiques relevées en bosse, dont voici les paroles : » Et l’auteur rapportant sans tenir compte de la disposition des lignes l’épitaphe ci-dessus transcrite avec les variantes que nous avons notées, termine ainsi : « …qui trépassa coe tous vivants font, le jour mortel 10e de décembre l’an 1400, de ce me suis je remembré lui fut mis sous cette lame prier à Dieu qu’il en veuille avoir l’âme. »
Nous pensons que la date devait être écrite ainsi : L’AN M. CCCC. LXVII, etc., et ces derniers chiffres ont pu, dans un examen rapide, être pris pour les lettres composant le mot LVI qui commence l’avant-dernier vers.
Dans le nécrologe de N.-D. de Loches, à la date du 29 novembre, est mentionné un don de cent écus neufs fait au chapitre par dame Marguerite, veuve de Rolland de Lescouet, chevalier, autrefois capitaine du château. Cette mention se termine ainsi : « Obiit autem dictus de Lescouet die 10 décemp. anno domini 1400. »
BERTRAND DE LESCOUET. — Écuyer, conseiller du roi, capitaine de Loches, seigneur de Grillemont, fils de Roland Ier. D’après le cartulaire de D. Housseau cité par M. Lambron, Bertrand porte le titre de capitaine de Loches dans des titres depuis le 30 mars 1469 jusqu’au 6 avril 1475. Les comptes de Jehan Briçonnet donnent également cette dernière date. (Dufour, Chalmel, — Notice sur Grillemont par M. Lambron de Lignim. Mém. de la Soc. arch. de Touraine, t. VII. — D. Gallund, ms. de Beaulieu, etc.).
FRANÇOIS DE PONTBRIAND (1500-1521). — Chevalier, seigneur de la Villate, capitaine de Loches, et maistre des eaux et forêts de la châtellenie de Loches (Acte du 4 mai 1500 au sujet des héronnières du roi. Arch. de Loches). Les habitants de Loches lui firent don de quatre muids d’avoine pour services rendus à la ville, par acte du 22 mai 1503. Il assistait au mariage de Louis XII et d’Anne de Bretagne. — Le nécrologe de N. D. lui donne les titres de haut et puissant seigneur, chevalier d’honneur et grand chambellan de la très illustre reine Claude de France. D’après le même document il mourut à Cléry, le 11 septembre 1521.
Pierre du Douet. — Écuyer, seigneur de la Cochetière, lieutenant de Loches sous M. de Pontbriand. (Nécr. de N. D.)
ADRIEN Ier TIERCELIN DE BROSSES (1519). — Chevalier, seigneur de Brosses[11] et de Sarcus, chambellan du roi et chevalier de ses ordres, sénéchal de Ponthieu, capitaine gouverneur du château de Loches, en 1519, mort à Blois, en 1548. Son fils Nicolas Tiercelin d’Appel-Voisin était abbé de Beaulieu, en 1576, lorsque le duc d’Alençon se retira dans cette abbaye, où sa mère Catherine de Médicis vint le trouver pour traiter avec lui. Nicolas Tiercelin était aumônier de Charles IX lors de la Saint-Barthélémy ; il mourut en 1584.
Ce capitaine avait pour lieutenant Pierre du Douet de la Cochetière dont nous venons de parler.
JOACHIM DE LA CHATRE (1524). — Chevalier, seigneur de Nancay, capitaine des gardes du corps du roy, prévôt de l’ordre de Saint-Michel, gouverneur d’Orléans et bailly de Gien, épousa Françoise Foucher, dame de Thénie. Le roi lui confia, par lettres du 20 mars 1524, la garde du comte de Saint-Vallier.
PIERRE DE LA TOUSCHE (1526.) — Escuyer, seigneur de la Ravardière par Loudun, capitaine du château de Loches, y mourut en 1526, au mois d’août ; il avait épousé Louise de Préaulx. D’après MM. Bauchet-Filleau et de Chergé, ce gouverneur s’appelait Guillaume et non Pierre.
JEHAN DE THAYS (1547). — Seigneur dud. lieu, capitaine de Loches, en 1547. M. de Busserolle indique la date de 1523. C’est évidemment une erreur. — Notre capitaine est bien Jean de Taix, maître des eaux et forêts de Loches, en 1529, pannetier de François Ier, chevalier de l’ordre du roi, capitaine de cinquante hommes d’armes, grand maître de l’artillerie de France, colonel général de l’infanterie française, qui contribua si puissamment au gain de la bataille de Cérisolles, en 1544. Accusé d’avoir plaisanté sur l’âge de Diane de Poitiers, il fut disgrâcié, en 1547, et se retira dans sa terre de Taix. Mais il avait sans doute conservé le gouvernement de Loches, puisqu’il est mentionné en cette qualité dans le compte municipal de Jehan Mocquet, en 1549, et qu’à deux reprises différentes, en 1549 et 1551, il s’oppose au passage par Loches des bandes d’aventuriers. Il fut tué en 1553, au siège de Hesdin, et fut enterré dans l’église de Sepmes, où nous avons reconnu quelques traces de sa sépulture sur le mur de droite, près du chœur.
Jehan Prévost, seigneur de la Ménardière, est désigné dans un inventaire des titres de la ville, de 1643, comme lieutenant du capitaine de Thais, en 1549. — Il est employé, en 1567, comme capitaine de soldats à 30 livres de paye par mois. — Enfin, dans l’inventaire des munitions du château, de janvier 1572, il prend le titre de lieutenant du marquis de Villars. — Il mourut probablement vers 1574, et il eut pour successeur Antoine de la Roche d’Anglerais. (Arch. de la ville.)
