Légendes chrétiennes/Le marquis de Tromelin

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X


LE MARQUIS DE TROMELIN[1]


qui vendit son fils au diable et alla dans l’enfer retirer le titre de vente.



Il y avait une fois un marquis, qui avait été très-riche. Mais il avait dépensé tout son bien, et il était pauvre à présent, et si pauvre même qu’il s’en fallait de peu qu’il ne fût réduit à chercher son pain. Sa femme lui dit un jour :

— Allez au bois, pour chercher un peu de bois mort ; pendant ce temps-là, moi j’irai chercher de la farine au moulin, et nous aurons de la bouillie d’avoine à notre souper.

Le marquis se rendit au bois, et comme il était occupé à ramasser les menues branches mortes que le vent avait fait tomber des arbres, il vit tout à coup devant lui un beau seigneur inconnu qui lui parla de la sorte :

— Te voilà bien pauvre aujourd’hui, marquis de Tromelin, après avoir été un riche seigneur ! Eh bien ! si tu veux me promettre de me livrer, dans quinze ans d’ici, ce que ta femme porte en ce moment, tu n’auras plus besoin d’aller glaner du bois mort pour faire cuire ta bouillie d’avoine, car je te rendrai aussi riche que tu le fus jamais.

Le marquis, étonné, réfléchit quelque temps :

— Qu’est-ce donc que ma femme peut porter en ce moment ? se dit-il ; un peu de farine d’avoine, qu’elle est allée chercher au moulin ; je ne risque donc pas grande chose à dire oui.

Et il répondit au seigneur inconnu :

— Je le veux bien ; j’accepte le marché.

— Alors, signe ce papier avec ton sang.

Et il signa, et aussitôt l’inconnu partit en emportant le papier.

— Et l’argent que vous m’avez promis ? lui cria le marquis.

— Tu le trouveras en arrivant chez toi. Le vieux marquis retourna à la maison, impatient de voir si la promesse de l’inconnu s’accomplirait. Hélas ! il ne se doutait pas du malheur qui venait de lui arriver : sa femme était enceinte, et il avait vendu son enfant au diable, car cet inconnu était le diable lui-même !

Quand le marquis arriva chez lui, il trouva sa femme tout occupée à ramasser des pièces d’or qui, par la cheminée, tombaient, comme la grêle, sur la pierre du foyer. Il en tomba tant et tant, qu’ils devinrent en un moment riches comme auparavant, et ils rachetèrent leur vieux château et quittèrent leur pauvre chaumière pour aller l’habiter.

La marquise accoucha quelque temps après, et donna le jour à un fils, un enfant superbe. On le baptisa, en grande cérémonie.

L’enfant fut mis en nourrice, et il venait à ravir.

À l’âge de sept à huit ans, on l’envoya à l’école, et il apprenait tout ce qu’il voulait. Mais, à mesure qu’il avançait en âge, son père devenait plus triste tous les jours, et souvent il pleurait en regardant son fils. Quand l’enfant fut entré dans sa quinzième année, le marquis dit qu’il voulait l’embarquer sur un navire marchand, pour aller visiter des pays lointains. Mais sa mère dit que, n’ayant qu’un enfant, elle ne le laisserait pas s’aventurer sur la mer, de peur de le perdre. Et il fallut lui obéir.

Cependant le temps avançait ; les quinze ans étaient sur le point d’être révolus, et la tristesse et l’inquiétude du marquis ne faisaient qu’augmenter. Un jour, qu’il se promenait sur la grande route avec son fils, ils rencontrèrent un marchand de pourceaux, qui allait à la foire.

— Voulez-vous prendre ce jeune garçon, pour lui apprendre votre métier ? lui demanda le marquis.

— Je ne demande pas mieux ; il a, ma foi, bonne mine.

— Eh bien ! emmenez-le.

Et il livra son fils au marchand de pourceaux ; mais, en lui faisant ses adieux, il lui glissa dans sa poche une bouteille remplie d’eau bénite.

Le vieux marquis alla ensuite se confesser au recteur de sa paroisse. Le recteur, en apprenant qu’il avait vendu son fils au diable pour de l’argent, ne voulut pas lui donner l’absolution. Il s’adressa successivement à tous les prêtres du pays ; personne ne voulait l’absoudre, et il en était très-malheureux. Enfin, il se résolut à aller jusqu’au Pape, à Rome. Il y alla à pied, avec beaucoup de mal, se prosterna aux pieds du Saint-Père, et se confessa à lui. Mais le Pape aussi ne voulut pas l’absoudre et lui dit :

— J’ai un frère ermite qui habite une petite cabane, au milieu d’un bois, à cent lieues d’ici ; allez le trouver, car il a plus de pouvoir que moi, et peut-être vous donnera-t-il l’absolution. Voici une lettre pour lui.

