Histoire maccaronique/15

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(sous le pseudonyme de Merlin Coccaie)
Adolphe Delahays (p. 249-261).

LIVRE QUINZIEME.


Chascun avoit jà donné repos à son corps, lequel commençoit à estre plus affamé qu’endormi, quand Boccal, par le commandement de Balde, accoustroit la cuisine et preparoit un grand poisson, y faisant une sausse d’Alleman et lors Gilbert tire du sac sa viole, et accorde les cordes d’icelle en tons propres. Car ce gentil personnage ne taschoit qu’à complaire à ses compagnons, à fin qu’on luy donnast siege pour ouyr les leçons de maistre Cingar preschant en chaire, et, après avoir revisité toutes sortes d’Almanachs, devenir expert à dire les choses passées. Davantage le naturel du plaisant Gilbert n’estoit point comme aucuns chantres de ce temps, lesquels, estans bien inusquez, peignez et jolis, ne veulent chanter s’ils ne sont près d’un Roy ou grand Seigneur. Nostre Gilbert, nostre nouveau Apollo, ne faisoit pas ainsi ; car, si une petite femmelette luy eust dit : « Chante ! » il eust incontinent chanté, et ne l’eust aucunement refusée. Ayant donc tendu ses Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/312 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/313 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/314 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/315 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/316 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/317 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/318 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/319 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/320 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/321 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/322 gabie : « Fustes ! » Ce sont fustes. Aussi-tost on court aux armes : l’Astrologue Cingar dit : Il faut autrement astrologuer à present, et ne s’amuser à contempler de nuict le Chariot. » Et toy, Mafeline, tu as assez chanté, avec ton alouette aux Astrologues, les estoilles à eux longtemps cachées. Icelles maintenant pourront mieux tromper la compagnie.