DE TALVOYS (1564). — Le 12 avril 1564, les habitants de Loches demandent « au seigneur de Talvoys[12], commandant au chasteau, s’il lui plaît faire cest honneur à la ville de faire le voyage vers M. de Montpensier » pour obtenir que ses troupes ne soient pas mises en garnison à Loches. C’est probablement un membre de la famille des Aubus, à laquelle appartenait la seigneurie de Talvoys.
Antoine de la Roche d’Anglerais, dit Chicot. — Ce personnage n’est point un simple héros de roman, comme on pourrait le croire après avoir lu le portrait si amusant et si vrai tracé par Alexandre Dumas. Il était originaire de Gascogne, mais il dut venir d’assez bonne heure fixer son principal établissement dans notre ville. De Renée Barré ou Baret (dont le père était probablement le lieutenant général du bailliage que nous avons eu occasion de citer au cours de cette histoire), il eut plusieurs enfants dont les actes de baptême se retrouvent dans les registres de l’état civil de Loches[13].
Il était renommé non seulement pour ses bons mots, mais aussi pour sa bravoure et son esprit aventureux, et — faut-il le dire ? — pour son intempérance et son avarice. Ce que d’Aubigné raconte de lui le peint en deux mots : « Le Chicot, bouffon quand il vouloit, avoit un continuel dessein de mourir ou de tuer le duc de Mayenne, pour avoir esté battu par luy ; et en recherchant cette occasion, il s’étoit fait tuer entre les jambes cinq chevaux en deux ans. »
Les anecdotes concernant Chicot fourmillent dans les mémoires du temps ; mais elles sont conçues en termes trop libres pour trouver place ici. Quelques-unes cependant peuvent être mises sous les yeux du lecteur pour donner une idée du caractère de notre personnage, et des familiarités que l’on tolérait de sa part.
Au mois de janvier 1580, Henry III, pour démentir un bruit qui courait de sa maladie, voulut dîner en sa salle à huis ouvert ; « dont Chicot, ayant rencontré le duc de Guise, luy dit en plaisantant : « Tu vas voir comme se porte ton homme ; vien, vien, je t’y menerey ; tu vas voir comme il se porte. Jamais homme ne cassa mieux qu’il fait. Je me donne au diable s’il ne mange comme un loup. »
« Pour moy, — écrivait-il encore à sa femme dans une
lettre datée d’un cabaret de Loches, — pour moy les ecrouelles me sont venües, et j’ay grand besoin de voir le Roy, car le roy de Navarre n’en guérit point, non plus que ses compétiteurs, qui ont tout aussi bonne envie d’en guérir que luy. » — On sait que depuis saint Louis les rois de France avaient le singulier privilège de guérir les écrouelles en les touchant.
Lorsque Henri IV monta sur le trône, la faveur de Chicot ne fit que s’accroître. « Monsieur mon ami, — disait-il un jour au roi, en présence du duc de Parme, ambassadeur d’Espagne, — je vois bien que tout ce que tu fais ne te servira de rien à la fin, si tu ne te fais catholique. Il faut que tu voises a Romme, et qu’estant là, tu bourgeronnes le pape, car autrement ils ne croiront jamais que tu sois catholique… » La fin de cette boutade ne saurait être racontée.
« Je ne m’esbahis pas, — disait-il une autre fois, — s’il y a tant de gens qui abbayent a estre Roys, et si il y a de la presse à l’estre ; c’est chose desirable ; c’est un beau mot que Roy de France, et le mestier en est honneste : car en travaillant une heure par jour à quelque petit exercice, il y a moïen de vivre le reste de la semaine, et se passer de ses voisins. Mais pour Dieu, monsieur mon ami, gardez-vous de tumber entre les mains des Ligueus, car ils vous pendroient comme un andouille… Cela est dangereux pour le passage des vivres. »
En 1580, on faisait courir dans Paris les vers suvants :
Le pauvre peuple endure tout ;
Les gens d’armes ravagent tout ;
La sainte Eglise paie tout ;
Les favoris demandent tout ;
Le bon roy leur accorde tout ;
Le parlement vérifie tout ;
Le chancelier scelle tout ;
La reine mère conduit tout ;
Le pape leur pardonne tout ;
Chicot tout seul se rit de tout ;
Le Diable à la fin aura tout.
Sa mort fut digne de sa vie. Au mois de décembre 1591, il accompagnait Henri IV au siège de Rouen. « Le comte de Chaligny[14] étant sorti avec 50 chevaux pour reconnaître les logements, les coureurs du roi le chargèrent. Luy se mettant bien avant parmi eux, trouva en teste le bouffon du feu roy Henry III, qui n’étoit pas connu seulement pour ses bons mots, mais aussi pour estre homme de mains, et qui alloit hardiment au combat. Il luy donna un coup d’espée sur la teste, et Chicot luy perça la cuisse d’un autre, dont il le renversa par terre ; mais comme il sceut, par son escuyer qui se jetta dessus pour le couvrir et le nomma, que c’estoit luy, il oublia généreusement sa blessure, dont il mourut quelques jours après, et mettant pied à terre luy sauva la vie et en fit présent au Roy. » (Mézeray)
D’autres prétendent que Chicot, après avoir pris le comte de Chaligny sans se faire connaître, l’amena au roi en lui disant : « Tiens, voilà un prisonnier que je te donne. » Le comte, furieux d’avoir été pris par un bouffon, et du peu de cas que ce dernier paraissait faire de lui, lui donna un grand coup d’épée, dont il mourut quinze jours après, faute de soins.