Le marquis prit la lettre et se mit en route vers l’habitation du saint ermite.

— Bonjour, mon père ermite, lui dit-il en arrivant à l’ermitage.

— Bonjour, mon fils ; que puis-je faire pour vous ?

— Voici une lettre de la main de votre frère, notre Saint-Père le Pape, de Rome, qui m’envoie vers vous.

L’ermite prit la lettre, et après l’avoir lue :

— Vous avez commis un grand crime, mon pauvre homme, un crime effroyable !

— Hélas ! oui, mon père.

— N’importe, il ne faut jamais désespérer. Allez trouver le recteur du bourg le plus voisin ; confessez-vous à lui, et avouez tout, excepté votre plus grand péché, et il vous donnera l’absolution. Quand vous irez communier, n’avalez pas la sainte hostie, mais retirez-la de votre bouche, quand personne ne vous observera, et apportez-moi-la vite, dans votre mouchoir.

Il alla donc se confesser au recteur du bourg le plus voisin ; il reçut l’absolution, s’agenouilla à la table sainte et apporta l’hostie à l’ermite. Celui-ci la reçut avec respect et vénération, et dit au marquis :

— Je vais, à présent, vous faire une incision à la poitrine, y introduire la sainte hostie, entre chair et peau, puis je recoudrai la peau dessus.

Et il fit comme il l’avait dit, puis il ajouta :

— Voici, à présent, une lettre que vous porterez à un frère brigand que j’ai, et qui habite dans une forêt, à quatre-vingts lieues d’ici. Quand vous entrerez dans le bois, vous le verrez assis à une table, occupé à partager de l’or et de l’argent à ses camarades, qui seront debout autour de lui. Approchez-vous tout doucement par derrière, et faites en sorte de jeter la lettre sur la table avant qu’il vous ait aperçu. Si vous pouvez faire cela, tout ira bien ; si, au contraire, vous ne le pouvez pas, malheur à vous ! Mais, malgré tout, le diable viendra encore à bout de vous trouver, et il vous faudra aller dans l’enfer avec lui !

Le marquis prit la lettre des mains de l’ermite, puis il lui fit ses adieux et partit à la recherche du brigand. Après bien des fatigues, il arriva enfin à la forêt où il faisait son séjour. Parvenu dans la profondeur du bois, il vit une bande de voleurs debout autour d’une table, sous un vieux chêne ; leur chef était au milieu d’eux, et leur partageait de l’or et de l’argent. Il s’approcha doucement, sur la pointe du pied, et parvint à jeter sa lettre sur la table, avant d’avoir été aperçu.

— Tiens ! dit le chef, en apercevant la lettre, que signifie cette lettre ?

Et il la prit, et l’ayant examinée :

— Une lettre de mon frère l’ermite ! s’écria-t-il ; voyons ce que dit mon frère l’ermite ; il y a bien longtemps que je n’ai eu de ses nouvelles !

Après avoir lu la lettre, il retourna la tête et vit le marquis.

— C’est vous, lui dit-il, qui m’avez apporté cette lettre ?

— Oui, monseigneur, c’est moi.

— C’est bien ; mais vous avez eu de la chance de n’avoir pas été aperçu avant d’avoir jeté la lettre sur la table ! Vous devez, d’après ce que je vois, vous rendre dans l’enfer, et mon frère l’ermite vous a envoyé vers moi, pour que je vous en montre la route, car nous sommes, ici, sur la route de l’enfer, nous autres, et nous n’en sommes même pas loin. Tenez ! vous n’avez qu’à suivre ce chemin que vous voyez là, et vous rencontrerez, sans tarder, quelqu’un qui vous conduira. Mais, puisque vous êtes si pressé d’y aller, regardez donc si vous n’y verrez pas aussi mon siège, car je dois avoir par là, quelque part, un beau siège !

Le marquis s’engagea dans le chemin que lui avait montré le brigand, et bientôt il rencontra un beau seigneur, celui-là même qu’il avait vu, il y avait juste quinze ans, pendant qu’il ramassait du bois sec, dans les bois de Tromelin. Le seigneur lui dit :

— Comment, c’est donc toi, marquis de Tromelin ?

— Oui, sûrement, monseigneur, c’est moi.

— Et ton fils, où est-il ?

— Mon fils n’est pas venu.

— Alors, tu viendras avec moi à sa place ; le père ou le fils, peu m’importe, après tout.

— Soit ; j’irai avec vous.

— Allons ! marche devant alors, et plus vite que cela !

— Je suis fatigué de la route, et je ne puis aller plus vite.

— Voyons, pas tant de façons ; marche plus vite, te dis-je.

— J’ai les pieds écorchés, et je ne puis aller plus vite.

— Monte sur mon dos, alors.

— Je le veux bien.

