J'il de noir/03
Cosmo, (p. 11-12).
J’IL DE NOIR…
j’en ai trop pris de ce soleil de minuit
qui rassemble les pôles
ont fondu mes diamants
mes glaçons-cierges
je n’ai plus le pouvoir du feu
de foi neuve à vous donner
mes beaux semblables
à qui jadis je distribuais
comme l’or
des étincelles de ma lumière
comprenez mon désastre
je suis un glacier naufragé
dans l’air du nord
et je ne trace que ma trace
sur cette terre de roc
car de charbon mon cœur de glace
n’a pas voulu se consumer
avec l’écorce
et mis à nu j’il passe
et trace un sillon noir
un long serpent de deuil sur votre neige
pouvez mesurer la distance de ma vie
le long silence d’un astre éteint
et seul
pouvez sonder les profondes blessures
d’un glacier qui passe
dans des prairies d’étoiles
à l’âge du soleil

On n’en finit plus de bouffer du chant de petits oiseaux.