L’Italie d’hier/Pistoja

La bibliothèque libre.
Charpentier & Fasquelle (p. 71-72).

PISTOJA

Aujourd’hui, 1er janvier 1856, à deux heures du matin, nous sommes partis, en pleine nuit, de Bologne, dans une diligence, éteignant ses lanternes à certains endroits, et nous avons roulé dans l’Apennin jusqu’à dix heures du soir, avec une affreuse peur des brigands, non toutefois par la crainte qu’ils nous assassinent — ils n’assassinent plus les gens qui ne se défendent pas, et nous n’avions aucune idée de nous défendre — mais, sous la terreur qu’ils nous laissent en chemise, et nous fassent voyager ainsi, pendant une douzaine d’heures, par le froid d’une nuit d’hiver, comme cela est arrivé aux voyageurs de la diligence dans laquelle nous sommes, il n’y a pas plus de quinze jours. Nous couchons à Pistoja, et le lendemain, 2 janvier, nous sommes à Florence.