Il y avait, dans la chambre où il était malade, un soldat mourant. Le curé du lieu, entêté des visions de la Ligue, vint pour le confesser, mais il ne voulut pas lui donner l’absolution, parce qu’il était au service d’un roi huguenot. Chicot, témoin de ce refus, se leva en fureur de son lit, et pensa tuer le curé, et l’aurait fait s’il en eût eu la force ; mais il expira quelque temps après. Ce bouffon mourut très riche. (Dict. hist. de Chandon et Delandine.)
Il fut enterré au Pont-de-l’Arche. La sépulture de plusieurs membres de sa famille était a Loches, dans la chapelle des Cordeliers, aujourd’hui détruite pour l’établissement du chemin de fer. On y voyait encore, en 1645, son portrait sur bois ou sur toile, placé dans le chœur, contre la paroi du côté de l’Évangile : « Petit homme noir, barbe rase, cheveux courts, mine de Gascon, armé et pesant. Les armes sont un aigle éployé en un petit escu[15] supporté de deux grenades, environné d’un autre grand escu, avec un tymbre empanaché, et au-dessous en lettres noires : Épitaphe d’Antoine d’Anglery, premier porte-manteau du roy. — D’Antoine d’Anglery icy est le pourtrait, qui ayant à trois rois de France fait service, mourut l’espée au poing. Dieu lui soit propice, qui seul de ses vertus sa noblesse a extrait. » (Dubuisson, mss.)
Antoine De Coulon. — « Noble homme Anthoine de Coulon, lieutenant et garde du chasteau sous noble homme Anth. Anglerais, lieutenant de Mgr l’admiral de présent absent. » (Arch. de Loches, 23 mars 1574.) Il n’était plus en fonctions à la date du Ier mars 1577.
CLAUDE III DE LA CHATRE (1566). — Chevalier, comte de Nançay, maréchal de France, gouverneur et lieutenant pour le roi dans les duchés de Berry et d’Orléans, épousa, en 1564, Jeanne Chabot, dont il eut un fils et six filles. Il était neveu de Joachim de la Châtre. Le connétable de Montmorency, auprès duquel il avait été page, le favorisa dans toutes les occasions. La Châtre se trouva à la bataille de Dreux, en 1562, au combat d’Arnay-le-Duc, en 1570, et à la prise de Sancerre, en 1573 ; envoyé en Angleterre, en 1575, trois ans après il suivit le duc d’Alençon dans les Pays-Bas. En 1588, il fut fait chevalier des ordres par Henry III, et, quelque temps après s’étant jeté dans le parti de la Ligue, il se saisit du Berry, puis se rallia à Henri IV, qui lui assura la dignité de maréchal de France, que le duc de Guise lui avait procurée. En 1610, il fut lieutenant général dans l’armée envoyée dans le pays de Julliers. Il fit la fonction de connétable au sacre de Louis XIII, et mourut le 18 décembre 1614. (Moreri.)
Il était lieutenant général au gouvernement de Touraine, ville de Loches, etc., sous le duc de Montpensier ; il avait été pourvu de ce gouvernement militaire dès l’an 1566. (Dufourz)
LOUIS BROSSIN DE MÉRÉ (1568). — Haut et puissant seigneur messire Louis Brossin, chevalier de l’ordre du roy, gentilhomme ordinaire de la chambre, capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances, gouverneur et lieutenant général par Sa Majesté des villes et chasteau de Loches et Beaulieu, colonel général de l’infanterie française.
Il avait épousé, par contrat du 24 août 1529, Jeanne de Thays, fille de Emery de Thays et de Françoise de la Ferté, et sœur de Jean de Thays, qui fut avant lui colonel général de l’infanterie française. En 1584, le seigneur de Sallern, gouverneur de Loches, incendia et pilla le château de Méré. (Lhermite-Souliers.)
Louis Brossin de Méré mourut vers 1569 et fut enseveli dans l’église de Sepmes, où reposait déjà son beau-frère.
HONORAT II DE SAVOIE-VILLARS. — Marquis de Villars, comte de Tende et de Sommerive, baron du Grand-Pressigny, etc., maréchal et amiral de France, chevalier des ordres du roi, gouverneur de Provence et de Guyenne, fils de René, bâtard de Savoie, comte de Villars, grand maître de France, et d’Anne de Lascaris, comtesse de Tende. — Marié à Françoise de Foix, fille unique d’Alain de Foix, vicomte de Castillon et de Françoise des Prez de Montpezat, dont il eut Henriette, mariée en premières noces à Melchior des Prez, seigneur de Montpezat, Sénéchal de Poitou, et en deuxièmes noces à Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Il mourut à Paris en 1580. Son testament se trouve dans le fonds D. Housseau à la Bibliothèque nationale.
Dès 1556, en qualité de capitaine du château de Loches, il écrit de cette place au seigneur de Grammont, commandant d’une troupe de Gascons. Il avait, en 1565, le seigneur de la Menardière pour lieutenant. En 1567, le seigneur de Méré commandait au château pendant son absence, et de la Menardière était employé comme capitaine de soldats 30 livres de paie par mois. 65 soldats gardaient la ville sous la charge du seigneur de Marigny.
