Journal (Eugène Delacroix)/6 juin 1853

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 218).

Lundi 6 juin. — En ouvrant ma fenêtre ce matin par le plus délicieux temps du monde, qui donne tant de regrets de se plonger dans les paperasses, je vois deux hirondelles se poser dans l’allée du jardin ; je remarque quelles ne marchent que très lentement et en se dandinant. Quand elles veulent franchir un espace de deux pieds seulement, elles se mettent à voleter. La nature, qui les a si bien douées avec leurs grandes ailes, ne leur a pas donné des pieds aussi agiles.

Ce spectacle qu’on a de ces fenêtres est délicieux à toutes les heures du jour : je ne puis m’en arracher… L’odeur de la verdure et des fleurs du jardin ajoute encore à ce plaisir.