Histoire posthume de Voltaire/Pièce 8

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Garnier
éd. Louis Moland

VIII.

TESTAMENT DÉPOSÉ DE M. DE VOLTAIRE.
5 juin 1778.

Aujourd’hui sont comparus :

Dame Marie-Louise Mignot, ve de messire Charles-Nicolas Denis, capitaine au régiment de Champagne, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, commissaire ordonnateur des guerres, et depuis conseiller correcteur en la Chambre des comptes de Paris, logée à Paris, maison de M. le marquis de Villette, quai des Théatins, paroisse Saint-Sulpice ;

Et messire Alexandre-Jean Mignot, conseiller du roi en son grand conseil, demeurant à Paris, rue des Blancs-Manteaux, paroisse Saint-Jean en Grève ;

Lesquels, au moyen du décès de messire François-Marie Arouet de Voltaire, leur oncle, dont ils sont héritiers présomptifs, et dans la succession duquel ils prendront, ainsi qu’ils se le réservent, telles qualités qu’ils aviseront, ont représenté et apporté à Me  Dutertre, l’un des notaires soussignés, et l’ont requis de mettre au rang de ses minutes pour en être délivré par lui toutes expéditions et extraits nécessaires, l’original du testament de mond. feu Sr de Voltaire, par lui fait olographe, écrit sur le recto d’une grande feuille de papier de compte qui paraît avoir été coupée par le bas, au haut de laquelle, page recto, sont écrits ces mots : Mon testament, à Ferney, ce trente septembre mil sept cent soixante-seize, cette date posée en chiffres. La première disposition commençant par ces mots : J’institue madame Denis ma nièce. Finissant ledit testament par ceux-cy : Dans cette intention, ensuite desquels est sa signature Arrouet Voltaire, avec la date répétée en chiffres du trente septembre mil sept cent soixante-seize et une espèce de paraphe dont M. de Voltaire accompagnait sa signature.

La seconde page verso est blanche, ainsi que le recto de la troisième, et à l’égard du verso de la quatrième page il est également blanc, à l’exception de ces mots écrits sur cette page comme servant d’enveloppe : Mon testament. Voltaire.

Et après que les fins de chaque alinéa ont été terminées par un trait de plume, ledit testament, qui sera visé incessamment au greffe des insinuations, est demeuré ci-joint à la réquisition des dame Mignot et abbé Mignot comparants, qui l’ont certifié véritable, signé et paraphé en la présence des notaires soussignés.

Dont acte fait et passé à Paris, en l’étude, l’an mil sept cent soixante-dix-huit, le cinq juin avant midi, et ont signé.

Mignot Denis, l’abbé Mignot, Sauvaige, Dutertre.


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