Le marquis de Villars prit part à toutes les guerres de religion. Il était à la bataille de Saint-Quentin, où il fut blessé, et à celle de Moncontour ; il assistait à l’assemblée de Moulins, en 1566. De ses trois sœurs, l’une fut mariée au connétable de Montmorency, l’autre à Louis II de Luxembourg, et la troisième épousa René de Batarnay, comte du Bouchage, seigneur de Montrésor.
René de Voyer. — Vicomte de Paulmy et de la Roche-de-Gennes, et chevalier de l’ordre du roi et du Saint-Sépulchre, conseiller du roy, gentilhomme ordinaire du duc d’Anjou, etc., fut nommé gouverneur du château de Loches le 12 avril 1575. — Il avait été nommé bailli de Touraine par Marie Stuart, reine d’Écosse, duchesse douairière de Touraine. — En 1576 il figure dans une montre comme lieutenant du marquis de Villars au gouvernement de Loches et Beaulieu. Marié, en 1580, à Claude Turpin de Crissé, mort en avril 1586. Il cultiva les lettres et travailla aux antiquités de la Touraine. Duchesne et Belleforôt ont inséré dans leurs ouvrages certaines parties de ses écrits ; il a laissé des observations pendant ses voyages en Europe, en Asie et en Afrique, des sonnets et un assez grand nombre de poésies latines et françaises. (Busserolles, Recherches sur Paulmy. — Dufour, Chalmel.)
JEAN V DE MENOU (XIIe du nom, d’après M. Borel d’Hauterive). — Fils de René et de Claude du Fau, dame de Manthelan, était, en 1534, un des enfants d’honneur sans gages de messeigneurs le Dauphin de Viennois et les ducs d’Orléans et d’Angouléme, fils de François Ier. Il fut un des pages de la chambre de François Ier qui, en 1547, assistèrent aux funérailles de ce prince. Il épousa, par contrat passé à Issoudun le 10 décembre 1559, demoiselle Michelle de La Châtre, fille de haut et puissant seigneur messire Claude de La Châtre et de dame Anne Robertet. Nommé commissaire des guerres, en 1567, pour faire la montre de deux compagnies de gendarmerie française, il reçut, le 15 décembre, un passeport du roi pour aller en sa maison de Touraine, avec ses gendarmes et chevaux au nombre de dix, afin de se faire panser d’un coup qu’il avait reçu à travers les reins, à la bataille de Saint-Denis. Gentilhomme ordinaire de la chambre du roy, chevalier de l’ordre de Saint-Michel (19 avril 1568), il fut envoyé à Loches par le seigneur de La Châtre, gouverneur et lieutenant général du pays de Touraine, Amboise, Blois, Châtillon et Loches (3 juin 1568), avec les instructions nécessaires pour mettre cette place en sûreté contre les entreprises des réformés. Le 22 septembre de la même année, il reçut des provisions de gouverneur des ville et château de Loches pour veiller à ce que ceux de la nouvelle religion ne pussent s’en emparer, avec pouvoir de lever et assembler toute force de gens de guerre à cheval et à pied que bon lui semblerait, et de faire en cette occasion tout ce que l’on pouvait attendre d’un bon chef de guerre ; il fut enrôlé en pleine montre, à Tours, le 14 décembre 1568, en qualité de lieutenant de la compagnie de Claude de La Châtre. Le 23 mai 1569 il reçut du duc d’Anjou une commission pour lever une compagnie de deux cents hommes de pied, afin de conserver en l’obéissance de Sa Majesté la ville et le château de Loches. Le 29 août suivant, par une lettre datée de Plessis-les-Tours, le même prince le priait de fortifier la ville de Loches conformément à un plan qu’il lui envoyait.
Après avoir pris part à tous les grands événements de l’époque, et avoir reçu des rois de France les témoignages d’estime et de confiance les plus précieux pour sa fidélité et sa bravoure, il mourut en 1588.
CHARLES DE DURBOIS. — D’une famille originaire du Berry où elle est connue dés l’an 1363, fut capitaine commandant des ville et château de Loches (1579-80) et gouverneur de Sancerre. Il mourut avant 1611 et fut enterré dans l’église de Nohant en Berry.
François de Lachel, sieur de Montalan. — Lieutenant du capitaine Durbois (31 janvier 1581), lieutenant du château (23 janvier 1584). (X. de Busserolle. — État civil de Loches.)
JEAN-LOUIS DE NOGARET DE LA VALETTE, DUC D’ÉPERNON. — Pair et amiral de France, gouverneur de Provence et de Guyenne, colonel général de l’infanterie française, chevalier des ordres du roi, etc.
Ce gouverneur, que le roi Henry III appelait son fils aîné, est trop célèbre pour qu’il soit nécessaire d’en parler longuement. Il fit plusieurs voyages à Loches dès l’année 1581. Le dimanche, 23 août 1587, il épousa Marguerite de Foix, princesse de Candale, à petit bruit au château de Vincennes. Le roi, la reine et toute la cour assistaient à cette cérémonie ; le roi dansa même un ballet, « portant néanmoins son chapelet de têtes de mort ». Il donna à la mariée un collier de perles de cent mille écus, et quatre cent mille écus au marié. L’année suivante, la veille de la Pentecôte, le duc et la duchesse faisaient leur entrée dans la ville de Loches.
