Illyrine/3/Lettre 109

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(3p. 20-21).



LETTRE CIX.

À Julie.


Il y a déjà bien long-tems que tu es partie, Lili, et je m’ennuie : quand reviendras-tu ? quand tu habitais mon petit manoir, tout était animé ; mais loin de toi, tout rentre dans le sommeil de la nullité.

A propos, madame P. de la F. M… vient la semaine prochaine à Paris ; si tu veux la voir, viens… tout de suite. Jeudi, prends la diligence ; dis-moi si je dois envoyer Barthelemi (mon domestique) au-devant de toi ? écris-moi, Lili : j’attends demain une lettre de toi ; je serais bien aise que madame P…. se trouve chez moi avec toi.

Adieu, Lili ; arrive jeudi : comment vas-tu avec ton mari ? adieu ; n’oublies pas d’amener Nina, je lui ai trouvé un joli petit mari : tu m’as promis un fruit de cette union, pas vrai ?

J’oubliais de te dire que le jour que tu es partie, j’ai eu la visite d’Adélaïde, et la petite Estelle (fille de la chanoinesse) ; elles sont placées toutes deux chez des lingères : je veille à ce qu’elles soient bien. Il me fut bien doux par-là, Lili, de nous acquitter en partie… ; lorsque tu seras ici toi-même tu jugeras mieux que moi si elles sont convenablement. Je te baise des pieds à la tête.


N. Q…te