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Justine, ou Les malheurs de la vertu (Raban)/02-23

La bibliothèque libre.
Olivier, libraire (tome 1, tome 2p. 415-416).

POST-FACE.

Le tableau est sombre : mais fidèle, le peintre a vu le monde tel qu’il est, c’est-à-dire hideux. Notre organisation sociale est une source intarissable de maux et de crimes de toute espèce ; certes l’auteur n’a pas la prétention de la changer ex abrupto, il a voulu seulement apporter une pierre à ce grand édifice de réforme qui s’élève si lentement ; il a cherché à prouver que nos lois et nos mœurs sont en opposition directe avec tous les sentimens élevés ; que la vertu, toujours vantée dans les paroles des hommes, ne se trouve nulle part dans leurs actions. Une créature vertueuse est un paria que tous les genres de persécutions attendent dans notre société où l’on a tout soumis au calcul.

Que ceux qui trouveront de l’exagération dans ce qui précède regardent autour d’eux ; qu’ils secouent les préjugés, et fassent appel à leur conscience : nous sommes convaincus qu’ils s’écrieront en donnant une larme à Justine : Oui, voilà bien LES MALHEURS DE LA VERTU.

FIN.