Illyrine/3/Lettre 108
LETTRE CVIII.
À Julie.
Enfin, voici une petite lettre de toi, Lili, après deux mois sans recevoir de tes nouvelles !… On a sçu ton voyage ici : on crie beaucoup contre toi ; ma mère prie tous les jours pour ta conversion qui ne me paraît pas prochaine.
Je n’aime pas que Q…te t’ait fait partager son logement ; une maîtresse de ton genre méritait au moins un chez elle ; c’était le cas de représenter pour M. le représentant : Il aurait bien pu ne pas tant faire de folies à l’hermitage, et dépenser plus à propos à Paris : dans ce cas, tu as bien fait de ne pas aller dans notre famille.
Ma santé est toujours chancellante ; puis, je m’ennuie à périr dans ce désert : heureusement nous touchons à la belle saison. Ta Clarisse se porte toujours bien. Nous t’embrassons tous deux.