Identification anthropométrique, instructions signalétiques/5

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INSTRUCTIONS SIGNALÉTIQUES

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE

Prescriptions d’ordre général pour la mise en pratique du signalement anthropométrique.

SOMMAIRE : I. Conseils sur la manière d’étudier les Instructions signalétiques et d’apprendre à mesurer ; II. Choix du local ; III. Mobilier de mensuration ; IV. Disposition et destination des instruments non métalliques et accessoires de mensuration ; V. Destination, lecture et entretien des instruments métalliques ; VI. Du rôle d’un secrétaire ; VII. Sur la façon d’énoncer les chiffres de la graduation ; VIII. Manière de répondre aux rubriques sociologiques, d’origine et de date de la fiche signalétique.

I.

Conseils sur la manière d’étudier les Instructions signalétiques et d’apprendre à mesurer

1. — Les recommandations les plus minutieuses prescrites dans les pages ci-après doivent être observées dans tous leurs détails ; mais ce serait une erreur de croire qu’il est indispensable d’en apprendre le texte par cœur. Les pages de l’Introduction exceptées, ce volume ne doit être lu que les instruments et une fiche signalétique à portée de la main, en éclaircissant continuellement, paragraphe par paragraphe, la théorie par la pratique, et en ne négligeant jamais d’avoir recours à l’Album toutes les fois que le texte renvoie à un numéro de planche.

2. — En ce qui regarde notamment l’exécution des opérations anthropométriques, l’apprenti mensurateur commencera par reproduire chaque position figurée en superposant ses propres mains aux dessins correspondants de l’Album. Les prescriptions du volume ne seront lues qu’après avoir réalisé la position représentée. Le rôle du texte consistera à commenter chaque figure au fur et à mesure qu’elle sera reproduite, en attirant l’attention sur les points délicats.

Dès le premier essai de ce genre, on constatera que tel mouvement qui exige une description de dix lignes, s’exécute de la façon la plus aisée et la plus naturelle en une demi-seconde.

3. — Ces exercices seront faits en prenant comme sujet un détenu de bonne volonté, quand il ne sera pas possible de le remplacer par un collègue complaisant.

4. — On comparera ensuite les chiffres obtenus sur le même individu d’une séance à une autre, et on continuera ces exercices préparatoires jusqu’à ce que les différences observées ne dépassent jamais l’approximation indiquée dans un paragraphe spécial placé à la fin du chapitre de chaque observation. Quatre ou cinq séances d’une heure suffiront généralement.

5. — Nous ne saurions trop répéter combien il importe que chaque opérateur s’assure, par sa propre expérience, que ses erreurs ou plutôt ses divergences de mensuration et de description ne dépassent pas, ne sauraient dépasser en quoi que ce soit les limites admises.

Nous avons expliqué dans l’Introduction que de l’observance de cette règle dépendait l’utilisation du procédé, la possibilité de reconnaître, d’identifier deux signalements. Nous avons montré également que cette théorie de la limitation de l’erreur pouvait s’appliquer aux caractères descriptifs, et quelque peu même au relevé des marques particulières.

6. — Un élève mensurateur n’a réellement terminé son apprentissage que lorsque cette conviction a pénétré dans son esprit, et qu’il en fait la preuve en échangeant quelques signalements pour vérification avec le service central de Paris.

7. — Pour ce faire, il devra rechercher si, dans la maison de détention à laquelle il est attaché, ne se trouve pas quelque détenu qui déclarerait avoir été mesuré antérieurement à Paris, Lyon ou Marseille, ou, à défaut de ces villes, dans quelques-unes des localités signalées comme pourvues de bons mensurateurs. Des sujets de ce genre sont de précieux étalons de vérification, dont la rencontre ne doit jamais être négligée. L’apprenti mensurateur en prendra lui-même un signalement avec autant de soin que possible et il l’enverra d’urgence, c’est-à-dire directement, au service central de Paris, dont le siège est au Dépôt de la Préfecture de Police, en y joignant une notice explicative du genre de celle-ci : « Prière de vouloir bien me renseigner, au point de vue de mon instruction personnelle, sur les divergences que le signalement ci-joint, qui vient d’être relevé par moi, pourrait présenter avec celui qui a dû être relevé antérieurement sur le même sujet à (désignation de l’endroit) il y a (nombre approximatif de mois ou d’années d’intervalle). »

8. — La réponse du service central ne se fera jamais attendre. Les erreurs et les omissions signalées seront d’autant plus instructives que la présence du détenu dans l’établissement permettra d’en contrôler immédiatement l’exactitude et de corriger en conséquence le manuel opératoire en vue d’arriver au résultat transmis. Il est bien rare que dès la quatrième ou cinquième correspondance de ce genre le degré de concordance nécessaire et suffisant ne soit pas atteint.