« Il avait été élevé, par la faveur de Henry III, de très petit gentilhomme qu’il était, à une très grande fortune au delà de sa portée, mais il l’avait toujours maintenue par sa conduite et sa fierté durant le règne de trois rois, pendant lesquels il éprouva la bonne et la mauvaise fortune. Sur la fin de ses jours il trouva en tête le cardinal de Richelieu qui lui ôta tous ses établissements, et, ne pouvant souffrir l’humeur fière et altière avec laquelle il avait toujours vécu, l’humilia à un tel point qu’il le réduisit à venir demeurer à Loches, et à y vivre en homme privé, dépouillé de toutes charges et gouvernements, où il mourut accablé de déplaisir pour avoir vu mourir ses deux fils aînés, les ducs de Candale et cardinal de la Valette, et le troisième disgracié et réfugié en Angleterre. »
Pendant la Ligue, le duc d’Épernon resta toujours attaché au parti du roi, ce qui le fit détester de tous les zélés catholiques. On le représentait avec une figure de diable, dans un pamphlet imprimé à Paris, en 1589, sous ce titre : « La grande diablerie de Jean Valette, dit de Nogaret, par la grâce du roy duc d’Esparnon, grand amiral de France, et bourgeois d’Angoulême, sur son partement de la court, de nouveau mis en lumière par un des valets du garson du premier tournebroche de la cuisine du commun dudit seigneur d’Esparnon. »
Lors de sa première disgrâce, en 1589, il se retira au mois de juin dans son gouvernement de Loches, non pas, dit son secrétaire Girard, qui a écrit sa vie, avec le train d’un favori disgracié, mais triomphant, avec trois cents gentilshommes de marque, et vivant dans le plus grand faste.
Le 21 février 1619 il fit évader Marie de Médicis du château de Blois, et la conduisit à Loches, et de là à Angouléme.
Il mourut le 13 janvier 1642, âgé de quatre-vingt-neuf ans. Ce fut à Loches un événement de grande importance, dont le souvenir nous a été conservé par une inscription placée à l’intérieur au-dessus du petit pont-levis qui, des remparts, entre dans la Tour Ronde :
le 13° iovr de ianvier
monsievr despernon movrvt
1642
Il eut successivement sous ses ordres : le Sr de Montloys, capitaine et gouverneur des ville et chastel de Loches sous la charge de M. le duc d’Epernon (1586). (État civil.)
Gaillard de Saint-Pastour, sr de Sallern, (Sallers, Sallart), capitaine d’une des vieilles compagnies des gardes du corps du roi (1588), — seigneur du domaine et comté de Loches (1595), lieutenant pour le roi des ville et chastel de Loches(1600). En 1589, Charles de Mayenne, duc d’Elbeuf, fut confié à sa garde. Il était mort à la date du 16 avril 1601. Il avait lui-même pour lieutenant, en 1595, Pierre du Fraysse. (État civil.)
Jean-Gabriel Polastron de la Hillière, qui épousa, en 1614, Anne de Gast, fille de Michel de Gast, seigneur de Montgauger et d’Antoinette de Montmorency ; lieutenant général pour le roi des villes et chastel de Loches et de Beaulieu (7 novembre 1601). Un chroniqueur l’appelle l’âme damnée du duc d’Épernon, avec lequel il prit une part active à l’évasion de Marie de Médicis du château de Blois. Il vivait encore en 1640.
En 1621 le roi envoya à Loches un certain capitaine Georges dont la paie, fixée à 20 livres par mois, outre le bois, la chandelle et le logement, était uniquement à la charge des habitants. Une quittance donnée par ce capitaine porte la signature Geogesere.
BERNARD DE NOGARET DE LA VALLETTE ET DE FOIX, DUC D’ÉPERNON ET DE LA VALLETTE, pair et colonel général de l’infanterie française, gouverneur de Guyenne, succéda à son père Jean-Louis dans le commandement des villes et château de Loches et Beaulieu. Les lettres de provision furent données par Louis XIV au duc d’Épernon et au duc de Candalle, son fils « conjointement, et la survivance l’un de l’autre ». Il fit son entrée solennelle à Loches le 6 octobre 1643, se rendant en son gouvernement de Guyenne.
« En Guyenne, le duc d’Épernon s’étoit mis la vanité tellement dans la tête que, quoiqu’il ne fût qu’un simple gentilhomme dont le père avoit été élevé par la faveur de Henry III, il s’imaginoit être prince, sous l’ombre que sa mère étoit de la maison de Grailli-Foix, laquelle sortoit du dernier comte de Foix. Sur cette chimère il vivoit en prince à Bordeaux, et traitoit le parlement et la noblesse avec une telle gloire et si fort du haut en bas qu’il irrita les esprits de tous les ordres du pays, lesquels le chassèrent de Bordeaux par un soulèvement général. » Un arrêt du parlement de Bordeaux, du 9 septembre 1649, le déclara même perturbateur du repos public, et fit défense de le suivre et d’exécuter ses ordres.
Ce gouverneur mourut à Paris le 25 juillet 1661. (De Busserolle, Armorial de Touraine. — Archives de Loches, inventaire des titres, 1643. — Mémoires de Monglat. — Recueil général des anciennes lois françaises.)
Gabriel de Grateloup (1643). — En 1593, Bertrand de Grateloup, baron de Senneviéres, capitaine de 50 hommes d’armes (1593), lieutenant d’une des compagnies des gardes du corps du roi (1600), capitaine entretenu de Sa Majesté (1604), résidait à Loches, où il s’était marié, avant 1596, à Antoinette Galland, et en secondes noces, avant 1600, à Bonne Dallonneau. Il mourut dans la citadelle de Metz, dont il était gouverneur, le 13 septembre 1629.
