Lèvres de Velours (D. E.,)/09

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Sous les Galeries du Palais-Royal, Chez la petite Lolotte (p. 112-122).
Chapitre IX

Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre
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CHAPITRE IX


DEUX HEURES BIEN EMPLOYÉES


Les yeux de Lola lancent des étincelles, pleins d’amour et de reconnaissance pour son aimable maîtresse ; elle est tout en feu. Miss Pirouett veut qu’on mette tout de suite à profit ces excellentes dispositions ; elle imagine d’éteindre l’incendie au moyen de trois pompes. Nous quittons nos vêtements ; la comtesse et la ballerine s’arment chacune d’un godmiché plein de lait chaud ; elles emmènent Lola sous le trapèze, la comtesse s’en vient attaquer l’arrière-train, et quand elle occupe le gîte, Miss Pirouett vient embrocher la soubrette par devant Je saute à la barre du trapèze, qui est un peu élevé, je m’y accroche des deux mains et je descends mon corps à la force des poignets, entre les bustes de Lola et de Miss Pirouett, présentant mon derrière à la ballerine, et mon membre aux lèvres de la soubrette, qui ouvre le bec, et le happe, comme un poisson happe l’appât de l’hameçon. Lola a ainsi trois pompes qui fonctionnent chacune dans un foyer de l’incendie, prêtes à l’inonder à la première étincelle.

Pendant que Miss Pirouett et la comtesse manœuvrent leur pompe dans leur coin, la première en me mordillant les fesses, Lola fait courir le doux velours de ses lèvres tout le long de mon membre, le suce amoureusement, retenant, quand elle est au fond, le gland dans sa bouche, l’enveloppant dans sa langue ; puis, reprenant le va-et-vient, elle le caresse toujours voluptueusement. Bientôt les deux pompiers femelles, toujours aux aguets, sentant que la première étincelle va jaillir, font jouer ensemble les ressorts de leurs pompes, qui lancent leurs jets brûlants violemment chassés dans l’intérieur, en même temps que s’échappe à gros bouillons la chaude liqueur de ma pompe aspirée par deux lèvres de sangsue. La soubrette pantelante se tord voluptueusement, profondément pénétrée par le jaillissement simultané des trois tuyaux, qui l’inondent jusqu’au cœur.

La Soubrette un peu apaisée par cette triple injection, nous quitta avec un sourire de remerciement, et nous restâmes seuls, la comtesse, Miss Pirouett, et moi. Nous entrons dans le lit, mes deux compagnons à mes côtés, moi par conséquent au milieu. Les deux mignonnes sont toujours en bonnes dispositions ; maître Jacques, lui, ne manifeste pas la moindre velléité. Mes deux amoureuses se tenant sur le flanc, m’entourent le corps de leurs appâts, et se becquètent par dessus ma figure, me frôlant de leurs gros nichons au bout empesé. Miss Pirouett, dans la cervelle de qui germe toujours quelque bonne idée, imagine de se gougnotter avec la comtesse, d’une façon originale. Elle se glisse sous mon corps, les jambes sous mes reins, que je soulève pour la laisser passer à l’aise, son corps formant avec le mien une sorte de croix, les pieds d’un côté, la tête de l’autre ; la comtesse prend sur moi la même position en forme de croix, mais en sens inverse, de façon que sa tête plonge dans la fourrure de Miss Pirouett, tandis qu’elle offre sa fente à celle-ci de l’autre côté de mon corps, et l’une par-dessus, l’autre par-dessous, m’enveloppant entre leurs chairs palpitantes, elles viennent se lécher réciproquement la grotte d’amour. Les reins douillettement posés sur la gorge rebondie de la ballerine, la poitrine doucement pressée sous les seins fermes et ronds de la comtesse, j’assiste agréablement remué à ce joli duel à coups de langue. Pendant deux minutes, les deux gougnottes besognent avec une ardeur incomparable, sans qu’aucun mouvement, autre que la respiration qui soulève leurs gorges, indique la vie dans ses deux corps immobiles. Bientôt la respiration plus agitée berce les gorges gonflées, des palpitations secouent les mignonnes, un tremblement convulsif les remue violemment, et je les vois se tordre voluptueusement, dessus et dessous, l’une me berçant sur sa gorge agitée, l’autre me pressant de la pointe de ses seins dressés ; et leur clitoris ravi distille l’ivresse dans le temple de l’amour.

Elles restent un moment pâmées ainsi ; la chaleur des deux corps, la moiteur de cette peau veloutée et satinée ont pénétré mes sens, et rendu à maître Jacques toute son énergie. Les deux mignonnes se sont dégagées. Miss Pirouett, après avoir caressé mon priape, s’agenouille, me tournant le dos, et lui présente ses fesses écartées ; je me glisse entre les jambes, et je viens attaquer la redoute, que je force après quelques assauts, aidé par les doigts complaisants de la comtesse. Dès que je suis logé dans l’étroit réduit, Mercédès s’agenouille auprès de nous, passe une main sous le ventre de Miss Pirouett, met deux doigts dans la fente et branle vigoureusement le bouton de l’empalée, tandis que de sa main droite, elle me flanque une dégelée de claques sur les fesses, laissant retomber sa main durement en cadence ; puis, glissant un doigt dans l’anus, elle l’enfonce dans les chairs, fouillant profondément me procurant ainsi, tout le temps que dure le manège, une suave sensation de plaisir, qui redouble d’intensité, quand, ouvrant ses écluses, mon engin lance un torrent de lave dans le petit réduit, étroitement serré par les contractions spasmodiques qui tordent l’empalée, suavement remuée par le double jeu.

