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Journal (Eugène Delacroix)/12 décembre 1856

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 185-186).

12 décembre. — Dîné chez Mme d’Annibeau : Gisors, Halévy, Perrier, Frémy[1], etc., etc.

Le soir, à l’Opéra-Comique, voir l’Avocat Pathelin[2].

Causé avec Rouland, qui est très bon et très simple[3].

Mozart écrit quelque part, dans une lettre, à propos de ce principe que la musique peut exprimer toutes les passions, toutes les douleurs, toutes les souffrances : « Néanmoins, dit-il, les passions, violentes ou non, ne doivent jamais être exprimées jusqu’au dégoût, et la musique, même dans les situations les plus horribles, ne doit pas affecter l’oreille, mais la flatter et la charmer, et par conséquent rester toujours musique. »

  1. Louis Frémy (1807-1891), administrateur et homme politique, ancien conseiller d’État, alors gouverneur du Crédit foncier.
  2. Maître Pathelin, opéra-comique, dont la musique est de François Bazin et les paroles de de Leuven et Ferdinand Lenglé. Les auteurs ont résumé en un acte les principaux épisodes de la vieille Farce de maistre Pathelin. Cette œuvre fut représentée le 12 décembre 1856 à l’Opéra-Comique.
  3. Gustave Rouland (1806-1878), magistrat et homme politique, occupait alors le poste de procureur général près la Cour d’appel de Paris. Il devint, en 1859, ministre de l’instruction publique, puis, en 1864, gouverneur de la Banque de France.