De son mariage avec Bonne Dallonneau, il eut à Loches quatre fils : Gaillard (11 septembre 1600), Gabriel (10 mars 1602), Claude (20 mars 1603) et Jehan (2 juillet 1604).
Le second, Gabriel, fut capitaine du château de Loches, et reçut en cette qualité le second duc d’Épernon, Bernard de Nogaret, à son entrée à Loches, le 6 octobre 1643.
FRANÇOIS DE BEAUVILLIERS, DUC DE SAINT-AIGNAN, — septième comte et premier duc de Saint-Aignan, pair de France, baron de la Perte-Hubert, de Chemery, la Salle-lès-Cléry et du Fau, seigneur de Lussay-en-Beausse, de la châtellenie du Fresne et du fief de la Vernette, vicomte de Valogne, seigneur des Aix-Damgillon, de Sery et d’Ambligny, de la Grange-Montigny, du haut et bas Foullé, de Chanterennes et de Navres, capitaine des gardes de Gaston, duc d’Orléans, premier gentilhomme de la chambre du roy, chevalier de ses ordres, conseiller en ses conseils, lieutenant général de ses armées, commandant en chef en Berry, gouverneur et lieutenant général de la province de Touraine, des villes et châteaux de Tours, Loches et Beaulieu, des ville et citadelle du Hâvre-de-Grace, forts et havres en dépendant, l’un des quarante de l’Académie françoise, de l’Académie de Padoue, et protecteur de l’Académie royale d’Arles, fut pourvu du gouvernement des villes et château de Loches et de Beaulieu, le 12 août 1661. Il mourut en 1687. Chevalier du Saint-Esprit en 1661, duc et pair en 1663. — Il était entré au service en 1634 et avait fait de nombreuses campagnes ; blessé au combat de Vandrevange (1635), au siège de Dôle (1636), au siège de Gravelines (1644) et aux combats de Château-Porcien et de Montmédy.
René de Boutillon était lieutenant de roy pour Loches et Beaulieu en 1670. (Le P. Anselme. — Dufour, — De Busserolles.)
Claude Guesbin de Rassay de la Davière (1676). — Du 29 juin 1676, mariage de Claude Guesbin de Rassay, chevalier, seigneur de la Davière, lieutenant du roy des villes et chasteau de Loches et de Beaulieu, et capitaine au régiment de Normandie ; fils de Jean Guesbin, esc., seigneur de Rassay, conseiller, secrétaire du roi, maison et couronne de France et de ses finances, avec damoiselle Marie-Anne de Boutillon, fille de N. de Boutillon, esc., seigneur de Roches.
Mort en 1707, et enterré dans l’église Saint-Ours le 8 avril, âgé d’environ 60 ans. (État civil.)
François de Bracque, — marquis du Luat, était seigneur engagiste du domaine de Loches, et plaidait avec les officiers municipaux pour les réparations de l’hôtel de ville, auxquelles il était tenu en cette qualité (1690) (Dufour. — Arch. de Loches.)
PAUL DE BEAUVILLIERS, DUC DE SAINT-AIGNAN (1687), — Duc de Saint-Aignan sous le nom de Beauvilliers, pair de France, comte de Buzançais, grand d’Espagne, comte de Montrésor, de Chaumont et de Palluau, seigneur et baron de la Forte-Hubert, de la Salle-les-Cléry, de Lussay-en-Beausse, chevalier des ordres du roy, premier gentilhomme de sa chambre, chef du conseil royal des finances, ministre d’État, gouverneur du duc de Bourgogne, depuis dauphin de France, premier gentilhomme de sa chambre, gouverneur du duc d’Anjou, depuis roi d’Espagne, et du duc de Berry, premier gentilhomme de leur chambre, surintendant de leur maison, gouverneur et lieutenant général des ville et citadelle du Hâvre-de-Grâce et pays en dépendant, fut pourvu du gouvernement des villes et château de Loches et Beaulieu après la mort de son père, le 20 juin 1687. Il mourut le 31 août 1714, ayant eu treize enfants de Henriette-Louise Colbert, fille de Jean-Baptiste Colbert, ministre et secrétaire d’État.
Honorat de Baraudin, — chevalier, seigneur des Bournais, commissaire provincial de l’artillerie de France, est désigné comme lieutenant de roi des villes et château de Loches et Beaulieu dans un acte de 1709. Il était marié à Madeleine Rocher, morte en 1726. (État civil.)
Louis de Baraudin, — chevalier, seigneur de Mauvières, le Plessis-Savary, Manthelan et autres lieux, fils du précédent, époux de Françoise Ménard, prend dans l’acte de naissance de l’un de ses enfants, à la date du 21 juillet 1712, le titre de lieutenant de roi des villes et château de Loches et Beaulieu.
PAUL-HIPPOLYTE DE BEAUVILLIERS, — duc de Saint-Aignan, pair de France, comte de Montrésor, etc., chevalier des ordres du roy, lieutenant général de ses armées, gouverneur lieutenant général des provinces de Bourgogne, Brosse, Bugey, Valromey et Gex, des ville et citadelle du Hâvre-de-Grâce, des villes et châteaux de Loches et Beaulieu, Dijon, etc., grand bailly d’épée au pays de Caux, l’un des quarante de l’Académie françoise, honoraire de celle des Inscriptions et Belles-lettres, de celle des Infecondi de Rome, des Ricoverati de Padoue, de celle de Véronne, nommé protecteur de celle d’Arles, premier gentilhomme de la chambre de M. le duc de Berry, conseiller au conseil de Régence, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du roi en Espagne, et depuis auprès du Saint-Siège.