Et il monta sur le dos du diable ; mais celui-ci le rejeta aussitôt à terre en disant :

— Qu’a-t-il donc sur lui ? Il me brûle plus que le feu de l’enfer ! Voyons, il faut que tu marches, il n’y a pas à dire !

— Je vous l’ai déjà dit, mes pieds sont tout écorchés, et il m’est impossible de marcher ; il faut me porter, ou me laisser ici.

Alors le diable alla chercher d’autres diables pour l’aider. Il revint avec une troupe de démons. Un d’eux prit le marquis sur son dos en disant :

— N’est-ce que cela ?

Mais il le rejeta aussitôt en criant :

— Aïe ! aïe !

Il en fut de même d’un troisième, puis d’un quatrième. Aucun ne pouvait le supporter sur son dos. C’était la sainte hostie, cousue sous la peau de la poitrine du marquis, qui les brûlait, bien plus que le feu de l’enfer[2]. Alors ils le roulèrent, à coups de pieds, jusqu’à la porte de l’enfer, et l’y précipitèrent, la tête la première. On entendit aussitôt dans tout l’enfer des cris épouvantables ; tous les diables s’éloignaient du marquis, en criant :

— Faites sortir cette peste ! relancez-le sur la terre ! qu’il ne reste pas ici un instant de plus !

Mais nul ne s’approchait de lui ni n’osait le toucher pour le faire sortir. Et lui ne semblait souffrir en aucune façon, pour être au milieu des flammes.

— Rendez-moi, dit-il alors, le papier que j’ai signé avec mon sang, et je m’en irai aussitôt.

— Rendez-lui son papier, vite, vite, et qu’il s’en aille ! cria le chef des diables.

Et on lui rendit le papier qu’il avait signé avec son sang, et par lequel il vendait l’âme de son fils.

— Va-t-en, à présent, va-t-en, vite, vite, et ne retourne pas ! lui criait-on de tous côtés.

Mais comme il ne se pressait pas de partir, et qu’il promenait ses regards autour de lui, comme s’il cherchait quelque chose :

— Que te faut-il encore ? lui demanda-t-on.

— Je veux voir le siège préparé au frère du Pape, au grand brigand ; car il m’a dit qu’il en doit avoir un beau par ici, quelque part.

— Le voilà ! lui cria-t-on.

Et il vit un beau siège d’or, au milieu d’un feu si furieux, qu’il en détourna ses yeux d’horreur.

Alors le marquis s’en alla, emportant le contrat de la vente de son fils, et il revint vers le chef de brigands.

— Eh bien ! lui demanda celui-ci, as-tu vu mon siège là-bas ?

— Oui, je l’ai vu.

— Et comment est-il ?

— C’est un beau siège doré, placé au-dessus des autres, au milieu d’un feu furieux, et dont la vue seule remplit d’horreur !

— Vraiment ! Et penses-tu que je serai bien là ?

— Oh ! je vous en prie, renoncez à la vie que vous menez ; détournez-vous vers Dieu, et faites pénitence !

— Oui, il en serait grand temps, n’est-ce pas ?

Et le grand brigand devint triste et soucieux. Il retint le marquis à souper, passa la nuit à s’entretenir avec lui, et, le lendemain matin, il rassembla tous ses gens et leur parla ainsi :

— Camarades, voici assez longtemps, je pense, que nous menons une vie détestable et qui doit nous conduire tout droit en enfer ; pour moi, je veux en finir avec cette vie et faire pénitence, avant de mourir. Ceux d’entre vous qui voudraient m’imiter peuvent rester avec moi ; quant aux autres, je les invite à s’éloigner sur le champ, car je ne les reconnais plus.

Les brigands, étonnés d’une conversion si subite, s’éloignèrent tous en plaisantant et en maudissant leur chef ; le marquis de Tromelin, seul, resta auprès de lui. Le brigand lui dit alors :

— Allez chercher du gros sable pierreux, dans le ruisseau voisin, et répandez-le autour de cette grande table.

Le marquis apporta du gros sable et le répandit autour de la table. Alors le brigand fit cent fois, sans s’arrêter, le tour de cette table, sur ses genoux nus. Le sang ruisselait autour de la table, et les os de ses genoux étaient à nu !

Alors il dit encore au marquis :

— À présent, prenez des tenailles, et arrachez-moi un ongle de pied et un ongle de main, à chaque demi-heure ; si je viens à m’évanouir, présentez-moi un verre de vin, pour me donner des forces.

Le marquis obéit. Quand il eut arraché tous les ongles, l’un après l’autre, le brigand lui dit encore :

— À présent, vous m’arracherez un membre par heure !

