Illyrine/3/Chapitre 24

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Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/346 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/347 jeune femme, depuis cette certaine nocturne, me manquait ; portais-je dans mon sein l’enfant du malheur ; celui-là eût été conçu sous de bien funestes auspices. Mes doutes ne se confirmèrent pas davantage : j’allais beaucoup plus mal ; je devins bientôt à charge aux autres et à moi-même. Le croira-t-on ? mon amant, celui pour lequel j’avais tout sacrifié, celui qui était l’auteur de mes malheurs présens, celui auquel j’avais de nouveau immolé mon époux et ma fille, se dégoûta de moi. Robespierre ayant subi son juste châtiment, le calme revint ; mou amant pouvant se montrer, il commença par s’absenter peu à peu, et tout-à-coup il ne reparut plus. La reconnaissance, ce froid sentiment, ne le ramena pas même chez moi, et j’avalai le calice jusqu’à la lie.





CHAPITRE XXIV.

Piège tendu à Olimpe.


Trois mois s’étaient écoulés pendant lesquels j’avais mangé tout ce que je possédais en hardes, effets et bijoux. Je ne savais plus que devenir, et je n’osais m’adresser à ma famille, ni à mon époux : cependant ma dot ne m’avait pas encore été payée : cette ressource était plus que suffisante ; mais il fallait encore avoir les moyens de faire valoir mes droits.

Un soir, j’étais presque réduite au dernier accès du désespoir, lorsque dans une vente publique je rencontrai une espèce de négociant : j’étais alors avec une dame qu’il accosta ; ils causèrent long-tems ensemble : ensuite, il nous proposa un souper que cette dame m’invita d’accepter. Nous fûmes chez un élégant restaurateur, où nous fîmes un excellent repas. La dame avait mis le monsieur au fait de mes Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/350 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/351 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/352 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/353 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/354 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/355 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/356 Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/357