Marié a Marie-Geneviève de Montlezun, fille unique de Jean-Baptiste-François de Montlezun de Besmaux et de Marguerite-Geneviève Colbert-Villacerf, dont il a eu neuf enfants. (État de la France, 1749.)
Au mois de décembre 1757, on célébrait à Loches un service funèbre pour M. le duc de Beauvilliers, colonel au régiment de cavalerie de ce nom, fils aîné de M. le duc de Saint-Aignan, gouverneur de Loches, tué à la bataille de Rosbach. (Arch. de Loches.)
Louis-Honorat De Baradin, — fils de Louis et de Françoise Ménard, né le 2 septembre 1710, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine du régiment de dragons d’Alfelde, pourvu de l’office de lieutenant de roi des villes et château de Loches et Beaulieu, données à Versailles le 20 mars 1745, prêta serment en cette qualité devant M. Pierre-Louis Nau de Noisay, conseiller du roi, président en l’élection de Loches, et subdélégué de Mgr l’intendant de lad. élection, maire de Loches, en présence des échevins, le 5 août 1747, en vertu de la commission qui lui avait été donnée par S. A. S. Mgr Charles de Bourbon, comte de Chatolais, prince du sang, gouverneur et lieutenant général pour le roi en la province de Touraine.
M. de Baraudin était nommé en survivance de son père en raison des bons services rendus par celui-ci « depuis 1710, successivement au seigneur de Baraudin, son beau-père » (ou plutôt son grand-père), avec pleins pouvoirs de commander en son absence tant aux habitants qu’aux gens de guerre, etc.
Sa sœur, Marguerite-Charlotte de Baraudin, épousa M. Jacques-François Mayaud de Boislambert, en 1763. (V. ci-après.) — (État civil, reg. des délibérations.)
Paul-Émile, marquis de Bracque, — chevalier, seigneur de Luat, Bois-Renault et autres lieux, nommé lieutenant de roi à Loches par lettres de provision du 21 janvier 1735, scellées du grand sceau, prêta serment entre les mains de S. A. S. Mgr le comte de Charolais, le 28 février suivant. Lorsqu’il fit enregistrer ses lettres à la mairie de Loches, M. de Baraudin proteste « que lesdites lettres ne pourront nuire ni à son titre, ni à son droit, ni à sa possession de ladite charge, se réservant de se pourvoir ainsi qu’il avisera. »
EUSÈBE-FÉLIX CHASPOUX DE VERNEUIL, chevalier, marquis de Verneuil, vicomte de Betz, seigneur de Saint-Flovier, le Roullet et autres lieux, conseiller du roy en ses conseils, secrétaire ordinaire de la chambre et cabinet de Sa Majesté, introducteur des princes et ambassadeurs étrangers auprès du roi, grand échanson de France, prenait le titre de comte de Loches, et était seigneur engagiste du domaine. Il est assigné en cette qualité pour les réparations à faire à l’hôtel de ville, dont le devis avait été fait par « Jean Mansart de Jouy, architecte à Paris, demeurant à Paris, paroisse Saint-Séverin. » (1749.) Il comparut à l’assemblée de la noblesse en 1789. (État civil. — Arch. de Loches. — Tablettes historiques, 1751, Lambron de Lignim.)
MARC-RENÉ DE VOYER DE PAULMY, marquis de Voyer, comte d’Argenson, vicomte de la Guerche, baron des Ormes-Saint-Martin et de Marmande, brigadier du régiment de Berry-cavalerie (1745), lieutenant général d’Alsace, maréchal de camp, inspecteur de cavalerie, directeur des haras, lieutenant général des armées du roi et gouverneur des châteaux de Vincennes et de Loches.
Il était fils du comte d’Argenson, qui fut sous Louis XV successivement chancelier, garde des sceaux et grand-croix de l’ordre de Saint-Louis, lieutenant général de police et ministre de la guerre, disgracié en 1757, mort en 1764.
Il vécut le plus souvent en Touraine, et en particulier au château des Ormes, où il fit exécuter des travaux considérables qui en changèrent complètement le caractère. Il mourut le 18 septembre 1782 des suites d’une fièvre contractée dans les marais de Rochefort et de l’île d’Aix, où il surveillait d’importants travaux de fortification et d’assainissement. Il fut enterré dans la chapelle de Paulmy.
Le 19 mai 1776, le corps de ville envoyait aux Ormes une députation à M. d’Argenson. Celui-ci annonçait qu’il ferait « l’année prochaine » son entrée dans la ville ; c’est probablement vers cette époque qu’il fut nommé gouverneur. Quelque temps après une délibération du corps de ville propose de donner au quai du Moulin des Bans le nom de quai d’Argenson ou de Voyer.
(De Busserolles, Notices sur la Guerche et sur Paulmy. — Notice sur les Ormes-Saint-Martin, par M. d’Argenson. — Éloge de M. d’Argenson, ministre de la guerre, 1751. — Reg. des délibérations, Arch. de Loches.)
Jacques-François Mayaud de Boislambert, — né à Poitiers le Ier octobre 1726, fils de Jacques et de Catherine Guesbin de Rassay, lieutenant au régiment de Mestre-de-camp-général-cavalerie, seigneur de Rassay, épousa le 26 janvier 1763, à Loches, Marguerite-Charlotte de Baraudin, sœur de Louis-Honorat de Baraudin, lieutenant de roi, auquel il succéda dans cette fonction.
