Journal (Eugène Delacroix)/2 octobre 1855

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 98).

2 octobre. — Je pars de Strasbourg à midi et demi. Séparation tendre, regrets et adieux.

Je voyage avec une jeune mère très attentive à son enfant et qui ne l’a pas laissé une minute : petite femme frêle, blond fade, l’air intelligent ; mais cette tendresse était vraiment touchante.

Je traverse l’Alsace, la Lorraine, la Champagne. Rien ne me parle dans tout cela.

Désappointement, en arrivant, de trouver une malle étrangère au lieu de la mienne ; cela renverse toute la joie que je me promettais ; j’arrive à une heure du matin chez moi, ayant pris dans ma voiture une jeune femme et son enfant qui était au chemin de fer, sans ressources pour se faire conduire chez elle.