Journal (Eugène Delacroix)/15 septembre 1852

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 121).

Paris, 15 septembre. — Sophocle, à qui on demandait si, dans sa vieillesse, il regrettait les plaisirs de l’amour[1], répondit : « L’amour ? Je m’en suis délivré de bon cœur comme d’un maître sauvage et furieux. »

  1. Voir notre Étude, p. xi, xii. À rapprocher du fragment de Baudelaire : « Sans doute il avait beaucoup aimé la femme aux heures agitées de sa jeunesse. Qui n’a pas trop sacrifié à cette idole redoutable ? Et qui ne sait que ce sont justement ceux qui l’ont le mieux servie qui s’en plaignent le plus ? Mais longtemps déjà avant sa fin, il avait exclu la femme de sa vie. Musulman, il ne l’eût peut-être pas chassée de la mosquée, mais il se fût étonné de l’y voir entrer, ne comprenant pas bien quelle sorte de conversation elle peut tenir avec Allah. » (Baudelaire, L’Art romantique. L’Œuvre et la vie d’Eugène Delacroix.)