Le 18 mars 1791, sur la pétition du conseil de la commune de Loches, M. de Boislambert remettait à la ville les canons sans affût qui se trouvaient sur une des tours du château. Le 6 septembre 1792, il déposait à la municipalité sa croix de Saint-Louis. — Le Ier octobre suivant, il prêtait serment de fidélité à la nation. Le 17 février 1793, un certificat de résidence constate qu’il demeure depuis plusieurs années dans la maison du citoyen Couet[16], rue Picoys, et donne son signalement et celui de sa femme : « Jean-François Mayaud de Boislambert, né à Poitiers le Ier octobre 1726, taille de cinq pieds deux pouces, cheveux et sourcils gris, portant perruque, visage ovale, yeux châtains, bouche moyenne, nez de même, menton rond, col long. — Marguerite-Charlotte de Baraudin, épouse du citoyen Boislambert, est née à Loches le 24 décembre 1726 taille de cinq pieds un pouce, cheveux et sourcils gris, yeux noirs, nez aquilin, bouche moyenne, menton rond. — Le 29 nivôse an II, il partageait avec sa femme et onze autres détenus une des chambres dans le château même qu’il habitait autrefois comme gouverneur. Il mourut à Loches le 8 mai 1811.
PIERRE-EUGÈNE-BARNABÉ DE MESSEY, comte de Briesle, seigneur de Pont-Minard, de Mandres, maréchal des camps et armées du roy, comparut à l’assemblée de la noblesse de Champagne pour l’élection des députés aux États-Généraux de 1789.
Dans l’état militaire de la France, en 1789, M. de Messey est indiqué comme gouverneur de Loches, et M. de Boislambert comme lieutenant de roy.
Dans le nécrologe de N.-D. de Loches, à la date du 11 octobre, on trouve le nom de « Bertauldus de Pratis, miles et hujus Lochcnsis castri castellanus. » Il nous a été impossible l’assigner un rang à ce châtelain, qui nous est complètement inconnu. C’est peut-être un membre de la famille des Prez de Montpezat. Il appartiendrait alors au XVIe siècle.
- ↑ Il est probable, sans que nous puissions l’affirmer, que ce prévôt est Archambault de Buzançais.
- ↑ Par une charte datée de Beaulieu du mois d’avril 1205.
- ↑ Variantes : Dolent.
- ↑ Dulescouet
- ↑ Chambellan conseiller
- ↑ Bailly de grant prudence
- ↑ Forestz
- ↑ Seigneur estoit aussi
- ↑ De Kerbellec
- ↑ Ces derniers vers ont donné lieu à plusieurs lectures. Dufour, Chalmel et de Pierres, disent « mil et cinq cents » M. Lambron de Lignim dans sa note sur le château de Grillemont rétablit ainsi les trois derniers vers :
» L’an mil quatre cent, de ce suis je remembre
» LXVII fut mis sous cette lame
» Priez à Dieu qu’il en veuille avoir l’âme. - ↑ La seigneurie de Brosses était située dans la paroisse de Luzillé.
- ↑ Talvoys, prés Chinon.
- ↑ Du dimanche 9 décembre 1576, baptême de René Englerays, fils de Anthoine Anglerays, pourte-manteau du roy, et lieutenant pour sa majesté en son chastel de Loches. Parrains messire René de Prie, chevalier sgr dudit lieu, baron de Toussy et de Monpepon, et Anthoine Ysoré, prêtre, prieur de N.-D. de Loches et abbé de Toussainct en Anjou. Marreine damoiselle Renée de Quicampoix, dame de l’Isle Drogé et du Bornais. — En 1581, baptême d’un autre fils qui porte aussi le nom de René, Parrains haut et puissant seigneur Mgr René de Villequier chevalier des deux ordres du roy, conseiller d’Estat et privé dudit seigneur, premier gentilhomme de sa chambre, cappitaine de cent hommes de ses ordonnances , gouverneur et lieutenant général de Paris et Ysle de France, et noble homme Aimé de Chateau-Chalons, seigneur des Esses, chevalier de l’ordre du roy. — 19 mars 1584. Baptême de Aune, fille de noble homme Anthoine Anglerais, dit Chicot, premier porte-manteau du roy. Parrains Mgr le duc de Joyeuse, pair et admiral de France, gouverneur et lieutenant général pour le roi au pays et duché de Normandie, représenté par Mgr le Grand Prieur de Thoulouze, son frère, et Mgr de Nançay. Marraine Mlle du Bouchaige pour Mme la comtesse du Bouchaige, sa mère. — Signé : F. Ant. Scipion de Joyeuse, Nançay, Anne de Bartarnay.
- ↑ Henry de Lorraine, frère utérin de Louise de Lorraine, veuve de Henry III. — Le comte de Chaligny fut fait prisonnier au combat de Bures, en février 1592 (Lettres de Henry IV, dans la collection des Documents inédits). Pierre de l’Estoile, dans son journal de Henry III, place la mort de Chicot au mois d’avril 1592 : « En ce mois, et pendant le siège de Rouen, mourut Chicot, fol du roy, et cependant bon soldat, mais yvrogne. Le roi aimait cest homme tout fol qu’il estoit, et ne trouvoit rien mauvois de tout ce qu’il disoit. »
- ↑ De sable à l’aigle éployé d’argent. (De Busserolle, Armorial de Touraine.)
- ↑ Couhé de Lusignan.