Dès que nous avons regagné le lit, après les ablutions nécessaires, les deux chaudes amoureuses brûlent de reprendre les divertissements. Maître Jacques est au repos, mais elles trouvent vite le moyen de le réveiller. Couchées auprès de moi, moi sur le dos, elles sur le ventre, en sens inverse, elles me serrent entre leurs corps chauds et doux, une fesse à droite, une fesse à gauche de ma figure, le nez sur mes cuisses l’une a pris maître Jacques tout entier dans sa bouche, l’autre fait courir ses lèvres sur mes bourses d’amour, en prend une dans sa bouche, puis l’autre, les suçant l’une après l’autre, ou les tripotant dans ses doigts, changeant de rôle, et se passant de l’une à l’autre le membre et ses témoins. Maître Quillard, qui a repris sa belle tenue, est maintenant enfermé à moitié dans la bouche de la comtesse, qui l’aspire, le parcourant de la racine au gland, doucement, chaudement, amoureusement, promenant tout le long de la quille enchantée le doux velours de ses lèvres sensuelles, gardant le bout un moment dans le petit four bien chaud, pour reprendre ensuite sa suave promenade sur la verge tendue. J’ai glissé de mon côté un doigt de chaque main dans les deux grottes d’amour qui sont à ma portée, gardant le pouce au bas de la toison, ce qui me permet de prendre le clitoris entre le pouce et l’index et de le branler vigoureusement. Les deux mignonnes, changeant toujours de rôle, sucent le membre tour à tour, léchant toujours mes rouleaux, ou les pelotant d’une main douce et chaude, faisant courir les doigts sur la peau comme des pattes d’araignées. Miss Pirouett, qui a maintenant le sire dans la bouche, et qui sent à certains mouvements convulsifs de la colonne que le flux arrive, se met à le pomper délicieusement, suçant, aspirant la liqueur goutte à goutte, jusqu’à la dernière, vidant le réservoir qu’elle met à sec, pendant que sous mes doigts agiles vibrent comme des cordes de harpe les clitoris, qui répandent de douces larmes.

Je pensais que les mignonnes allaient me désirer une bonne nuit, et se reposer. À peine étions-nous sous les draps, que mes deux énamourées se becquètent amoureusement, se faisant des invites touchantes. Incapable de les servir avec maître Jacques, qui est rendu, je les laisse s’arranger entre elles. Miss Pirouett installe Mercédès sur le ventre, les reins en l’air, les jambes écartées ; elle se couche elle-même sur la comtesse, dos à dos, les fesses sur les fesses, les reins sur les reins, la nuque sur la nuque, les jambes exactement étendues sur les jambes, les deux grottes d’amour bâillant l’une au-dessus de l’autre, sur la même ligne ; je me glisse entre leurs jambes, la tête entre leurs cuisses, pour promener ma langue et mes lèvres comme un caniche, d’un étage à l’autre, sans discontinuer. Je commence mon aimable promenade, les lèvres collées aux chairs palpitantes, allant d’une fente à l’autre, montant, la langue large pour toucher partout à la fois, redescendant les lèvres retroussées, léchant toujours et promenant partout mon doux velours ; mais, à ce jeu là, bien que les conins soient déjà en feu, l’issue se fait attendre, et les mignonnes qui goûtent fort cette lenteur qui les tient dans un perpétuel ravissement, ne demandent pas que j’en hâte la fin. J’éprouve moi-même une voluptueuse sensation à ce doux contact, et je continue avec ferveur mon aimable manège. Après un quart d’heure de caresses ininterrompues, je sens enfin palpiter le bouton d’en bas, et, en remontant, celui d’en haut, j’accélère ma promenade, et j’ai le plaisir de sentir bientôt les deux mignons d’amour suinter sous mes lèvres, et pendant dix minutes, je vais de l’une à l’autre, retrouvant chaque fois les bords plus mouillés, le bouton plus agité, les lèvres bâillant plus larges, tandis que les aimables propriétaires de tous ces trésors roucoulent amoureusement, jouissant sans interruption, délicieusement remuées, ne cessant de palpiter que quand il y a une demi-heure que je les comble de mes ineffables caresses.

Cette fois, les mignonnes fatiguées s’endorment à mes côtés, se serrant contre mon corps, Le lendemain je fus réveillé par un bruit de baisers ; mes deux amoureuses se becquetaient par-dessus ma figure. « Eh ! bien, et moi, égoïstes, m’écriai-je. Part à trois, s’il vous plaît ! » Les mignonnes se jettent sur moi, m’embrassant des deux côtés à qui mieux mieux, si bien que je ne sais où donner de la tête. Enfin, Miss Pirouett, qui doit nous quitter, implore pour elle, le jeu de la quille ; seulement pour y ajouter un peu de piment, elle veut s’installer sur moi, tandis que Mercédès, accroupie sur ma figure, les fesses ouvertes pour me présenter son petit trou noir, lui offrira sa fente à lécher. Miss Pirouett s’embroche, s’étend sur moi ; la comtesse s’installe au gré de la ballerine, s’accroupit sur mon nez, et celle-ci, tout en me chevauchant, allonge le cou un peu tordu pour venir prendre dans ses lèvres la fente qui affleure à mon menton. La difficulté pour Miss Pirouett est un attrait de plus ; et malgré la fatigue qu’elle prend à s’insinuer vers la grotte, ainsi tordue, elle mène allègrement sa double manœuvre. Mes lèvres entourent la petite tache noire, ma langue pointue passe entre mes lèvres, et pique sans relâche le petit point noir ; et je sens bientôt, aux frémissements du pertuis que je larde, que la prière que fait mon écuyère dans l’église voisine est exaucée, car Mercédès se pâme, nous précédant à Cythère, où nous entrons bien vite à notre tour, pour y goûter aussi des joies paradisiaques.



Lèvres de Velours, vignette fin de chapitre
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