Et quand tous ses membres eurent été arrachés, l’un après l’autre :

— C’en est fait de moi, à présent, dit-il ; achevez-moi, puis construisez un bûcher, et brûlez-y mon corps et mes membres. Vous recueillerez les cendres, et vous les mettrez dans un cercueil que vous irez placer sur le mur du cimetière du bourg le plus voisin. Vous verrez alors arriver un corbeau noir et une colombe blanche, des deux points opposés de l’horizon. La colombe blanche essaiera, à coups d’ailes, de faire tomber le cercueil dans le cimetière, et le corbeau noir travaillera à le faire tomber du côté opposé. Si le corbeau noir l’emporte, ma pauvre âme, hélas ! ira dans l’enfer ; mais si la victoire reste à la colombe blanche, alors mon âme sauvée s’envolera au paradis de Dieu !

Le combat dura longtemps, sur le mur du cimetière, entre le corbeau noir et la colombe blanche ; plus d’une fois le cercueil menaça de tomber du mauvais côté ; mais la colombe blanche était pleine de courage, et elle finit par l’emporter sur l’ennemi. L’âme du brigand était sauvée !

Le marquis de Tromelin, le cœur plein de joie, revint alors vers le vieil ermite.

— Eh bien ! mon fils, avez-vous réussi ? lui demanda celui-ci, dès qu’il l’aperçut.

— Oui, mon père, grâce à Dieu !

Et il lui raconta comment tout s’était passé.

— Que ma bénédiction et celle du Seigneur soient avec toi, puisque tu as sauvé l’âme de mon frère le brigand ! Va maintenant annoncer la bonne nouvelle à mon frère le Pape !

Et il fit ses adieux au saint ermite, et reprit la route de Rome.

Grande fut la joie du Saint-Père, en apprenant que le marquis avait réussi dans son redoutable voyage, et qu’il avait même sauvé l’âme de son frère le brigand. Il ouvrit alors la poitrine du marquis, en retira la sainte hostie et la lui donna ensuite à manger, et le bénit.

Le marquis reprit alors la route de son pays. Il y avait dix ans qu’il en était parti, et personne s’y attendait plus à le revoir. Pendant son absence, son fils, qui n’était pas resté longtemps avec le marchand de pourceaux, était retourné à l’école, et avait étudié pour être prêtre. Le jour même où son père arrivait dans le pays, il devait dire sa première messe, et, à cette occasion, il y avait un grand repas au manoir de Tromelin. Le vieux marquis, instruit de tout cela, se déguisa en mendiant et alla à la cuisine demander l’aumône. Personne ne le reconnaissait. Sa femme, qui trouvait là, lui dit :

— Oui, mon ami, pauvre de Dieu, vous aurez à manger votre content ; depuis que j’ai perdu mon mari, je n’ai jamais refusé un pauvre.

— Que la bénédiction de Dieu soit sur vous, ma bonne dame ! Vous célébrez aujourd’hui une grande fête, il me semble ?

— Oui ! mon fils doit dire sa première messe aujourd’hui même, et nous en sommes tous heureux. Ah ! plût à Dieu que son père vécût encore, pour avoir sa part de notre joie et notre bonheur !

— Ayez confiance en la bonté de Dieu, ma bonne dame ; peut-être vit-il encore.

— Ah ! si cela pouvait être ! mais, hélas !...

La dame lui fit donner des vêtements, pour s’habiller proprement (c’étaient ses propres habits) et le fit aussi asseoir à la table du festin, avec les parents et les amis.

Le jeune prêtre regardait le mendiant, et il ne savait pourquoi son sang se réchauffait, et il se sentait attiré vers lui.

Le repas fini, le mendiant pria le jeune prêtre de le confesser sur le champ. Ils se rendirent à l’église, qui était tout auprès. Le père se donna alors à connaître à son fils. Celui-ci courut aussitôt porter la bonne nouvelle à sa mère :

— Mon père ! mon père ! Le mendiant est mon père ! lui cria-t-il.

— Serait-il possible, mon Dieu !

Et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, et leur joie et leur bonheur furent si grands de se retrouver réunis, qu’ils en moururent tous les trois sur la place.

— La bénédiction de Dieu soit sur leurs âmes ! dirent les assistants[3].

(Conté par Barba Tassel, Plouaret, janvier 1869.)





  1. Les conteurs populaires ont la fâcheuse habitude d’introduire dans leurs récits des noms de localités et de personnes qu’ils connaissent, les substituant à d’autres noms plus anciens, et qu’il eût été intéressant de connaître. C’est ainsi que le titre de marquis de Tromelin, dans ce conte, est une substitution toute locale et suffirait pour désigner le lieu où le conte a été recueilli. Il y a, en effet, un manoir de ce nom dans la commune de Plouaret.
    Cette observation s’applique à plusieurs autres des récits que j’ai recueillis.
  2. Le même épisode se retrouve dans le Filleul de la sainte Vierge du volume de contes bretons que j’ai publié, en 1870, chez Clairet, imprimeur à Quimperlé.
  3. Bennoz Doue war ho ineou !